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Critique de BazaR


BazaR
22 février 2020
Ce troisième tome du cycle des Épées est paru tel quel en version originale, en 1968. Il contient six nouvelles dont quatre ont été écrites entre 1947 et 1963 et sont peu ou prou organisées dans un ordre chronologique de l'histoire (pas de parution). Les deux dernières nouvelles sont très courtes, écrites pour l'occasion du recueil afin de servir de transition entre les nouvelles plus anciennes.

Bon, après ce passage d'une érudition littéraire trop rare, perdons un peu notre sérieux. Car il s'agit après tout des aventures de notre truculent duo d'Heroic Fantasy : le géant Fafhrd, aussi rouquin que nordique, et le mince, voleur et cynique Souricier Gris.
Ce brave démiurge de Fritz Leiber devait se marrer à placer ses créations dans des situations plus incongrues les unes que les autres. Parfois c'est vraiment de la farce mâtinée d'un peu de fer et de sang ; la plus chouette nouvelle du lot – Des temps difficiles à Lankhmar – entre dans cette catégorie avec son irrévérence, ses religions et ses dévots tournés en ridicule, son ingéniosité et des seconds rôles de qualité.
Parfois on sent l'amour de l'auteur pour l'oeuvre de Lovecraft, car il aime montrer des démons anciens tapis dans les profondeurs de l'océan ou dans des ruines au fin fond du désert. Mais il s'arrange pour que ses épithètes monstrueuses sonnent comiques, ne serait-ce par la perception décalée qu'en font nos deux héros. Même leur peur fait sourire.

Leiber ouvre le monde de Nehwon à un multivers d'une manière différente de ce qu'il avait fait dans le bazar du bizarre (tome 2, Épées et mort). Ses deux personnages deviennent des sortes de voyageurs de l'espace-temps qui peuvent changer d'identité (à l'insu de leur plein gré bien sûr, l'espèce de maître des arts mystique Nigauble des Sept Yeux n'étant pas étranger à ces incursions).
N'allez cependant pas croire qu'ils représentent des incarnations particulières d'un éventuel Champion Éternel cher à Michael Moorcock. Tout au plus peut-on les associer à d'éventuels Pieds Nickelés Éternels.
Quoi qu'il en soit, la novella de 1947 – le gambit de l'Initié – me renvoie, peut après avoir lu Les Neuf Noms du Soleil dans la Perse antique (un peu plus tard cependant : début époque Séleucides). le début de cette histoire au décor plaisant est proprement rigolo, mais elle finit par se perdre dans un récit soporifique et absolument pas drôle (car raconté par une tierce personne). Et c'est proprement frustrant car l'auteur expédie en quelques lignes une tonne de quêtes d'objets magiques qui mettent l'eau à la bouche et dont on aurait préféré les voir constituer le coeur du récit.
Et c'est finalement le point faible des récits de ce cycle : dès que l'on quitte le comique et que l'on s'enfonce dans de longs discours ou de longues descriptions, l'ennui débarque.

Je garde cependant en tête le statut novateur de la série aux débuts de la publication et je poursuivrai assurément l'aventure jusqu'à la fin. Mais je prendrai garde à laisser passer quelques mois entre chaque rencontre.
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