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EAN : 9782362010606
200 pages
L’Editeur (12/01/2012)
3.25/5   8 notes
Résumé :
Zanzaro, le clownesque héros de ce roman, qui n’est autre que l’auteur, nous invite à le suivre dans ce cirque qu’aura été sa vie. On y croise Françoise Sagan, Liz Taylor, Viva Superstar et Derrida. On découvre avec lui les peines mais aussi les joies que cause sa maladie : la psychose maniacodépressive. Comme autant de pop-up surgies sur un écran d’ordinateur, les bribes du passé s’imposent à son souvenir. Le lecteur l’accompagne sur la piste d’une existence consac... >Voir plus
Que lire après Zanzaro circus : Windows du passé surgies de l'oubliVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Incroyable roman que ce Zanzaro Circus, dernier ouvrage de Jack-Alain Léger. Pause. Jack-Alain Léger. Connaissiez-vous ce nom ? Pour ma part, je l'avais vu cité un jour dans Rock&Folk. Patrick Eudeline lui avait consacré un papier. Je ne me souviens plus des termes employés ni même du propos de l'article mais je me souviens avoir noté ce nom dans un carnet déchiré.
A une époque, écrivait –mieux que ça- Patrick Eudeline, Jack-Alain Léger s'appelait encore Dashiell Hedayat et avait sorti un disque nommé « Obsolete ». J'avais noté ce nom et j'avais noté les titres de ses albums et de ses alias, que je trouvais très beaux : Si « Obsolete » était l'oeuvre de Dashiell Hedayat, "La Devanture des Ivresses" était celle de Melmoth.
Beaux disais-je, beaux comme des pseudos que l'on prend pour se prétendre plus grand et plus fort. Dashiell Hedayat, Melmoth,.. Des noms d'écrivains de romans noirs et de bêtes bibliques. J'avais noté ces noms car déjà je les aimais. Un écrivain qui prétend s'appeler Dashiell ne pouvait que me plaire. Eudeline le présentait, je m'en souviens maintenant, comme un traducteur de Dylan et de Leonard Cohen. J'avais noté tout cela pour tout oublier ensuite des années durant.

Puis Youtube est arrivé. Ou bien en suis-je un jour arrivé à Youtube. J'ai dû à ce moment précis -alignement de planètes diraient les prophètes- ressortir mes carnets poussiéreux et taper le noms de Melmoth dans la machine infernale. je suis immédiatement tombé sur des titres sublimes. Non sublimissimes. Si « Chrysler Rose » semble avoir depuis fait L Histoire, j'avoue un faible tout particulier pour « La mort multicolore », « Vous direz que je suis tombé » (Vous conviendrez, encore, de la beauté des titres, n'est-ce pas ? ) et « Long Song for Zelda ». Les textes sont très beaux et je n'ai cessé d'écouter ces titres depuis. La voix chevrotante, les incantations poétiques et parfois malhabiles,.. là encore, tout était fait pour me plaire, jusqu'à la pochette bleu du vinyle, comme sortie d'une nuit blanche et glacée.

Si j'avais donc écouté ses chansons depuis et les connaissais assez bien, je n'avais encore jamais eu l'occasion de lire les romans de Jack-Alain Léger. Zanzaro Circus est le premier et, avouons-le, même en ayant les meilleurs a priori, je ne m'attendais pas à un tel feu d'artifice de la langue comme je ne m'attendais pas à lire ce livre en entier en un seul souffle et en une seule inspiration après avoir distraitement commencé la première phrase…
Ce livre est une autobiographie de l'auteur mais cela pourrait être autre chose. Il est d'ailleurs peu probable que vous lisiez ce livre pour en savoir plus sur cet auteur prolixe et protéiforme qu'est Jack-Alain Léger. Si ce dernier a publié de nombreux livre et a eu son heure de gloire, il reste encore très méconnu.
Ce livre, si vous deviez le lire, ce serait simplement pour lire un écrivain, un vrai, un grand. Et la vie de tous les grands écrivains doit être lue. Il m'est d'ailleurs arrivé, en lisant ce livre, de me dire que la littérature ne devait être que cela. Un sur-je qui fait valser les souvenirs en mille digressions et remembrances amères. Il y a de la douleur dans les phrases éparpillées qui font l'unique trame du récit de sa vie. Il y a de la beauté aussi. Car le style est à couper le souffle. On commence une phrase pour la finir quelques 200 pages plus loin, entre deux fulgurances et quelques descriptions acides. On y croise Sagan, Derrida, Liz Taylor, entre autres. C'est que Alias Melmoth a failli être une star. Il fut reçu comme un prince par Christian Bourgois. Sa voie en littérature était toute tracée. Peu de temps après -ou avant, on s'y perd dans ce récit brillant de mille feux simultanés- il reçut le prix Charles Cros pour son premier disque. Las, dans les deux cas, un grain de sable ou une volonté adverse de nuire aura toujours tout fait capoter et toute une vie d'écriture n'aura depuis de cesse d'essayer de réparer cela.
« le mal est fait. La plaie saigne encore. » Ou encore, plus loin, comme un coup de poing au coeur : « Et te voici au bord des larmes, le coeur aux lèvres. Coupable. Tu écriras donc pour réparer. Mais réparer quoi ? L'irréparable ? (…) L'écriture c'est tout ce qui te reste quand tu as trahi, comme a dit grosso modo Jean Genet -tu n'as pas la référence exacte de ce propos. L'écriture est une cure. Mais quand tu n'écris plus ? Ne te reste que la mélancolie. Et le ressassement. Te revoici Zanzaro à 6 ans.» Car le Zanzaro du titre, c'est lui, et c'est sa vie que Jack-Alain nous raconte en prenant le parti illusoire de la sincérité absolue.


Reste que, dans les méandres de telles ou telles digressions, l'on se perdra assez souvent dans le récit, même si l'auteur nous tient continuellement la main ou du moins nous rattrape en temps voulu. Ainsi, après une digression qui a couru tout un chapitre durant : «Je reprends. Je ne perds pas le fil, ami lecteur. N'ayez crainte. Sous les ormes, autour de la table, volète un papillon que je me plais à imaginer de la rare espèce nabokov's pug (eupithecia nabokovi ), mais je ne me laisse pas distraire. » (p. 30).
Inutile également de jeter un oeil à ce livre si lire des phrases longues de plusieurs pages vous rebutent. Elles sont toutes interminables et fourmillent de détails et d'idées, d'anecdotes et d'images. Ce sont des poèmes en prose à elles seules.
Je ne sais de quelle teneur sont les autres romans de Melmoth-Dashiell Hedayat-(…)-Jack-Alain Léger, mais je sais d'emblée que ce roman, le dernier de sa riche bibliographie, est une sorte de chef-d'oeuvre et un point culminant de sa carrière littéraire. Si, comme moi, les biographies ou autobiographies d'écrivains vous intéressent, sachez, très chers, qu'il n'y en a pas trente qui vous feront autant chavirer que celle-ci.

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Un ovni. Derrière sa jaquette chic et sobre, ce livre est un ovni. C'est là qu'un très grand merci s'impose envers « l'Editeur » et Babelio / Masse Critique sans lesquels je n'aurais sans doute pas eu l'occasion de découvrir cette perle surprenante.

Daniel-Louis Théron alias Jack-Alain Léger, dernier pseudonyme en date, alias Bibi comme il se nomme lui-même dans ce livre, fait son cirque : comme un funambule au-dessus de la piste aux étoiles, il balance au public des bribes de son enfance, de sa jeunesse et de ses débuts d'auteur. Et nous voilà au coeur d'un copieux bordel organisé. Révoltes et nostalgies, déclarations d'amour et canardages en règle... cette effervescence de réflexions larguées en vrac et savamment décousues (ne comptez pas sur un quelconque ordre chronologique, visiblement pas le genre de la maison) en heurtera peut-être certains, en crispera d'autres ou, au contraire, les emballera dès les premiers mots, ces mots dont Léger se joue avec une virtuosité singulière, provocatrice et faussement désordonnée.

De phrases longilignes en mots réinventés, il émane de cette prose tant d'érudition, de tumulte intérieur et de sensibilité exacerbée que toute tentative de commentaire, fut-il élogieux, m'est rapidement devenue intimidante. Peur de ne pas être à la hauteur, de mal interpréter l'auteur... Alors tant pis, je vais la jouer basique : même si j'en ai été la première étonnée, j'ai simplement adoré et j'attends la suite, puisque suite il y aura, Bibi l'a dit.


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Bingo une fois de plus, j'ai tiré un bon lot : il est pas beau ce titre, elle est pas belle cette jaquette ? Sinon, non, je ne savais rien d'avance sur Jack-Alain Léger, n'avais rien lu de lui. Je découvre seulement maintenant qu'il a mon âge à peu près, et qu'il écrit et publie depuis plus de quarante ans !

Commencer une note de lecture par un avertissement, genre :
— attention, le plaisir de lire ce roman se mérite...
...c''est pédant, imbécile et snob, pardon.

Autrement dit, je préviens qu'il faut s'accrocher un peu quand même, pour y goûter. D'un autre côté si je me lance direct dans la description énamourée du style de Jack-Alain Léger, certains vont prendre peur, fuir, et ne pas revenir.

Mais il vaut mieux le savoir : les phrases sont longues, haletées, souvent sans verbe, savamment et efficacement travaillées. le vocabulaire est riche et précis, ses registres varient à l'infini en passant par la poésie et l'argot. Des expressions en anglais, en italien, en espagnol, en allemand, sans traduction ou presque, émaillent le tout. Des citations sans leur source (juste un indice parfois, bien camouflé). Des litotes, beaucoup, des jeux de mots, souvent, des répétitions comme des riffs de guitare, des harmonies, des impros jazz. Des références littéraires subliminales, des évocations comme des hommages à des thèmes aimés (Hamlet, Don Quichotte, Stephen Dedalus, Anna Karénine, and many more). le rythme exalté de cette écriture brillante est soutenu de la première exposition du thème, jusqu'à la coda. Lecteur, prend ton souffle, ne perd jamais le fil, accroche-toi ! Quand l'auteur fait passer sans transition apparente le je du narrateur à un autre personnage, c'est comme un solo offert à un ami musicien venu faire le boeuf avec lui Bibi. Moi, j'aime ça. J'en redemande (et j'en aurai puisque celui-ci est le premier d'une série de sept titres à venir, annoncés comme autant de volumes de Zanzaro Circus). Cependant je préférais prévenir...

A vingt ans, fan de Joyce, Bibi a écrit son premier roman sous le pseudo wildien de Melmoth. Fan de Dylan, il a aussi enregistré son premier album couronné par l'Académie Charles Cros, puis aussitôt mis au pilon par sa production qui finalement le juge trop subversif pour l'époque (on n'est plus en 68, fini la révolution !). En même temps, il travaillait à un mémoire savant sous la direction de Roland Barthes ! Alors que s'est-il passé pour que sa trajectoire de surdoué, ne mène pas Jack-Alain Léger tout droit à L Académie Française, en même temps que vers le sommet des charts ? Les fenêtres du passé se sont-elles vraiment refermées ? Bibi raconte.

"Windows du passé surgies de l'oubli", le premier opus d'une autobiographie en construction, couvre l'enfance et l'adolescence de Bibi le Zanzaro, dit aussi Babar et La Grosse, avec quelques courtes incursions dans son futur. C'est le roman familial, le roman d'initiation aussi, d'un gamin précoce, sensible et créatif, rongé par la peur (justifiée) de perdre sa mère, et le ressentiment causé par le rejet (possible) d'un père pour son fils.
On avait cru en lisant "Rien ne s'oppose à la nuit", toucher le fond du malheur vécu par un enfant face à la maladie mentale de sa maman. L'histoire de Bibi est pire encore, car il y a un double fond, une double peine : il est lui-même atteint de trouble bipolaire et en souffre dès l'enfance. Ce qui m'avait manqué chez Delphine le Vigan, c'est une écriture. "Zanzaro Circus" est un travail d'écrivain.

Allers et retours dans le temps, pirouettes, échappées dans l'espace : Jack-Alain Léger est un virtuose de la construction romanesque. Il s'est souvenu de son mémoire sur les récitatifs et les arias dans la musique baroque, cela lui donne une idée pour organiser son roman.Travail sans filet : pas de chapitres, pas de notes de bas de page, pas de repères chronologiques. de la légèreté, de la virtuosité, au service du récit émouvant d'une jeunesse plombée.

Sur la pochette de l'album "Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band" des Fab Four, figuraient les représentations grandeur nature de différentes célébrités... un bazar coloré et sans protocole, clinquant, une parade de cirque en fanfare. Sur la piste du "Zanzaro Circus", Bibi présente lui aussi sa parade de personnalités qu'il a côtoyées, admirées ou moquées, plus ou moins sympathiques ou grotesques. Cela donne des morceaux de bravoure brillants, drôles, méchants : les enthousiasmes et les coups de gueule de Bibi le rebelle.

L'autre Bibi, le tendre, avait compris un jour, stupéfait, qu'il pouvait exister plus malheureux que lui : son copain de classe Hervé, souffre-douleur et martyr de ses parents multimilliardaires. Copain-miroir, Hervé aidera plus tard Bibi à se recomposer une meilleure image de lui-même. Jack-Alain Léger n'a pas fait de dédicace, mais j'aime à penser que c'est grâce à ce Hervé V*** que j'ai lu et aimé "Zanzaro Circus".

Et bien sûr merci aux Ours de Babelio et à Masse Critique ;)



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J'ai abandonné ce livre à la page 99 sur 201. J'avais fait la moitié du chemin, j'aurais pu achever ma route. Mais je suis sortie épuisée de la logorrhée assommante de l'auteur. Sa parole folle, emballée comme un dragster sous acide, a eu raison de mon attention, de mon intérêt et de ma patience.

L'auteur parsème son propos d'expressions, de mots ou de phrases en anglais. D'ordinaire, j'aime le métissage et les textes cosmopolites. Mais là, sans raison peut-être, je reproche à Jack-Alain Léger une attitude de poseur un peu vaine et particulièrement agaçante. « La devise de ma mère, anglaise par son père, son élégance : ne pas peser, ne pas s'imposer, ne pas s'appesantir, avoir le désespoir gai, se retirer juste avant le heurt, se souvenir que la gloire est le deuil éclatant du bonheur, en rire, en rire de peur, glad to be unhappy ! comme chante Billie Holiday. » (p. 24) Apparemment, l'auteur n'a pas fait sienne cette devise. Je n'ai pas ressenti cette légèreté névrosée qu'il prône.

Jack-Alain Léger joue avec le texte et avec la page en changeant brusquement de police ou de casse. le but est clair : ne se soumettre à aucune norme, refuser la routine, provoquer la surprise. Certaines parties sont intitulées « aria » ou encore « récitatif » : l'hommage à la musique est palpable. Il y a de la mélodie dans l'ADN de l'auteur, mais je n'ai pas su lire cette portée, ni suivre les notes. Anyway, the show must go on ! Mais ce sera sans moi.
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Allons droit au but : je suis très partagé sur ce livre. D'abord, l'auteur mélange tellement d'idées, de souvenirs, de réflexions, que parfois, je ne savais plus où j'en étais. Ensuite, il règne dans son livre une sorte d'intellectualisme, d'élitisme que je n'aime pas. Non que je n'aime pas les intellectuels, mais j'ai du mal à comprendre le mépris qu'ils peuvent avoir pour ceux qui n'ont pas l'envie ou la chance d'égaler leur Grandeur. En cela Jack-Alain Léger me paraît un peu suffisant, pédant par moments. Disons que ce n'est pas la modestie qui l'étouffe ! En outre, il règle aussi des comptes avec des éditeurs, d'autres écrivains qu'il n'aime pas mais il ne les nomme pas toujours : j'ai donc eu parfois l'impression de rester un peu au bord de la route, de ne pas comprendre toutes ses colères et leurs subtilités ou plutôt, en tant que lecteur de base de ne pas pouvoir lire entre les lignes ce que les initiés peuvent eux comprendre sans décryptage particulier.
Par contre, le point fort du bouquin, c'est son écriture. Jack-Alain Léger manie, triture, chamboule les mots, les phrases, parfois excessivement longues, parfois jouant avec les assonances parfois avec verbe, parfois sans. Toutes les possibilités et tous les goûts sont présents. Certaines pages, surtout celles dans lesquelles l'auteur parle de sa mère et de leur maladie communes sont absolument magnifiques. D'autres passages sont plus crus, plus directs, plus violents mais toujours écrits sous cette forme de longues phrases, très virgulées (je ne sais pas si ce mot existe, mais il a l'avantage d'être compréhensible par tous !) Voilà donc mon dilemme exposé sous vos yeux concernant ce livre qui porte le sous-titre de Windows du passé surgies de l'oubli et qui est le premier d'une série de 7 racontant la vie de l'auteur avec des sous-titres comme Les entractes de ma vie ont été trop longs (citation du Marquis de Sade) ou encore le gris de la griserie, le rose du morose, Zanzaro circus étant le titre générique j'imagine. Zanzaro est le surnom que Irena, la nounou italienne du narrateur, lui donnait quand il était petit : "Zanzaro (d'après le mot zanzara qui, en italien, signifie moustique...)" (p.76)
Un roman qui ne peut laisser indifférent, il peut heurter, répugner, fasciner, plaire séparément ou tout cela ensemble mais il ne provoquera pas d'avis tiède !
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critiques presse (1)
Actualitte
16 août 2012
C'est vrai qu'il m'a fait aimer le style. C'est vrai aussi que quelques écarts de verbe n'étaient pas très utiles. C'est vrai enfin que l'égocentrisme du propos limite diablement l'envergure d'un ouvrage dont je dirais, parodiant le Canard, qu'on peut ne pas le lire.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Martha Argerich parle mieux que personne de Chopin. Martha Argerich nous restitue Chopin dans sa vérité : viril, dur, net, et d’autant plus profond : on abandonne les mièvreries, les effleurements maniérés du clavier, les effusions au miel, les tempi languides, les déhanchements outrés et autres chichis de chochottes aux pianistes pour coiffeurs sensibles, décorateurs de vitrines ou visagistes, on laisse les effets de rubato à la pédale aux pianistes pour pédales !
[...]
les qui veulent de la sucrerie et du larmoyant, du Chopin sanglotant et dégoulinant de mélasse, faites pas chier ! vous nous laissez entre mélomanes avertis, et vous, vous courez vous scotcher devant votre télé : chance ! c’est Jacques Chancel ! Vous avez remarqué qu’au Grand Echiquier, il y a toujours, toujours, toujours un pianiste virtuose ou prétendu tel, en smoking blanc, larges revers de satin blanc pailleté, pattes d’ef et nœud pap géant qui massacre allègrement un nocturne ou un prélude de Chopin, le noie sous le sirop d’orgeat, le sucre candi, la guimauve, la chantilly, l’interprète, ce nocturne ou ce prélude, comme s’il s’agissait de l’arrangement d’un tube balnéaire de l’été ? Tout ce que vous aimez !
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Barry White ! Let the Music Play ! Le turgescent, l’érectile, l’éjaculatoire, l’orgastique quoique si velouté baryton de Barry White, sur fond de piaillis de pétasses surexcitées et un riff de basses saturées d’infrasons qui te titillent le clito si tu es une nana et te font bander dur si tu es un mec, sur un tempo implacable, un synthé à la métronomie prussienne qui te ferait marcher à la mort au pas cadencé s’il le fallait, la grisante voluptueuse vulgarité de Barry White...
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Les pompeux cabinets de ces grands pontes sont situés à l’étage noble, le seul appartement du palier, dans de grandioses immeubles haussmanniens en pierre de taille époque président Fallières : cariatides, vitraux décorés de lianes et palmes éclairant d’une douce lumière verte très fin de siècle la cage d’escalier, ascenseur hydraulique dont la cabine en bois d’ébène intérieurement tendue de velours pourpre évoque un confessionnal d’église baroque... Bibi en reste baba.
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Où suis-je ? Chez Sagan. A Equemauville [...] Un village non pas de la Manche, soit dit en passant, mais du Calvados. Bravo Bibi pour la bévue à forte saveur de gin, de scotch et de graves puis de calva (cela s’imposait ici) ! Ton gras et clownesque moi, mou, fou, flou, soufflé, essoufflé, trébuche comme s’il allait s’affaler, bien fait !
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Derrida ! Derrida en personne. Derrida chez Sagan. Derrida, Sagan : la rencontre d’un parapluie et d’une machine à écrire sur une table de dissection. Rien, strictement rien à faire ensemble.
[...]
Derrida, pas 40 ans et, d’ores et d’déjà, un des plus grands imposteurs du XXe siècle, qui jusqu’ici n’a pas été chiche en penseurs bidons
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Video de Jack-Alain Léger (3) Voir plusAjouter une vidéo
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