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Philippe Bouquet (Traducteur)
EAN : 9782258065598
456 pages
Presses de la Cité (01/07/2004)
3.08/5   13 notes
Résumé :
Y aurait-il quelque chose de pourri au royaume de Suède ? De 1975 - année d'une prise d'otages sanglante à l'ambassade d'Allemagne de l'Ouest à Stockholm - à 2000, qui vit la chute du mur de Berlin, Sous le soleil de minuit est une chronique âpre et sans concession de faits ayant profondément marqué la société suédoise. Terrorisme, manipulations politico-financières, compromissions de tous ordres et intrigues de la CIA, le tableau en forme de puzzle que brosse Leif ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Quelle meilleure façon de déconstruire la mythologie de cet état bienveillant que l'on décrit lorsque l'on évoque la Suède en articulant un récit autour d'évènements réels comme la prise d'otage de l'ambassade d'Allemagne à Stockholm qui s'est déroulée le 25 avril 1975.

15 ans après cette tragédie, Les inspecteurs Jarnebring et Holt sont affectés sur le meurtre d'un individu sans histoire. Malgré leurs efforts, l'enquête dirigée par un supérieur incompétent va être classée jusqu'au jour où Lars Martin Johansson propulsé à la tête de la police de sécurité découvre de nouveaux éléments dans un dossier qui n'apparaît pas aussi fortuitement qu'on pourrait le croire. C'est au plus haut niveau d'un état assez inquiétant que Lars Martin Johansson va devoir évoluer pour trouver des réponses à ses questions.

Si une grande partie récit décrit la procédure d'une enquête classique c'est bien évidemment lorsque l'auteur nous entraîne dans les rouages des hautes directions des services de police que le roman prend tout son intérêt. Car Leif GW Persson possède un talent inné pour décrire les rouages complexes de cette puissante administration policière où l'on découvre les cloisonnements interdépartementaux qui, au nom de la sacro sainte raison d'état, peuvent conduire aux manipulations les plus abjectes.

L'usage, l'exploitation de données sensibles, récoltées après la chute du mur en 1989 et le démantèlement des services secrets de la Stasi sont le second moteur que l'auteur s'ingénie à démonter pour nous livrer la moindre pièce de cette trame de l'histoire contemporaine qui trouvera une répercussion au coeur d'une banale enquête policière.

Il faut bien le dire, l'arche narrative qui s'étale sur 25 ans est extrêmement bien construite dans un style très classique qui permet au lecteur de ne pas se perdre dans les circonvolutions historiques et administratives d'une histoire aux ramifications complexes. L'auteur parvient habilement à entremêler la fiction et la réalité pour nous démontrer que les actes d'un autre temps peuvent faire basculer les destins d'hommes et de femmes cherchant à basculer dans une autre vie pour échapper aux conséquences des choix qu'ils ne parviennent plus à maîtriser. le tout est teinté d'un certain mordant que l'on ressent particulièrement au travers des propos du personnage principal qui découvre l'aspect sombre des coulisses du pouvoir et tente par tous les moyens de s'y mouvoir sans trop y perdre de son intégrité ce qui s'avèrera un exercice périlleux qui lui laissera un goût amer.


Finalement, avec Leif GW Persson, il importe peu de connaître l'identité du meurtrier car l'auteur s'attache principalement à décortiquer le mobile qui l'a poussé à commettre cet acte ultime pour décliner sur fond de corruption étatique, d'incompétences policières et de compromissions politiques, les affres d'une société qui ne sait comment faire face aux changements de plus en plus trépidant d'un monde en constante évolution. C'est peut-être cet aspect un peu déroutant où l'action peu présente laisse la part belle aux réflexions des personnages qui pourra heurter les lecteurs. Ils devront surmonter cette appréhension pour découvrir un superbe polar qui oscille entre le roman noir, le roman d'espionnage (contre-espionnage) et le roman d'enquête traditionnel.

Des policiers machistes, un brin sexistes et parfois racistes c'est aussi cela que vous découvrirez au détour des dialogues de certains personnages que l'auteur prend la peine de faire évoluer dans le cadre de leur vie privée. L'exercice de style ne s'avère pas exempt de clichés mais est contrebalancé par un zeste d'humour qui donne encore d'avantage d'épaisseur à ce magnifique récit riche en rebondissements historiques.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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En 1975 à Stockholm, l'ambassade d'Allemagne de l'Ouest est attaquée par des terroristes d'extrême gauche, avec prises d'otages et meurtres. Quinze ans plus tard, les inspecteurs Jarnebring et Holt sont affectés sur le meurtre d'un individu sans histoire. Malgré leurs efforts, l'enquête dirigée par un beauf homophobe, raciste et brillant par son incompétence va être classée. Une dizaine d'années plus tard encore, Lars Martin Johansson, meilleur ami de l'inspecteur Jarnebring propulsé à la tête de la police secrète suédoise découvre de nouveaux éléments reliant le meurtre et la prise d'otages de l'ambassade.
Le style est agréable avec des pointes d'humour, il y a de bonnes idées dans ce roman noir, entre enquête policière classique et espionnage. Les rouages de l'administration suédoise et les guerres internes que se livrent les services de police au plus haut niveau sont plutôt bien décrits. Mais il manque quelque chose quand même. On peine à faire le lien entre chacun des événements, et le livre est plutôt long. Ca aurait pu être une excellente intrigue policière et politique et c'est finalement, pour les trois quarts du livre, une enquête policière classique qui tâtonne et tourne en rond avant un dénouement plus rapide quand ça prend une tournure politique.
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Comme le dit si bien Borges (de son vrai nom Jorge, Francisco, Isodoro, Luis Borges Acevedo), qui s'y connaît : "si un livre t'ennuies ne le lit pas", dans le mille, c'est  ce que je fis.
Moi, j'avais lu "La nuit du 28 février" du même Persson et j'avais bien aimé, j'en avais, presque, fait un coup de coeur tellement c'était original. Je ne regrette pas.
J'ai eu raison d'arrêter car la suite est d'une bien mauvaise veine : flics moqués, administrations itou, bref comme si le pays tout entier était constitué de bons à rien; ce qui n'est pas le cas, donc Persson et son soleil de minuit (que j'ai vu aussi à 3 heures du matin, en juin, à Helsinki) au rancard.

Voilà, voilou, on ne gagne pas à tous les coups.

C'est une erreur de casting, il vaut mieux passer son chemin...

PS: J'avoue je n'ai pas lu Borges, ou bien peu, la citation vient d'un auteur invité à La Grande Librairie de Busnel. J'ai copié, honteusement, cette citation.
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