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Critique de Aelynah


Connaissant la Dory que je suis, vous ne serez pas surpris si je vous dis que je n'ai pas réalisé de suite que le Wilson Grant de ce roman était LE Wilson Grant de sa série Les Ombres que j'ai grandement apprécié.
On le retrouve ici mais dans ses jeunes années donc. On découvre ainsi son passé, ses cauchemars et tout le cheminement qui l'a mené où il sera c'est-à-dire historien-chroniqueur sur les sujets paranormaux.

Wilson est un enfant qui a connu tout jeune les cauchemars. Mais pas ces genres de frayeurs nocturnes qu'ont tous bambins. Non, des cauchemars sans nom où les ombres se mêlent à la réalité pour vous faire frissonner vraiment et vous apporter la vraie peur celle qui vous lie les tripes et les liquéfie sous le stress. Son destin et une décision arbitraire de ses parents vont le mener à un pensionnat et à des rencontres qui vont façonner l'adulte qu'il deviendra.

Que ce soit les esprits vivants et droits comme le professeur Needham ou morts comme certains des fantômes qu'il va côtoyer, Wilson va en apprendre bien plus sur lui-même pendant ses années de pensionnat qu'auprès de ses proches à la maison. Ses expériences avec le surnaturel vont ainsi de fil en aiguille le mener à chroniquer ses ressentis mais surtout à mettre en avant la vérité qu'il perçoit derrière la mort. Ce sont ses récits surnaturels et les conséquences surprenantes pour les vivants qui vont le propulser chroniqueurs d'un grand journal. Chroniqueur qu'il restera jusqu'à sa retraite lorsqu'il viendra dans le Cheshire vivre ses nouvelles aventures avec « les Ombres ».

Nous allons ainsi suivre les enquêtes qui l'ont propulsé au-devant de la scène. Et une en particulier va occuper toute son attention par ce qu'elle apporte comme questionnement présent mais aussi passé. C'est ainsi qu'il va entendre parler des courtiers de la résurrection et d'un médecin particulier dont les exactions n'ont jamais pu être prouvées. Les hantises du présent ayant souvent des sources dans les événements du passé, Wilson et son ami et mentor le professeur Needham vont enquêter sur une maison hantée et sombre qui défraie régulièrement la chronique des chiens écrasés par les morts qu'elle sème dans son sillage : Crickelwood la maison de la mort.

Eve Ruby Lenn m'a cette fois encore emportée dans son roman. L'ambiance, l'atmosphère sociale et historique de celui-ci m'ont paru vraiment bien documentée. Eve Ruby Lenn fait preuve de méticulosité en n'omettant aucun détail. Les lieux sordides, les odeurs paraissent réels et l'inquiétude monte au fil des pages. le lecteur qui a déjà lu « Les Ombres » se prend à réfléchir s'il n'a pas en tête quelques souvenirs des traumatismes qu'auraient vécu Wilson plus jeune. Il espère ainsi non pas se spoiler une information importante mais surtout se rassurer alors que l'enquête apporte son lot de troubles et de dangers. de même, on a beau savoir qu'il va vivre longtemps après cette enquête, on n'en est pas moins angoissé en suivant ses recherches sur cette maison de l'horreur et ses précédents habitants.

Car Wilson est un être attachant et son besoin de faire face à ses peurs pour tenter de s'y soustraire est vraiment quelque chose qui le rend touchant. On ne peut imaginer son enfance, ses terreurs, ces apparitions qui le hantent. Mais Eve Ruby Lenn sait rendre l'atmosphère lourde et froide afin que nous ne puissions pas nous y soustraire non plus. L'enquête sur cette maison, les personnages rencontrés, les révélations ou même les conséquences que cela aura pour lui et ses proches, tout cela est amené avec brio.

Le final de ce tome laisse présager de nouvelles chroniques et qui sait de nouvelles explications sur cette malédiction qui touche la famille Grant. Et j'ai hâte d'en lire plus car Wilson le jeune et Wilson le vieux de la série Les Ombres ont cela en commun qu'ils acceptent leur manque de courage et cherchent par tous les moyens à enrayer ces hantises par la connaissance. Wilson a trouvé sa voie en cherchant une issue. C'est ce qui me plaît chez lui. Cela et ce besoin de croire en un monde juste.

Je referme ainsi ce roman avec la nostalgie de laisser un univers familier. Merci encore à l'auteure de sa confiance et de sa plume.
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