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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cela pourrait presque s'appeler " Quelques heures de la vie d'une femme"... Pour le coup , une très jeune fille de dix-sept ans qui s'apprête à faire son entrée dans la cour des grandes, dans sa vie de femme , de son réveil, le jour de son anniversaire (que l'autrice appelle "jour de naissance" ), jusqu'au lendemain du premier bal de sa vie.
On est en 1920, et Olivia Curtis, jeune fille de la petite bourgeoisie reçoit (entre autres) comme cadeau d'anniversaire, un magnifique coupon de soie rouge. de quoi faire faire par la couturière du village, une magnifique robe de soirée pour le bal de Lady Spencer, un cran au-dessus sur l'échelle sociale.
En quelques scénettes, Rosamond Lehman , l'air de ne pas y toucher , brosse le portrait d'une Angleterre disparue...
Des petits cadeaux qui nous renseignent sur une époque, une couturière condamnée par l'égoïsme de sa mère, à une vie terne et solitaire.
Mais aussi , la prise de conscience d'une jeune fille sur sa condition sociale.
Sur la guerre qu'elle a traversée enfant, avec insouciance , sur la découverte de sa féminité, sur son potentiel, sur la pensée.
C'est qu'il est long le chemin entre le premier bal et une future demande en mariage... seul choix reconnu pour les femmes à cette époque. Et Olivia va mesurer à quel point , elle ne sait rien...
Rien sur comment se mettre en valeur, rien sur les hommes. Rien par rapport à sa grande soeur, sa cousine, une voisine, tellement plus jolies, plus à l'aise , mais aussi plus âgées.
Petits complexes et tâtonnements vers l'âge adulte, le tout dans une société qui ne livre aucun mode d'emploi pour s'en sortir brillamment, autre qu'une mère complice ou une grande soeur gentille et à l'écoute...
Faussement naïf, faussement superficiel, parfois légèrement corrosif, ou grinçant... Picturalement parlant, ce serait de l'impressionnisme ...Olivia Curtis n'est pas loin dans ses interrogations, des adolescentes que l'on a été , si on réfléchit bien.
Sorti en 1932, ce petit roman d'une écrivaine reconnue en son temps, a été réédité dans la collection "Belfond Vintage".
Et de vintage, il en a le parfum dans le fond et dans la forme ; c'est pour cela que je ne saurais trop le recommander à tout le monde. Mais si vous aimez les romans qui parlent de la condition féminine, les romans qui vous racontent l'histoire avec un grand "H" par la "petite porte", si vous aimez tout simplement les ambiances so british , alors comme moi , vous humerez avec bonheur ce léger parfum de naphtaline...
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Il est absolument impossible que les scénaristes de Downton Abbey n'aient pas eu entre les mains ce roman de Rosamond Lehmann avant de se mettre à l'oeuvre. On retrouve dans ces pages l'esthétisme et la psychologie des classes mondaines.

A travers les yeux de deux soeurs, Kate et Olivia, très différentes de caractère et de "talents", le lecteur pénètre dans l'intimité campagnarde d'une famille attachante, les Curtis. Comme son titre l'indique, tout le roman s'articule autour d'un bal donné par Lady Spencer, la riche voisine dont Kate et Olivia ont fréquenté de loin les enfants. Olivia vient de fêter ses dix-sept ans et elle envisage son premier bal avec une gamme de sentiments complexes et paradoxaux, tous légitimes, quand Kate, plus expérimentée, tente d'apaiser ses espoirs pour éviter les désillusions.

La plume de Rosamond Lehmann peut quelque peu surprendre au commencement, elle ne ressemble pas de mon point de vue à celles de ses contemporaines. Franche, directe, parfois corrosive, elle ne fait pas dans le détail et la description mais s'attache davantage aux personnages et à leurs ressentis. le bal symbolise ici la transition troublante entre l'enfance et l'âge adulte, l'abandon de la gaucherie pour "entrer dans le soleil", les tâtonnements de l'inexpérience, la découverte d'univers sociaux différents de celui du cocon et des différentes relations qui peuvent se nouer et se dénouer entre les gens.

L'auteur traite son sujet avec une grande délicatesse et, j'ose l'affirmer, une réelle conscience du besoin d'émancipation de ses héroïnes. Nous sommes en 1920 et le langage change, devient moins châtié, plus franc ; les jeunes filles cousent désormais moins qu'elles n'étudient ; elles portent un regard plus critique sur les hommes qui les entourent, quel que soit leur âge.

Une belle découverte d'une auteure très féminine à défaut d'être féministe.


Challenge 1914-1968 / 2017
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Retour vers le passé avec cette histoire, on change de siècle, la première guerre mondiale est terminée, année 1920, en Angleterre, à la campagne, pas trop loin de Londres.

Même si le niveau de vie de la petite bourgeoisie se maintient, il ne s'agit plus de luxe démesuré, la guerre a fait ses ravages.

La maison des Curtis domine le village pittoresque, presque insalubre. Ce matin-là Olivia fête ses dix-sept ans. Sa soeur Kate vient la réveiller, car ses parents l'attendent avec James le petit frère pour lui offrir ses cadeaux.

Olivia est une adolescente qui aime dormir, prendre son temps, se promener dans le jardin, lire, réfléchir.

Un événement pourtant l'excite au plus haut point : le bal des Spencer de la semaine suivante, son premier bal, l'entrée dans la cour des adultes.

L'étoffe écarlate qu'elle reçoit en cadeau d'anniversaire la ravit. Elle s'empresse de rendre visite à la couturière du village, pauvre jeune femme ayant du sacrifier sa vie d'adulte à cause de la mère. La robe sera magnifique.

Olivia a du mal à trouver sa place dans sa famille. Kate sa soeur aînée est belle et brillante, le petit frère frère surdoué. le père est âgé et distant, la mère un brin coincée dans les conventions de l'époque.

Le soir du bal est arrivé et nous suivons Olivia dans ses envies, ses réflexions, ses discussions et ce fameux petit carnet de bal qui doit être rempli coûte que coûte, histoire de ne pas faire tapisserie dans un coin. Elle va faire des rencontres de gens charmants et d'autres beaucoup moins, voire grossiers personnages. Les jeunes s'enivrent dans le dos des adultes, des désirs et amourettes se nouent. Olivia jette un oeil sur ce qu'on appelle la grande vie ce soir-là.

J'ai tout d'abord apprécié les desciptions des paysages qui sont magnifiques, comme un arrêt dans cette course folle de notre époque. Qui observe encore les changements de temps dans le ciel, la lumière différente, le voile de brume qui se forme et s'étend ?

J'ai suivi Olivia avec plaisir dans son apprentissage de la vie en société et ses réflexions avec les différentes rencontres le soir du bal. Et je me demande si les jeunes filles de cette époque étaient plus armées pour se défendre des goujats ou si Olivia était en avance sur son temps.

Un style désuet mais tellement plaisant, une halte, un regard vers le passé, moderne pourtant, paradoxe intéressant qui amène forcément, du moins pour moi, à un questionnement de l'évolution pas si certaine de la place des femmes dans la société.


Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Nous sommes en 1920 à Little Compton. Olivia est la fille de l'héritier et ancien Directeur des papeteries de Tulverton, aujourd'hui à la retraite. Elle évolue donc dans un milieu favorisé, même si la guerre a largement contribué à la diminution de leur train de vie.
C'est un grand jour, celui de son anniversaire ! Elle recevra de ses parents pour ses dix-sept ans, un cadeau qui la comble : une soie rouge qu'elle confiera à sa couturière pour que cette dernière transforme l'étoffe en robe de bal.
Ce premier bal où elle doit se rendre avec sa soeur Kate et un cousin éloigné qui, selon les règles de bienséance, doit les accompagner pour être leur cavalier.
Olivia rencontre lors de cette soirée des jeunes gens très différents les uns des autres. Elle se lie d'amitié avec certains mais fuit devant le comportement étrange d'un invité affublé d'un tic qui semble en savoir bien plus qu'elle sur la vie et les relations amoureuses…

J'ai trouvé ce livre intéressant et comme pour « Poussière » l'analyse est fine et ciselée. Si le sujet est léger, on ne tombe jamais dans la sensiblerie ou la mièvrerie avec cette auteure.
Sont relatés avec sensibilité, émotion, humour et même dérision les rêves, les espoirs, l'exubérance, la naïveté, la candeur mais aussi le début de la volupté et de la sensualité d'une jeune fille de dix-sept ans.
Olivia vit très fortement les différents épisodes de cette soirée comme on peut les vivre à son âge, et c'est en cela que je trouve Rosamond Lehmann brillante, car j'avais presque dix-sept ans quand j'ai lu son livre !

CHALLENGE ABC 2014-2015

Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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Deux soeur, Kate et Olivia qui fête au début du livre ses dix-sept ans. Et un bal qui se prépare, le premier. Presque rien en apparence, mais avec ces petits riens Rosamond Lehmann dessine ou laisse deviner des vies entières, pleines d'exaltations, de déceptions, d'erreurs de jugements ou de bonheurs inespérés. Les rencontres qu'Olivia fait au bal, pendant lequel elle s'ennuie copieusement, sont presque surréalistes, un vieux libidineux, un aveugle, le maître de maison dans sa bibliothèque…. Un univers étrange, presque décalé qui s'oppose à des éléments très précis, concernant les hiérarchies sociales entre autres.

C'est d'une grande finesse, d'une grâce un peu surannée, mais la cruauté n'est jamais loin, car une sorte d'insatisfaction ou manque sourd chez tous les personnages, qui semblent à la poursuite de quelque chose dont ils ignorent eux-mêmes la nature. Rosamond Lehmann s'emploie à saisir ces instants si brefs et si décisifs à la sortie de l'adolescence pendant lesquels les contours d'une vie se décident, où un petit détail peut avoir une importance capitale, presque par inadvertance.

Un livre délectable pour ceux et surtout celles qui aiment les petites choses presque insaisissables qui font la trame d'une vie, et dont la véritable importance n'apparaît qu'à distance suffisante.
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Olivia vient d'avoir 17 ans. Elle fait partie de la bourgeoisie anglaise, vit à la campagne en 1920 et profite d'une vie qui peut nous paraître oisive avec sa soeur Katie, ses parents, son oncle et sa grand-mère.
Olivia se prépare pour son premier bal, son introduction dans le monde.
On l'accompagne à travers ses différentes inquiétudes mais si ses préoccupations peuvent paraître frivoles, Olivia n'en demeure pas moins attachante et amusante.
Ce sont aussi les tableaux de la campagne anglaise qui donnent un souffle et de la fraîcheur à ce roman.
Arrive enfin le bal et tout est plus rythmé plus rapide les danses s'enchaînent, l'euphorie du bal s'installe, venant trancher avec l'ambiance un peu lascive du début, l'euphorie des préparatifs
C'est une succession de rencontres allant du prétendant de sa cousine dont elle ne suis pas les pas de danse, au vieillard libidineu en passant par le charmant jeune homme, Rollo.
Derrière son regard un peu naïf on décèle, chez notre héroïne, aussi beaucoup de lucidité sur le monde privilégié dans lequel elle vit ainsi que des interrogations et la volonté de voir au-delà.
Je n'attends pas pour attaquer la suite car c'est une héroïne qu'on quitte en s'interrogeant sur son évolution et une plume délicate et perspicace que j'ai hâte de retrouver.
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"L'invitation à la valse" nous convie à un spectacle aussi touchant que cruel : le premier bal de Kate et Olivia Curtis, deux soeurs issues de la petite bourgeoisie, âgées respectivement de dix-huit et dix-sept ans et déjà inquiètes pour leur avenir. En effet, en 1920, à Little Compton, petite ville proche de Londres, leur futur se jouera peut-être lors de la soirée donnée par Lady Spencer, une proche voisine plus qu'une relation de la famille. Seulement armées de leur carnet de bal, les deux jeunes filles partiront à la chasse aux danseurs et tenteront de leur faire bonne, voire très bonne impression.
A ce jeu, Kate, beauté classique à l'esprit très pragmatique, est plus habile que sa cadette, son carnet est rapidement plein, grâce surtout à Tony Heriot, gros gibier qu'elle a repéré depuis un moment et qu'elle saura attirer dans ses rets. Olivia, dont le physique correspond moins aux canons de l'époque, peine à remplir son carnet. D'un romantisme qui frise au pathétique, elle a des bouffées d'empathie pour presque tous ses partenaires, bouffées qui la submergent et lui font inventer des scénarii où elle vole au secours d'un veuf libidineux ou d'un jeune poète hargneux.
Rosemond Lehman retranscrit avec talent les émois de ces deux jeunes coeurs et montre les rouages d'une soirée mondaine où les différences de classe et de sexe déterminent le devenir de chacun. Elle nous offre aussi des descriptions de la campagne anglaise dans les frimas de décembre qui ressemblent à des tableaux impressionnistes.
Un agréable moment de lecture
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Reparution par Belfond de romans vintages de cette auteure anglaise, 1901 – 1990, qui a défrayée la chronique en son temps, pour son talent d'écrivain et sa vie privée, peu classique pour l'époque.
Une écriture ciselée, intimiste, subtile de la société anglaise bourgeoise de province du début du XXe siècle durant lequel les jeunes filles de bonnes familles, sont tenues comme au siècle précédent. Il s'agit ici de la préparation et du premier bal auquel se rend Olivia, tout juste 17 ans, peu sûre d'elle-même et qui découvre au cours de cette soirée mémorable les moeurs, us et coutumes, les perfidies et les perfidies de la société qui l'entoure. Une écriture surannée, j'ai eu du mal à réaliser que les faits décrits se déroulent dans la première moitié du XXe siècle.
Ce premier bal se révèle une expérience qui tient lieu de chemin initiatique. Elle qui a toujours vu le monde à travers le prisme de ce qu'en disait son père, bienveillant et rêveur et une mère aimante et stricte. Elle découvre que les relations entre les êtres sont complexes, heurtées, frustrantes, conflictuelles, codées, que les apparences sont souvent trompeuses. Cet évènement dont elle se faisait une fête, lui permettra de devenir une jeune adulte. Une lecture dépaysante très agréable.
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Kate et Olivia Curtis sont soeurs, aussi différentes physiquement que de caractère mais néanmoins très proches. En ces jours qui suivent de quelques années la fin de la première guerre mondiale, l'ambiance est à la frivolité pour les deux jeunes filles toutes deux préoccupées par le bal qui doit avoir lieu dans quelques jours chez Lady et Lord Spencer. Olivia vient à peine d'avoir 17 ans et pour elle, comme pour Kate, ce sera le premier bal, la première occasion de sortir en société et de faire des rencontres. Comme le laisse penser la titre de ce roman, l'essentiel de l'intrigue se déroule durant le fameux bal. Et je dois dire que j'ai passé une excellente soirée avec Olivia et Kate !

Car si le propos est léger, les caractères des personnages qui défilent sous les yeux de lecteurs sont finement décrits, avec un sens aiguë de l'analyse montrant tour à tour les qualités ou les défauts des uns et des autres. 

La jeune Olivia est ainsi transportée d'un danseur à l'autre, d'une conversation à l'autre et Rosamund Lehmann nous montre une jeune fille sensible et particulièrement empathique. le roman n'est pas dénué d'humour mais l'auteure arrive à y amener certains moments de gravité comme par exemple avec ce jeune homme devenu aveugle durant la guerre et qui semble accepter son sort avec patience et détermination et pour lequel Olivia ressent beaucoup de compassion sans toutefois que cet état d'esprit dure plus d'un moment de tête à tête. Car c'est aussi cela ce roman : une alternance de moments poignants et d'autres plus amusants, traduisant parfaitement ce que peut ressentir cette jeune fille de 17 ans, propulsée dans un monde de fête et d'apparences. L'auteure exprime à merveille les questionnements, les engouements et les brusques désintérêts d'une jeune fille encore si proche de l'enfance. 

Étonnamment, la plume de Rosamund Lehmann est très moderne. Au point que j'ai dû vérifier la date de publication de ce roman (1932 !). le récit véhicule ainsi des messages d'émancipation et de féminisme alors même que les personnages évoluent au milieu de vieux manoirs anglais et que les a priori de classe sont encore tenaces. 

Il faut se laisser emporter par cette valse ! 
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Une lecture très agréable (quoique un peu ardue en anglais). On commence avec l'anniversaire des 17 ans d'Olivia puis la préparation de son premier bal chez une famille de la haute bourgeoisie dont ils sont proches. le bal ne prend que la moitié du livre, mais c'est une intéressante vue de la société d'alors. j'ai beaucoup aimé comment l'auteure était capable de nous transporter dans le monde d'Olivia et de Kate, on a vraiment l'impression de vivre avec eux ces quelques jours. Peu d'auteurs ont cette capacité à créer de cette manière un univers et nous y entraîner. J'ai également bien apprécié son humour donc je pense lire la suite !
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