AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,93

sur 41 notes
5
2 avis
4
7 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Dans la foulée de l'invitation à la valse, j'ai relu Intempéries, qui en est la suite...Mais pas la suite directe, on retrouve les personnages 10 ans après.
Olivia a changé, Kate a changé, tout le monde a changé, des promesses faites n'ont pas été tenues, des espoirs ont été déçus. Olivia se sent dans sa vie comme une feuille volant au gré du vent...
Elle vit à présent à Londres...Je ne veux pas trop en dire...entre le groupe des gens qui appartiennent à son passé, sa famille, les Spencer, qu'elle ne voit plus que rarement, et un groupe d'amis nouveaux, des bohèmes, peintres, écrivains, photographes.
Il est excessivement intéressant d'écrire une telle suite, pour observer comment l'âge adulte s'empare des rêves adolescents. Comment on peut atterrir, ou pas, dans la réalité, sortir de soi et de ses fantasmes. Cette thématique tient à coeur à l'auteure, car elle était déjà explorée dans Poussière. Ici s'ajoute une réflexion sur la passion amoureuse, car Olivia va vivre une grande passion. Mais cette passion est, pour elle, intimement liée à son passé. Aime-t-elle l'homme ou ce qu'il représente en terme de revanche ? Et puis, comme dans tous les bons textes sur ce thème, il y a, effrayante, la perception rendue tangible du gouffre entre deux êtres qui se pensent si proches...
A lire aussi ! Oh, la couverture, poche 1964....à mourir de rire ...Et pourtant, avec Olivia, on a assez peu envie de rigoler...
Commenter  J’apprécie          312
Nous retrouvons dans ce roman Olivia, le personnage principal de L'invitation à la valse. Dix ans ont passé, elle s'est marié, s'est séparé de son mari, elle vit à Londres, a un petit emploi dans un studio photo. Elle rencontre par hasard dans un train Rollo Spencer, le beau et rayonnant Rollo qui l'a ébloui au bal dix ans auparavant. Il est marié lui aussi, mais une sorte de magie opère entre eux deux, magie qui s'était déjà un peu manifesté au fameux bal. Elle devient sa maîtresse, celle qui doit rester dans l'ombre, ne pas gêner la vie professionnelle et surtout familiale. Ils passent des moments volés, au gré de ses disponibilités à lui, font quelques voyages.

Rosamond Lehmann réussit encore un beau livre. Un portrait de femme, toute en doutes, en incertitudes, qui cherche sa place, qui se cherche. La passion amoureuse pour Rolle, si absurde, tellement ils sont différents et tellement il n'y a pas de vraie place pour elle dans sa vie à lui, autre que subalterne, est un moment où les choses se cristallisent et où d'une certaine manière elle arrive à mieux se définir elle-même. C'est un retour vers le passé, vers l'admiration qu'elle éprouvait pour la famille Spencer et leur monde brillant, enviable. Un monde qui se révèle bien moins séduisant vu de près, plein d'hypocrisie, de conventions, d'égoïsmes, où même l'aisance financière se lézarde.

A son habitude, l'auteure mène de main de maître sa description de son héroïne, d'une manière subtile et profonde. L'analyse psychologique se fait par petites touches, par les événements, les réactions, les discussions, les gestes du quotidien.

Le roman est aussi un extraordinaire état des lieux de la condition féminine de l'époque (les années 30 du siècle dernier) : travailler est difficile, comme exister en dehors du mariage, qui en même temps assigne un rôle et des fonctions précises et secondaires aux femmes. Kate, la flamboyante soeur d'Olivia, l'a expérimenté. Tout l'art de Lehmann est de suggérer la manière dont Kate s'est d'une certaine façon éteinte, sans rien asséner, ni préciser de manière explicite. Mais l'alternative est là : soit un sage mariage, qui assure un confort matériel et une place claire dans la société, au prix de son individualité, soit une situation incertaine et tâtonnante, comme celle d'Olivia, un peu honteuse, un peu pitoyable pour la plupart des gens. Mais qui devient au final une sorte de choix pour elle, peut-être le seul choix honnête possible, même s'il n'est pas forcément facile en permanence. Sa liaison avec Rollo, exaltante et douloureuse, lui permet peut-être de prendre davantage conscience d'elle-même, de ses exigences, de tourner aussi une page, de réévaluer les choses et les êtres.
Commenter  J’apprécie          180
Intempéries de Rosamond Lehmann

Traduit par Jean Talva

J'étais pressée de retrouver Olivia après l'invitation à la valse et c'est 10 ans après qu'on la retrouve, métamorphosée, ayant perdu ses rondeurs, carburant à la cigarette, elle est mariée mais vit séparément. Elle a gardé son gout pour l'écriture et sa lucidité pour s'interroger sur son époque. 

Elle est appelée au chevet de son père. Dans le train, elle rencontre le jeune homme qui l'avait charmée lors du bal de ses 17 ans, devenu un homme d'affaires, Rollo, qui est, lui aussi, marié. 

Leur liaison va commencer timidement et se poursuivra passionnément. Ce sont les tourments d'Olivia qu'on va suivre, les tourments dans cette relation mais aussi des questionnements sur son positionnement en tant que femme, séparée, amoureuse, n'ayant pas d'enfant au milieu de la bourgeoisie anglaise où elle est surveillée, jugée, aux cotés d'une soeur qu'elle adore et qui est le modèle même de la femme “aux normes” : mariée avec quatre enfants.

Déchirée entre sa volonté de vivre pleinement cet amour, même avec un homme marié, son envie de liberté et sa réticence face aux conventions de l'époque, celle de la bonne société, Olivia sait garder le cap et ne pas se faire écraser.

J'ai aimé toute l'ambiguïté de cette héroïne aux pensées modernes, un peu coincée dans son époque mais passionnée. Une Une héroïne solitaire dans ses réflexions mais qui a une vie mondaine bien marquée. Elle refuse une vie basée sur les conventions. 

Tout cela orchestré par la plume délicate de l'auteure offre un beau dépaysement. 


Commenter  J’apprécie          40
J'ai commencé la lecture du présent roman avec réserve et prévention. J'étais resté sur la mauvaise impression du Jour enseveli, oeuvre bavarde, désuète, rance disons le carrément, guère intéressante pour le lectorat français. Pour aggraver le cas, je me suis rendu compte qu'Intempéries était en quelque manière la suite de l'Invitation à la valse. Tout complotait à ce que je lise cette oeuvre dans les affres d'un abyssale ennui, dans une solitude sans remède, à la marge du récit. Je confesse que j'aurai dû "laisser sa chance au produit".

Intempéries peut se lire indépendamment de l'Invitation à la valse, j'imagine que çà peut être intéressant de lire un roman avant celui qui le précéder. C'est le récit des amours adultères entre un aristocrate et une femme d'honnête famille certes, mais sans prestige. Rollo est marié à une femme souffreteuse, mais séparé de corps, alors qu'Olivia ne s'est pas encore engagée dans la voie matrimoniale. Oui, rien de nouveau. C'est essentiellement dans la manière de l'auteure que se situe l'intérêt. le point de vue de la narration alterne entre le narrateur omniscient et distancié et récit à la première personne pour certains passages impliquant Olivia. Il appert que Rosamon Lehmann à recours à la technique de la sous conversation chère à Nathalie Sarraute. Les dialogues sont bien élaborés.

Tout bien considéré je peux m'avancer et dire que c'est le meilleur roman de l'auteure, remarquez je n'en ai lu que deux... C'est bien construit, çà ne sent pas le produit passé de date, c'est encore comestible, bien que remontant à 1936, pas de danger d'intoxication, de crise de narcolepsie, improbabilité que le livre ne vous tombe des mains. Moralité : il faut toujours donner sa chance au produit.
Commenter  J’apprécie          40
J'étais tellement triste de devoir quitter Olivia et Kate à la fin de L'invitation à la valse que j'ai immédiatement enchaîné avec Intempéries. Dix années ont passé, les deux jeunes filles se sont mariées, Kate est mère de quatre enfants. Dès le début, on comprend que du côté d'Olivia, les choses sont peut-être moins simples. Un appel de sa mère lui apprenant que son père est alité et souffre d'une pneumonie, la voilà quittant Londres pour retourner dans la maison familiale.

C'est à cette occasion que sa route va de nouveau croiser celle de Rollo Spencer par qui elle était secrètement attirée dix ans plus tôt. le dialogue va rapidement se renouer entre eux. Et Olivia va se laisser happer par cette passion. Jusqu'à s'oublier ? 

Ce roman de Rosamond Lehmann est beaucoup plus grave que L'invitation à la valse. Moins d'humour, plus d'introspection et de nostalgie mais une plume toujours aussi pleine d'élégance et des personnages auxquels on a du mal à s'arracher.

Olivia est à la fois très libre, elle est séparée de son mari sans être divorcée, elle travaille pour subvenir à ses besoins, sort beaucoup, et à la fois très corsetée par la société dans laquelle elle évolue. Elle essaie ainsi tant bien que mal de conserver un équilibre entre ce qu'elle souhaite et ce qui est acceptable.

Si dans L'invitation à la valse, Olivia avait la légèreté de ses 17 ans, on sent ici qu'elle a gagné en maturité et en gravité face aux épreuves de la vie. Sa liaison avec Rollo faisant partie de ces épreuves car si elle sait qu'il ne quittera jamais sa femme, comment ne pas l'espérer malgré tout. Rosamond Lehmann entre ainsi dans les pensées les plus intimes et complexes d'Olivia alternant le « elle » et le « je » et donnant au lecteur cette impression d'être à la fois spectateur et acteur. 

Ce roman est aussi une satire sociale de l'époque, mettant en avant les petites hypocrisies et les petits arrangements, ce qui nous vaut de beaux moments d'humour. Encore une fois, le style de Rosamond Lehmann est d'une extraordinaire modernité et les sujets abordés toujours autant d'actualité. Il me semble qu'il s'agit d'une grande écrivaine injustement méconnue et l'édition de ces deux romans chez Belfond Vintage est un bien bel hommage à son talent.
Commenter  J’apprécie          30
Même couverture jaune vif aux personnages roses, on ne s'y trompe pas, cela rappelle L'invitation à la valse. D'ailleurs, si vous mettez les deux ouvrages l'un à côté de l'autre, les deux illustrations se complètent.
Intempéries est la suite de L'invitation à la valse dans le sens où nous retrouvons avec plaisir Olivia Curtis qui a désormais bien grandi. Cependant, ce volume peut tout à fait être lu indépendamment (et on peut lire uniquement L'invitation à la valse sans poursuivre avec Intempéries).
Olivia, donc, a bien grandi. Mariée, et divorcée, elle revient chez ses parents pour être auprès de son père souffrant. Sa soeur Kate est là également. Mariée elle aussi, elle est désormais mère de famille. Olivia, elle, n'a pas eu d'enfants. Dans le train qui l'amène chez ses parents, elle tombe par hasard sur Rollo Spencer. L'homme de 35 ans est marié à Nicole (sa cavalière de bal dans le roman précédent). Olivia est un peu perdue et elle est surtout terriblement décontenancée de revoir après si longtemps son amour de jeunesse. au hasard d'un voyage en train. de fil en aiguille, elle et Rollo vont entamer une relation adultère. Olivia, la femme divorcée, va être la maîtresse d'un homme marié.
Cet amour débordant et non conventionnel fait le coeur de ce roman de Rosamund Lehmann. Avec une écriture très moderne, elle nous fait partager intelligemment les sentiments d'Olivia et de Rollo et les méandres d'une relation adultère, que ce soit les espoirs qu'elle suscite ou les déceptions qu'elle provoque. Olivia ne sera pas épargnée dans son choix de vie et devra même subir un avortement clandestin.
Paru en 1936, ce roman est celui de la difficile quête d'indépendance des femmes et du prix qu'il leur faut payer.
Commenter  J’apprécie          20
Après "L'invitation à la valse", nous retrouvons dans "Intempéries" Olivia 10 ans après. Nous aprenons qu'elle a fait un mariage qui s'est soldé par une séparation, faisant d'elle une personne en marge (pour l'époque). Elle vit donc en colocation avec sa cousine et entreprend une liaison avec une vieille connaissance de la haute bourgeoisie, un homme marié.
Dans ce roman, l'autrice dresse un portrait très fin de la romance entre les deux personnages et aborde des thématiques féminines modernes et des sujets tabous à l'époque (adultère, avortement). Néanmoins, il y a beaucoup de longueurs, et l'ensemble n'est pas très gai. Je suis donc arrivée jusqu'à la fin du livre mais un peu péniblement.
Commenter  J’apprécie          20
Rosamond Lehmann est une écrivaine considérée comme l'une des plus grandes à son époque, proche de Viriginia Woolff et du Bloomsbury Group et pourtant aujourd'hui peu la connaissent et ses romans sont difficiles à trouver... Heureusement Belfond a réédité deux de ses oeuvres dans leur collection vintage !

Intemperies est la suite d'Invitation à la valse, un de mes romans préférés, lu il y a 10 ans. Je savais que sa suite était un peu plus sombre alors j'ai attendu longtemps avant de me lancer.
Dans celui ci 10 ans ont passé, la jeune Olivia est maintenant mariée et en disgrâce car elle vit séparée de son mari. Ses espoirs de jeunesse se sont envolés et elle porte un regard assez cynique sur le monde. le roman raconte son histoire adultère avec Rollo, son crush de jeunesse. L'attente, les rendez vous fugaces, la frustration de passer seconde, l'impossibilité d'arrêter.
C'est un roman très amer, où la jeunesse insouciante et sûre de son futur radieux a laissé place à une maturité désabusée (bien qu'Olivia n'aie que 27 ans !).
C'était par certains côtés déprimant de retrouver les personnages qu'on a aimé vieillis et différents (j'avais tellement aimé Kate et Tony dans le premier, James, Etty... ).
La plume est par contre toujours aussi belle, que ce soit dans les dialogues ou la mélancolie des pensées intérieures des personnages.
Une autrice qu'il faut (re) découvrir!
Commenter  J’apprécie          20
c'est un roman un peu Jane Austeen, un peu bien pensant, se passant à l'époque Hercule Poirot en Angleterre. Pas sûr qu'on le trouve encore facilement en librairie (c'est un de mes vieux livres de poche, vous savez, ceux avec la tranche colorée)... mais en brocante ? en occasion ?
Commenter  J’apprécie          10
Une fois encore, la magie a fonctionné. J'ai retrouvé l'atmosphère anglaise de cette auteure. Elle aborde, dans ce roman, une relation adultérine avec ce que tout cela pouvait impliquer dans ces années-là.
Un joli roman avec des personnages attachants.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (123) Voir plus



Quiz Voir plus

Londres et la littérature

Dans quelle rue de Londres vit Sherlock Holmes, le célèbre détective ?

Oxford Street
Baker Street
Margaret Street
Glasshouse Street

10 questions
1048 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature anglaise , londresCréer un quiz sur ce livre

{* *}