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Critique de brigittelascombe


Thérèse a 38 ans. Journaliste, en passe d'être larguée par son patron dont elle paye le loyer "en nature", la voilà belle, désargentée,étrangère "seule et accablée" dans une ville allemande de province alors que l'amie devant l'héberger s'absente et que, faute de préparation, son interview du célébrissime peintre reclus Will Jung tombe à l'eau.
Karl Ritter a 53 ans. Allemand "solitaire et grincheux", il cache de secrètes peurs sous son masque d'indifférence. Thérèse croise son regard dont "elle ressent violemment le désir" dans un banal restaurant où les conversations tournent en vrille autour d'un drame récent: la noyade d'une femme tchéchène voulant sauver son enfant emporté par la crue.
Emportée elle aussi par une crue irrésistible (d'où, à mon avis, le titre aux deux significations possibles, La crue de juillet), Thérèse s'accrochera à sa seule intuition pour aborder les rives inconnues de cet étrange expert "en sauvegarde du patrimoine" et "jeux de patience" dont le douloureux passé a érigé des murs infranchissables, mais dont elle ne sait rien sauf qu'il connait le fameux Will Jung.
Auteur française résidant en Allemagne, Hélène Lenoir, comme dans son roman Pièce rapportée, évoque les carcans à briser et les affres de la solitude à surmonter. Mêlant bribes de pensées et émotions en dents de scie à son écriture saccadée, installant telle une peintre un drame noir mais flou en fond de tableau, elle met en exergue les sentiments diffus et les bouleversements engendrés par une passion naissante.
Du grand art, tout en petites touches contrastées.
Lu dans le cadre du comité de lecture de la médiathèque de Bandol, je ne peux qu'en recommander l'acquisition.
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