Le Labyrinthe de Fowley

Cela aurait pu être Jason et sa quête de la Toison d'or, mais ce n'est que le labyrinthe de Fowley de Jean-Claude Lemonnier. Une histoire qui aurait mérité de plus de profondeur, car les ingrédients présentés pour cette histoire m'a laissé sur ma faim. Une histoire de pouvoir et de trahison et le labyrinthe sert d'exutoire a la mégalomanie du maitre des lieux.

Ce roman de Jean-Claude Lemonnier est un polar très court et rythmé. le thème du labyrinthe m'a tout de suite attirée vers ce roman et est d'ailleurs développé autour de la mythologie grecque. La narration commence, en effet, par un prologue où l'histoire du Minotaure nous est racontée. Chaque chapitre restera connecté au mythe par un des personnages grecques. On retrouve bien le labyrinthe presque magique dans le roman, en un peu plus moderne. Il apparait de la même manière que dans le mythe : comme un laboratoire de l'âme où l'oeil omniprésent du créateur voit chaque détail. J'aurais bien vu, une partie plus descriptive pour ce monument à lui seul, mais cela ne correspondait pas au rythme du roman orchestré par l'auteur.
On a pas mal de suspense dans ce roman même si le mystère n'est pas très poussé. On fait quelques hypothèses dont certaines se révèlent vraies au fur et à mesure du déroulement de l'action. Pas de mal à cela finalement car on s'attend à ce type de huis-clos où l'on cherche nous-même le coupable. Et finalement, il reste intriguant puisqu'on ne sait pas qui est la dupe de qui.
Le roman est agréable à lire. Les tournures de phrases ont ce petit « je ne sais quoi » de moqueur, un peu satirique avec des comparaisons bien senties. La découpe du récit se fait en chapitres très courts qui permettent de bien définir chaque idée transmise dans le roman.
Ces courts paragraphes permettent de rythmer le récit. Il y a peu de description mais cela n'empêche pas d'avoir une vue précise de la situation. Je n'aime pas beaucoup ce style de roman où l'absence ou l'insuffisance de description donne à l'écriture un aspect creux. Ici, ce n'est pas le cas, car l'écriture tout en satire de l'auteur en sous-entend plus que ce qu'il est écrit.
On a également un jeu entre le lecteur est l'auteur. Une part de ce dialogue m'a plu, car on a dans un premier temps la voix du personnage principal du roman et à la toute fin, l'auteur lui-même qui reprend le micro. Une autre part m'a un peu agacée. Les répliques qui s'adressent au lecteur sont marquées en gras. Et j'ai trouvé certaines un peu clichées ou « sorties de nulle part »… Cela donne un côté ludique au roman mais ces interludes auraient gagné à être plus subtiles. La fin notamment qui mélange le personnage principal et l'auteur est un peu abracadabrantesque. Même si l'idée est de faire une transition avec le monde réelle, elle reste un peu trop brutale.
J'ai bien aimé l'ensemble des retournements de situation qui, vus d'ensemble, donnent un sentiment urticant et drôle à la fois quand on se place sous le point de vue du personnage principal.
On a un bon bilan global. L'esprit du labyrinthe est très prononcé même si on aurait pu pousser encore un peu plus l'objet labyrinthe en lui-même. Les personnages sont bien campés et diversifiés. C'est un huis-clos qui m'a bien plu.

Le livre m'a laissé assez froide.

J'ai globalement eu un peu l'impression d'un brouillon de roman... Il y a quelques idées, peut-être pas mauvaises, mais un peu jetées en vrac. On a par exemple vers le début du livre une liste de personage, chacun suivi d'un paragraphe le décrivant.

Le style est d'ailleurs assez étrange tout du long. le narrateur est également le héros de l'histoire. Il interpelle directement le lecteur et le tout est écrit comme si le personage avait écrit un roman/mémoire sur ce passage de sa vie. Les phrases sont parfois assez recherchée, et parfois de manière assez réussie. A coté de cela, certains passages sont racontés sans grand relief.

L'intrigue est malheureusement assez classique, et pas plus crédible que les personages. Je n'ai pas accroché à l'humour et n'ai pas réussi à être assez emportée pour être touchée par la noirceur de l'histoire.

Le livre est plutôt beau et illustré en couleur de manière original. Vu le style je me suis demandée s'il n'y avait pas une énigme cachée dans les illustrations, et vu le style c'est possible, mais le livre m'a laissée trop indifférente pour que j'ai envie de chercher.

Le commentaire de Cathy :
Un homme riche et puissant décide d'élaborer un jeu dans le labyrinthe situé sur sa propriété, cet homme, c'est Richard Fowley, il va proposer à cinq personnes de se laisser enfermer, celui qui trouvera la sortie deviendra propriétaire du château. Tout ne va pas se dérouler comme prévu. Ce roman m'intriguait beaucoup, je suis ravie d'avoir pu le découvrir. Cette histoire a une particularité, que j'ai beaucoup aimée, il est écrit à la première personne ce qui fait que le personnage principal, Richard Fowley, s'adresse directement à nous, il raconte son histoire et partage avec nous l'organisation du jeu avant qu'il ne commence. Une fois le jeu mis en place, j'ai senti l'ambiance du roman changer, la tension monte au fil des pages, l'intrigue est devenue de plus en plus prenante. La plume de l'auteur et son style sont très bons, j'ai aimé le tempo qu'il a donné à ce roman, la fin m'a beaucoup surprise. Ce roman est pour moi inclassable, il ne ressemble à aucune lecture que j'ai pu faire ces derniers temps, il y a un côté déjanté dans cette histoire à laquelle j'ai vraiment accroché, je vais essayer de continuer à suivre cet auteur.
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Je remercie les éditions de Borée pour m'avoir fait confiance.

Je découvre l'auteur, Jean-Claude Lemonnier par ce polar en poche. La construction de son roman est particulière car à la première personne: son personnage Richard Fowley père, raconte les faits qui se passent autour de son château et de la décision qu'il a prise d'organiser un grand jeu dans son labyrinthe pour l'acquérir.

La tension va monter crescendo à la fois au sein du domicile et dans l'enceinte du labyrinthe. Fowley s'adresse au lecteur régulièrement, l'amenant s'interroger après avoir décrit les personnages annexes, mais au combien important, dans l'histoire. Chacun sera décortiqué, analysé par le prisme de son regard, de leur passé commun. Un choix bienvenu pour s'affilier ces candidats et la famille de Fowley.

L'interruption brutale dès le début du jeu plonge le lecteur dans une succession de faits abjects, interpellant sur le pourquoi du comment. L'histoire en devient addictive, la lecture plus rapide au rythme de la plume de l'auteur. C'est presque un roman participatif, autorisant chacun à prendre position.

Je vais essayer de me procurer ses deux autres livres car j'ai aimé ce cheminement, hors polar classique, qui a réveillé mon intérêt.

Enjoy!
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