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EAN : 9782415001452
336 pages
Odile Jacob (20/04/2022)
3.61/5   9 notes
Résumé :
La civilisation terrienne s’est-elle vraiment éteinte après l’Apocalypse nucléaire et écologique ?
Pour préparer le retour sur Terre, l’amiral Colette, chef de la Colonie sur Mars, décide d’y envoyer Victor Lambda, pourtant simple appelé, mais désigné par Athéna, l’intelligence artificielle au jugement incontesté. Mais pourquoi moi ? se demande Victor en apprenant qu’une première mission d’éclaireurs d’élite a disparu.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
S'il ne s'agissait pas d'une lecture offerte en masse critique, je n'aurais pas écrit de retour sur ce livre, tout simplement parce qu'il n'a pas suscité beaucoup de réaction ou de réflexion en moi, d'émotion encore moins...Des éléments de base pour avoir envie de partager une lecture avec vous.
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A bien regarder la couverture, agréable au demeurant, il y a déjà dans l'encadré du titre ce qui a fait barrage à mon appréciation de ce roman post apocalyptique: sous le titre, qui semble désigner ce petit bonhomme évoluant dans une forêt luxuriante, l'auteur (ou l'éditeur) a jugé bon de préciser qu'il s'agit là d'un "conte philosophique" en petites lettres rouges. Un titre qui évoque les lectures de l'imaginaire, un sous-titre qui nous met en alerte sur sa portée philosophique, un cocktail dont j'aime me délecter d'habitude mais attention, il faut un bon shaker sinon la philosophie remonte invariablement à la surface telle une lampée de gras, ce qui rend le tout un peu moins léger...Hors là, même sur la couverture, je perçois une fois le livre achevé titre et sous titre comme deux éléments qui n'ont pas réussi à se fondre.
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J'ai cependant apprécié ma lecture, à minima les deux premiers tiers du roman. Des chapitres très courts à la plume fluide s'enchaînent appelant le "page turner", j'ai lu mon livre en deux jours, d'ailleurs. J'avais envie de savoir ce qu'il allait advenir de Victor, désigné pour partir en mission sur la Terre, depuis Mars, où une petite partie de l'humanité a trouvé refuge, après l'apocalypse écologique et nucléaire qui plongea naguère la Terre dans un chaos où nul humain n'aurait pu survivre. En observation constante de la planète bleue, les humains continuent de nourrir l'espoir de coloniser à nouveau leur Terre native, les conditions de vie sur Mars étant très dures. Ils savent qu'une nouvelle civilisation a vu le jour du côté des îles pacifiques mais la mission précédant celle de Victor s'est révélée un échec, les douze personnes envoyées sur Terre n'ayant rapidement plus donné signe de vie. C'étaient pourtant de fiers guerriers issus d'une civilisation bien plus avancée technologiquement que les jeunes primitifs qui repeuplent la Terre. Comment un homme seul pourrait-il mieux s'en sortir? D'autant plus que Victor Lambda (oui son nom est Lambda, Victor Lambda) est considéré comme un "neutre" au sein de cette société martienne, c'est à dire qu'il ne possède pas d'aptitudes remarquables pour cette société tournée vers les progrès scientifiques et technologiques avant tout.
le suspens est bien mené par rapport à qui est réellement Victor, l'enquête est menée par sa petite amie Yû restée sur Mars, des chapitres en italique s'intercalent où c'est elle qui évoque ses découvertes, à petite dose, ce qui n'est pas sans générer un mode narratif un peu répétitif. Il faudra attendre les dernières pages pour que le gros secret de l'identité de Victor soit dévoilé.
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Les interrogations philosophiques sont également amenées au départ avec un charme naïf mêlé à un ton parfois sarcastique qui ne m'a pas déplu. Par exemple dans cet échange avec son père page 55 où ce dernier tente de consoler son fils de sa condition de neutre "_ Ce sont souvent les gens les plus intelligents qui font les plus grosses conneries.
La passion de Papa, c'était aussi l'histoire terrienne."
Victor découvre sur Terre un peuple et un mode de vie qui va le faire s'interroger sur sa propre société. le mythe du "bon sauvage" est largement exploité ainsi que des questions sur la conquête et la colonisation de peuples jugés primitifs par rapport à ceux qui les soumettent. La réflexion reste légère, posée de façon un peu naïve par ce biais d'une lecture dite de l'imaginaire...Je me suis parfois crue dans une lecture jeune adulte.
Victor découvre que les îles du Pacifique sont habitées par différents peuples qui ne peuvent rentrer en contact qu'au prix d'un périple maritime périlleux, de ce fait chacun vit en société fermée sur son île. L'occasion pour l'auteur de confronter différents modes sociétaux, et de s'interroger sur des notions de liberté et de bonheur au sein d'une société. On peut ainsi penser que Victor a débarqué dans une société parfaite, symbole d'une pure utopie, mais il en découvrira les limites... Quant à moi, je ne vais pas tarder à constater les limites de ce roman. Car une fois exposées toutes ses réflexions philosophiques qui sont la base du livre, il l'a dit en couverture!; il faut tout de même nourrir ses personnages et son intrigue. Hélas le roman s'essouffle, de mon point de vue.
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Difficile de faire cohabiter la mise en place d'une action un peu plus soutenue, mâtinée tout de même de réflexion philosophique, et de délier en même temps tous les fils de l'intrigue...Le ton du roman change, j'ai la sensation de quelque chose de bâclé, un fond de SF comme une excuse à avoir eu l'envie d'une réflexion sur la société ses bienfaits, ses limites. Mais je tiens les SFFF en plus haute estime. Si l'on a envie de se lancer dans une sorte d'essai, on ne lui met pas un déguisement de science-fiction pour le rendre moins abrupt. Celle-ci n'a besoin d'aucun subterfuge pour faire passer ses messages de la plus subtile des façons; surtout lorsqu'il s'agit de satire politique et sociale.




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Reçu dans le cadre d'un masse Critique, je remercie Babelio et les éditions Odile Jacob pour leur envoi de ce livre de François Lelord, Victor et les autres mondes.
Je ne connaissais pas François Lelord, ni son précédent ouvrage à succès, le voyage d'Hector ou la Recherche du bonheur, et je suis donc arrivée « vierge » de toute idée préconçue pour déguster Victor et les autre mondes, et j'ai bien aimé cette balade anthropologique.
Le début de l'histoire : Les êtres humains, ayant dévasté la Terre devenue inhabitable, se sont réfugiés sur une colonie de Mars et y ont prospéré pendant un siècle sous l'égide d'une intelligence artificielle, Athéna. Cependant, l'envie et le besoin de vérifier si la Terre est toujours aussi inhospitalière se fait pressant. Une première escouade de soldats aguerris, les Zomons, y est envoyée, mais sans armes létales, de manière à ne pas déjà tout foutre en l'air à peine revenu sur notre bonne vieille Terre. Cette mission semble un échec, plus aucune communication ne parvient sur Mars : seraient-ils tous morts ?
Athéna et le commandement de la Colonie décide d'envoyer alors un seul homme sur Terre, Victor, un « lambda », un type moyen, mais correcte et assez intelligent pour s'en sortir, ou pas, seul. Lambda, en opposition aux autres catégories d'habitants, Alpha et Zomons, qui sont les castes qui peuplent la Colonie. Cette colonie ayant été fondée par des scientifiques de haut-niveau, rien n'y est laissé au hasard, tout est prévu et pensé pour que les habitants vivent au mieux dans ces conditions extrêmes et contraignantes. Tout , même éventuellement les histoires d'amour, sont gérées par Athéna, l'I.A. indispensable et envahissante…
Victor Lambda est donc envoyé sur Terre, avec son accord, car étant un amoureux malheureux, il n'a plus grand-chose à perdre et tout à y gagner.
Après être passé près de la mort à cause d'un missile de défense vieux de plus de 100 ans, Victor atterrit sur une ile dans l'océan Pacifique Sud…
Là commence le voyage de Victor dans les autres mondes….
Et nous l'accompagnons et sommes amenés à nous questionner sur la place de l'homme sur cette planète, sur nos modes de vie, sur la place de la technologie, de l'informatique et ses I.A. toujours plus performantes… Sur nos façons de penser la société, les sociétés… Sur nos idées préconçues sur la jeunesse, la beauté, la laideur, la vieillesse, le travail, les loisirs, etc…
Toute une palette de comportements humains sont ainsi exposés, des pires aux meilleurs, et Victor, esprit un peu simpliste mais pur, tel un nouveau Candide, traverse tout cela de son pas nonchalant mais impliqué, et nous ramène aux sources.
J'ai bien aimé ce moment passé avec Victor, son « petit » voyage initiatique aux pratiques de la Terre m'a fait me promener dans la psyché humaine et de fait, dans la mienne. Rien n'est aussi simple qu'il n'y parait, tout est nuance. Ou tout devrait l'être.
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Au XVIIIème siècle, le conte philosophique permettait de critiquer le pouvoir sans en avoir l'air et d'échapper ainsi à la censure. de nos jours, il s'agit plutôt d'un moyen détourné d'amener le lecteur à réfléchir à des sujets austères tels que la sociologie, la politique, la psychologie… C'est en tout cas le but recherché par François Lelord avec le présent ouvrage.
« Victor et les autres mondes » se présente comme un roman de science-fiction assez classique. L'apocalypse nucléaire conjuguée à une succession de catastrophes écologiques ont fait de la Terre une planète inhabitable. L'espèce humaine survie sur Mars où s'est établie une petite colonie ultra sophistiquée. Après plus d'un millénaire de vie en autarcie, les « martiens » décident de vérifier si un retour sur leur planète d'origine est envisageable. C'est à Victor Lambda, un sans grade, qu'est confiée la dangereuse mission et le jeune homme est « parachuté » sur une petite île du Pacifique…
Vous l'avez déjà deviné, Victor va non seulement découvrir que la vie sur Terre a repris son cours mais aussi que des humains ont survécu et ont recommencé de vivre en société. D'île en île, il va en expérimenter différents modèles. Des libertaires où tout se partage y compris les partenaires sexuels, des pyramidales fondées sur la primauté de la force, de l'industrie, du talent…
Au gré de ses rencontres et de ses expériences, il va aussi s'interroger sur la notion de bonheur et sur la meilleure façon de l'atteindre. Recherche du plaisir, réalisation d'un objectif, renoncement au superflu, il en arrivera à la conclusion que nulle société ne peut répondre aux attentes de tous ses membres. Aucune n'est parfaite. Même les plus égalitaires ont leurs limites et toutes se heurtent à la volonté de domination de l'homme, à son besoin de posséder, de diriger. Elles n'en sont pas moins humaines et reflètent les différents caractères, les sensibilités de ses membres au contraire de la structure sociale martienne contrôlée par une intelligence artificielle infaillible mais déshumanisée.
La démonstration de François Lelord passe bien. L'intrigue secondaire sur la véritable personnalité de son héros et les conflits d'intérêts entre les dirigeants « martiens » ne manque pas d'intérêt. Elle permet un subtil équilibre entre le côté distrayant du roman et son aspect éducatif. Ceci étant, ce conte philosophique me semble être surtout à destination des ados. Les adultes eux, ne seront surpris ni par l'intrigue ni par le raisonnement de l'auteur. Ils n'en passeront pas moins un bien agréable moment.

Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je ne vais pas décrire tous les aspects de la vie sur la Colonie, mais simplement dire que comme la force physique est inutile ici, tous les efforts étant assistés par des robots, la prise de risque, à éviter, et l'attention aux détails, absolument vitale face à un environnement très hostile, en quelques générations, toutes les femmes ont occupé les postes de pouvoir.
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Videos de François Lelord (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Lelord
https://www.laprocure.com/product/1072341/andre-christophe-consolations-celles-que-l-on-recoit-et-celles-que-l-on-donne
Consolations : celles que l'on reçoit et celles que l'on donne Christophe André Éditions l'Iconoclaste
« On connait depuis de nombreuses années maintenant Christophe André, qui avec François Lelord, qui avec Boris Cyrulnik, s'associent pour nous offrir de très bons livres sur le développement personnel. Eh bien, les éditions l'Iconoclaste qui l'édite, qui édite beaucoup de livres de méditation, a eu l'excellente idée de faire du dernier livre qu'il avait publié, Consolations, un beau livre... » Bertrand Deschamps, libraire à La Procure de Paris
+ Lire la suite
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