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La guerre d'Espagne est une tragédie qui a précédé le cataclysme de la Seconde guerre mondiale en servant de laboratoire aux puissances totalitaires allemande et italienne.
Cette guerre civile est au coeur de ce puissant et émouvant récit.
Puissant par l'évocation du courage des combattants républicains, qu'ils soient espagnols ou étrangers des Brigades internationales, contre la machine de guerre franquiste.
Emouvant par l'exaltation des sentiments, notamment ceux concernant les liens familiaux.

Antoine en 1964, d'origine catalane, jeune journaliste, vient de perdre sa mère. Submergé de chagrin, il va en Catalogne sur les traces de l'enfance et la jeunesse de sa mère. Je ne dévoilerai pas le restant de l'intrigue. Je garantis que chacun des futurs lecteurs de ce roman sera bouleversé à sa lecture.

La trame historique et politique est d'un réalisme glaçant en ce qui concerne le franquisme et ses pratiques. le drame des réfugiés espagnols après la défaite républicaine est également abordé avec beaucoup d'humanité. Après avoir dû passer les Pyrénées dans des conditions très difficiles, ils ont été "accueillis" ignominieusement par les autorités françaises de la Troisième république. Ils ont été traités comme des criminels et internés dans des camps aux conditions de vie très difficiles...lesquels camps serviront à partir de 1940 à interner les Juifs et les opposants au nazisme fuyant l'Allemagne dominée par Hitler que le régime de Vichy, dans son extrême servilité, livrera à l'occupant...
Pour illustrer la "générosité" française de l'époque, impossible de ne pas citer ce passage révélateur :
mais alors l'accueil...Comme si on était des prisonniers ennemis, de la pire espèce.

"Mais à l'arrivée, on est tombés de haut...continua Manolo. Qu'ils aient rien prévu, rien préparé côté français, passe encore, Les gendarmes français ont commencé par séparer les hommes des femmes sans ménagement. Et Merced qui pleurait t qui me demandait quand on se reverrait...et puis ils nous ont pris tout ce que nous avions sur nous, l'argent espagnol, le couteau que j'avais dans la poche, ma montre, même mon tabac.
Et les coups de crosse avec ça, les insultes. Comme si la seule chose qu'ils voulaient, c'était nous humilier. On a été parqués comme du bétail dans une cour de ferme, sans nourriture, sans eau, dans la boue, sous la pluie et la neige...Les blessés mourraient. Etre maltraités comme ça dans un pays qu'on croyait ami, c'était à peine croyable".

Un très beau livre vraiment.
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Fan de la culture espagnole, j'ai été très contente de recevoir cet ouvrage.
Quelle histoire ! Si bien ficelée, j'ai trouvé l'écriture très fluide, douce et en même temps forte.
Les personnages sont tous très attachants. On se lie facilement d'amitié avec Antoine mais aussi avec les autres personnes de son entourage.
Sa mère, laisse très rapidement une vague de chaleur bien qu'elle soit morte et ai donné vie sous la neige.
C'est par elle et pour elle que se lie et de délie les dits et les secrets de sa famille.
Des rencontres, des adieux, une aventure épique et une quête d'identité très poétique.
Je suis sûre qu'en relisant l'histoire, on peut y déceler d'autres subtilités invisibles à la première lecture.
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« de ce côté » c'est la France, l'Ariège, pays d'accueil des grands parents et de la mère d'Antoine, fuyant les troupes franquistes en 1938. le père d'Antoine resté sur le front n'en reviendra pas. de ce père biologique, Antoine ne connaît que le portrait et la détermination à combattre l'oppresseur. de l'Espagne, il ne sait « que la tristesse ». On ne parle pas de l' « avant » dans sa famille afin de pouvoir reconstruire sa vie ici.
La mort prématurée de la mère d'Antoine, va libérer la parole familiale. La découverte de lettres de ce père inconnu va inciter Antoine à franchir la barrière pyrénéenne, à passer « de l'autre côté », à la recherche de l'histoire paternelle et de ses racines. Il en découvrira bien plus que ce qu'il était venu chercher…

Ce roman court et raconté simplement, m'a très facilement entraîné à la suite d'Antoine dans la découverte de son histoire familiale intrinsèquement liée à celle du peuple espagnol sous Franco. L'intrigue démarre lentement et va crescendo ; le rythme s'accélère au fil des découvertes d'Antoine. le climat lourd de non-dit et d'interdits de ce village de l'Ebre, les révélations inattendues et les actions qui en découlent donnent parfois le sentiment d'être au coeur d'une intrigue policière et nous tiennent en haleine jusqu'au dénouement.

A travers l'histoire d'Antoine, l'auteur aborde des sujets qui m'ont touchés : l'exil, la quête d'identité, la filiation (biologique ou non), le poids du secret familial, l'importance de la mémoire, qu'elle soit collective, familiale ou individuelle. Il interroge sur la capacité des individus à se construire lorsqu'une partie de leur histoire leur échappe. Antoine est du côté de la vie…la fin très belle en est tout un symbole.
L'auteur rend également un bel hommage aux combattants Républicains tombés pour leurs idéaux, ainsi qu'aux réfugiés pour qui une certaine forme d'oubli a souvent été nécessaire pour se reconstruire.

J'ai apprécié la pudeur de ce roman : l'auteur ne s'épanche pas sur les sentiments de ses personnages. Ceux-ci transparaissent au détour d'un paysage, d'un geste, du souffle du vent, d'une odeur, des paroles interdites de la Santa Espina, offrant de beaux moments de lecture, des passages inspirés. Les sens pour entrebâiller la porte des émotions.
Ce roman se regarde, se sent et s'écoute autant qu'il se lit.
A découvrir.
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Sensibilité et impressions partagées au fil de la lecture: les Pyrénées , la bourgade espagnole , la vie des gens de part et d'autre des cimes, la neige, cocon cotonneux entre mère et fils ... le pull tricoté à la main de l'étudiant arrivant en ville, l'enterrement simplement , la 4L .... le décor est plein de finesse .
Et puis, viennent des questions profondes sur la guerre, celle-ci, les autres, toujours ravageuses jusqu'aux générations qui suivent, "secrets de famille", le silence toujours, incontournable silence ! p.68 "Qu'est-ce que ça va t'apporter?" "Tout ça est fini et enterré". Ces mots qui sont un appel au questionnement !
La paternité est merveilleusement décrite, tous ces pères pour Antoine ! le héros (Antonio), l'ouvrier (Émile), le charcutier totalement intégré (Manolo), le grand-père Lluis, et .. ??? Voici une maman aimante qui a su laisser de la place aux pères !
Les passages les plus durs sont pleins de pudeur.
Et l'édition est très belle .
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Une recherche d'un père, une recherche de son histoire et voilà que la boite à secrets de famille s'ouvre. Elle nous entraîne en Espagne à une époque trouble. le rythme est soutenu et ne nous donne pas envie d'interrompre la lecture : Aller jusqu'au bout, aller au delà de cette ambiance lourde de non dit de ce village catalan pour comprendre...
très bon moment de lecture !!
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Un très bon roman qui a, dans un contexte tragique, la gaieté et l'énergie de ses jeunes protagonistes. Si la guerre civile espagnole commence à avoir été racontée de nombreuses fois, ce n'est pas le cas de l'Espagne franquiste des années soixante, dans laquelle nous plonge cette histoire. le climat délétère de ce pays replié sur lui-même où la Guardia Civil et la religion font encore régner la terreur imprègne l'atmosphère de ce roman. Mais sous la vivacité de son héros, un jeune ariégeois à la recherche de ses racines, ce village au bord de l'Ebre, va voir resurgir le passé et l'espoir de sa jeunesse.
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Je tiens avant tout à remercier les éditions Cairn et Babelio pour cette opportunité grâce à la masse critique de janvier: le petit mot et les MP illustrant leurs publications témoignent d'une gentillesse assez rare dans un gain de concours.

C'est pour cela que ce que je m'apprête à écrire est aussi compliqué: j'ai participé pour ce livre car en tant que fille d'immigré portugais je connais ce besoin de comprendre des racines que notre famille s'échine à taire en raison d'une trop grande douleur lié à une dictature.

Sur ce point le livre a bien commencé mais j'ai eu toutes les peines du monde avec le style de l'auteur fait de phrases courtes et d'incursions de descriptions dans les dialogues ou encore du terme permanent "le garçon" pour définir le narrateur de 26 ans....

La façon de décrire les femmes est également archaïque: leurs corps, le plaisir qu'il prend d'elles prévalent sur une réelle caractérisation. Elles ne sont que "courbes", "chaleur", "rondeur" et non de réels personnages.

C'est tellement dommage car la thématique de base de la quête d'identité était pourtant passionnante mais elle m'a fait l'effet d'un pétard mouillé. Elle est trop parasité par des ajouts non nécessaire à mon sens: une agression sex*elle et un inceste par exemple qui ne semblent être là que pour cocher des cases d'une to do list et non pour faire avancer l'histoire.

Bref, je me sens coupable de ne pas avoir aimé tant je me sentais proche de la thématique de départ et que la ME s'est montré délicate dans l'envoi mais mes avis sont toujours honnêtes.
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Peut-on lutter contre l'oubli en allant à la recherche de son père, et plus exactement du passé de celui-ci ? Il semble bien que cela soit le cas à la lecture du roman de Serge Legrand-Vall La rive sombre de l'Èbre.

Nous sommes en 1964 .Antoine est journaliste à Bordeaux, il aime Marie, sa compagne .Il est fils adoptif d'Emile qui l'a élevé durant son enfance en France .Antoine est fils de réfugiées espagnols, Inès et Antonio Romero. Ce dernier est mort durant la bataille de l'Ebre en 1938 tandis que son épouse Inès a pu mettre au monde son enfant Antoine dans la neige d'un col pyrénéen durant la Retirada, terme désignant la retraite des troupes républicaines espagnoles face à l'offensive des troupes franquistes conduite cette même année.
Antoine apprend le décès de sa mère Inès, disparition due à une crise cardiaque .A l'occasion des obsèques, on lui remet des lettres de ce père, au passé insuffisamment éclairci pour Antoine. Pour en avoir le coeur net, il décide de se rendre en Espagne qui est à cette époque toujours sous le joug de la dictature de Franco .Antoine décide de rencontrer les habitants du village de Mora, localité de Catalogne .Il y rencontre ainsi une certaine Pilar, qui a connu Antonio Romero et l'ai aimé en pleine guerre civile. Toutefois, Antoine est intrigué à la lecture des lettres de son père par la mention d'un certain Gonzalo. Pilar lui fait comprendre que ce Gonzalo l'a aimée elle aussi, qu'il a réussi, entre deux affrontements, à lui rendre visite … Ce qui met en doute la véritable filiation d'Antoine .Est-il le père d'un combattant républicain, Antonio Romero, ou d'un franquiste Gonzalo ?

Il ya dans ce roman des séries de rappel concernant l'histoire, le pouvoir de l'idéal, celui de la violence aussi .Ainsi apprend-on avec quelque honte que les réfugiés espagnols ont été loin d'être les bienvenus en 1939 au pic de leur exode .Manolo, un personnage du roman, exilé , se souvient : « Et les coups de crosse avec ça , les insultes .Comme si la seule chose qu'ils voulaient, c'était nous humilier .On a été parqués comme du bétail dans une cour de ferme , sans nourriture , sans eau, dans la boue , sous la pluie et la neige … »
L'auteur rappelle que cette guerre fut le théâtre d'atrocités multiples, que des milliers de fusillés ont été enterrés dans des fosses communes, sans sépulture…Le récit de la mort d'Antonio Romero en novembre 1938, noyé au cours d'un repli de son détachement, prend tout son sens : « Engourdi, épuisé. L'eau glacée emplit sa bouche .Elle avait un goût de roche et de pluie .Antonio sut qu'il ne vivrait pas ce que la vie pourtant lui avait réservé .Puis, la paix des eaux le recouvrit. »

Le récit retient bien l'attention du lecteur, en particulier grâce à la mention du contenu des lettres d'Antonio et à l'évocation de la situation des personnages durant la guerre civile, fort opportunément indiquée en italique dans l'ouvrage. Les personnages y ont une grande épaisseur humaine. On s'attache à leurs combats, on compatit à leurs déchirements entre deux cultures. Nous ne révélerons pas le dénouement du roman, dont la lecture est très agréable, souvent émouvante .Cet ouvrage illustre la liaison étroite entre l'Histoire, toujours à (re)découvrir et les destinées individuelles, incluses dans cette dernière et actrices de son accomplissement.

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Au-delà du drame que le roman a choisi de développer, ce que je vois surtout ici est un magnifique hymne à la vie.

Ceci est particulièrement clair à la fin du roman, quand le héros prend la main de Nuria pour la conduire vers des jours meilleurs : dès le début de leur fuite, les rires, les chants et les plaisirs de la vie ont la part belle.
P152 : "elle émit un petit rire, le premier depuis qu'ils étaient partis".
"Ils ouvrirent le sac d'amandes, le pot d'olives et débouchèrent la bouteille de vin en poussant le bouchon avec un tournevis. Ce petit repas improvisé dans la voiture était presque drôle. Il fut heureux de la voir manger avec appétit et boire au goulot."
P153 : "Dans le temps étiré de ce voyage nocturne, ils chantèrent. Un homme était mort, mais ils chantèrent pour chasser leur nervosité". Elle lui apprit les paroles de la chanson "Al vent" et lui en chanta d'autres, en catalan. Il aimait la musique de cette langue dans sa bouche et en redemandait".
Malgré le drame, malgré tous ces morts, malgré la tragédie de l'Espagne, "effarante par ses armée de morts", le plaisir de vivre est bien là ! Et Antoine l'a bien compris :
P163 : "La mort ne l'effrayait pas, mais il y avait mieux à faire. Vivre. Et emmener avec lui la mémoire, comme un précieux butin."

L'auteur nous rappelle la force incroyable de la vie, qui arrive à trouver son chemin dans la plus noire des histoires.
Ici, celui qui conclut sa quête, (lui qui est parti sur les traces de son père géniteur), celui qui vient le sauver et le tirer de sa lutte dans le brouillard, c'est.... son père, pas celui qui lui a donné la vie, mais celui qui l'a fait vivre et avec qui la vie continuera.
"son père" : ce seront les deux derniers mots du roman. No más...
La boucle est bouclée... Magnifiquement !

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Il y a une composante dans ce roman dont j'aimerais parler.
Elle était déjà bien présente dans "les îles du Santal" mais j'y ai été plus sensible ici, peut-être parce que je la connaissais, parce que je l'ai reconnue, sous toutes ses formes, étant d'origine catalane :
c'est l'odeur, ...les odeurs.
En fait, il me semble qu'elles sont au coeur même de l'essence de ce roman, qui, grâce à elles, "sent bon l'Espagne".
On pourrait presque leur accorder la place d'un personnage qui intervient de façon significative pour enrichir le roman à plusieurs niveaux. J'en ai détaillé 4 :

1 - Les odeurs viennent compléter la vision du quotidien.
2 - Elles sont en interaction avec les personnages
3 - L'odeur a la vedette de l'action.
4 - Les odeurs s'inscrivent dans l'essence du roman dont elles soulignent la spécificité.

1/ Les odeurs viennent compléter la vision du quotidien

P35 : les fromages aux odeurs fleuries
P40 : l'odeur de linge propre, de fleurs séchées et de vieux bois.
P78 : odeurs de résine et de poussière.
P98 : l'odeur d'aubergine et de tomate confite, lard et oignon
P135 : l'air était rempli des odeurs fraîches de la rivière et des murmures du courant.

2/ Elles sont en interaction avec les personnages

P81 : "une assiette de pain, tomates, olives et serrano, arrosée d'un vin parfumé du Priorat qui l'avait mis de bonne humeur." (à Lérida)

P115 : "il avait respiré ses cheveux, un parfum doux de fleurs séchées, d'immortelles. Il en avait ressenti un plaisir aigu." (Nuria)

P137 : en parlant du père de Nuria : "Antoine sentit son odeur âcre de transpiration et de tabac". (Connotation négative qui sent le rejet et le dégoût.)

3/ L'odeur a la vedette de l'action.

P85 : (au début de la 2ème partie) C'est l'odeur de fumée qui réveille Antoine, quand la maison du vieil Appolo brûle.
"Une agitation confuse et une odeur de fumée. Non, de brûlé. A cette pensée, il s'éveilla d'un coup. L'odeur était bien là, réelle."

4/ Les odeurs s'inscrivent dans l'essence du roman dont elles soulignent la spécificité.

P81 : On est en Espagne, et les odeurs apportent à Antoine la conscience d'être en terre étrangère.
"La fraîcheur était tombée, mais elle n'avait rien à voir avec le froid vif des soirées pyrénéennes. Par la fenêtre de la portière ouverte, Antoine respirait des odeurs étrangères, mates, grasses. Des odeurs lourdes de secrets envasés, entraînés par les flots lents. Des odeurs minérales aussi, venues de ces roches grises qui portaient un manteau d'arbres maigres et tortueux."
("secrets envasés", les flots lents" = qui ont emporté le père d'Antoine et emporteront celui de Nuria.)
("roches grises" "arbres maigres et tortueux" = cette partie de l'Espagne.)

Conclusion :
A mon avis, ces odeurs que l'auteur décline si bien à l'infini sont une des marques, (si ce n'est LA marque) de son ADN littéraire. ... Incontournables !




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Plonger dans ce récit c'est re plonger dans ce drame vécut par de nombreux enfants et petits enfants de réfugiés espagnols en quête de leurs racines et de leur identité. Ce livre est une véritable quête initiatique. Tantôt avec pudeur, tantôt avec rage, l'auteur nous emmène avec lui dans sa recherche de filiation en ré-ouvrant des pages sombres de l'histoire, comme une délivrance. Une lecture passionnante pour se rappeler oh combien la soif de trouver sa place et le sens de son existence sont plus forts que tout !
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