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Critique de FN3


Dans ces entretiens avec Marie Drucker datés de 2011, Frédéric Lenoir retrace l'histoire de Dieu et des religions. Il nous offre un voyage dans le temps et dans l'espace, de la naissance de Dieu à la préhistoire dans l'esprit des Hommes ou plutôt dans leur coeur car comme l'écrivait Pascal « C'est le coeur qui aime Dieu, non la raison », à la Grèce antique, son polythéisme et sa philosophie, jusqu'aux relations contemporaines entre les trois grandes religions monothéistes occidentales - le judaïsme, le christianisme, l'islam - les grandes religions ou spiritualités orientales polythéistes ou sans Dieu telles que le bouddhisme, l'hindouisme, le taoïsme, le chamanisme, l'animisme, et l'athéisme qui représente moins de 10% de la population mondiale alors qu'il atteint 50% en France.

C'est un ouvrage profond et documenté dans lequel Frédéric Lenoir partage ses connaissances théologiques, historiques, philosophiques, ainsi que son expérience spirituelle personnelle. On y trouve en outre des pistes de réflexion sur la Foi et la raison, la science et Dieu, la place de la femme dans l'Eglise, la Foi chez les jeunes, la mort de Dieu ou le christianisme a-t-il tué Dieu ?, l'avenir de Dieu au XXIè siècle.

C'est aussi et avant tout un plaidoyer pour la tolérance dans la recherche de la compréhension des autres et de la vérité.

Quelques extraits qui, je l'espère, vous donneront envie de découvrir cet ouvrage :

« … la religion relie, elle rassemble les êtres humains à travers une croyance collective dans un invisible qui les dépasse. […] à l'inverse, … la spiritualité, la quête personnelle de l'esprit, délie, elle libère l'individu de tout ce qui l'attache et l'enferme dans des vues erronées (ignorance, a-priori, préjugés, etc.), mais aussi du groupe. Elle le libère du poids de la tradition, du collectif, pour aller vers lui-même, vers sa vérité intérieure. Puis, si la spiritualité commence à délier un individu, elle a pour but ultime de le relier de manière juste aux autres. Autrement dit, la spiritualité délie pour mieux relier, elle libère l'individu pour lui apprendre à aimer. »

« Je crois donc très fécond l'échange entre ce que le bouddhisme a de meilleur : la connaissance de soi, le respect de la nature, la non-violence , et ce que l'Occident a de meilleur – les droits de l'homme et le souci d'autrui. »

« Il existe deux versions de l'intelligent design […]. La version « hard » (1990) est proche des thèses créationnistes […] : elle affirme que Dieu a créé l'homme par une intervention directe. Mais contrairement au créationnisme, elle ne nie pas l'essentiel de la théorie darwinienne de la longue évolution des espèces, elle affirme simplement que les lois de la nature ne suffisent pas à expliquer les mutations fondamentales que sont l'apparition de la vie et celle de l'homme. […] il existe une autre version du design intelligent, beaucoup plus « soft » (1980), qui ne fait pas appel à une intervention divine spécifique au cours de l'évolution : celle du « principe anthropique » […] selon lequel l'univers est conçu dès le départ pour favoriser le développement de la vie et du cerveau humain, au terme d'un long processus de croissance et de complexité. Partant ainsi du constat que le cosmos tend vers l'apparition de l'homme, cette thèse entend réintroduire au coeur de la science la question (mais pas la réponse) d'un principe créateur. . […] elle est soutenue par certains scientifiques, tel l'astrophysicien Trinh Xuan Thuan. Ce dernier affirme ainsi que « si nous acceptons l'hypothèse d'un seul univers, le nôtre, nous devons postuler l'existence d'une cause première qui a réglé d'emblée les lois physiques et les conditions initiales pour que l'univers prenne conscience de lui-même. La science ne pourra jamais distinguer entre ces deux possibilités : l'univers unique avec un créateur ou une infinité d'univers sans créateur.» »

« Tant que l'existence humaine restera une énigme, tant que l'expérience de l'amour et de la beauté nous fera toucher au sacré, tant que la mort nous interpellera, il y a de fortes chance que Dieu, quel que soit le nom qu'on lui donne, reste pour beaucoup une réponse crédible, un absolu désirable ou une force transformante. »
Lien : http://partageonsnoslectures..
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