AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Dames de voluptéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

Discret hommage à la conception platonicienne de la Beauté, mais vibrant hommage à la Beauté baudelairienne, la "Dame de volupté" du "Maréchal des lettres belges" a déjà plus d'un siècle, mais vrai: elle porte toujours beau!...
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
En les ombrages d'un parc, dans le noctuaire silence d'un bosquet rafraîchi par les haleines d'une pièce d'eau, la Dame de Volupté, après des ans, érige vers la promesse d'un paradis l'offre amoureuse de ses bras et dédaigneusement élude les soupirs et les râles du rôdeur téméraire qui, pour assouvir un captieux désir, ose enfreindre les barrières de ce solitaire domaine. Encore, par les villes au-delà, languissent d'élan vers le viol du marbre d'innombrables jeunes hommes qui, l'ayant vu une fois, ne savent plus en résigner le torturant souvenir. Mais surtout le martyre ignoré d'un jeune prince, beau comme le soleil, les jours et les nuits agonise pour le regret que Galathée se refuse au réveil de son flanc. Une peine amère, un mal jusqu'aux moelles, un mal de volupté pour cette Dame de Volupté l'oriente, par les muettes avenues où règne son immiséricordieuse magnificence, vers un lent et prématuré déclin.
-Ah! cruelle! dame impardonnable et cruelle! (ainsi l'implore-t-il) ne voyez-vous pas que je m'en vais de l'hiver, du polaire hiver de votre inclémence pour mon printemps d'abeille butineuse de baisers?
Ah! belle, ah! très belle, mon désir plus furieux que l'Erebus et le Terror, n'aura-t-il pas raison à force de larmes et d'adjurations de votre incombustible et trop rigoureuse chasteté? Mais vous n'êtes qu'un symbole, mon délire ne l'ignore pas et pourtant ne peut se résigner à le proclamer, -un tel délire qu'une tombe à vos pieds seule délivrera le remords de vous aimer dont sans profit je me consume.
Commenter  J’apprécie          30
D'admirables jours de lumière immobile et figée, - elle-même par dessus les givres rigides des paysages, - d'une lumière morte qui n'a plus l'air de couler des espaces ne de s'en épandre, mais demeure suspendue sans frisson, presque à l'état solide, sur l'immense anatomie douloureuse des glèbes.
Les paysages ? un très lointain souvenir des paysages du temps des printemps et des étés. Des paysages exténués et malades, aux fantômes d'arbres dans la désolation d'un pauvre vieillard de soleil, tout blafard et cassé, devenu comme une lune diurne. Une nature de geysers et de millénaires volcans avec un aspect d'éternité, sans plis d'herbes ni de verdures, chenue, chauve, pelée, et où ce qu'il subsiste de gramen aux os du sol semble avoir poussé en blanc comme un capillaire de vieille femme, où les restes des anciens gazons ressemblent à des bourres de crins gris.
Puis le froid, au crépuscule, d'un peu de rose où se glace le sang du jour, le rose des pommettes d'un phtisique ou d'un caillot mis tremper en un baquet d'eau, un rose qui tourne vite au violet, dans l'éteignement définitif des formes sous les étains gris de la nuit. Comme la courbure de l'acier d'une faux fauchant au champ des étoiles, le croissant d'une lune polaire, brillant et dur, pendant que, dans les tintements de l'Angélus, s'en va un peu plus et se vespérise le jour de givre et d'argent. Ensuite une cloche tout là-bas sonne pour un trépassé, une cloche qui paraît aussi sonner pour la mort du jour...
Commenter  J’apprécie          20
- Ah ! je sais, dit avec mélancolie l'écrivain, on me reproche de ne me fixer en nul fauteuil, dans nulle académie. Mes confrères monocordes, habiles à agacer du doigt le même air pour un "mon ami Pierrot" ou "le bon roi Dagobert" - car n'est-ce pas d'ailleurs une spécialité honorable ? - dénoncent mon rêve ambitieux de moins restrictives musiques. Hors le galoubet, en effet, et le mirliton, pour lesquels je récuse la vocation, j'ai le tort de dédaigner, en vue des polyphonies vers lesquelles tend mon élan, non plus les hautbois et les flûtes que les cymbales et les trompettes. Même je professe que le style aussi est un orchestre où les mots assument une valeur de timbres et qu'un seul le manie sagacement qui, pour des suggestions d'idées et de sons, sait en nuancer, comme des timbres, à travers d'infinies combinaisons d'accords - les vocables.
Commenter  J’apprécie          20
Ce fut, parmi le crépuscule des mythologies dont se peuplait l'atelier, parmi l'Olympe en désuétude des Vénus éternisant les rythmes d'un autre âge, le lever de jour de la Beauté vivante, l'éblouissement d'aube de la femme surgissant dans la splendeur charnelle à l'aube des temps, et comme le geste de la première créature dressant sur les rivages de la mer (avant toutes les Vénus) la croix prophétique où saignera le désir des hommes.
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Camille Lemonnier (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Camille Lemonnier
Vidéo de Camille Lemonnier
autres livres classés : fin-de-siècleVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (4) Voir plus



Quiz Voir plus

1 classique = 1 auteur (XIX° siècle)

La Chartreuse de Parme

Stendhal
Alfred de Vigny
Honoré de Balzac

21 questions
566 lecteurs ont répondu
Thèmes : classique , classique 19ème siècle , 19ème siècleCréer un quiz sur ce livre

{* *}