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EAN : 9782226325730
288 pages
Albin Michel (02/03/2016)
  Existe en édition audio
3.8/5   4116 notes
Résumé :
"À la fin de décembre 1999, une surprenante série d’événements tragiques s’abattit sur Beauval, au premier rang desquels, bien sûr, la disparition du petit Rémi Desmedt.
Dans cette région couverte de forêts, soumise à des rythmes lents, la disparition soudaine de cet enfant provoqua la stupeur et fut même considérée, par bien des habitants, comme le signe annonciateur des catastrophes à venir.
Pour Antoine, qui fut au centre de ce drame, tout commença ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (702) Voir plus Ajouter une critique
3,8

sur 4116 notes
Décembre 1999, Beauval, au coeur d'une région couverte de forêts. Un village plutôt paisible, dirigé par monsieur Weiser, maire et propriétaire de l'usine de jouets en bois, aujourd'hui menacée. Antoine, 12 ans, vit avec sa maman, un peu rigide, ses parents ayant divorcé il y a quelques années. Son père installé en Allemagne, le jeune garçon ne le voit presque plus. Il se sent un peu isolé des autres enfants de son âge. Un sentiment qui s'accroît le jour où ceux-ci ne portent guère plus d'intérêt à la cabane qu'ils construisaient ensemble dans le bois de Saint Eustache mais plutôt à la PlayStation de Kévin. Ulysse, le chien de monsieur Desmedt, le voisin, occupe dorénavant une place centrale. C'est avec lui dans les pattes qu'Antoine s'attelle à la construction d'une nouvelle cabane, cette fois haut perchée. Mais, Ulysse se fait renverser par une voiture, monsieur le refroidit d'un coup de fusil et fourre le corps du chien dans un sac plastique. Antoine, qui a tout vu, est sous le choc et se réfugie dans les bois où il détruit sa cabane. Lorsque Rémi, le fils Desmedt, 6 ans, s'approche de lui, le jeune garçon, fou de rage et déprimé, fait passer sa colère sur lui. Un mauvais coup sur la tête et Antoine ne peut se rendre qu'à cette évidence: il vient de le tuer. À coups d'efforts, il cache le corps dans une grande fente noire, sous le tronc massif d'un hêtre. De retour chez lui, il attend, tremblant de peur, qu'on vienne le chercher...

Comment vivre avec un tel poids ? Celui d'avoir tué, par accès de colère, un petit garçon, alors qu'on est soi même à l'orée de l'adolescence. Comment regarder en face la terrible réalité ? Pierre Lemaître nous plonge en plein coeur de ce drame et l'on suit Antoine à 3 époques de sa vie: en 1999, 2011 et 2015. L'on ressent ses émotions, l'on devine son désarroi et ses peurs. L'auteur traite de sujets très intéressants à savoir la culpabilité, la notion de justice ou encore la conséquence de nos actes. Ce roman haletant de bout en bout, qui plus est dans une ambiance de village plutôt pesante et tendue, dépeint avec subtilité ce drame humain, drame d'autant plus tragique que la mort était involontaire. Des personnages fouillés, parfois complexes ou cyniques, une fin inattendue, une écriture enlevée et précise... Un roman noir abouti et passionnant...
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Comment parler de ce livre sans en dire trop ?...

C'est l'histoire d'un jeune garçon, d'un drame, d'une tragédie... de...
Trois jours et une vie...

Je suis heureuse de l'avoir découvert dès sa sortie. Car je pense, qu'obligatoirement trop de choses seront dites au fil des critiques qui en seront faites.

Pierre Lemaitre sur la couverture !
Au panier ! les yeux fermés !
Depuis 2013 que je l'attendais... Impatiente... Je m'en suis posée des questions pendant tout ce temps...
Avec quoi va t-il nous revenir ? Quand ??? Comment ? Thriller ? Policier ? Roman ?
Mais une certitude ! Je ne serais pas déçue... Oh non, pas déçue ! Vraiment pas !

Cet auteur m'émerveille. Il nous revient avec un magnifique roman...dramatique (?!). Quelque chose encore de différents. Il nous démontre une fois de plus qu'il excelle dans tous les genres de littérature.
Je suis admirative ! Tellement...

Chaque mot, chaque phrase, chaque événement, m'a touchée au plus profond.
J'ai lu ce roman d'une traite, la boule au ventre.
Pas celle de la peur, de l'angoisse ou du suspens oppressant, non, celle de la compassion, présente, inéluctable, signe d'impuissance face à une situation qui s'enfonce petit à petit...

L'écriture de Lemaitre me transporte, tout simplement.

La fin de ce roman est exceptionnelle. Elle nous fait remonter tout du long du récit achevé. Des détails insignifiants sur le coup, nous reviennent, nous frappent et prennent tout leurs sens.

Je sais que je relirais ce livre pour l'aborder d'une autre façon. Et en plus, ça me fera patienter jusqu'au prochain...

Fan !
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Génial Pierre Lemaître ! Cette fois encore, j'ai été prise, emportée, secouée par l'histoire racontée.

Je me suis retrouvée, haletante, le coeur serré, tout au long de ce" triptyque" dramatique.En effet trois époques se succèdent: 1999, 2011, 2015...Le point commun ( ternaire aussi ! ) : d'abord, une petite ville provinciale, Beauval, comme il en existe partout en France, ensuite la disparition d'un enfant de six ans, Rémi Desmedt, et surtout le personnage d' Antoine Courtin, au centre du drame qui s'est joué.

Et c'est là le trait de génie de l'auteur: on s'attache immédiatement et durablement à cet adolescent de 12 ans, un peu solitaire et secret, qui vit avec sa mère ,son père vivant loin d'eux,et que l'on découvre dès le début du livre, en 1999. Pour ne plus le quitter...

Pierre Lemaître nous fait entrer dans les pensées, l'intériorité d'Antoine avec une habileté et une finesse confondantes.Il rend avec beaucoup de justesse son désarroi, sa paranoïa, ses contradictions, sa complexité.Quelle empathie j'ai éprouvée pour lui ! Quelle tristesse !

Et on assiste aussi aux ravages de la rumeur, au déchaînement de la délation et de la méchanceté, au sein d'une petite ville, où chacun s'épie et se soupçonne.

Evidemment, on ne peut en dire plus, pour ne pas donner d'indications trop explicites, mais je conseille vraiment ce livre original, déroutant, où l'auteur confirme encore son talent. Après l'univers policier puis celui du roman populaire de qualité, le revoilà avec un roman psychologique intense, noir, qui réserve des surprises jusqu'à la fin.Une fin qui donne un éclairage différent sur l'histoire.

Merci, Pierre Lemaître, pour ce moment fort en émotions et en plaisir.
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Bravo !
Très cher Mr. Pierre Lemaitre,
Je m'présente, je ne m'appelle pas Henri (ça, c'était Balavoine), mais je suis Paola93130, fière Babeliote adepte de certaines théories de la conspiration.
Par exemple, pour moi, La Belle au Bois Dormant a dormi 100 ans, parce que le Prince Charmant était occupé à avoir une aventure avec Blanche Neige ! Ah, oui, le coquin!
Et Pinoquio, vous saviez qu'il était en plastique et non pas en bois ? C'est pour ça que la baleine ne l'a pas gardé dans son estomac : c'est indigeste, ça, le plastique ! Ça vous épate, ça, n'c'pas?
La dernière de mes théories vous concerne justement, Mr. Lemaitre : je suis profondément convaincue que vous êtes, vous aussi, un Babéliote assidu qui se cache sous un pseudo très sérieux et qui lit avidement les critiques babéliennes qui concernent vos livres ! J'ai raison, hein ?
Voilà pourquoi je me permets de m'adresser à vous par ce biais. Et qu'ai-je à vous dire qui n'a déjà été dit sur votre « Trois jours et une vie » ? Vous avez déjà dû vous apercevoir que votre court roman fait pratiquement l'unanimité : on l'adore ! Et moi, humble petite portugaise née á Vila Nova de Famalicão (....petite française née en Provence, c'était Michèle Torr !), moi, disais-je, je suis complètement d'accord. J'ai été prise au tripes, sans envie de le lâcher, assoiffée de savoir le fin mot de l'histoire. J'ai retrouvé un mélange d'ambiances de plusieurs romans que j'ai adorés (« Thérèse Raquin », « La petite Roque », « Les excès de la passion », entre autres) et que vous avez su touillez pour en faire un roman complétement différent, bien à vous, dans lequel je me suis attachée au personnage principal, en le trouvant victime des circonstances, bien plus que coupable. Vous m'avez menée par le bout du nez jusqu'à un dénouement final que je n'ai jamais anticipé (…mais, bon, je ne suis pas très intelligente, vous savez…).
Bref, je vous le répète : bravo ! Bravo pour l'intrigue, pour le suspens, mais surtout, bravo pour ce petit boût de France, cette France que je garde toujours dans mon coeur.
Je vais vous laisser, Mr. Lemaitre en vous félicitant bien et je vous promets de lire votre « Au revoir lá haut », parce qu'il parait que, lui aussi, il vaut le détour !
P.S. : aux babéliotes qui ont lu cette « critique » jusqu'au bout…je demande pardon pour mes divagations…mais le soleil tape fort au Portugal, en ces derniers jours du mois d'août…
@ClaireG: "Je ne vous oublie pas...non, jamais"... Et ça, c'est Céline Dion!
P.
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Original et misanthrope, ce roman noir aborde, sans avoir l'air, de graves problèmes existentiels et juridiques :
- à quel âge un enfant devient-il pénalement responsable ?
- quel délai de prescription pour un infanticide ?
- où s'arrête le secret médical ?
- différence entre avorter à treize semaines et tuer un enfant de six ans ?
- le mariage est il le châtiment judiciaire capital ?

Evoquant par la richesse des thèmes abordés, « Crime et châtiment », « Trois jours et une vie » plonge son lecteur dans les affres du remords éternel …

Un chef d'oeuvre malgré la noirceur et l'antipathie suscitée par ses personnages.
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critiques presse (2)
Bibliobs
18 mai 2016
Lemaitre réussit un roman d'atmosphère dans lequel la fureur des éléments accompagne le cataclysme psychologique subi par son personnage.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LaPresse
06 mai 2016
Avec Pierre Lemaitre, pas de mélodrame moralisateur, on est vite plongé dans un roman noir émaillé d'humour noir joyeusement amoral.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (240) Voir plus Ajouter une citation
Mme Courtin entretenait avec la religion des rapports prudents et fonctionnels. Elle avait envoyé Antoine au catéchisme par précaution, mais n'avait pas insisté lorsqu'il avait souhaité ne plus s'y rendre. Elle fréquentait l'église quand elle avait besoin de secours. Dieu était un voisin un peu distant qu'on avait plaisir à croiser et à qui on ne rechignait pas de demander un petit service de temps à autre. Elle allait à la messe à Noël comme on visite une vieille tante. Il entrait aussi dans cet usage une large part de conformisme. Mme Courtin était née ici, c'est ici qu'elle avait grandi et vécu, dans une ville étriquée où chacun est observé par celui qu'il observe, dans laquelle l'opinion d'autrui est un poids écrasant. Mme Courtin faisait, en toutes choses, ce qui "devait" se faire, simplement parce que c'était ce que, autour d'elle, tout le monde faisait. Elle tenait à sa réputation comme elle tenait à sa maison et peut-être même comme elle tenait à sa vie car elle serait sans doute morte d'une faillite de sa respectabilité.
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L’activité religieuse était assez saisonnière. La plupart des fidèles revenaient à la messe lorsque l’agriculture était en difficulté, quand les prix du bovin entraient en récession ou que les usines de la région préparaient des plans de licenciement. L’église proposait une prestation, on se comportait comme des consommateurs. Même les grands évènements cycliques comme Noël, Pâques ou l’Assomption n’échappaient pas à cette règle utilitaire. C’était la manière, pour les adhérents, d’acquitter l’abonnement leur permettant, dans l’année, de recourir aux services à la demande. A ce titre, la messe de Noël remportait toujours un beau succès.
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La vie doit toujours reprendre le dessus, elle adorait cette expression. Cela signifiait que la vie devait continuer de couler, non pas telle qu'elle était mais telle qu'on la désirait. La réalité n'était qu'une question de volonté, il ne servait à rien de se laisser envahir par des tracas inutiles, le plus sûr pour les éloigner était de les ignorer, c'était une méthode imparable, toute son existence montrait qu'elle fonctionnait à merveille.
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Le raz de marée né au fond de l'estomac le traversa de bas en haut dans un spasme foudroyant, lui broya les reins et explosa dans sa gorge en le soulevant littéralement du lit. Il plongea la tête vers le sol en laissant échapper un cri guttural montant des tripes, un filet de bile s'allongea pendant qu'asphyxié il cherchait à retrouver l'équilibre.
Il était épuisé, son dos était une torture. A chaque mouvement de houle, son corps entier voulait s'extirper de son enveloppe, se retourner sur lui-même, se liquéfier et s'enfuir.
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Maintenant, il va falloir le pousser. Antoine ne s'y résout pas.
Il se tient les tempes avec les mains et hurle de douleur. Ivre de chagrin, il prend appui sur l'écorce de l'arbre, avance le pied droit, le glisse sous la hanche de l'enfant, le soulève légèrement.
Il tourne les yeux vers le ciel et brusquement lance la jambe.
Le corps roule lentement, à l'extrême bord du trou il semble hésiter puis, d'un coup, bascule et chute.
La dernière image qui restera dans la mémoire d'Antoine, c'est le bras de Rémi, sa main qui paraît vouloir s'agriper au sol, se retenir de tomber.
Antoine est cloué sur place.
Le corps a disparu. ...
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Vidéo de Pierre Lemaitre
Dans le 173e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente L’homme qui en a trop vu, histoire basée sur le témoignage du photoreporter Ali Arkady que met en scénario Simon Rochepeau, en dessin Isaac Wens et qui est édité chez Futuropolis. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de l’album Les Beatles à Paris, un titre que nous devons au scénario de Philippe Thirault, épaulé par Vassilissa Thirault, au dessin de Christopher et c’est publié aux éditions Robinson - La sortie de l’album Les herbes sauvages que l’on doit à l’auteur Adam de Souza et qui est édité chez Gallimard - La sortie de l’album Delta blues café que l’on doit au scénario de Philippe Charlot, au dessin de Miras et que publient les éditions Grand angle - La sortie de l’album Des femmes guettant l’annonce que l’on doit à Fedwa Misk pour le scénario, Aude Massot pour le dessin et qui est édité chez Sarbacane - La sortie d’Après, le troisième et dernier tome de la série Cadres noirs, adaptation d’un roman de Pierre Lemaitre par Pascal Bertho au scénario, Giuseppe Liotti au dessin et c’est édité chez Rue de Sèvres - La réédition dans la collection La bibliothèque de Daniel Clowes des éditions Delcourt de Pussey, album que l’on doit à Daniel Clowes
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