Une visite estivale dans la jolie propriété Caillebotte de Yerres (91) m'a donné envie de feuilleter à nouveau ce magnifique livre, acheté à l'occasion de l'exposition de Jacquemart-André en 2011.
Après la découverte de l'intimité de la maison de famille, (même si celle-ci ne le fut pas très longtemps), les photographies de Martial Caillebotte prennent tout leur sens, nous permettant d'imaginer les personnes, les lieux de la villégiature et les occupations de loisir d'une famille de grands bourgeois.
Le livre de l'exposition met en parallèle l'inspiration artistique des deux frères, chacun dans ses propres talents. La photographie est un plus indéniable pour ce voyage dans le temps et, si je compte Gustave Caillebotte dans mes peintres préférés, j'ai été passionnée par l'oeil de journaliste et de chroniqueur de Martial. Ils sont tous deux des témoins de la vie parisienne de la fin du XIXème siècle, d'une société aisée et décomplexée de la Belle Epoque, intéressée par la modernité, les sciences et techniques, les sports et la culture.
Entre la vision picturale de Gustave et le regard photographique de Martial, c'est un livre de mémoire que je ne me lasse pas de redécouvrir.
L'exposition au musée Jacquemart André était tout simplement superbe. le parallèle entre les photographies de Martial Caillebotte et les peintures de son frère Gustave donnait une autre dimension à leurs oeuvres. Quel bonheur de pouvoir se replonger dans cette expo avec ce bel ouvrage.
Martial (le photographe) et Gustave (le peintre), ont grandit et vécu à Paris une grande partie de leur vie. Il vienne d'une famille bourgeoise qui vit au rythme des saisons de la vie parisienne et de ses alentour. Si Gustave se consacre principalement à la peinture, Martial semble hésiter entre de nombreux arts et centres d'intérêts et finit par beaucoup s'intéresser à la photographie.
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Bien qu'ils soient issus d'un milieu très favorisé, les frères Caillebotte sont non conformistes, fuyant les mondanités et de nature généreuse, Gustave aide financièrement à des nombreuses reprises ses amis impressionnistes. De même, ils s'intéressent aux métiers et aux activités de la rue.
Martial aborde le thème du travail comme l'a fait son frère avec "Les raboteurs de parquet" et "Les peintres en bâtiment" [...] L'échelle, objet photographique par excellence pour ses jeux de lignes et d'ombres structurant la composition, est omniprésente sur les chantiers de la ville en pleine mutation.
p. 76
Gustave et Martial Caillebotte ont longtemps vécu des vies parallèles, au moins jusqu'en 1887, date du mariage de ce dernier,participé à des activités communes, chacun dans leur art - Martial ancien élève du Conservatoire, étant compositeur et musicien - ,fréquenté des amis communs, géré au mieux leurs intérêts. Le photographe enregistre un portrait à la fois intime et impersonnel et surtout révèle à cette occasion un rapport esthétique entre le document photographique et une idée de la peinture que Gustave Caillebotte manifeste quasiment à son insu.
Gustave, le peintre, à été connu du grand public, à partir de l'exposition qui lui été consacrée au Grand palais, pour le centenaire de sa mort. Car jusque-là, peu de ses oeuvres étaint en circulation; il en donnait parfois à ses amis, mais ne cherchait nullement à les vendre.
Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?