Voici un thriller captivant qui se lit quasi d'une traite !
L'écriture, dynamique, nous immerge d'emblée dans la tête du jeune Antoine, nous faisant partager ses angoisses et ses « films intérieurs » : « Le corps de Rémi serait-il enfin découvert ? Ce qui épuisait Antoine, ce n'était plus la culpabilité, ni la peur d'être confondu, c'était l'attente. L'incertitude. » Difficile en effet de vivre avec la mort (certes accidentelle) d'un enfant de six ans sur la conscience... d'autant plus quand on en a douze ! le jeune garçon vit sur le qui-vive, s'attendant à tout moment à ce qu'on le démasque – il a perdu sa montre en forêt, croisé une voiture, le corps est-il suffisamment enfoui ? Antoine se méfie de chacun, tout le monde se connaît dans ce petit village. L'auteur nous gratifie d'ailleurs de portraits bien campés des personnalités phares de Beauval : le maire et son caïd de fils qui se croie tout permis, le directeur de l'usine (en déclin) de jouets en bois, l'impressionnant père de Rémi au physique colossal, l'épicière, le charcutier, le médecin – autant de figures que l'on croit connaître, rapport aux ragots qui circulent, et qui se dévoileront de façon bien surprenante... Car la tragédie, brisant la routine, a cette particularité de rassembler les villageois : on se mobilise pour retrouver Rémi, soutenir les parents, on « communie dans la douleur ». Tandis qu'Antoine s'efforce de taire son méfait, et surtout, d'en assumer les conséquences... mais à quel prix ! le suspense tient le lecteur jusqu'au bout, jusqu'à une révélation finale étonnante qui vient clore en beauté le roman.
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