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Critique de Alfaric


Avec le tome 10 intitulé "La Lumière d'Ixo" et paru en 1980 nous retournons sur Vinéa après un voyage au Japon pour un tome 100% Science-Fiction !
Khâny invite une nouvelle fois le Trio de l'étrange dans l'espace*. Ils doivent enquêter sur un étrange phénomène sur une lune ayant servi de dépotoir à tous les déchets toxiques de la civilisation vinéenne (comme dans "Cosmos 1999" ! mais perso je préfère qu'on stocke ces saloperies bien à l'abri dans des endroits connus, plutôt que de les balancer dans un fosse océanique, suivez mon regard vers l'Ouest, ou de les balancer sur une île de l'Océan Glacial Arctique, suivez mon regard vers l'Est). Et après une exploration du site digne de celle d'une pyramide antique par une équipe égyptologue, la Team Yoko découvre une communauté travaillant au renouvellement des leur peuple réfugié dans la ceinture d'une planète morte. Décidément les Vinéens n'échappe pas à la malédiction du pouvoir, puisque la Team Yoko est obligée de jouant au game of thrones qui oppose les techniciens de Myrka, réformatrice froide et antipathique, et les religieux de Sikan, conservateur fourbe et hypocrite (car la technologie a été remplacée par la religion dans la communauté exilée de Vinéa alors sous la férule du guide Suprême).
Écologie, pouvoir, religion, oppressés devenant oppresseurs avec des exilés politique ayant construit un régime encore plus dur que celui qu'ils avaient fui... le tome est riche en thématique typiquement seventies mais aussi universelle qu'humaniste, sauf qu'elles ne sont pas exploitées à fond. le format de 48 pages n'aide pas, mais cela n'explique pas tout : le rythme est comme d'habitude soutenu, il y des raccourcis dans le relationship drama car les outremondains sont vite acceptés sans qu'on pose de question, c'est service minimum concernant les explication concernant l'histoire des réfugiés vinéens, le côté religieux n'est pas tant développé que cela, et surtout la fin appelle à une suite qui n'a jamais été écrite (et c'est bien dommage car la relation d'amour / haine entre l'orgueilleuse vinéenne et l'entêtée terrienne dynamise le récit, et Myrka la dure aurait apporté un contrepoint à Khâny la douce). On sent une des limitations de la saga dans le fait que les épisodes vinéens sortent un peu du même moule : une communauté isolée, des lignes de fractures, des comploteurs ou des dictateurs... C'est un peu dommage car à la place du serial on aurait pu avoir le feuilleton de la redécouverte des 13 vaisseaux mondes perdus des rescapés du grand cataclysme vinéen (prenez des notes pour un éventuel remake / reboot ! ^^) **.
Sur la forme la ligne claire est plus belle que jamais avec une maniaquerie empruntée à Hergé plus forte de que jamais : la minutie apporté des plus petits accessoires aux plus grands paysages est époustouflante (et on sent le héritages visuels de "Planète interdite" et "2001 l'Odyssée de l'espace"), et la qualité des dessins de Roger Leloup ferait pâlir de jalousie les plus grands dessinateurs japonais spécialisés dans le genre « mecha » ^^)


* Cela avait déjà commencé avant, voire dès le début finalement, mais à partir de ce tome Vic et Pol sont de moins en présents car de moins en moins utiles au récit, voire à la saga : passé un cap la série est tellement féministe tous les personnages sont féminins avec des good girls alliées et des bad girls ennemies (un peu comme dans le manga fantasy "Claymore").

** L'auteur s'est exprimé sur le sujet, écrivant qu'aller dans cette voie aurait été inutilement répétitif... Oui, mais vu que ce qu'il a fait à la place est lui aussi répétitif je ne suis pas forcément convaincu qu'il ait effectué les meilleurs choix...
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