Roger Leloup, après 15 ans passés aux côtés des plus grands (
Hergé,
Peyo) et maître de la ligne claire, des dessins de véhicules (il a dessiné l'avion de Vol 714 pour Sydney) a pris son envol au sein des éditions Dupuis.
A cette époque (les années 70), il était difficilement concevable qu'une femme puisse être une héroïne aux actions quasi masculines (ingénieur, meneuse, tête pensante d'un groupe, sachant tout faire et se battre comme il faut).
L'aventure commence avec Vic Video et Pol Pitron pour ce premier tome d'une immense série. Des noms plutôt ridicules, un positionnement pas encore trouvé, mais de l'humour. Les retours des lecteurs du journal Spirou sont importants pour faire évoluer les personnages les plus appréciés. Je ne sais pas dans quelle mesure tout l'album était écrit au moment de la publication des premières planches, toujours est-il que le personnage de Yoko prend très vite le dessus.
Au point de vue dessin, elle n'a pas encore acquis la beauté et les expressions du visage qu'elle aura par la suite. Un peu brusque et catégorique, elle mène une aventure haletante.
Après un bref passage de rencontre des héros, le trio se réunit pour un reportage dans une grotte. Nous sommes pris - tout comme eux - dans un tourbillon d'action appuyée par un mystère patent : les eaux montent de manière inexplicable, ce qui conduira à la rencontre avec les vinéens.
Nous basculons ainsi dans la science-fiction pure et dure avec des vaisseaux de pointe, une autre civilisation, des technologies et… une incursion très réussie dans l'Intelligence Artificielle. Quel génie, en 1972 !
Tout se tient, malgré quelques raccourcis et points discutables. Mais nous sommes dans une BD et l'attente est visuelle et aventurière. Et nous sommes gâtés.
A noter que Leloup réalise le dessin et le scénario. C'est le coup d'envoi d'une fantastique carrière, qui donnera à Yoko et ses acolytes encore beaucoup de missions avec les vinéens, souvent alternées avec de la science-fiction / fantastique plus terrestre et sans nos amis à la peau bleue, histoire de respirer dans des châteaux d'Ecosse ou en Asie, par exemple. Mais nous aurons l'occasion d'y revenir car je compte bien me faire l'intégrale de Yoko, ce qui me permettra de lire quelques opus que j'ai laissés de côté et de relire avec plaisir d'autres titres.
Déjà chroniqués :
7 - La Frontière de la vie
24 - le Septième Code