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Enquêtes vénitiennes tome 3 sur 5
EAN : 9782930804439
204 pages
Pierre Legrand (14/01/2017)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Alors qu’une affaire d’enfants noyés piétine désespérément, la mort accidentelle de l’épouse du Chef du Conseil des Dix connaît des suites inattendues.

Dans leur perpétuel souci d’ordre public, les Inquisiteurs d’État confient l’enquête au Grand Chancelier Nicolò Aurelio, l’homme de tous les secrets. Qui d’autre que le fidèle Mosca pourra lui permettre de reconstituer les faits ?

Et pour compliquer les choses, la belle Laura dont Aure... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

Suite des enquêtes du Chancelier Nicolo Aurelio dans la Venise du XVIeme siècle.
Comme dans les précédents titres de la série, le lecteur u cotoient une foule de personnages foisonnant, voire baroque, évoluant dans une Venise alors à son apogée, que se soit au niveau des arts, au point de vue commercial et / ou de la politique internationale.
Aussitôt reçu, je n'ai pas résisté à la tentation de le lire, et, je me suis plongée avec délice dans cette nouvelle énigme résolue d'une main de maitre par le Chancelier Aurelio.
C'est facile à lire, et, surtout "dépaysant" car on se retrouve au beau milieu de la Venise du XVIe siècle, tout en partant à la rencontre de peintres tel que le Titien, Bellini, Scarfatti, et, autre artiste vivant à cette époque.
Tout comme la saga de Cincequento, cette série policière est à découvrir, et, à dévorer avec déletaction.

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Venise ne connaît pas la ligne droite. Au bout d’une vingtaine de longues enjambées, le boyau obliquait sur la droite avant de faire un coude à gauche sous une lanterne. C’est là que Tonio l’aperçut à nouveau, sautant par-dessus son ombre et comme en lévitation dans un jaillissement de flamme noire. Tonio maudit ses socques de bois qui lui alourdissaient les pieds mais il avait les jambes longues et savait lui aussi faire des bonds prodigieux. Il atteignit donc en quatre bonds le coude et sa lanterne, sachant qu’au-delà se poserait le choix entre le chemin de droite qui conduisait rapidement à San Cassiano, ou celui de gauche, qui donnait accès à trois impasses successives, la dernière finissant brutalement sur le rio. Tonio, arrivé à temps sous la lanterne, eut le temps et le plaisir de voir au dernier instant le feu follet prendre le chemin de gauche.
Parvenu à son tour à ce dernier tournant, Tonio mit tous ses sens en éveil. Il savait que les deux impasses s’ouvraient après des passages sous les maisons, formant des sortes de cours intérieures éclairées chacune par une lanterne accrochée sous la voute d’entrée. Mais la troisième voie, celle qui, longeant des murs aveugles, tombait dans l’eau, n’était que ténèbres épaisses. Or, à ce dernier tournant, le voleur avait disparu. Mais Tonio savait aussi que, si celui-ci poursuivait sa course éperdue, il était en train de foncer vers le plongeon signifiant sa déroute. Or, ce bruit de chute ne venait pas.
Tout n’était plus dès lors qu’une question de temps et de méthode car le misérable ne pouvait se trouver que tapi dans l’une des deux cours. Il releva le volet de sa lanterne sourde, inspecta minutieusement la première. La lune y jetait une lumière de planète morte. Le lieu était lugubre mais ne paraissait receler aucun mystère, n’offrir aucune cache à un fugitif. Les façades, quoique pelées, ne proposaient ni auvent ni creux ni entaille. Les portes fermées, peu de fenêtres éclairées, ici et là, la lueur d’un feu de bois. En repassant sous le sottoportego, Tonio fut saisi d’un malaise. Ne venait-il pas d’entendre un frottement discret, ce frôlement du vêtement sur la matière dure ? Qui pouvait s’accrocher là aux solives comme une chauve-souris ? Il haussa donc sa lanterne sourde. Il venait de déranger les travaux nocturnes d’un couple de pigeons. Au diable, volatiles, pensa-t-il en poursuivant son chemin.
L’impasse suivante était plus vaste, l’aire centrale occupée par une citerne, une habitation d’angle avait un mur largement lézardé. Tonio se pencha sur la citerne. L’eau noire lui renvoya le reflet de sa lanterne. Quand il se redressa, le crépitement d’une chute de pierres venu de la maison d’angle lui arracha un sourire mauvais.
Il ne pouvait être que là, accroché comme une araignée, agrippant avec difficulté les aspérités du mur, s’y arrachant les ongles, s’y arrachant la peau, suant et rageant, espérant sans doute atteindre une fenêtre, espérant se glisser comme une couleuvre dans la lézarde, disparaître dans une fente du mur se confondre avec la brique pourrie.
Une main armée de son couteau, l’autre de sa lanterne, à pas lents et prudents, Tonio s’approcha.
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Ce fut à dater de ce jour que Fantìn devint un génie des eaux. Son univers était la lagune et le silence. Mais un silence peuplé des mille frémissement de l’air, car il s’aperçut bien vite que la surface de l’eau transportait la moindre vibration à son oreille exercée. Et chaque jour il aiguisait ses sens, percevait à présent les remous de tout ce qui s’agite sous l’eau, les sauts des carpes, les embardées des mulets mangeurs de moustiques, l’effervescence des nids de civelles. Il confectionna collets et filets et même une petite arbalète pour prendre au piège toute la vie grouillante des roselières. À cheval sur son tronc d’arbre, il glissait sur les hauts fonds, se faufilait dans la jungle minuscule, imitait le héron, parfaitement immobile et l’œil aux aguets, copiait le butor couleur d’herbe morte, ne négligeait pas de plonger dans l’eau saumâtre lorsqu’il apercevait une sole endormie.
Après ses randonnées, il tirait sur la berge son radeau de fortune qui reprenait alors sa nature dérisoire de branche morte tombée lors de quelque tempête. En fait, il s’était pris de passion pour ces expéditions dans ces espaces sans limites de propriété. Tout cela avait l’apparence et la saveur incomparable de la clandestinité ; il était un chat, un rat, un esprit malin capable de savoir ce que nul autre ne savait, capable de déjouer des ruses, de posséder ce qui se dérobe. De plus, comme les produits de sa chasse enrichissait la table familiale, son père le laissait faire et même le félicitait. Ne connaissait-il pas ses prières ? Le curé de Mestre avait-il à se plaindre de son latin ?
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Ce fut à dater de ce jour que Fantìn devint un génie des eaux. Son univers était la lagune et le silence. Mais un silence peuplé des mille frémissement de l’air, car il s’aperçut bien vite que la surface de l’eau transportait la moindre vibration à son oreille exercée. Et chaque jour il aiguisait ses sens, percevait à présent les remous de tout ce qui s’agite sous l’eau, les sauts des carpes, les embardées des mulets mangeurs de moustiques, l’effervescence des nids de civelles. Il confectionna collets et filets et même une petite arbalète pour prendre au piège toute la vie grouillante des roselières. À cheval sur son tronc d’arbre, il glissait sur les hauts fonds, se faufilait dans la jungle minuscule, imitait le héron, parfaitement immobile et l’œil aux aguets, copiait le butor couleur d’herbe morte, ne négligeait pas de plonger dans l’eau saumâtre lorsqu’il apercevait une sole endormie.
Après ses randonnées, il tirait sur la berge son radeau de fortune qui reprenait alors sa nature dérisoire de branche morte tombée lors de quelque tempête. En fait, il s’était pris de passion pour ces expéditions dans ces espaces sans limites de propriété. Tout cela avait l’apparence et la saveur incomparable de la clandestinité ; il était un chat, un rat, un esprit malin capable de savoir ce que nul autre ne savait, capable de déjouer des ruses, de posséder ce qui se dérobe. De plus, comme les produits de sa chasse enrichissait la table familiale, son père le laissait faire et même le félicitait. Ne connaissait-il pas ses prières ? Le curé de Mestre avait-il à se plaindre de son latin ?
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