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EAN : 9782262024529
528 pages
Perrin (08/01/2009)
4.03/5   18 notes
Résumé :

Erwin Rommel est le plus connu des généraux allemands de la Seconde Guerre mondiale.

Plus de soixante ans après sa mort, il personnifie encore le soldat allemand exemplaire, qui inspire le respect aussi bien pour sa formidable maîtrise de l'art de la guerre que pour s'être montré réservé avec le régime nazi.

Or, à la lumière des archives et notamment des correspondances privées de Rommel, comme des rapports officiels, Beno... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Une biographie choc et à charge, dont l'auteur semble s'être donné pour objectif de dézinguer le mythe de Rommel. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il a de très solides arguments à faire valoir ! Analyse minutieuse des déplacements de Rommel, de ses échanges radios, de ses ordres, des actions de ses subordonnés…

Le portrait qui en ressort est loin du génie stratégique : plutôt celle d'un fonceur brouillon, très bon pour charger tête baissée avec une division blindée, très mauvais pour coordonner les mouvements d'une armée complète. Percer une ligne de défense et aller tout droit, c'est sa spécialité. Un brillant succès pendant la campagne de France, mais pas du tout le rôle du général d'armée qu'il est devenu en Afrique du Nord. Ainsi, en 1941, en pleine offensive sur Tobrouk, alors qu'il est en tête avec une petite troupe, il réalise soudainement qu'il ne sait absolument pas où est le reste de son armée ! S'ensuit une scène surréaliste, où il part en avion à la recherche de ses unités éparpillées à travers le désert…

Deux éléments expliquent l'ampleur de ses succès. En premier lieu, la qualité de ses subordonnés, qui à plusieurs reprises lui sauvent la mise en donnant les ordres cruciaux en son absence. La deuxième, c'est la panique que provoquent de telles offensives. Encerclés, et même en large supériorité numérique, des unités préfèrent plus d'une fois se rendre plutôt que de tenter une percée ou d'attendre des secours. Hitler, encore lucide à cette époque de la guerre, ne s'y trompa pas et lui adjoignit le maréchal Kesselring, en théorie pour diriger les forces aériennes, en pratique pour le surveiller.

Du reste, sa confiance en lui est ébranlée quand il butte sur le camp fortifié de Bir Hakeim, défendu par une poignée de Français coriaces. Encerclés, ils finiront par réussir à lui échapper, non sans lui avoir fait perdre un temps et des ressources précieuses. En résultera la défaite d'El Alamein, après laquelle sa confiance s'effondre, et il estime la situation perdue.

Le livre tord également le cou au mythe du « bon Rommel » qui n'aurait fait que son devoir sans adhérer à l'idéologie nazie. Il en fut très tôt un ardant supporter ; et dans son esprit le fait d'éliminer Hitler ne signifiait absolument pas un changement de régime, mais mettre fin au règne d'un homme devenu incompétent militairement. Du reste, s'il avait connaissance du complot contre Hitler et ne le dénonça pas, il refusa également de s'y engager.

Au passage, une autre image prend du plomb dans l'aile : celle de la nullité et du manque de combativité des soldats italiens. L'auteur souligne que, plus d'une fois les Allemands sont impressionnés par le courage et la valeur de leurs alliés… Et par la qualité désastreuse de leur matériel. Artillerie datant parfois de la première guerre mondiale, chars obsolètes et invraisemblablement mal conçus…

Au final, pourquoi avoir fait de Rommel un mythe ? Pour l'Allemagne, cela permettait d'en faire la tête de proue d'une « Wehrmacht non nazie ». Pour les Anglais, de faire passer l'énormité de leurs défaites en Afrique du Nord.

Un excellent travail d'historien, soigneux, objectif, très précis dans ses analyses et ses sources. A lire si vous souhaitez avoir une meilleure version des mécanismes à l'oeuvre pendant et autours de la seconde guerre mondiale.
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Les dirigeants nazis furent des psychopathes sanguinaires et ne valaient pas la corde pour les pendre même si ce constat ne dédouane pas de méditations sur la banalité du mal.
Deux responsables se singularisent toutefois et offrent un profil plus complexe, Albert Speer et Erwin Rommel.
Au cas d'espèce il s'agit d'une biographie de Rommel
Contrairement à certains raccourcis, Rommel, fut très proche de Hitler, adhérant à sa doctrine précocement. En retour il fut le général préféré du führer au point que ce dernier lui « offrit » une mort avec les honneurs, digne d'une tragédie grecque.
Car Rommel aurait pu avoir un destin à la Bonaparte, à la Jules César, il n'a pas osé franchir le Rubicon.
A priori Rommel a eu la chance, dans le contexte de ce conflit abominable, de pratiquer une « guerre propre » en France, et surtout dans le désert où son mythe de dieu de la guerre se forgea, non sans quelques fondements.
On concédera qu'il y fit preuve d'un talent de stratège qui le place au panthéon des plus grands experts en la matière : Hannibal, Napoléon, Alexandre…Avec des moyens très inférieurs il réussit non seulement des combats victorieux, avec comme point d'orgue la prise de Tobrouk mais aussi des retraites sur des milliers de kms dans des conditions extrêmes où il put non seulement éviter une déroute mais sauver le gros de ses forces.
En revanche, Rommel échoua dans sa mission, fort heureusement, de mettre en échec le débarquement en Normandie. Certes, cette responsabilité est partagée et en toutes hypothèses la supériorité des moyens humains et matériels des Alliés rendaient sa tache quasi impossible. Il n'en demeure pas moins que son sens tactique, jusque là hors norme, fut pris en défaut. Il était persuadé que le débarquement aurait lieu dans le Nord Pas de Calais, même après le 06 juin il s'entêta à faire garder des forces importantes dans cette région dans l'attente chimérique du « vrai » débarquement.
Si les hasards de la guerre lui épargnèrent de se salir les mains dans la guerre d'extermination en URSS, si au cours de la guerre du désert il n'y eu pas de massacres de masse et les prisonniers furent globalement traités correctement, si, sans doute Rommel n'avait pas la tripe sanguinaire, l'essai de Lemay rappelle que le renard du désert ne fut pas pour autant une sorte d'objecteur de conscience, loin s'en faut. Il participa à la campagne de Pologne de 1939 au cours de laquelle les premières exterminations de masse furent pratiquées, il semble avéré que Rommel ne fit pas partie de ces généraux qui protestèrent contre ces exactions qu‘il n'a pas pu ne pas voir.
Carriériste, il devait ses fulgurantes promotions à la protection d‘Hitler, ce qui lui permit de compenser son non appartenance à la caste des aristocrates prussiens. Il fut aussi starisé comme aucun autre chef militaire par la propagande nazie, ce qui flattait son ego. Dans ce contexte, reconnaissant envers son führer qui le fascinait tant, il lui resta fidèle jusqu'au bout, Il refusa de participer au complot de juillet 1944 alors qu'il avait été approché à plusieurs reprises.
Fort d'une popularité sans égale dans le peuple allemand et alors que dans différents milieux on n'était prêt à le désigner comme le nouveau dirigeant de l'Allemagne, Rommel aurait pu forcer le destin.
Si l'assassinat de Rommel d'Hitler ne fit pas partie de ses réflexions, il semble qu'il songeait sérieusement à « ouvrir » le front à l'Ouest, laisser passer les Alliés ; cette initiative conjuguée à la réussite de l'attentat du 20 juillet auraient pu modifier le cours de l'histoire, ne serait-ce qu'en évitant des millions de morts supplémentaires.
Dans cette biographie essentielle pour qui s'intéresse à cette période capitale, on relèvera néanmoins deux insuffisances dans ce livre : l'absence d'illustrations, cartes, documents qui aident à la compréhension des opérations militaires parfois difficiles à suivre avec ces flux et reflux d'opérations, et le faible développement dans le récit de l'action de Rommel pendant la campagne de Normandie
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„L‘Allemagne a produit plusieurs généraux impitoyablement compétents : Rommel les surpassait tous parce qu‘il était venu à bout de la rigidité innée de la pensée militaire allemande et qu‘il était un maître de l‘Improvisation“
C‘est le constat d‘un général anglais sur cette figure de proue du III Reich dont Benoît Lemay dresse un portrait minutieux basé sur les archives militaires allemandes et sa correspondance avec son épouse Lucie.
Excellent époux et père attentionné, il sera toute sa vie un inconditionnel d‘Adolf Hitler qu‘il admire comme stratège militaire mais dont il ne verra pas ( ou ne voudra pas voir) la politique diabolique qui conduira l‘Allemagne à l'effondrement.
Ce livre est passionnant surtout dans l'épopée de l‘Afrikakorps où italiens et allemands se battent côte à côte avec un matériel bien inférieur à celui des anglais et encore moins à celui des anglo- américains.
Tempérament impétueux, assoiffé de reconnaissance pour ses hauts faits d‘armes il est toujours en première ligne au milieu de ses soldats qui l‘aiment et le respectent. Il n‘en va pas de même avec les généraux de l‘Etat - Major qui prennent ombrage de ses liens privilégiés avec Hitler et qui lui mettront des bâtons dans les roues par pure jalousie.
D‘autre part l‘auteur fait apparaître le tempérament cyclique de Rommel qui passait d‘un enthousiasme débordant le poussant à des actions d‘éclat immédiates
à des phases de profonde dépression dans les moments défavorables. L‘auteur insiste aussi beaucoup sur la personnalité torturée de Rommel rongé par les affres du commandement.
Rommel n‘aurait jamais trahi Hitler mais il souhaitait conclure une paix séparée avec les alliés occidentaux afin d'arrêter la progression des soviétiques en Europe Orientale
Un livre captivant sur la seconde guerre mondiale
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A mon sens, un très bon livre, montrant un militaire haut en couleur, avec comme tout être humain, une face cachée ainsi qu'un profond attachement à Hitler. Livre certes sans concession pour ce personnage charismatique, qui a mes yeux, demeurent avec Guderian, un des meilleurs généraux de III Reich, et un militaire révolutionnaire dans l'utilisation des chars. Certes de Gaulle dans le fil de l'Epée avait misé sur cette arme et une guerre de mouvement , les militaires allemands ont développé cette idée et en ont fait une force inégalable jusqu'en 1941. Rommel n'était pas parfait, et n'a pas participé à l'attentat d'Hitler en 44, il a néanmoins fait preuve d'un grand courage face à ces accusateurs et ses bourreaux, sans jamais blâmer ses anciens officiers ou officiels qui l'ont accusé cyniquement.
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"Vous ne pouvez pas comprendre Rommel qu'en prenant en considération son assaut contre le mont Matajur. Il est toujours resté au fond le lieutenant de cette époque-là qui prend des décisions instantanées et qui agit sous l'impulsion du moment."
La thèse de ce livre d'histoire est posée en ces quelques mots et l'auteur ne se départira pas de cet angle de vue avec force arguments. Rommel, jeune homme hardi et téméraire pendant la 1ère Guerre Mondiale a quarante ans passé renouera avec son tempérament bouillant pendant la 2nde. Apprécié par Hitler, image de propagande, controversé par ses pairs tant pour ses décisions que par ses origines de peu, sa légende de héros anti-nazi légitime les dizaines de biographies l'écornant avec justesse.
Le livre est aride et descriptif fait par un historien pour des passionnés d ‘histoire militaire ce qui est n'est pas mon cas. J'aime les romans historiques et ai toujours buté sur les pavés des professionnels. Celui-ci aussi.

Lien : http://www.quidhodieagisti.c..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Vous ne pouvez pas comprendre Rommel qu’en prenant en considération son assaut contre le mont Matajur. Il est toujours resté au fond le lieutenant de cette époque-là qui prend des décisions instantanées et qui agit sous l’impulsion du moment.
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tres bon livres bien ecrit
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