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Critique de Bigmammy


De nos jours, le christianisme est la seule religion qui affirme que son fondateur est à la fois homme et Dieu.

Comment les chrétiens des premiers siècles ont-ils progressivement été amenés à affirmer la divinité de Jésus alors que lui-même ne s'est jamais identifié à Dieu ? Comment, à l'issue de débats passionnés, furent élaborés les dogmes de la Sainte Trinité et de l'Incarnation ? Quels autres regards ont été rejetés comme « hérétiques » lors de ces virulentes joutes théologiques qui ont coûté la vie à certains ? Quel a été le rôle du pouvoir politique dans l'élaboration du credo chrétien à partir du IVème siècle et de la conversion de l'empereur Constantin ?

Voici quelques-unes des questions auxquelles, en vrai pédagogue, et sans prendre parti, essaie de répondre Frédéric Lenoir, dans un style clair et compréhensible par tous. Bien évidemment, ce n'est pas un livre tels que ceux de Marc Lévy ou Guillaume Musso. Il n'intéressera que les personnes passionnées d'histoire et de culture tant occidentale qu'orientale qui s'interrogent sur les premiers siècles de notre ère, et se demandent comment de secte marginale au judaïsme, le christianisme devint une religion à vocation universelle.

Mais cela ne s'est pas fait sans douleur et surtout sans querelles d'interprétation, au cours des quatre premiers siècles en particulier. Dès le départ, le problème crucial De Saint Paul, en effet, est que sa prédication marche mieux auprès des "gentils" ou païens que des Juifs. Comment donc contraindre ces nouveaux croyants à observer les pratiques de la religion juive, le shabbat, les interdits alimentaires, la circoncision ? Jésus seul est promesse de salut, non les rituels. La séparation d'avec les juifs orthodoxes se fera en 4, après l'incident d'Antioche...

Car de plus, après la destruction du Temple (janvier 70), les Juifs n'ont plus de repères, plus de classe sacerdotale. Ils se sont réfugiés où ils peuvent. Seuls restent les judéo-chrétiens et les pharisiens, qui fuient Jérusalem séparément, tout en restant au sein de communautés très soudées.

Le problème crucial des premiers Pères de l'Eglise est d'intégrer Jésus, puis plus tard le Saint Esprit dans le cadre strict du monothéïsme. Ainsi, pendant les deux premiers siècles, on voit apparaître une foule d'écoles sectaires se disputant sur la nature - ou les natures du Seigneur (divine ou humaine) : docétisme, adoptianisme, artémonisme, monarchianisme, modalisme, praxéisme, sabellisme, subordinationisme, marcionisme, gnosticisme, manichéisme....et surtout, deux hérésie majeures : l'arianisme et le nestorianisme.

Ces deux courants, initiés par le prêtre égyptien Arius d'une part et le moine d'Antioche Nestorius d'autre part, vont déchirer la chrétienté naissante, au grand dam de l'Empereur qui considère qu'à partir du moment où le christianisme est déclaré religion d'Etat, il a vocation à se mêler de ces querelles d'experts en priant instamment les religieux de trouver un compromis acceptable afin d'éviter les divisions des fidèles.

C'est finalement le symbole de Nicée, le credo que nous récitons le dimanche, qui l'emportera, du moins en occident....Mais que de palabres, que de conciles oecuméniques, de synodes convoqués à la hâte, que d'anathèmes et d'excommunications voire d'assassinats pour des querelles byzantines dont nous n'avons aujourd'hui aucune idée..

Je ne pourrai plus désormais réciter cette prière sans en mesurer le poids de chaque mot, de chaque adjectif....
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