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F.A.U.S.T. tome 1 sur 3
EAN : 9782265059603
256 pages
Fleuve Editions (12/09/1999)
4/5   57 notes
Résumé :
Année 2095. Le Veld est une immense zone dans laquelle sont regroupés tous les déchets nucléaires, industriels, mais aussi humains. Six milliards d'hommes ont ainsi été abandonnés à la famine et aux épidémies. Dans le même temps, de grandes multinationales prospèrent et ont même colonisé la lune. On les appelle Les Puissances. Richissimes, elles ont peu à peu supplanté les états, annihilant les organismes politiques nationaux et internationaux. Leur plan est simple ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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En voyant l'épaisseur de l'ouvrage et donc les 800 pages et plus de L'intégrale de F.A.U.S.T., j'avoue que j'ai eu un petit moment de découragement. le bandeau rouge qui l'orne annonçant "Une oeuvre majeure de la science-fiction française" signé Alain Damasio m'a quelque peu rassurée. Je ne vous fais pas languir davantage : un régal !
Cette intégrale réunit deux novellas (novella : récit de fiction court entre le roman et la nouvelle) "Nulle part à Livérion" et "Wonderland" et la trilogie F.A.U.S.T., à savoir "f.a.u.s.t.", "Les défenseurs" et "Tonnerre lointain", le tout présenté par Alain Damasio dans une magnifique préface.
Dans Nulle part à Livérion, nous sommes en 2054 et Paul Coray, historien, vit dans un univers divisé en deux mondes le Veld et le Village, où les libertés de mouvement n'existent plus. Il va partir en quête d'un lieu que l'on pourrait qualifier "d'enversmonde" et se retrouver à Livérion.
La deuxième novella se déroule en 2077 et s'apparente à un thriller politique. Il existe dans le Veld une zone interdite au nord de l'Europe, un enfer toxique, une décharge géante de trois cent mille kilomètres carrés qui s'étend de Lille à Moscou : le Wonderland. Dans ses profondeurs, se côtoient des mutants des robots chasseurs d'organes humains, des hommes sans nom. Peter, Franz et Andréa y vivent, et tentent d'y grandir, en évitant les pièges et les maladies. Rompus à l'art de la survie, ils n'ont qu'un rêve, quitter ce Wonderland où les hommes sont devenus des rats, pour gagner le Village.
Pour ce qui est de la saga F.A.U.S.T. en trois volumes, dans le premier, en 2095, une élite vit dans le Village et les autres dans une zone de non-droit, le néant, le Veld. Des B-men qui ne sont pas des policiers professionnels mais de simples cadres d'entreprise qui considèrent les descentes sur le terrain comme une récompense tuent Paul Coray. Son fils Chan est sauvé par Daniel.
À la suite de ces évènements, une nouvelle organisation sera créée, le Square dont les agents de terrain sont nommés « Les Défenseurs » - titre du deuxième volume. Une formation accélérée est mise en place pour eux, pour tenter de gêner les projets des Puissances dans le Veld.
Ce programme d'entraînement baptisé "Tonnerre lointain" fournit le titre du dernier volume, qui, au départ devait être suivi d'un quatrième. Ce programme va connaître des péripéties non prévues et l'urgence est là, car l'Instance a transformé les sept dixièmes de l'humanité en réserve d'esclaves potentiels.
Dans ce livre, impossible de ne pas s'attacher aux personnages, certains pour leurs failles, leurs faiblesses, d'autres pour leur courage, leur force de vie. Certains m'ont émue, bouleversée. Pour d'autres c'est de l'admiration que j'ai éprouvée. Évidemment, il y a les autres que j'ai détestés, mais les personnages aimés dominent.
À mon avis, il n'est pas possible de lire ce roman sans voir défiler dans sa tête un véritable film de Science-Fiction bien sûr mais également d'aventures avec un décor toujours peaufiné, des couleurs et des senteurs ou des effluves selon le cas, à portée de vue ou de nez, de l'action, du mouvement avec les sauts des différents moyens de locomotion ("bondisseurs, aéronefs ou TTGVs"...). D'ailleurs, impossible de passer sous silence cette scène d'action, l'attaque de Messouda avec le cultissime combat en haut d'Aéropolis, scène hyper rythmée que je qualifierai de fantastique, d'épique, d'époustouflante, pour tout dire : géniale.
Si j'ai aimé l'action déployée tout au long du roman, si j'ai ressenti beaucoup d'émotions au cours de cette lecture, j'ai surtout apprécié ce climat social où le politique se révolte enfin face à l'économie quand ce tout économique est sur le point de mettre la main sur la quasi totalité de la surface terrestre et de commettre des dommages irréparables. Je crois que ce roman de SF ne traite pas de l'avenir de l'Europe mais présente plutôt une métaphore de ce qu'elle est en train de devenir où les multinationales pourraient bien gouverner la planète, cette planète coupée en deux avec ce Veld et ce Village et cette frontière entre eux n'est d'ailleurs pas sans rappeler la cruauté dont nous faisons preuve face aux migrants aujourd'hui.
N'étant pas une lectrice assidue et experte de ce genre de littérature, je n'ai pas le vocabulaire adéquat pour écrire ma critique. Néanmoins, je peux dire que cette lecture m'a ravie et je la conseille fortement à tous, férus de SF ou pas pour l'émotion qu'elle suscite, la poésie souvent présente ainsi que les allusions à la mythologie. le suspens entretenu tout au long du roman est également un atout non négligeable. À compter du moment où j'ai ouvert ce livre, je n'ai eu de cesse de tourner les pages. Pour cette belle découverte, je remercie Lecteurs.com, qui dans le cadre des Explorateurs de l'imaginaire m' a permis de le lire ainsi que les éditions Au diable vauvert.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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FAUST est la meilleure mauvaise série que j'ai lu.

C'est bien écrit — c'est Serge Lehman après tout. L'univers est incroyable.

Si ça avait été bon, ça aurait pu devenir le pilier de ce qu'aurait été du cyberpunk européen. À l'opposé d'un cyberpunk Anglo-Saxon défaitiste et individualiste : un cyberpunk où l'État existe toujours, et où la technocratie, avec tous les défauts qu'on lui connaît, est le dernier rempart mal foutu face au corporatisme transnational.

C'est bourré d'idées brillantes, d'intrigues juridiques, de torture psychologique originale.

il y a aussi une palette de personnages passionnants, mystérieux, que l'on a envie de suivre, de découvrir, de voir se développer.

Mais...

Mais voilà, il y a CE personnage, qui devient trop rapidement le protagoniste. Qui n'a jamais tort. Qui ne perd jamais. Qui est le plus beau, le plus fort, le plus intelligent. Il est complètement inintéressant et au fil de la saga, Lehman n'en a plus que pour lui. Il est même —soupir — l'unique personnage du dernier roman.

Les intrigues et arcs narratifs de ce personnage sont aussi sans intérêt. Il se passe pourtant un millier de trucs alentour que l'on aimerait savoir, des fils que l'on voudrait suivre. Des intrigues de grandes ampleurs que l'histoire nous fait miroiter.

Lehman est le champion, à mon avis, de la synthèse entre la littérature américaine et européenne. Ayant lu beaucoup de ses trucs plus récents, je crois comprendre ce qu'il essayait de faire — et qu'il réussira des années plus tard. Mais en faisant ici du protagoniste cet espèce de superhéro à l'américaine, au milieu d'intrigue typiquement américaine, il s'est planté.

(Étrangement, j'en recommande quand même la lecture. le potentiel non développé est assez bon pour en valoir la peine.)
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Lorsque cet énorme pavé a fait son apparition dans la boite aux lettres, en lieu et place de l'un des quatre petits ouvrages de moins de 200 pages que j'avais sélectionnés, autant vous dire que j'ai ressenti une bonne vague de panique : entre ses 800 pages, sa minuscule police d'écriture et la renommée de son auteur, je ne me sentais clairement pas à la hauteur pour tenir les délais demandés par lecteurs.com pour cette opération « Explorateurs de l'imaginaire » ! Fort heureusement pour moi, cette imposante intégrale – regroupant la trilogie F.A.U.S.T. et deux novellas se déroulant dans le même univers – s'est avérée bien plus agréable et facile à lire que prévu : bien sûr, c'est écrit tout petit (une galère pour la grande myope que je suis), bien sûr, c'est un des plus gros pavés de ma bibliothèque (il pèse son poids), bien sûr, c'est un classique de la science-fiction française (moi qui jusqu'à présent me cantonnait à la science-fiction jeunesse) … mais tout cela n'est rien face au haut potentiel romanesque de cette saga !

2095. Après des dizaines d'années de recherches et de manigances, les Puissances économiques mondiales vont enfin faire passer au Sénat des Nations-Unies la loi la plus audacieuse de l'histoire de l'humanité … Mais également la plus dangereuse. Après s'être accaparé le contrôle de toutes les prérogatives auparavant dévolues aux Etats – sécurité, santé, éducation, communications, énergie … tout passe désormais par elles –, voici que les Puissances s'approprient ce qui jusqu'à présent n'appartenait à personne : le monde, et les hommes qui y grouillent. Mais la Fédération européenne n'a pas dit son dernier mot : sur l'impulsion de la présidente est créé le Square, qui doit lutter coute que coute contre la prise de pouvoir de l'Instance, qui règne désormais en maitre sur le Village comme sur le Veld … La résistance est en marche.

Difficile de vous résumer le contenu de cinq ouvrages en quelques lignes. Plus difficile encore de vous parler de cette incroyable intégrale sans trop vous en dévoiler. Et cela d'autant plus que j'aurai grandement besoin d'une deuxième lecture pour en saisir toutes les subtilités, tous les messages. Car ce que je peux dire sans problème, c'est que Serge Lehman nous offre ici un récit incroyablement dense. Il nous plonge dans un futur qui peut sembler effroyable, effrayant, mais qui pourrait bien être le nôtre un jour au rythme où vont les choses : déjà l'économie prend le pas sur la politique, déjà nous assistons à une uniformisation mondiale qui trouve chez Serge Lehman son aboutissement dans le Village, immense agglomération où Paris, New-York et Tokyo ne forment finalement qu'une seule entité. Dans ce futur littéraire, les grandes entreprises, les Puissances, ont finalement plus de poids que les reliquats d'Etats dans la gestion du monde : elles font la pluie et le beau temps, elles gèrent les écoles, les hôpitaux, les moyens de communication … Et à côté du Village, il y a le Veld, où vivent les « indésirables » de cette société où seul compte l'argent, le profit, la productivité, l'utilité, la réussite. Décharge matérielle mais aussi humaine, le Veld est une zone de non-droit où s'entassent tous ceux qui feraient « tâches » dans le beau Village, avenir de l'humanité …

Les deux novellas sont des préquelles à la trilogie F.A.U.S.T. qui donne son nom à l'intégrale. La première nous présente la quête de Paul Coray, historien médiéviste, dont les recherches intéressent grandement les plus grandes Puissances … Mais Paul, soudainement conscient des implications possibles de ses trouvailles, bien conscient qu'il vient de condamner l'humanité à une nouvelle forme d'esclavage, cherche Liverion, la ville qui n'existe pas … Je dois avouer avoir eu un peu de mal à m'immerger dans ce premier récit, le temps de m'habituer à tous les termes spécifiques à l'univers – mais qu'est-ce donc qu'un bondisseur ? un B-man ? –, mais une fois tous ces mots intégrés, ce ne fut que du bonheur. Une entrée en « douceur » dans cet univers d'une richesse incroyable, mais surtout une belle introduction à l'intrigue de la trilogie. La seconde novella est, de ce fait, moins intéressante : j'ai un peu de mal à en saisir l'intérêt pour la chronologie globale du récit. Elle nous présente plus en détail la vie au sein du Veld, parfois surnommé Wonderland, mais n'apporte à mes yeux rien d'essentiel pour la suite. Cette histoire m'a donc moins passionnée que le reste de l'intégrale …

Et enfin, la trilogie F.A.U.S.T., le coeur même de la saga. Un vrai régal, tout simplement. Serge Lehman nous offre à la fois des personnages grandioses, soit détestables soit attachants, une narration d'une finesse et d'une fluidité rare, associée à un style d'une élégance inouïe, sans oublier une intrigue à couper le souffle où s'entrecoupent machinations économiques et politiques, luttes de pouvoirs et d'influences médiatiques, mais aussi quêtes personnelles et idéologiques. Je suis encore toute époustouflée par le génie littéraire de cet auteur que je découvre … Il nous offre à la fois un univers et une intrigue d'une complexité incroyable, où les complots et autres conspirations se mêlent et s'entremêlent, et une histoire captivante et passionnante qui se lit sans peine. J'ai adoré suivre les pérégrinations de Chan Coray, ce jeune homme qui ne cherchait qu'à venger la mort de son père et qui devient bien malgré lui le symbole, à la fois adulé et haï, de l'ultime résistance à l'omniscience des Puissances. Chan est un paradoxe ambulant, il est capable du pire comme du meilleur, il n'a tantôt rien d'un héros et parfois l'âme du plus grand humanisme. Il nous mène d'un bout à l'autre du monde pour nous faire vivre à ces côtés la déchéance d'une l'humanité à bout de souffle, dépassée par l'ambition des plus grands et le pouvoir de l'argent. Il porte sur ses épaules cette histoire pleine de noeuds qui fait le régal des lecteurs.

En bref, vous l'aurez bien compris, une fois ma panique initiale passée, je suis tout simplement ravie de découvrir enfin cette « oeuvre majeure de la science-fiction française », pour reprendre les mots d'Alain Damasio, qui a rédigé la préface de cet ouvrage. J'ai passé une dizaine de jours merveilleux en compagnie de ces personnages, au coeur de ce futur aussi effrayant que fascinant, au sein de cette histoire tout simplement palpitante et poignante. A chaque fois que je posais ce livre pour reprendre d'autres occupations – mes études par exemple –, je n'avais qu'une envie : reprendre ma lecture, découvrir la suite de cette intrigue incroyable, de cette véritable course contre la montre. On se laisse totalement happer par ce récit haletant, et une fois la dernière page tournée, on en redemande. Car on le sent, rien n'est véritablement fini, il y aurait encore tellement de choses à dire ! Car dans ce livre comme dans la vie, l'homme ne s'arrête jamais de comploter, de grignoter la moindre miette de pouvoir supplémentaire, de trouver le moyen de discréditer son adversaire … Mais aussi de sauver ce qui peut encore l'être. Un vrai coup de coeur pour cette saga que je relirai fort volontiers un jour ou l'autre, car elle a tant de choses à apporter à ces lecteurs, tant de messages à déchiffrer, et une seule lecture n'est clairement pas suffisante pour déceler tout le potentiel de cette histoire !
Lien : https://lesmotsetaientlivres..
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Tout d'abord je présente toutes mes excuses à Lecteurs.com pour le retard donné à cette chronique et à une autre, ceci pour des raisons personnelles.
Maintenant place aux remerciements non pas d'usage mais sincères pour m'avoir donné l'occasion de découvrir cet intégral qui est pour moi le premier roman d'anticipation que je lis et je n'ai pas du tout été déçu. Merci donc à Lecteurs.com et aux éditions " Au Diable Vauvert ".
Cet ouvrage conséquent et pour cause, il réunit deux nouvelles " Nulle part à Liverion et Wonderland " ainsi que les trois tomes de " F.A.U.S.T. ", donc plus de 800 pages dans un univers totalement différent de mes lectures habituelles. Et pourtant pas de lassitude, tout juste un peu déconcerté et c'est naturel, pas de déception mais captivé de bout en bout.
Je ne détaillerai pas mes chroniques car l'ensemble de l'oeuvre a un lien plus ou moins lointain.
Paul Corey, chercheur, celui par qui tout commence, les B-men, les Puissances, soif de pouvoir, la Fédération qui s'efforcera de combattre les Puissances, le F.A.U.S.T., le wonderland, le Village, Darwin Alley, le Veld tout ces noms font partie de ce voyage dans un monde imaginé par Serge LEHMAN et qui résume à eux seuls le paysage dans lequel nos différents personnages vont évoluer. Je ne dis pas héros car comme dans tout conflit ils seront tous soit des héros, soit des traîtres, soit des lâches.
Là, où je rends un hommage à l'auteur, pour ce livre écrit en 1996, c'est sa capacité à avoir imaginé un contexte vraisemblable et tout cela avant notre période actuelle et au moment où l'informatique, le virtuel, prenait tout juste son envol dans les foyers, dans notre société. Son imaginaire, je ne le souhaite ardemment pas, rattrapera t'elle notre réalité? Tout bien considéré nous n'en sommes pas loin vu les années que l'écrivain indique dans cet ouvrage.
Dans ces pages, la terre est divisée en deux, le Village et le Veld ou Wonderland, l'un représente la force des Puissances, des pseudo-privilégiés, l'autre les laissés pour compte qui vivent dans les détritus, les déchets en tout genre, survivent plus qu'ils n'y vivent. L'espace est colonisé, autour de la terre une hyper route boucle son diamètre.
Où je suis un peu déçu, c'est de ne pas avoir vu ce livre en librairie, étonnant, étrange!!! parce que franchement c'est bluffant.
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Le style de Lehman, que je découvre, est très agréable à lire et vraiment très facile d'accès.
Pour chaque histoire, il nous plonge directement au coeur de l'action
et personnellement, j'aime bien cette façon de faire.
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Les histoires regroupées dans cette édition se passent toutes dans le même univers, la « joyeuse » vision futuriste du monde (2050-2095), créée par Lehman. Et on s'aperçoit que, finalement, c'est plutôt bien d'avoir organisé ces histoires de cette façon, un peu comme une progression, une découverte par palier de son univers. Les deux premières histoires font de cette manière une sorte de préambule, elles nous montrent chacune une portion restreinte de ce monde et on finit par la dernière, plus imposante, qui elle, comme un travelling arrière, nous révèle l'ensemble.
Je trouve que çà fait comme une manière de suspens additionnel orchestré par l'éditeur pour ménager la surprise et la découverte de l'univers de Lehman et c'est plutôt bien vu.
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La première : Nulle part à Liverion, (nouvelle écrite en 1997)
nous fait découvrir le monde dans lequel nous allons évoluer tout au long des textes de cet ouvrage. D'un coté « le Village » mondial, des zones hyper sécurisées et refermées sur elles-mêmes avec ses « Brilliant Men » ;) et de l'autre le Veld, des zones de non-droit comme un avant goût de l'enfer ou de la mort.
Nous partons avec le héro à la recherche d'une Ville invisible, hors champ malgré les satellites, ce qui est complètement extraordinaire, dans un monde où tout est listé, répertorié, épié, espionné.
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La seconde : Wonderland (roman écrit en 1997)
Nous montre un autre endroit de ce monde, le « Wonderland ».
Il est l'immense décharge toxique à ciel ouvert du Nord de l'Europe.
Problème de pollution, gestion des déchets, trafic d'organes.
Les émotions fortes ne manquent pas dans ce roman et c'est tellement « trop » réaliste tellement « trop » proche de ce qu'on voit actuellement, que çà m'a mise mal à l'aise.
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Et enfin la dernière histoire, la plus longue : F.A.U.S.T.
( roman en 3 tomes, écrit entre 1996/1997)
Un genre de thriller géopolitique.
C'est écrit comme une de ces séries américaines qui collent les foules à leurs écrans.
C'est efficace et franchement sympathique.
On trouve un groupe de personnages clés, typés, qui fonctionnent très bien ensemble.
Ce n'est pas tant l'originalité des personnages (sauf certains) que la facilité avec laquelle on les adopte qui surprend.
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Dans cette intrigue sociaux-politique à suspens, il est question du pouvoir de l'argent, de la puissance qu'il donne, de l'ambition démesurée de quelques-uns de tout posséder, y compris les hommes. L'histoire est teintée de trans-humanisme, de réalité virtuelle, de nanotechnologie, d'eugénisme.
Nous avons deux camps qui s'opposent, d'un coté les « Puissances » que sont les quelques Méga-firmes qui dominent l'économie mondiale et se sont coalisées au sein de « l'Instance » et de l'autre, ceux qui veulent leur résister.
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Dès l'entrée, l'auteur nous plonge au coeur de l'action et nous assistons à la naissance de la force de résistance qui va se matérialiser par une organisation crée par e-Liz-abeth Conti. Au début, cette organisation n'est pas très officielle, elle est très maladroite et n'a pas de crédit pour fonctionner. Elle prend ses quartiers dans une vieille usine désaffectée datant de 1896 avec deux hommes à sa tête, Ulysse et Kepler et le complexe est censé rester secret. Elle se donne pour nom le « Square » et est chargée de défendre les intérêts de la fédération européenne, sur les plans politique et militaire et surtout, de faire face aux exactions et plans machiavéliques de l'Instance.
Le square, très vite, prend des allures de base secrète à la James bond et l'action, dès lors, ne s'arrête plus !
- - - -
Jeux de stratégies machiavéliques, rebondissements. Jeux d'influences, de tactiques et de manipulations d'opinion. Jeu de l'auteur entre réel et irréel.
D'ailleurs, vers la fin de l'histoire, le dernier voyage presque… «initiatique» du personnage principal, m'a paru franchement surréaliste à certains moments. Mais je n'en dit pas plus :)
Ce serait bête de gâcher l'ambiance surprenante qui est mise en place à ce moment par l'auteur.
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Très bonne lecture pour moi
et.. si…. facile à lire. Un vrai plaisir.
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Merci à "Masse critique" pour ce bon moment.

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critiques presse (2)
LeMonde
25 novembre 2019
La réédition en un volume de ce cycle de SF, vieux de vingt ans, révèle ou rappelle à nos yeux émerveillés un Serge Lehman fulgurant et comtemplatif – dont on redemande.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Telerama
25 novembre 2019
Avec ce cycle inachevé, Serge Lehman mêlait analyse d'un monde capitaliste devenu surpuissant et ressorts du feuilleton populaire. “F.A.U.S.T.” vient de ressortir sous forme de trilogie préfacée par Alain Damasio.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La civilisation les avait rejetés. Elle les avait laissé créer le Veld, cette zone de non-droit qui s'étendait à la surface du globe comme une lèpre. C'était l'autre aspect du mode de développement prôné par les Puissances. Dans le Veld, pas d'organisation politique. Pas de soins médicaux dignes de ce nom. pas de sources d'énergie propre. pas de services publics. Pas d'éducation ni de justice. Et depuis quelques années, même plus de police. Ce non-lieu était devenu une jungle, presqu'une autre planète... Mais il était aussi le fruit des erreurs et des lâchetés des nations.
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Quelques secondes plus tôt, Chan avait vu une école surgir dans la lumière des phares ; on l'avait transformée en garage. Depuis les dernières grandes vagues de privatisation, l'enseignement ne relevait plus de l'administration fédérale mais de firmes spécialisées (Microsoft et Primus). Une ville comme Grandval n'avait pas les moyens de s'offrir leurs services.
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Au même moment, les grandes firmes industrielles et financières nées au cours des deux derniers siècles étaient en train de connaître une métamorphose. Leurs ressources propres ayant fini par dépasser celles des États, elles travaillaient à s'affranchir de leur tutelle, refusant de contribuer plus longtemps au fonctionnement des sociétés civiles et contournant les systèmes fiscaux tout en posant sans cesse des exigences nouvelles pour ouvrir les flux de capitaux.
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Désormais les Puissances étaient partout chez elles et n'avaient de compte à rendre à personne. Le vieux rêve grec de la Cité était définitivement mort ce jour de janvier 2095. Il ne restait plus qu'à défendre ses ruines aussi longtemps qu'on le pourrait en espérant que les générations de l'avenir en feraient un jour les fondations d'une nouvelle utopie.
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C'est à ce moment-là que les firmes sont devenues les nouvelles Puissances. En vingt ans, elles ont transformé la face du monde. Elles ont pris en charge tout ce que les États ne pouvaient plus assumer faute de moyens : l'éducation, l'ordre public, la gestion de la santé, l'acheminement de l'eau, de l'énergie, de l'information. Tous les instruments que les peuples avaient inventés pour accomplir ces tâches ont été privatisés. Il y a eu, quand même, des tentatives de résistance. L'ONU, par exemple. Jusque-là, c'était une addition d'impuissances individuelles. Mais quand elle s'est dotée d'un exécutif, d'un parlement censé représenter l'humanité dans son ensemble et d'un bras armé, on a cru pendant un temps que le mouvement pouvait s'inverser. Mais c'était trop tard. Les trois quarts de l'humanité vivaient déjà dans le Veld, où n'existait plus aucun service public, aucune organisation politique. Le Village est le prix payé aux États pour leur lâcheté.
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