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EAN : 9782266230285
128 pages
Pocket (12/07/2012)
4.28/5   271 notes
Résumé :
Ce dimanche soir, tes jours d'homme m'ont filé entre les doigts. Au presque-commencement de ma vie, je t'ai perdu, toi avec qui je voulais la finir.
La voix blanche et la colère noire, j'ai eu beau t'appeler, tu étais déjà parti, loin. Ta vie, minuscule tourbillon de quelques lunes et soleils, cessait là de tournoyer, sur le rivage carrelé blanc et glacé d'un hôpital.
Je fais le rêve que l'on nous redonne une poignée d'heures, ravies entre le tomber d'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (90) Voir plus Ajouter une critique
4,28

sur 271 notes
❤️💔Je referme ce sublime roman, ce déchirant hurlement d'amour à la sensibilité et la beauté inouïes, totalement bouleversée.
Ce livre est merveilleux. Merveilleux dans sa profondeur. Merveilleux dans l'amour inconditionnel qui en émane. Merveilleux dans sa force. Merveilleux dans sa poésie et son ardeur mais aussi sa pudeur.
Il a été écrit par David Lelait en 2006 suite à la mort de son compagnon d'une cruelle maladie pour dire « l'après toi, le sans toi, la béance à chaque secondes de mes jours ...l'amour de toi qui me cogne au dedans sans jamais plus te parvenir ».
De son écriture pulsionnelle il s'adresse à lui. Ses pensées,sa chair, ses sens sont polarisés sur lui.
Lui, dont l'absence devient « un compagnon fidèle qui ourle désormais mes chemins d'exilé ».
On le suit dans son « improbable voyage » pour accompagner dans sa Bretagne natale son désormais « Toi de poussière » confiné dans sa gangue d'albâtre blanc funéraire.
Il se souvient.
De leur rencontre, leur vie à deux, leur moments de joie et de fusion, l'annonce de la maladie, la peur, les soins à « l'usine-des-vies-fragiles » jusqu'à ses derniers mots qui ne le quitteront plus.
D'un soutien sans failles, il le sublime même dans sa décrépitude.
Attendant désespérément « l'habitude de l'absence », le deuil, ce « sorcier », lui semble impossible.
Le « nous » est obsessionnel, les mots destinés à le prolonger.
Le thème est tristement banal mais c'est son style flamboyant et sa densité qui confèrent au roman une singularité.
Un amour infini se dégage de chaque phrase vous jaillit en pleine face et vous saisit à même le corps.
Et puis la vie, la lumière reviennent par intermittence, marquées par l'abandon des anxiolytiques car «  la plaie doit maintenant respirer à l'air libre ».
Les dernières pages, bouleversantes, mêlent pulsion de vie et de mort jusqu'à l'acceptation de le laisser partir.
Et l'on se prend à espérer intensément que dans son éternité ces mots d'amour poignants et leur souffle soient parvenus à cet homme de poussière et que soient gravées à jamais dans l'immensité, parmi toutes les autres poussières agglomérées, les trois lettres de son prénom.
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C'est encore sous le charme de « Je suis la maman du bourreau » que je puise dans la biographie de cet auteur dont le style m'avait tant séduit et que j'apprends à mieux connaître à travers ce roman autobiographique on ne peut plus émouvant. Dans « Poussière d'homme », David Lelait relève en effet l'impossible défi de mettre des mots sur la douleur, l'absence et le manque engendrés par la perte de l'être aimé…

Dans ce cri d'amour, l'auteur se souvient de leur rencontre, de leur vie à deux, de leurs dernières vacances en Grèce, mais également de cette terrible maladie qui a fauché l'homme de sa vie. Il nous raconte les derniers instants, la rencontre de cette belle-famille dont il avait été maintenu à l'écart et l'ultime voyage de cette urne refermant ce « nous » réduit en poussière…

Un « nous » que l'auteur vient cependant prolonger à jamais à travers ce texte bouleversant, en y déposant des mots d'amour avec délicatesse, sensibilité, justesse et beaucoup de pudeur. Défiant cette mort qui a au moins le mérite de nous voir tous égaux, David Lelait fait perdurer un merveilleux cri d'amour… un amour qui se voulait masculin et discret, mais que l'on ressent universel et partagé de la plus belle des manières…
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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J'ai découvert David Lelait totalement par hasard avec son superbe roman « Sur l'épaule de la nuit »,
Une vieille dame se souvient de son amour de jeunesse. Un amour immense qui n'a duré qu'une journée.
Dans « Poussière d'homme » David Lelait nous parle encore d'amour, de l'amour qu'il a ressenti pour son compagnon que la maladie lui a arraché.
Un texte poignant, d'une beauté incroyable.
Les mots sont justes, les phrases simples pour décrire le sentiment amoureux et la perte de l'être aimé.
« "Perdre l'autre, c'est vivre en exil et n'avoir plus, de son pays, entre les mains, qu'une infime poignée de terre."

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Livre qui m'a chamboulée. Triste puisqu'il s'agit de la perte d'une personne qu'on aime. Et le hasard a fait que je l'ai lu à la date d'anniversaire de la perte de mon meilleur ami, il y a deux ans. Beaucoup de descriptions m'ont ramené de beaux et tristes souvenirs. Peu importe que dans cette histoire c'est l'amour d'un homme pour un autre homme. Voir critique de Afleurdelivres qui, par son enthousiaste, m'a dirigée vers cette lecture et est plus complète que la mienne.
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Le choix d'un livre tient parfois à peu de choses … ici, c'est d'abord une couleur de ciel qui m'attire, celle de la couverture, un dégradé de bleus, du sombre à l'éclatant, une lumière de mer qui s'épuise doucement sur le sable beige. Et puis un titre : « Poussière d'homme », deux mots blancs, cinglants, jetés dans tout ce bleu immense, esquisse déjà, et prémices d'un éphémère, d'un perdu, d'un jamais plus, cendres d'une étoile à jamais devenue filante.
Curieuse, je lis alors les premières lignes de cet auteur que je ne connais pas … me laisse facilement convaincre par une entame bouleversante, poignée de mots forts, si intimement enlacés dans la pensée de l'Autre qui manque, cruellement.

" Ce dimanche 3 avril, au soir, tes jours d'homme m'ont filé entre les doigts. Au presque commencement de ma vie, je t'ai perdu, toi avec qui je voulais la finir… Ta vie, minuscule tourbillon de quelques lunes et soleils, cessait là de tournoyer, sur le rivage carrelé blanc et glacé d'un hôpital. Un an sans toi, il y a trop longtemps, il y a si peu. Mais l'absence se rit du temps, elle déchire les calendriers, dérègle les horloges, rend folles leurs aiguilles.
L'absence est un compagnon fidèle qui ourle désormais mes chemins d'exilé.
Je fais le rêve que l'on nous redonne quelques instants, une poignée d'heures d'une toute petite nuit, ravies entre le tomber d'un jour et le lever d'un autre. Ce ne sera qu'un infime moment, juste de quoi refermer les portes de notre vie ensemble, nous serrer une dernière fois l'un contre l'autre avant que nos corps ne volent en éclats. Une minuscule escale pour rattraper ce temps échappé, arraché, et te dire l'après-toi, le sans-toi, la béance à chaque seconde de mes jours, la douloureuse colère depuis ta vie suspendue, l'amour de toi qui me cogne au-dedans sans jamais plus te parvenir…
Ensemble encore quelques heures, pour une volée de mots, jusqu'à nos adieux, quand mes lèvres en seront à lâcher les tiennes pour frôler le vide, embrasser l'absence … »

L'écriture restera ainsi jusqu'au bout, pudique, poétique, sensible, douloureusement mais incroyablement lumineuse.
On ne sort pas indemne de cette lecture, touché par cette histoire somme toute banale (la perte d'un être cher) mais dont l'Amour ne l'est pas, tant il est sincère, profond, puissant et … éternel.

Un cri d'Amour éblouissant.

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Citations et extraits (67) Voir plus Ajouter une citation
p. 31 "C'est un amour facile, sur lequel on ne pose pas de mots. Mieux vaut le faire qu'en parler. Il roule léger. Il n'est pas de ceux auxquels on s'oblige pour ne pas vivre seul ou pour tromper l'ennui. pas de ces amours que l'on couche sur un faire-part, que l'on grave dans les registres de l'état civil, pas de ceux qui donnent des enfants ou tiennent des promesses pour l'avenir du monde, pas non plus de ceux dont la passion vous brûle et vous dévore. Juste un amour qui souffle sur le coeur, juste le plaisir sans les devoirs, la caresse sans la gifle, le baiser sans la morsure.
Je ne tombe pas amoureux, je m'élève amoureux."

p. 38 "L'absence, c'est le vide intersidéral, ce décor un peu flou qui tourne autour de moi mais sans moi, des silhouettes désarticulées et sans visage qui s'agitent dans la brume. Vivre l'absence, c'est avoir la respiration difficile et le corps engourdi. c'est une maladie qui épuise, coupe l'appétit et morcelle le sommeil. C'est une maladie dont on est certain, à plus ou moins long terme, de mourir. L'absence est physique, elle s'inscrit dans le corps.
Perdre l'autre, c'est renoncer à une intimité et à une communication uniques. je suis démuni sans cette oreille attentive, cette parole apaisante, cette présence évidente. La vie nous apprend à acquérir, à conquérir, rarement à nous dessaisir. La dernière vague du bain de minuit est moins caressante., le café du matin n'est plus assez corsé, le sommeil était réparateur, il est désormais une fuite.
Perdre l'autre, c'est vivre en exil et n'avoir plus, dans son pays, entre les mains, qu'une infime poignée de terre. Une terre dont on est certain qu'elle ne donnera pas de fleurs. C'est enfermer au fond d'une valise de carton bouilli les reliques du temps d'avant, quelques photos quelles ans pâliront, des vêtements imprégnés d'une odeur qui disparaîtra bientôt. C'est conjuguer le présent au passé, parler une langue que personne ne comprend, lire et relire un livre merveilleux dont personne, n'a entendu parler."

p. 95 "Une part de moi gît désormais emmurée sous ce couvercle, je mesure combien je ne serai plus jamais exactement le même, plus jamais vraiment entier. Que l'on me pardonne si, à partir de cet instant, je me dérobe parfois aux regards pour fuir dans un lieu mystérieux et invisible où te retrouver. Si je semble m'effacer, m'absenter, il faudra comprendre qu'à cet instant, je cours vers toi."

p. 115 "La solitude ne me pèse pas, je la cultive au contraire. Il me faut voyager en moi... et surtout, pour l'heure, n'y croiser personne. J'ai à faire cavalier seul avec la tendresse de mes souvenirs, à palper sous mes doigts la chair vive de ma blessure."
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Ton absence est une corde qui m’étrangle, vole mon souffle et me brûle la chair aussi fort que je me débats. Parfois je me cramponne à elle pour retrouver mon chemin jusqu’à la surface du monde.
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Je ne tombe pas amoureux, je m’élève amoureux. Je t’aime comme on s’élève et grandit, comme on se hausse sur la pointe des pieds pour apercevoir la mer de l’autre côté de la barricade. Je t’aime en liberté.
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L'absence, c'est le vide intersidéral, ce décor un peu flou qui tourne autour de moi mais sans moi, des silhouettes désarticulées et sans visage qui s'agitent dans la brume. Vivre l'absence, c'est avoir la respiration difficile et le corps engourdi. c'est une maladie qui épuise, coupe l'appétit et morcelle le sommeil. C'est une maladie dont on est certain, à plus ou moins long terme, de mourir. L'absence est physique, elle s'inscrit dans le corps.
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Ce dimanche 3 avril, au soir, tes jours d’homme m’ont filé entre les doigts. Au presque commencement de ma vie, je t’ai perdu, toi avec qui je voulais la finir. Nous avions oublié d’être mortels, le temps nous a rattrapés… La voix blanche et la colère noire, j’ai eu beau t’appeler, tu étais déjà parti, loin. Ta vie, minuscule tourbillon de quelques lunes et soleils, cessait là de tournoyer, sur le rivage carrelé blanc et glacé d’un hôpital. Un an sans toi, il y a trop longtemps, il y a si peu. Mais l’absence se rit du temps, elle déchire les calendriers, dérègle les horloges, rend folles leurs aiguilles. L’absence est un compagnon fidèle qui ourle désormais mes chemins d’exilé.
Je fais le rêve que l’on nous redonne quelques heures, une poignée d’heures d’une toute petite nuit, ravies entre le tomber d’un jour et le lever d’un autre. Ce ne sera qu’un infime moment, juste de quoi refermer les portes de notre vie ensemble, nous serrer une dernière fois l’un contre l’autre avant que nos corps ne volent en éclats. Une minuscule escale pour rattraper ce temps échappé, arraché, et te dire l’après-toi, le sans-toi, la béance à chaque seconde de mes jours, la douloureuse colère depuis ta vie suspendue, l’amour de toi qui me cogne au-dedans sans jamais plus te parvenir.
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