Quel dommage ! Ce roman de la chanson française commençait si bien, aux alentours de 880 ! Mieux qu'une histoire, il dressait un état-civil de la chanson française, trouvant la filiation naturelle de Pierre-Jean de Béranger à
Jean-Louis Murat. Il rappelait les origines de la Marseillaise, de God Save the Queen, de la Carmagnole, de l'Internationale. Il enchaînait sur les cercles de musique, les caveaux, les goguettes, les chansonniers, Mayol qui a donné son nom au stade de rugby de Toulon, Dranem et son "trou de mon quai", Polin et sa caissière du grand café. Puis il dessinait l'industrie du disque, les cylindres que l'orchestre enregistrait à la demande. Les chansonniers, le music-hall, Fréhel, Damia, Joséphine Baker, Maurice Chevalier. C'était bien intéressant tout ça...
Et puis soudain Patatras ! Carnaval des Coquilles ! Bécaud perd en intensité en devenant Monsieur 10 000 volts (page 115), Régine chante Je te Survivrai, Lama entonne le Temple de la Rengaine, et Nougaro se fend d'un Paris au Mois de Mai. Ce ne sont pas les seules bévues de ce livre qui attribue un "Téléphonez-moi" à Nicole Croisille, et place la reprise de Mon Légionnaire dans l'album Love on the beat de Gainsbourg.
Faut-il développer ? Je doute que
Johnny Hallyday ait d'abord songé à intituler Que Je t'Aime "Ceux que l'amour a blessé", et même que Chez Laurette (qui s'appelait en réalité Christine, dixit Delpech in Téléscoop du 21/11/13) soit vraiment écrite en souvenir d'un bar de Honfleur quoiqu'en dise votre moteur de recherche.
Parce qu'à force d'approximations et de coquilles, on finit par douter de tout !
Tout ceci est inadmissible pour un ouvrage spécialisé : ils font quoi au juste aux éditions du Rocher à part encaisser les 19,90 € que coûte ce livre ? ? ? Ils ne relisent même pas les manuscrits ? Déplorable. A revoir !