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EAN : 9782266230285
128 pages
Pocket (12/07/2012)
4.29/5   297 notes
Résumé :
Ce dimanche soir, tes jours d'homme m'ont filé entre les doigts. Au presque-commencement de ma vie, je t'ai perdu, toi avec qui je voulais la finir.
La voix blanche et la colère noire, j'ai eu beau t'appeler, tu étais déjà parti, loin. Ta vie, minuscule tourbillon de quelques lunes et soleils, cessait là de tournoyer, sur le rivage carrelé blanc et glacé d'un hôpital.
Je fais le rêve que l'on nous redonne une poignée d'heures, ravies entre le tomber d'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (98) Voir plus Ajouter une critique
4,29

sur 297 notes
❤️💔Je referme ce sublime roman, ce déchirant hurlement d'amour à la sensibilité et la beauté inouïes, totalement bouleversée.
Ce livre est merveilleux. Merveilleux dans sa profondeur. Merveilleux dans l'amour inconditionnel qui en émane. Merveilleux dans sa force. Merveilleux dans sa poésie et son ardeur mais aussi sa pudeur.
Il a été écrit par David Lelait en 2006 suite à la mort de son compagnon d'une cruelle maladie pour dire « l'après toi, le sans toi, la béance à chaque secondes de mes jours ...l'amour de toi qui me cogne au dedans sans jamais plus te parvenir ».
De son écriture pulsionnelle il s'adresse à lui. Ses pensées,sa chair, ses sens sont polarisés sur lui.
Lui, dont l'absence devient « un compagnon fidèle qui ourle désormais mes chemins d'exilé ».
On le suit dans son « improbable voyage » pour accompagner dans sa Bretagne natale son désormais « Toi de poussière » confiné dans sa gangue d'albâtre blanc funéraire.
Il se souvient.
De leur rencontre, leur vie à deux, leur moments de joie et de fusion, l'annonce de la maladie, la peur, les soins à « l'usine-des-vies-fragiles » jusqu'à ses derniers mots qui ne le quitteront plus.
D'un soutien sans failles, il le sublime même dans sa décrépitude.
Attendant désespérément « l'habitude de l'absence », le deuil, ce « sorcier », lui semble impossible.
Le « nous » est obsessionnel, les mots destinés à le prolonger.
Le thème est tristement banal mais c'est son style flamboyant et sa densité qui confèrent au roman une singularité.
Un amour infini se dégage de chaque phrase vous jaillit en pleine face et vous saisit à même le corps.
Et puis la vie, la lumière reviennent par intermittence, marquées par l'abandon des anxiolytiques car «  la plaie doit maintenant respirer à l'air libre ».
Les dernières pages, bouleversantes, mêlent pulsion de vie et de mort jusqu'à l'acceptation de le laisser partir.
Et l'on se prend à espérer intensément que dans son éternité ces mots d'amour poignants et leur souffle soient parvenus à cet homme de poussière et que soient gravées à jamais dans l'immensité, parmi toutes les autres poussières agglomérées, les trois lettres de son prénom.
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C'est encore sous le charme de « Je suis la maman du bourreau » que je puise dans la biographie de cet auteur dont le style m'avait tant séduit et que j'apprends à mieux connaître à travers ce roman autobiographique on ne peut plus émouvant. Dans « Poussière d'homme », David Lelait relève en effet l'impossible défi de mettre des mots sur la douleur, l'absence et le manque engendrés par la perte de l'être aimé…

Dans ce cri d'amour, l'auteur se souvient de leur rencontre, de leur vie à deux, de leurs dernières vacances en Grèce, mais également de cette terrible maladie qui a fauché l'homme de sa vie. Il nous raconte les derniers instants, la rencontre de cette belle-famille dont il avait été maintenu à l'écart et l'ultime voyage de cette urne refermant ce « nous » réduit en poussière…

Un « nous » que l'auteur vient cependant prolonger à jamais à travers ce texte bouleversant, en y déposant des mots d'amour avec délicatesse, sensibilité, justesse et beaucoup de pudeur. Défiant cette mort qui a au moins le mérite de nous voir tous égaux, David Lelait fait perdurer un merveilleux cri d'amour… un amour qui se voulait masculin et discret, mais que l'on ressent universel et partagé de la plus belle des manières…
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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La plume de David Lelait-Helo m'avait séduite lors de ma lecture de Je suis la maman du bourreau et je savais que je n'en avais pas fini avec cet auteur.

Comme je l'avais fait pour le roman sus-cité, c'est sans m'informer que je me suis emparée de Poussière d'homme... qui n'est pas un roman, mais une auto-biographie.

En 2005, l'auteur a perdu l'homme de sa vie des suites d'une impitoyable maladie, et chaque magnifique phrase de ce livre est un immense cri d'amour.

Tout comme David Lelait l'a écrit, c'est en apnée que j'ai lu ce poignant témoignage.
Poignant, mais empreint de pudeur, d'émotion et de sensibilité.
La force de frappe impitoyable des mots m'a transpercée

Ce récit parle de la mort. Et aussi du deuil, de l'absence, du vide.

Nous revoyons les deux amants lors de leur rencontre, la séparation qui s'ensuit par la force des choses, les retrouvailles, et puis le tourbillon qui entraîne ceux qui s'aiment lorsqu'ils vivent à deux.

Passé, présent, se confondent sans qu'on perde le fil. Pas de fioritures, pas d'égarements. Les émotions brutes, telles qu'elles ont été vécues.

Nul besoin d'en écrire des tonnes, ces quelques phrases suffisent à exprimer mon émotion.

Je ne savais pas ce que j'avais entre les mains avant d'ouvrir ce livre, mais je sais que je ne suis pas près de l'oublier.
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Longue lettre destinée à l'amour de sa vie, transformée par les circonstances à un monologue, puisqu'elle s'adresse à un absent, ou à un essai de rattraper le temps du définitif passage dans l'autre monde.
Avec des mots fondants, des phrases qui percutent le fond du coeur, l'auteur David Lehait-Helo parle d'amour, l'amour qui lui a été arraché :
« Une minuscule escale pour rattraper ce temps échappé, arraché, et te dire l'après-toi, le sans-toi, la béance à chaque seconde de mes jours, la douloureuse colère depuis ta vie suspendue, l'amour de toi qui me cogne au-dedans sans jamais plus te parvenir. »
La douleur est là, bien évidemment, et pourtant elle nous fait rencontrer une communauté qui se forme lorsqu'on perd un être cher :
Sa mère, en premier, à qui on arrache son fils, qui désormais aura des lendemains avortés ;
Ses amis à lui, qu'il ne connaissait pas, car ils vivaient leur amour dans une bulle loin du monde.
L'auteur nous parle de son passé, de ses déboires amoureux, et de sa rencontre avec celui qui deviendra son rempart, sa force, son avenir,« avec une évidence ahurissante ».
Loin des analyses sur la mort que j'ai tellement lues, Poussière d'homme livre depuis le coeur, marqué au fer rouge, ce qu'il a vécu et ce qu'il vit : « une immense fracture de l'âme », un mauvais rêve dont il ne pensait pas qu'il pouvait lui advenir.
Et d'ailleurs, il doute : l'autre va revenir, sans doute est-il parti, sûrement il est seulement parti et reviendra : surprise !
Tout ce que l'être humain invente pour ne pas mourir sur place, foudroyé, pour gagner du temps à réaliser l'insupportable, pour louvoyer avec le réel, l'envie ensuite de partir là où l'autre réside, puis le désir de mourir tout simplement.
« Je suis démuni sans cette oreille attentive, cette parole apaisante, cette présence évidente. La vie nous apprend à acquérir, à conquérir, rarement à nous dessaisir. »
Magnifique poème d'amour, avec ses époques depuis le vide : manque, colère, déni, attente, culpabilité d'être vivant et toujours le monde, dont il aurait bien voulu l'arrêt : ce monde persiste malgré l'absence.
Au risque de me répéter, parce que l'émotion me gagne en écrivant, enfin parce que David Lelait aurait pu écrire cela, je cite le poème de W H Auden que j'avais joint à la chronique de Nicky, qui m'avait déjà fait bien pleurer, et qui m'avait bien aidée, surtout :

Arrêter les pendules, couper le téléphone,

Empêcher le chien d'aboyer pour l'os que je lui donne,

Faire taire les pianos et les roulements de tambour

Sortir le cercueil avant la fin du jour.


Que les avions qui hurlent au dehors

Dessinent ces trois mots
Il Est Mort,

Nouer des voiles noirs aux colonnes des édifices

Ganter de noir les mains des agents de police


Il était mon Nord, mon Sud, mon Est, mon Ouest,

Ma semaine de travail, mon dimanche de sieste,
Mon midi, mon minuit, ma parole, ma chanson.

Je croyais que l'amour jamais ne finirait : j'avais tort.


Que les étoiles se retirent, qu'on les balaye

Démonter la lune et le soleil
Vider l'océan, arracher les forêts

Car rien de bon ne peut advenir désormais.
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J'ai découvert David Lelait totalement par hasard avec son superbe roman « Sur l'épaule de la nuit »,
Une vieille dame se souvient de son amour de jeunesse. Un amour immense qui n'a duré qu'une journée.
Dans « Poussière d'homme » David Lelait nous parle encore d'amour, de l'amour qu'il a ressenti pour son compagnon que la maladie lui a arraché.
Un texte poignant, d'une beauté incroyable.
Les mots sont justes, les phrases simples pour décrire le sentiment amoureux et la perte de l'être aimé.
« "Perdre l'autre, c'est vivre en exil et n'avoir plus, de son pays, entre les mains, qu'une infime poignée de terre."

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Citations et extraits (74) Voir plus Ajouter une citation
p. 31 "C'est un amour facile, sur lequel on ne pose pas de mots. Mieux vaut le faire qu'en parler. Il roule léger. Il n'est pas de ceux auxquels on s'oblige pour ne pas vivre seul ou pour tromper l'ennui. pas de ces amours que l'on couche sur un faire-part, que l'on grave dans les registres de l'état civil, pas de ceux qui donnent des enfants ou tiennent des promesses pour l'avenir du monde, pas non plus de ceux dont la passion vous brûle et vous dévore. Juste un amour qui souffle sur le coeur, juste le plaisir sans les devoirs, la caresse sans la gifle, le baiser sans la morsure.
Je ne tombe pas amoureux, je m'élève amoureux."

p. 38 "L'absence, c'est le vide intersidéral, ce décor un peu flou qui tourne autour de moi mais sans moi, des silhouettes désarticulées et sans visage qui s'agitent dans la brume. Vivre l'absence, c'est avoir la respiration difficile et le corps engourdi. c'est une maladie qui épuise, coupe l'appétit et morcelle le sommeil. C'est une maladie dont on est certain, à plus ou moins long terme, de mourir. L'absence est physique, elle s'inscrit dans le corps.
Perdre l'autre, c'est renoncer à une intimité et à une communication uniques. je suis démuni sans cette oreille attentive, cette parole apaisante, cette présence évidente. La vie nous apprend à acquérir, à conquérir, rarement à nous dessaisir. La dernière vague du bain de minuit est moins caressante., le café du matin n'est plus assez corsé, le sommeil était réparateur, il est désormais une fuite.
Perdre l'autre, c'est vivre en exil et n'avoir plus, dans son pays, entre les mains, qu'une infime poignée de terre. Une terre dont on est certain qu'elle ne donnera pas de fleurs. C'est enfermer au fond d'une valise de carton bouilli les reliques du temps d'avant, quelques photos quelles ans pâliront, des vêtements imprégnés d'une odeur qui disparaîtra bientôt. C'est conjuguer le présent au passé, parler une langue que personne ne comprend, lire et relire un livre merveilleux dont personne, n'a entendu parler."

p. 95 "Une part de moi gît désormais emmurée sous ce couvercle, je mesure combien je ne serai plus jamais exactement le même, plus jamais vraiment entier. Que l'on me pardonne si, à partir de cet instant, je me dérobe parfois aux regards pour fuir dans un lieu mystérieux et invisible où te retrouver. Si je semble m'effacer, m'absenter, il faudra comprendre qu'à cet instant, je cours vers toi."

p. 115 "La solitude ne me pèse pas, je la cultive au contraire. Il me faut voyager en moi... et surtout, pour l'heure, n'y croiser personne. J'ai à faire cavalier seul avec la tendresse de mes souvenirs, à palper sous mes doigts la chair vive de ma blessure."
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La mère à qui l’on arrache son fils, même très longtemps après sa naissance, c’est l’insoutenable spectacle du corps à jamais creux, de l’âme souillée par un non-sens, de la vie béante et du lendemain avorté. Ce désespoir sur elle est une lame de plus courant le long de mes jours lacérés.
Nous refermons sur son chagrin la porte de son appartement si calme et modeste
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 Au presque commencement de ma vie, je t’ai perdu, toi avec qui je voulais la finir. Nous avions oublié d’être mortels, le temps nous a rattrapés… La voix blanche et la colère noire, j’ai eu beau t’appeler, tu étais déjà parti, loin. Ta vie, minuscule tourbillon de quelques lunes et soleils, cessait là de tournoyer, sur le rivage carrelé blanc et glacé d’un hôpital. 
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Ton absence est une corde qui m’étrangle, vole mon souffle et me brûle la chair aussi fort que je me débats. Parfois je me cramponne à elle pour retrouver mon chemin jusqu’à la surface du monde.
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Je ne tombe pas amoureux, je m’élève amoureux. Je t’aime comme on s’élève et grandit, comme on se hausse sur la pointe des pieds pour apercevoir la mer de l’autre côté de la barricade. Je t’aime en liberté.
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Vidéo de David Lelait-Helo
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