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sur 223 notes
♫ Vous avez lu l'histoire de Jessie James
Comment il vécut, comment il est mort
Ça vous a plu, hein, vous en d'mandez encore
Eh bien, écoutez l'histoire de Garet Parker
Alors voilà,
Moi, lorsque j'ai connu Garet autrefois,
C'était une femme loyale, honnête et droite, mais une fois devenue veuve, son ranch fût honteusement "préempté" par un voisin, vexé comme un poux de s' être fait repousser. Alors, cette femme qui murmurait à l'oreille des chevaux, n'a pas eu d'autres choix : voler ou mourir de faim. ♫ Faut croire qu'c'est la société qui l'a définitivement abîmée.♫
L'autre option (la prostitution.) n'était pas envisageable.. Dur d'être une femme des années 1800 dans l'Ouest américain.
Et, parce qu'elle et son mari avaient recueilli des tas de femmes qui s'en étaient pris plein la figure, une petite bande devenue au fil des années, sa famille de coeur, la suivit.
Hattie , une ancienne esclave noire, son compagnon ( Jehu) , deux soeurs illettrées Joan et Stella, le noyau dur. Ensembles, ils eurent l'idée d'attaquer banques et diligences. Au début, la presse ne répercuta pas trop ces vols , préférant les mettre sur le compte de bandes de hors la loi masculines...Mais bientôt, la première agence de détectives crée au monde, l'agence Pinkerton déploya ses employés...

Chevaux, ranch, poussière, mais aussi le statut des femmes dans ce petit coin du monde, loin d'être un paradis pour elles...
Historienne de profession , l'autrice ultra documentée, vous plonge dans un monde d'hommes fait pour les hommes ( les virils parce que les autres... )
Et on s'y croirait... C'est fabuleux !
J'ai chevauché des heures dans le soleil couchant, j'ai tiré sur les méchants, ♫ tactactac ♫ . j'ai eu peur pour mes amies, je me suis régalée...
Si j'ai un bémol à apporter , c'est sur le mode de narration.
Tout démarre par une introduction fictive, celle d'une historienne qui nous assure avoir recoupé des documents: journaux intimes de Margaret Parker, de Grâce , interview de Hattie sous couvert d'archives des récits d'esclaves de la WPA. Et toutes ces traces, toutes ces voix s'enchevêtrent pour former et raconter l'histoire du gang Parker. Mais , il y a des redites, parfois tout cela se chevauche et au lieu d'apporter du suspens, puisqu'on recule de trois cases (sans toucher les 20 000€ , vu qu'ils ont été volés à la banque !) , cela nous freine dans notre élan de lecteur, notre fébrilité de lectrice. Impression de tourner un peu en rond, de relire les mêmes épisodes.
Le deuxième bémol, c'est que ce livre est vraiment à charge contre les hommes. Ultra féministe , ultra orienté LGBT. A part un homme ou deux , tous sont de fieffés salopards. Plus de nuances de gris aurait été souhaitable, cela aurait rendu le propos plus subtil...
Mais à part cela, ce livre fut une bouffée d'air frais, le genre western n'étant pas si courant. Un vrai roman d'aventure, avec de l'action et des héroïnes qui dépotent. de beaux personnages de femmes fortes, courageuses.
La force de ces caractères , la beauté des paysages , des costumes : la photogénie déjà palpable dans ces pages a attiré des producteurs de la MGM qui projettent de l'adapter en série. J'ai hâte de voir le casting !
♫ Bye Bye mes héroïnes de papier,
C'était la dernière séance et le rideau sur l'écran est tombé...♫



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J'y vais direct : j'ai adoré !
J'avais lu plusieurs commentaires enthousiastes, tentée, j'ai acheté le bouquin..... et il est parti sur mon "étagère des livres achetés qui tournent moins vite que l'étagère des livres empruntés à la bibliothèque". Heureusement le challenge multidéfis est passé et evergreen13 (merci ! ) m'a pioché ce livre. Je me suis régalée !
Vous savez quoi ? je suis tombée dans un western, un vrai, avec ranch, élevage de chevaux, braquages.... le tout au féminin ! Excellent !
.
On est juste après la fin de la Guerre civile américaine, dans le début des Rocheuses. Une jeune femme tente tant bien que mal de gérer son ranch d'élevage de chevaux. En toute indépendance. Mal vu, mal venu, tout quoi. Un voisin brigue la jeune femme et surtout son ranch. Pas question. Bilan ranch saisi, animaux saisis et jeune femme envoyée à la rue....
On va rencontrer plusieurs personnages féminins haut en couleur (mention particulière pour Hattie, l'ex esclave en fuite, et Claire qui cache son jeu), finement décrits, avec leurs qualités et leurs défauts. Soyons honnêtes, dans ce livre, les hommes sont un peu caricaturaux.....Mais bon d'habitude, c'est l'inverse avec la femme potiche alors je n'ai pas boudé mon plaisir !
.
A noter un point essentiel qui m'a beaucoup plu : le récit n'est pas linéaire. On y croise deux journaux intimes, un entretien, des articles de presse. Donc parfois on a des ellipses, ou parfois le même moment est raconté deux fois mais par deux protagonistes différents. Ce principe m'a beaucoup plu.
Bref j'ai dévoré ce pavé avec intensité, suivant les braquages, les femmes déguisées en hommes, les fuites en cheval.... avec un plaisir non feint ! Quelles chevauchées ! Quels braquages ! Waouh j'en suis encore toute ébouriffée !
Un succès pour moi. Conseillé déjà à.... mon mari !
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MargaretParker, la « duchesse », tient un ranch avec son mari Thomas dans le Colorado durant les années 1870. Ils capturent des chevaux sauvages, les dressent et en font le commerce. Lorsque Thomas meure, leur voisin, le colonel Conolly, mets la main sur la propriété de Margaret en ruinant cette dernière. Elle décide de monter un gang avec Hattie Lacour, une esclave qu'elle avait recueillie, Joan et Stella, deux soeurs orphelines et Jehu un employé. Plus tard les rejoindra Grace dont les intentions journalistiques cachent une autre vérité. Pendant quelques années, ce gang va braquer banques et diligences afin de voler l'argent du colonel.
Une auteure qui écrit une histoire de femmes hors la loi dans une Amérique de la fin du XIXe siècle pourrait être le prétexte à une propagande féministe politique et partisane, il n'en est rien. Mélissa Lenhardt ne se venge pas de siècles de soumission de la femme par l'homme mais dresse plutôt le bilan d'une société patriarcale et fait la démonstration de l'égalité homme-femme. Il n'y a qu'une nature humaine où se partagent équitablement qualités et défauts entre les deux sexes. Même si la description des relations entre les héroïnes tourne parfois à une ambiance de poulailler, on est séduit par les caractères bien tranchés des protagonistes. La « duchesse » se dresse en porte étendard d'une cause qui était loin d'être gagnée à l'époque et encore de nos jours, et témoigne de l'exemplarité d'une femme face à la bêtise machiste d'une certaine tranche de la population masculine. C'est là toute l'intelligence de cette personne, d'être partout où on ne l'attend pas, d'avoir une liberté et une autonomie de pensée édifiante et, sans jamais entrer dans une confrontation violente, s'assurer la reconnaissance de ses amis comme de ses ennemis.
L'auteure, en tant qu'historienne, s'appuie sur des faits réels pour construire son histoire et, afin de donner foi à ses arguments, ponctue son récit de coupures de presses de l'époque, de témoignages de rescapés du temps héroïque de l'Heresy Ranch, de carnets de notes de Margaret ou de Grace, qui s'appelle en réalité Claire Hamilton. Cette forme de roman aurait pu donner l'occasion aux lecteurs d'avoir différents points de vue sur une même action. Malheureusement Melissa Lenhardt manie mal cet effet de style et l'on a souvent l'impression de lire plusieurs fois la même version des faits.
« Les femmes d'Heresy ranch » est un vrai-faux reportage sur les moeurs du far-West de cette fin du XIXe siècle avec l'idée d'apporter du grain à moudre aux mouvements féministes contemporains.
L'écriture est simple, dans un style directe et efficace. Certains passages qui frisent la mièvrerie et cultivent un manichéisme sexiste entendu n'entravent absolument pas le plaisir de la lecture et l'engouement pour ces personnages au caractère bien trempé et aux idées révolutionnaires pour l'époque.
Merci à babelio masse critique et aux éditions du Cherche Midi pour la découverte de cette auteure et de sa passionnante histoire de femmes dans un far-West encore sauvage où les mots liberté et indépendance avaient encore du sens.
Traduction de Tania Capron.
Edition du Cherche Midi, 537 pages.
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Colorado entre 1873 et 1877, série gagnante de hold-ups, indifféremment banques ou convois attelés, avec pour seul point commun que ces attaques visent toutes la même organisation.
Les soupçons se portent vite sur une bande de desperados connue dans la région mais aux dernières nouvelles, ladite bande traînerait sa délinquance à la frontière mexicaine. Et puis tout bien réfléchi, vu la corpulence et la façon d'agir des siphonneux, il se murmurerait que peut-être éventuellement sans vouloir s'avancer il se pourrait fort bien que ce soit des femmes mais chut, pour ceux qui se sont retrouvés les poches vides après le passage de cette banda ultra organisée, plutôt crever que d'avouer s'être fait détrousser par des bonnes femmes, ah non mais au secours, la honte !
Et pourtant...
C'est bien un gang de nanas qui écume la région et reprend son dû spolié de façon à peine plus légale par un entrepreneur assoiffé de vengeance (une vague histoire de refus après une demande en mariage et boum, l'offense qu'on doit laver dans le sang)
Mais à part quelques voisins et les dépouillés qui préfèreraient qu'on leur ouvre le bide, qu'on attache leurs intestins à une branche d'arbre et qu'on leur demande de courir pour les dérouler, personne nulle part n'entend parler de ces dames passées de l'autre côté de la loi. Ce n'est tout simplement pas imaginable.

Alors bon, si c'est plutôt une chance au départ ce silence affecté, au bout de quelques braquages, Margaret « Duchesse » Parker – à la tête de cette petite « famille » – aimerait bien qu'on conte un peu ses aventures comme on n'hésite jamais à le faire dès qu'il s'agit de Sundance Kid et autres frères James. Pas qu'elle cherche un genre de notoriété mais plutôt à montrer que le banditisme, l'immoralité et la vengeance ne sont pas l'apanage unique des hommes, les femmes peuvent elles aussi refuser tout net qu'on leur marche sur les pieds, sortir de leur cuisine les armes à la main et braquer la banque la plus proche.
Et c'est cet appétit de reconnaissance qui va entraîner son gang sinon à sa perte, tout au moins à ce livre historique de Melissa Lenhardt qui sous couvert de real events, nous entraîne dans le Colorado des Pinkerton, des tenancières de bordel accordéonistes, des détrousseurs de dots, des délinquants en col blanc et, avant tout, des femmes qui décident elles-mêmes de leur destinée.

Derrière une écriture maîtrisée et fluide mêlée à une alternance de récits, extraits de journaux intimes, témoignage d'une survivante et entrefilets de canards d'époque, c'est toute la vie des gangsters au grand coeur qu'on est amené à fréquenter.
Alors non, on n'atteint pas l'excellence des grands noms du genre et pour un western féminin, on est largement en deçà de « Johnny Guitar » mais malgré tout, pas question de bouder son plaisir, ça se lit tout seul et puis ils ne sont si pas nombreux (rares ? inexistants, oui) ces westerns littéraires qui placent les femmes en leur centre et pour peu qu'on accepte de se laisser entraîner avec le gang Parker, on passe un agréable moment de lecture, même si malheureusement pas inoubliable.
Bien entendu un grand merci à Babelio et aux éditions du Cherche-Midi pour cette sympathique chevauchée sauvagement féminine.
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Margaret Parker alias Garet est une amoureuse des chevaux et une cavalière émérite. Quand elle arrive aux Etats Unis avec son mari Thomas pour leur voyage de noces et qu'elle voit les chevaux sauvages en liberté dans le grand ouest, son coeur chavire et sa vie prend une autre tournure. Elle sera dresseuse de chevaux et tiendra un ranch, enfin ça c'est dans les faits car sur le papier le ranch est à Thomas. Evidemment à l'époque les femmes ne possèdent rien et en plus elles sont elles-mêmes la propriété de leur père, puis de leur mari voire si celui-ci décède elles passent sous la coupe de leur fils. Oui mais voilà, Garet est veuve très jeune et sans enfants donc malgré tout l'amour qu'elle avait pour son époux, quand Thomas meurt elle devient libre comme ces chevaux sauvages qu'elle admire tant. Et une fois qu'on a goûté à la liberté il est hors de question de faire machine arrière.

C'est donc armée d'un caractère bien trempé et de son talent avec les chevaux que Garet tient tête aux hommes et mène son ranch prospère d'une main de fer. Elle repousse les demandes en mariage vie sa vie comme elle entend, porte des pantalons et a des amants. Un scandale pour l'époque mais elle s'en moque. Ce qui compte c'est sa famille. Et quelle famille : Hattie, une ancienne esclave qui s'est réfugiée chez elle, Jehu un homme au caractère doux mais déterminé et qui aime les chevaux, Joan et Stella les soeurs inséparables qui ont fuient l'enfer. Avec cette famille à ses côtés rien ne lui fait peur et rien ne peut l'arrêter même pas les richissimes propriétaires de ranchs qui usent de toutes leurs ressources pour les plonger dans la misère.

On veut leur peau qu'à cela ne tienne elles prennent les armes et deviennent de véritables hors la loi. Banques, diligences, rien ne leur résiste. Seulement se faire détrousser par une femme étant peu glorieux, ces messieurs passent ce détail sous silence et nos Calamity Jane s'en donnent à coeur joie dans l'anonymat le plus complet. Jusqu'au jour où Grace entre dans leurs vies et que tout bascule.

Enfilez vos caches poussières et sellez vos chevaux Melissa LEINHARDT vous emmène dans une chevauchée libératrice et pleine de rebondissements. Si les hommes ont tenté d'effacer les femmes de l'histoire de la conquête de l'ouest Mélissa LEINHARDT a décidé de rééquilibrer la balance. En sa qualité d'historienne et en se basant sur des faits réels elle nous raconte l'histoire d'une tribu de survivantes qui ont décidé d'en découdre avec ce monde fait par les hommes et pour les hommes. Ce monde dont elles ont toutes fait les frais d'une manière ou d'une autre. Un western engagé qui aborde les thèmes des violences faites aux femmes, de l'homosexualité, de l'esclavage, des balbutiements du féminisme et j'en passe. Vous croiserez même quelques suffragistes.

Pourtant quelques bémols viennent troubler mon enthousiasme. Moi qui râle toujours quand je lis un western à cause du rôle de potiche dans lequel sont cantonnées les femmes je devrais être ravie et faire péter les étoiles. Oui mais l'autrice s'est peut-être un peu emballée et a fini par tomber dans l'excès inverse faisant des hommes de pauvres imbéciles, des brutes cruelles ou encore des assoiffés de pouvoir. Oui ça existe mais j'aurais aimé une approche un peu plus fine et moins manichéenne. Les personnages de femmes en serait ressorties grandies et plus crédibles.

Autre bémol mais cette fois ci sur la forme l'autrice a choisi de structurer son récit en alternant entre le journal intime de Garet, les notes de Grace, et le témoignage d'Hattie. C'est une bonne idée, mais mal exploitée. La plume ne change pas suffisamment pour qu'on puisse identifier facilement qui parle. de plus ce sont les mêmes scènes qui sont décrites par trois personnages différents mais abordées de façon quasi similaire. C'est dommage car on a une impression de redite au lieu d'avoir un effet de surprise ou d'avoir des angles de pensée et de vue différents selon les personnages. Cela aurait pu créer des ambiguïtés, du suspens, de la tension mais les récits se rejoignent trop et la façon de penser des personnages est trop proche.

Dernière réserve, cette fois ci sur la fin de l'histoire ; le devenir de certains personnages est expédié tandis que celui d'autres personnages est abordé avec force de détails. C'est dommages car toutes ces femmes m'ont vraiment plu et j'aurais aimé qu'elles soient toutes traitées sur le devant de la scène jusqu'au bout.

Une chevauchée à bride abattue de la première à la dernière page. Malgré mes quelques reproches ce fut une belle aventure et je me suis attachée à ces femmes au foutu caractère.
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À la mort de son mari, Margaret Parker a été dépossédée de son ranch par un riche propriétaire, le colonel Connolly. Avec les amis qu'elle hébergeait, les soeures Stella et Joan, Jehu et sa compagne Hattie, une ancienne esclave noire, elle tente de survivre et pour cela organise un hold up contre la banque du colonel.
Le groupe crée ensuite Heresy Ranch pour y domestiquer des chevaux sauvages. le ranch devient bientôt la base arrière du gang de Jed Spooner, l'amant de Margaret. Cette dernière poursuit sa vengeance contre le colonel et sa famille en menant quelques attaques contre leurs biens. À l'issue de l'une d'entre-elles, Claire Trumbull, une écrivaine, décide de se joindre au gang Parker pour en écrire l'histoire, celle d'un gang de femmes dans une Amérique très machiste...

Des personnages hauts en couleur et parfois ambigus, une belle histoire de vengeance dans un ouest américain encore très sauvage et où la notion de justice est très relative, de l'amour et de l'amitié : tous les ingrédients sont réunis pour un bon western.
Souvenirs de l'ancienne esclave, extraits des journaux de deux des principales protagonistes et copies d'articles de la presse locale de l'époque, tels sont les instruments de la narration. Un format qui permet de multiplier les points de vue, de donner du rythme et de distribuer progressivement les rebondissements, mais nécessite parfois de revenir un peu en arrière pour remettre les chapitres dans leur contexte, surtout si l'on ne lit pas le livre d'une seule traite.
L'écriture est agréable, fluide, facile à lire (il faut donc également féliciter la traductrice). Peut-être pourrait-on reprocher un style trop uniforme : trois personnages écrivent ou racontent dans le roman, tous à peu près dans le même style...
Personnellement, le gros bémol que je mettrais sur ce roman concerne la psychologie des personnages. Même si Margaret et Claire ont des personnalités assez torturées, on est quand même dans un affrontement entre les bons et les méchants digne d'un western des années 50, où les personnages manquaient un peu de nuance... Dommage, car cela aurait pu être un vrai coup de coeur.

Merci à Babelio et aux éditions le cherche midi de m'avoir fait découvrir ce très bon roman.
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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À l'épique époque de la conquête de l'ouest américain, elles étaient moins nombreuses que les hommes, mais il y en avait bel et bien… des femmes !
Elles ont enduré les même rudes conditions de vie et il est arrivé que quelques-unes choisissent d'être hors-la-loi, mais peu sont passées à la postérité.

Elles sont épouses ou veuves de pionniers, prostituées ou aventurières.
Elles sont féministes et pas forcément ultra-féminines avec leurs tenues masculines.
Presque toutes ont eu à subir la brutalité des hommes.
C'est cette brutalité qui est à l'origine du gang Parker, une bande de femmes qui sévit dans le Colorado entre 1873 et 1877.
Tout a commencé lorsque Magaret Parker, dite Garet, devenue veuve, refuse sa main à son voisin, le colonel Connolly. Par dépit et convoitise, ce dernier lui soustrait son ranch et tous ses chevaux.
Chassée de ses terres et ne pouvant compter sur la justice des "hommes", Garet décide de piller une banque appartenant à son voleur. Forte des amies autrefois recueillies au ranch, entre autres Hattie, une ancienne esclave, la bande est plus réfléchie que bien des bandits hommes. Après une attaque, elles se replient et se font oublier pour un temps à "Heresy Ranch" consacré au dressage de chevaux sauvages, la passion de Garet.
Mais les hommes, ennemis ou complices d'hier, n'ont qu'une idée… prendre leur revanche !

L'histoire se déroule à partir d'une variété de support, comme si la fictive historienne de l'introduction avait collecté tous ces documents… archives d'entretiens, journal de Margaret, notes, articles, extraits de livres, etc. etc..
Un roman d'aventure avec des chevauchées, de l'action… ça tire, ça tue, c'est un véritable western… inhabituel parce que, pour une fois, ce ne sont pas les hommes les héros.
Un dépaysement total et un excellent moment de lecture… et pour cela, je remercie mon fils qui m'a offert ce livre.

Maintenant, le soleil rougeoie, l'harmonica atténue sa complainte et en police western apparaît l'irrémédiable "The End".
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Colorado. Années 1870. Bienvenue en pleine contrée de poussière, de chevaux, de diligences, de saloons, d'orpailleurs, de pionniers, de prostituées, de pistolets et de truands…

Margaret (mieux connue sous le nom de Garet) Parker est venue d'Angleterre avec son époux s'installer dans l'Ouest américain. Ayant un sens accru des affaires et talentueuse pour l'élevage de chevaux sauvages, elle dirige son ranch avec détermination et efficacité. Elle et son époux n'hésitent pas à fournir le gîte aux femmes et aux enfants (aux hommes également, parfois) dans le besoin, tout en fermant les yeux sur les bandits qui se réfugient chez eux (avec leur accord) en échange de quelques chevaux et autres marchandises, en autant que cela ne les implique dans rien de trop illégal. C'est ainsi que Garet rencontrera la bande présente dans le roman : Jehu, Henrietta « Hattie » LaCour (esclave noire en cavale), puis les jeunes soeurs Joan et Stella.

À la mort de l'époux de Garet, Connolly, voisin colonel et banquier haut placé qui lorgne un peu trop sur leurs affaires la demande en mariage pour pouvoir prendre possession de ses biens. Garet, pas si niaise, refuse et l'homme s'arrange pour qu'elle perde tout ce qu'elle a. À une époque où les femmes n'avaient pratiquement aucuns droits, il n'y a aucun recours pour elle et se trouve alors expulsée de son ranch avec toute sa « famille ».

« Les Connolly récoltent les bénéfices d'une affaire que j'ai créée, grâce à des chevaux que j'ai dressés, nourris, et qu'ils vendent pour des sommes rondelettes. Maudits soient-ils. »

La bande Parker n'a pas dit son dernier mot. Les femmes d'Heresy Ranch entendent bien crier vengeance, dépouilleront l'homme à son tour en organisant des « hold-up » dans toutes ses banques, d'un État à l'autre, déguisées en homme. Les femmes d'Heresy Ranch sont débrouillardes, fortes, courageuses, indépendantes et pleines de talent ! Leur route les mènera à croiser celle de Grace Trumbull, qui fera bientôt partie de l'aventure.

Un roman vivant, rempli d'action avec des héroïnes attachantes qui n'ont pas froid aux yeux. En le lisant, on se sent vraiment dedans, on peut voir défiler le paysage, les imaginer interagir ensemble. de nombreux personnages secondaires, des bons comme des mauvais, s'ajoutent au récit et embellissent le tout. Des hors-la-loi dans l'Ouest américain, femmes à cheval qui n'hésitent pas à tirer sur les truands lorsqu'il le faut, mais qui tirent seulement lorsque c'est nécessaire, pas pour rien. Un peu du genre "Robin des Bois", elles partagent aussi leur butin avec les gens du village, ce qui contribue à améliorer la situation de tout le monde et apporter une certaine protection en retour.

Un roman que j'ai trouvé très complet, facile à visualiser comme un film à l'écran.

« J'ai vu beaucoup de couchers de soleil, mais jamais rien qui approche celui-ci. le ciel avait pris des couleurs extraordinaires, il s'embrasait, luttant contre l'obscurité qui gagnait du terrain, la repoussant aux confins de l'horizon. Quand le soleil a finalement disparu, tout est devenu pourpre, sans mentir. Toutes les nuances de pourpre et de violet que l'on peut imaginer. le socle des nuages était lavande, le dessus violet foncé, une violine presque noire; le bleu du ciel s'est éclairci de manière irréelle pour prendre une couleur indigo que je n'ai plus jamais revue, ni bleue ni violette. »

Mon seul bémol est le format choisi par l'autrice dans le montage de son histoire. C'est fait sous forme de témoignage, soixante-ans plus tard, celui de Hattie pour une journaliste et aussi à travers des carnets trouvés un peu sur un coup de chance. On s'attache à l'histoire mais on perd un peu le fil à chaque fois que le personnage change pour raconter sa version des événements. Juste comme on commence à être dedans, on change d'interlocuteur, ça nous fait perdre notre intérêt. Certaines parties des événements sont aussi répétées d'un personnage à l'autre dans ses carnets. Je crois que j'aurais préféré juste une histoire continue qui débute en 1870 pour finir en temps et en lieu, cela aurait été plus attrayant. le retour dans le présent de Hattie dérange le lecteur et fait perdre sa concentration. Si cela n'avait été de ça, j'aurais probablement attribué une note de 4,5 car l'histoire est quand même très bonne dans tous ses aspects. Je recommanderais néanmoins de le lire juste pour l'ambiance très western où il fait bon déambuler. On ressent que l'autrice s'est penchée avec soin sur cette partie de l'Histoire, et même si tout n'est peut-être pas véridique dans le détail, on apprend quand même beaucoup d'éléments sur l'époque de la ruée vers l'or et de la conquête de l'Ouest et c'est bien intéressant !

CHALLENGE PLUMES FÉMININES
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Si on m'avait dit qu'un de mes gros coups de coeur de l'année serait un western, je pense que j'aurais bien ri. Et pourtant...

C'est un peu triste que je tourne la dernière page car je dois quitter le gang Parker, je ne lirai plus le journal de Garet, je n'entendrai plus les souvenirs de Hattie,...
Melissa Lenhardt m'a fait voyager à travers le Colorado au 19e siècle, en compagnie d'homme et de femmes atypiques, une famille de coeur, plus que des amis. Et qu'est-ce que je les ai aimés, tous autant qu'ils étaient.

La construction du roman est en soi assez originale, ce qui rend même le début de lecture assez déroutant. On commence par une introduction, rédigée par une historienne du Colorado et on enchaine avec la retranscription du témoignage d'une certaine Henrietta Lee, ancienne esclave. C'est en 1936 que cet entretien s'est tenu, et Henrietta, à plus de 90 ans, se remémore des événements qui se sont produits 60 ans plus tôt. Et après quelques pages, on se dit qu'on commence par la fin. Etonnant, mais pas inédit non plus. Et tout le pavé de presque 600 pages ne sera que croisement entre les entretiens d'Henrietta, le journal de Garet, les notes de travail d'une femme dont je ne dirai rien pour ne pas spoiler, des articles de journaux... Et ce ne sera que dans les toutes dernières pages qu'on finira par comprendre l'introduction et le côté génial de la construction du roman.

Ce choix narratif donne une plus grande ampleur au récit, car certains événements sont racontés à des moments différents selon des points de vue différents. Et c'est en faisant les liens que le lecteur reçoit une vue d'ensemble qu'aucun des protagonistes n'a vraiment.
En plus, ça amène par moment du suspens vu que le témoignage d'Henrietta arrive après les faits, longtemps après les faits. D'une part, elle connaît l'issue de chacun de ceux-ci, mais en plus, elle a le recul suffisant pour y avoir réfléchi et parfois y apporter un regard que les autres n'ont pas à chaud.

Les personnages féminins construits par l'autrice sont formidables et tellement réalistes qu'on croirait les voir s'envoyer un whisky dans notre salon, un petit sourire sarcastique aux lèvres. Et le récit est dense, cohérent, aventureux et aurait pu être vrai. Si l'histoire n'avait pas été écrite par les hommes, peut-être aurions-nous entendu parler du gang Parker à l'époque où tout le monde ne parlait que de Jesse James.

Les droits du roman ont déjà été cédés pour en faire une série télé. Rien d'étonnant ! Tout y est, l'ambiance, des décors magnifiques, des personnages flamboyants, une intrigue entre braquages, pistolets pétaradants, chasse à l'homme (à la femme), mustangs sauvages, filles de saloon et diligences. Sans compter sur les thèmes forts comme le féminisme au sens large, l'identité sexuelle sous toutes ses formes et la violence faite aux femmes et aux enfants.

Je remercie Babelio et les éditions Pocket pour m'avoir proposé cette pépite lors d'une masse critique privilégiée.
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Colorado, années 1870. Une veuve, Margaret Parker, après avoir été dépossédée de son ranch par un voisin dont elle a refusé de devenir la femme, n'a pas d'autre solution, avec sa famille, que de trouver un moyen de subsistance. A cette époque où dans l'Ouest américain les hommes font la loi à coups de revolver, Margaret, dite Garet, décide d'en faire de même. Accompagnée de sa fidèle amie Hattie, ancienne esclave, de Joan et Stella, deux soeurs orphelines, et de Jehu, le seul homme de la bande, Garet crée le gang Parker et écume le Colorado durant 5 ans. le récit de leurs exploits va très vite se répandre, tant chez les détectives de l'agence Pinkerton que chez les hors-la-loi mâles.

« Les femmes d'Heresy Ranch » nous offre du grand spectacle et mérite amplement l'adjectif de romanesque, dans tous les bons sens du terme. Présenté comme un récit d'aventures tiré de faits réels et constitués d'extraits de journaux intimes, d'articles de presse de l'époque, de témoignages, je ne saurais trancher sur la véracité de cette annonce, voyant plus ici un artifice de l'auteur destiné à attiser la curiosité du lecteur. Cela n'est nullement un point négatif car l'objectif est atteint : on est scotché du début à la fin par ce roman épique qui nous dépayse et nous tient en haleine malgré les 500 et quelques pages. Personnages charismatiques et terriblement attachants, décors grandioses du Colorado, ambiance western, action et émotion.. c'est par le biais de trois voix que nous partageons les aventures du gang Parker. A noter quelques redites du fait des récits des protagonistes qui s'entrecroisent parfois mais qui sont bien vite oubliées grâce à un style très fluide. Mais réduire ce récit à un western serait bien réducteur car l'auteur se joue des codes traditionnels de ce genre pour nous parler d'un autre sujet.
Mélissa Lenhardt fait en effet de ses héroïnes des hérauts du féminisme dans l'Ouest américain des années 1870. Quelle que soit leur condition sociale ou familiale, toutes ont pour point commun d'être née femme dans un monde dirigé par les hommes auxquels elles sont censées obéir. Mais ces femmes, unies par leurs blessures et pour qui la sororité n'est pas un vain mot, ont décidé de s'affranchir pour gagner leur liberté et battre les hommes sur leur propre terrain.

« Les femmes d'Heresy ranch » offre donc une galerie de portraits de femmes résolument modernes mais également bien ancrées dans le contexte de l'époque. Richement documenté et retraçant des destinées différentes, ce roman nous offre une leçon d'histoire sur la vie des femmes au 19e siècle dans l'Ouest américain. Loin de l'image véhiculée par les westerns, la réalité reprend ses droits, dévoilant des conditions très difficiles pour la gente féminine.

Addictif, original et émouvant, le roman« Les femmes d'Heresy Ranch » nous offre un excellent moment de lecture et d'aventure.

Merci à Babélio et aux éditions Le Cherche Midi pour cette belle découverte.
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