Dans la catégorie "livre de meufs", je demande "
Dans le jardin de l'ogre".
Leïla Slimani y aborde un sujet assez peu évoqué en littérature : l'addiction sexuelle féminine. Mais je ne parle pas du sexe pour le plaisir, je parle d'une addiction subie : une vraie souffrance qui ronge Adèle, nymphomane et héroïne du roman. "C'est plus fort que moi", rétorque-t-elle pour se défendre. Elle cherche compulsivement un numéro dans le téléphone à clapet dédié à ses fantasmes, les moments de baise sont effrénés, elle ne veut pas réfléchir, elle en a besoin, vite, maintenant, même 10 minutes adossée à une poubelle avec un inconnu rencontré dans une expo feront l'affaire.
Le désir, les pulsions, la dépendance sont le sujet de ce roman. Comme dans "
Chanson douce", l'écriture de
Leïla Slimani est froide, chirurgicale. le lecteur n'éprouve aucune compassion pour Adèle dont on a du mal à comprendre les agissements. Adèle a 35 ans et mène une double vie : côté pile, elle est journaliste, mariée et mère d'un petit Lucien ; côté face, elle séduit des hommes : ses collègues, ceux de son mari, des amants rencontrés via internet, des prostitués, peu importe...Plus on avance dans le roman, plus on comprend qu'Adèle cherche à s'autodétruire à travers son rapport au sexe. Pourra-t-elle échapper éternellement à ses démons ?
J'ai adoré cette lecture qui expose un sujet tabou au grand public. La double personnalité d'Adèle résonne pour moi comme la double personnalité que l'on attend d'une femme : mi-pute, mi-soumise. le récit est haletant, prenant, c'est vraiment écrit avec talent. Petit bémol tout de même pour la fin qui n'en est pas une. J'avais adoré "
Chanson douce", j'ai été addict à "
Dans le jardin de l'ogre".
Leïla Slimani fait partie de ses talents de l'écriture avec lesquels il faudra désormais composer.
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http://mademoisellechristell..