Roger Leloup a toujours dit qu'il n'avait pas voulu raconter l'histoire des 12 colonies perdues de Vinéa pour ne pas tomber dans la répétitivité... Pourtant niveau répétitivité ils se posent bien les tomes 10, 13, 18, 21 et 25 tous construit sur même schéma basé sur la découverte d'une colonie vinéenne perdue (et pour ne rien gâcher de moins en moins bien construits et racontés) : malédiction du cahier des charges de la BD franco-belge incapable de passer du serial au feuilleton, et ce en dépit du bon sens le plus élémentaire ???
Dans ce tome 25 intitulé "La Servante de Lucifer" et publié en 2010 on mélange certes SF et Fantastique mais retrouve aussi la zone interdite, la colonie vinéenne perdue, l'hérétique banni en quête d'immortalité, et ses serviteurs mécaniques robots, androïdes ou cyborgs... La différence vient que l'intrigue est lancée en Écosse par Lady Cécilia et non pas dans l'espace (Cécilia disparaissant rapidement et irrémédiablement du récit dès qu'on passe le relais à Khâny), et qu'Amélia remplace et surclasse Pol dans le rôle de comic relief... On apprend donc qu'une communauté de Vinéens suprématistes est venue sur Terre en parallèle de l'Arche de Noé à laquelle appartenait Khâny mais décimée par le climat et les microbes terriens, elle s'est vite résumée à un tyran cyborg dénommé Khâr se faisant passer pour le Diable et utilisant des milliers d'humains comme esclaves dans son domaine sous-terrain (c'est expliqué non pas dans la BD mais dans l'intégrale n°9). La Team Yoko réveille l'androïde Zarkâ qui les oblige par la grâce d'un deus ex machina à l'amener au domaine de son maître Khâr, ce qui nous amène à une terrible guerre civile entre Zarkâ et Zhyttâ les dernières survivantes du domaine de Khâr (ironie inside ^^)... Alors l'auteur s'amuse avec un processus de miniaturisation qui ressemble furieusement au système des capsules de "Dragon Ball", avant de faire revenir Khâr d'entre les morts de manière complètement forcée, pour ne pas dire capillotractée, et de mettre en scène un grand combat final avec des dragons kawaichoupi dans un style plutôt yankee !
J'avoue que j'ai bien aimé la mise en scène de la Team Yoko, mais force est d'avouer qu'on est désormais plus dans le sitcom que dans le récit d'aventure car le temps de parole accordé à tous ses membres vampirise complètement un récit qui finalement ne raconte rien, et même pas bien en plus ! (pourquoi Zarkâ s'est-telle enfuie du domaine de Khâr il y a des siècles et pourquoi dès son réveil elle veut y retourner, l'auteur avoue moi-même dans les appendices de l'intégrale n°9 qu'il n'en sait fichtre rien... et bien il faut revoir sa copie avant de faire éditer un brouillon sans queue ni tête !)
- Amélia se lie d'amitié avec Lâthy qui se désole de ne pouvoir sortir Lyorka de sa léthargie...
- Rosée et Poky jouent avec Angela la petite androïde ailée persuadée d'être sortie d'un livre d'images...
- Décidément le personnage du lutin androïde Myna n'a jamais cessé de m'insupporter, et cela continue ici...
=> Qu'apporte ses sous-intrigues à l'intrigue principales et / ou au développement des personnages ? Rien, donc autant développer tout cela dans séries dérivées puisqu'on a tous les déjà du feuilleton sans aucune de ses qualités (
Roger Leloup ajoute maintenant des personnages récurrents à chaque album, toujours dans le même camp, sans augmenter le nombre de pages pour les intégrer ces derniers sans que cela nuise aux intrigues en cours et sans changer de format pour passer outre le carcan des 48 pages)...