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Nicolas Jeanneau (Traducteur)
EAN : 9782840498247
256 pages
Seguier Editions (21/05/2021)
3.8/5   20 notes
Résumé :
Fils d’immigrants allemands installés au milieu du XIXe siècle dans le Texas, Herman Lehmann est âgé de dix ans lorsqu’il est kidnappé par un gang d’apaches. Commence alors pour lui une nouvelle existence, celle d’un Peau-Rouge des grandes plaines de l’Ouest. Il découvre peu à peu la culture et les traditions des Indiens, se joint à leurs razzias et combat à leurs côtés contre l’homme blanc et les tribus adverses. Après neuf années, il est ramené aux siens contre so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Durant la conquête de l'ouest de nombreux enfants blancs furent enlevés à leur famille par les indiens qui les kidnappaient pour en faire une monnaie d'échange ou des esclaves. Toutefois il est étonnant de constater que du statut de captif ces enfants passaient presque toujours à celui de membre à part entière de la tribu. Nombreux sont ceux qui devenus adultes et rendus à leur famille ont choisi de demeurer parmi les indiens et n'ont jamais pu se réadapter à leur ancien mode de vie. Beaucoup ressentaient un manque en quittant leur tribu (vie spirituelle, communion avec la nature, liberté…) j'étais donc curieuse de lire le point de vue de cet homme : Herman LEHMANN qui après avoir passé 9 ans parmi les indiens avait finalement réintégré sa famille.

J'avoue, cette lecture n'a pas été à la auteur de mes attentes car le livre n'aborde pas cette question comme je l'espérais.

Dans les premiers chapitres l'auteur nous raconte son kidnapping et la violence qui l'accompagne. Il est enlevé par des Apaches qui sont réputés pour être des guerriers brutaux et violents. Visiblement ils font peu de cas de cet enfant et sont loin de le ménager. En même temps quand on sait que ces hommes sont capables de chevaucher plusieurs jours sans presque manger ou boire on peut se douter qu'il ne placent pas le curseur du tolérable au même niveau que les pieds tendres. Même quand ils essaient d'être agréables en nourrissant Herman cela relève plus de la torture qu'autre chose. En effet leur régime alimentaire est quelque peut différent de celui d'un petit garçon blanc, pour qui, en général, la viande crue et le lait bu directement à la panse ne sont pas vraiment au menu. Une entrée en matière assez violente donc et un premier contact qui donne une image assez inhumaine des Apaches. Ensuite le récit est assez décousu et j'ai eu du mal à me situer dans le temps. On ne sait jamais vraiment depuis combien de temps Herman est avec la tribu et il donne très peu d'éléments sur la manière dont il s'intègre.
Dans toute la première partie du récit j'ai vraiment eu l'impression d'un témoignage à charge contre les indiens et ce dès l'avant propos. Par exemple quand l'éditeur dit au sujet d'Herman « L'indien changea de caractère et le sauvage s'effaça pour faire place à une nature des plus nobles ». Voilà une vision très ethnocentrée et réductrice.
Les Apaches, et plus globalement les indiens , sont décrits comme un peuple haineux et agressif. A aucun moment le contexte n'est précisé. Il aurait été utile de rappeler que les indiens étaient à cette époque en guerre et acculés par les blancs qui, non contents de ne respecter aucun des traités signés avec les indiens, s'employaient en plus à les exterminer eux et leur culture. Même si cela n'excuse pas tout, ça aide quand même à comprendre !
L'essentiel du récit d'Herman nous parle des raids et des pillages qu'il a mené avec les Apaches : vol de chevaux, vol de bétail, de marchandises… Les indiens sont présentés comme des voleurs qui pillent à tour de bras : « Les indiens lui ont appris ce qu'ils savaient faire de mieux : tuer et voler ». Là encore je trouve ça un peu facile. Rappelez moi qui a envahi le territoire de l'autre en premier ? Qui a affamé les autochtones en tuant les bisons à tour de bras ? On expose les conséquences mais pas les causes. Il y a toujours 2 versions de l'histoire et là visiblement il manque une version et comme d'habitude c'est celle des vaincus !
Donc beaucoup d'infos sur les exactions commises par les indiens mais très peu d'informations sur celles commises par les blancs et surtout sur la vie quotidienne des indiens . J'aurais aimé en apprendre plus sur leurs coutumes, leurs traditions, la façon dont est structurée la tribu, les relations entre les individus, la hiérarchie… Il y a quelques informations éparses mais cela reste superficiel. Ce peuple si riche culturellement est réduit à l'image de guerriers violents et barbares. S'ajoute à cela le fait que le récit soit très factuel et que l'on ne sache rien du ressenti de l'auteur. Il se dégage donc un sentiment de violence et d'austérité assez particulier. C'est presque un compte rendu. D'ailleurs la plume de l'auteur n'a rien d'exceptionnel. C'est assez plat.

Cette absence de sentiments va même jusqu'à nuire au récit puisque que par exemple quand Herman parle de Carnoviste comme étant son meilleur ami je suis surprise. Je n'avais pas saisi la nature de leur relation. Il y a peu d'éléments sur les liens qu'il a tissé avec les différents membres de la tribu.
J'ai eu le sentiment de lire des choses contradictoires. L'auteur dit aimer les indiens et faire partie de leur famille mais il nous donne une image assez négative de ce peuple. Par ailleurs, on sent une nette préférence pour les comanches par rapport aux Apaches. Il a même été officiellement reconnu comme membre à part entière de cette tribu. Il cultive également une haine féroce de l'homme blanc à un moment du récit et il aura beaucoup de mal à réintégrer sa famille d'origine. Il ne rompra d'ailleurs jamais les liens qui l'unissent aux comanches et considérera toujours faire partie de leur famille et de leur tribu. J'ai donc eu beaucoup de mal à comprendre comment il pouvait assimiler systématiquement les indiens aux sauvages et les hommes blanc aux hommes civilisés : « J'ai toujours autant d'affection pour mes compagnons comanches mais la civilisation anglo-saxonne a fait de moi un homme bien différent du jeune sauvage que je fus jusqu'à ma vingtième année. A quoi bon cacher que je fus, dans ma jeunesse, assoiffé de sang, que je n'avais pour seul horizon que le pillage ? J'ai grandi de cette manière, voilà tout, et il m'a ensuite fallu du temps pour comprendre que ce n'était pas un système de valeur normal ».

J'ai été déçue de cette vision réductrice : homme blanc = civilisé, indien = sauvage, venant de quelqu'un qui avait vécu avec ce peuple. Évidemment ce livre ayant été publié en 1927 la société américaine n'était pas la même qu'aujourd'hui. Il n'empêche que quand la quatrième de couverture parle d'un « classique de la littérature western et des études ethnologiques sur la culture amérindienne » je trouve ça un peu à côté de la plaque. Comment peut-on parler d'étude ethnologique avec un livre aussi ethnocentré ?

Le ton s'adoucit tout de même en fin de récit et je veux bien croire que Herman aime profondément les comanches et qu'il sont sa famille autant que celle de sang mais les a priori de toute une société et de toute une époque ont sans doute été plus forts que cet attachement.
Un récit qui malgré tout est intéressant mais, d'après moi et ce n'est que ma petite opinion, n'offre qu'une vision réduite et partiale de la question.
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Fils d'une famille d'immigrants allemands venue s'installer au Texas, Herman, alors âgé de dix ans en 1870, est brutalement capturé par un groupe d'Apaches.

Durant plusieurs années, il va vivre au sein de cette tribu avant d'errer en solitaire pendant un an dans les montagnes. L'adolescent sera ensuite adopté par les Comanches et ramené de force dans sa famille d'origine à l'âge de dix-neuf ans. Après cette longue période où il a vécu comme un sauvage, le retour à la civilisation ne se fera pas sans difficulté pour le jeune Herman qui a tout oublié, jusqu'à sa langue maternelle et son identité. En dépit de sa progressive réadaptation, il demeurera toujours un Comanche jusqu'à la fin de son existence.

Accompagné de superbes photographies, cet ouvrage nous restitue les confessions que Herman a faites à son éditeur en 1927 et dans lesquelles il relate sa captivité ainsi que son quotidien parmi les Indiens.

Si le récit est principalement factuel, il se révèle malgré tout passionnant à lire car on découvre leur mode de vie nomade, leurs croyances et leurs rites. Et j'ignorais tout de ces nombreux enfants blancs kidnappés à cette époque par le peuple amérindien.

Cependant, il faut avoir le coeur bien accroché pour cette lecture. En effet, les Indiens affrontent perpétuellement les Blancs dans des raids sanguinaires violents. Tueries, scalps, vols de chevaux, l'image des Indiens dans ce témoignage n'est pas tendre mais les colons empiètent de plus en plus sur leur territoire. Les rivalités font des ravages dans les deux camps et Herman ne cache pas sa haine envers les Blancs. 

Pour Herman, survivre est un combat incessant. Après un long calvaire suite à son kidnapping, il finira par être accepté comme un membre à part entière. Mais, impossible de trouver la paix pour sa tribu qui doit sans cesse se déplacer face aux attaques ininterrompues des visages pâles. 

Un témoignage fascinant, cruel et enrichissant sur la vie amérindienne à la fin du XIXème siècle.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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La ruée vers l'or, le rêve américain, voilà ce à quoi rêvait cette famille d'immigrés allemands.
Mais la réalité s'est imposée à eux et dans la bataille ils se sont vus enlever leur fils.
Une disparition qui marque le début du calvaire vécu par le jeune Herman.
Car aux souffrances physiques et psychologiques subies par Herman viennent s'ajoutées la peur et l'angoisse d'une mort probable.
Dans une première partie plutôt intéressante le récit souligne notamment les nombreux conflits existants entre les différentes tribus mais aussi les conflits internes aux tribus. Il relève le sort réservé aux prisonniers de chaque camp.
Il décrit aussi parfois de façon assez crue les effets de la captivité sur la victime et son attachement à ses ravisseurs.
Le récit souffre malheureusement sur la faim d'un manque d'intérêt du aux nombreuses répétitions de situations. Ces échanges de prisonniers, batailles, meurtres et autres séances de scalpassions s'enchaînent sans toutefois apporter d'épaisseur au texte.
Il n'en reste pas moins que ce récit à le mérite de replacer les choses dans le contexte sauvage et violent de l'époque et ainsi ternir l'image parfois trop idéalisée de cette période.
Bonne lecture.
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A 10 ans, Herman Lehmann est enlevé par les Indiens. Elevé par eux, parmi les voyages, mais surtout la violence; il est ramené 9 ans plus tard à la "civilisation".

Ecrit en 1920 et quelques, ce livre est un récit partial et vraiment du point de vue de l'auteur.
On se rend compte à la fois de la violence de l'époque (on tue sans état d'âme des deux côtés, femmes et enfants inclus), mais aussi du déchirement de l'auteur entre deux cultures.
Si la violence n'est sûrement pas sous-estimée, on se doute qu'il écrit un témoignage plutôt à charge parce qu'il est revenu dans la civilisation blanche, à laquelle il a dû mal à se réadapter, contrairement à ce qui est attendu de lui.

Le texte est aussi parfois flou dans la temporalité et approximatif.

Il ne faut pas le prendre comme un essai sur la vie avec les Indiens, mais vraiment comme le témoignage d'un seul homme, intéressant, mais évidemment à prendre avec du recul !
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le rideau de la nuit s'ouvre dans le ciel à l'orient, la brume et l'obscurité se dissipent, laissant place aux premières lueurs du jour qui scintille au firmament, pointes de lumière frémissantes offrant de nombreuses nuances de couleurs. Voici l'heure splendide où les éléments de la nature s'harmonisent parfaitement, cordes d'une harpe magique vibrant des beautés qui nous environnent, pleines de toutes les promesses d' un nouveau jour. Mais quel espoir pour moi?
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Je peux dire en tous cas, concernant leurs cultes respectifs, que j'ai assisté à moins d'hypocrisie dans les tribus indiennes que chez les Blancs.
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La selle de son grand cheval gris, ouvragée à la mexicaine, arbore des pièces d'argent, la couverture rouge sur laquelle elle repose est neuve, la bride, lourde et solide a sans doute été confectionnée dans l'une des meilleures selleries du pays, et dans les sacoches nous mettons la main sur une grande quantité de pièces d'argent et une rouleau de dollars. Les indiens déchirent les billets, n'en connaissant pas la valeur.
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À partir de ce jour, je devins un Comanche et le suis resté jusqu'à aujourd'hui, bénéficiant toujours des avantages qui me furent concédés le jour de mon intronisation. Malgré mon retour parmi les Blancs, les Comanches n'ont jamais cessé de me considérer comme un membre à part entière de leur tribu et je peux à bon droit revendiquer mon indéfectible lien avec elle.
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La température tombe alors si bas que notre guerrier ne voit pas d'autre solution, pour se réchauffer, que de se réfugier dans le ventre de la bête.
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