AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782246820918
224 pages
Grasset (12/01/2022)
3.38/5   12 notes
Résumé :
Une vieille femme évoque pour la première fois ses années de couvent, du temps où elle était Sœur Jeanne Marie au sein de la congrégation de Notre-Dame de Sion. Elle revient sur son parcours depuis son entrée au noviciat en 1941 jusqu’à sa sortie en 1950 : ses bonheurs, mais surtout ses difficultés pour trouver sa place dans une communauté de religieuses semi-cloîtrées, soumises à une règle très stricte.
Rejetée par ses parents après avoir rendu son habit, e... >Voir plus
Que lire après Sous le voileVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Cet ouvrage avait attiré mon attention , en exposition à la médiathèque.

C'est l'histoire de Jeanne Delalande née en 1921, devenue durant neuf ans Soeur «  Jeanne Marie » au sein de la congrégation de Notre dame de Sion
Elle effectuera son noviciat à Biarritz , puis Grenoble , ensuite à Saint- Omer. .

Rejetée par ses parents ,qui lui avaient attribué une DOT ——-chose qu'elle ignorait ——-après avoir rendu son habit de religieuse , elle sera accueillie comme «  demoiselle professeur » dans la maison de Sion d'Anvers , soignée par un éminent neuropsychiatre , le professeur van Luyden.

J'en reste un peu troublée , intriguée, désarçonnée, tellement ce livre s'avère douloureux, exigeant: ——allers et retours dans le temps , digressions et réflexions , phrases parfois non terminées ——— le lecteur devant se concentrer afin de suivre les méandres de la conversation décousue d'une dame âgée .
Elle évoque pour la première fois ses années de couvent entre 1941 et 1950 : ses bonheurs certes, son idéal , mais aussi la rigidité , obéissance aveugle , conditions précaires de la vie d'une jeune nonne, répétition de tâches ingrates , mortifications, châtiments corporels , soumission , privations , humiliations , sorte de rouleau compresseur mêlant abnégation totale, absence d'action individuelle, autoritarisme , dépossession complète de soi - même , dépouillement , et surtout, surtout briser , arracher, extirper l'orgueil ….
Elle ne le supportera pas ….

Toute réflexion , action individuelle est bannie ….. silence , ne plus penser, ne plus désirer sauf l'immense amour de Dieu.

La congrégation : un gigantesque appareil fonctionnant parfaitement jusque dans le plus petit recoin où le moindre grain de poussière risquerait d'enrayer la machine si bien huilée , pas de brebis égarée , le SILENCE bienveillant du ciel …..ÊTRE SAGE ….dans la paix et le recueillement.

En quelque sorte , devenir un petit enfant ….

Et encore elle ne faisait pas partie de la congrégation des soeurs converses , des femmes pauvres , taillables et corvéables à merci , obligées de travailler du matin au soir …
Le livre est divisé en trois parties : la conversation de l'ancienne , le chapitre consacré au professeur van Luyden et à son épouse Miette , la troisième partie reste ouverte , elle relate les efforts de la soeur aînée de Jeanne : Christiane et de son mari médecin qui s'occuperont de Jeanne …

Cette fiction à connotation historique permet d'avoir une idée précise du quotidien des religieuses semi - cloîtrées, soumises à une règle très stricte , à une époque maintenant révolue , les réformes fondamentales du Concile Vatican II , de 1962 à 1965 marqueront un tournant décisif dans l'histoire de l'EGLISE .
L'auteure a élaboré ce récit sur la base de documents consultés aux archives de NOTRE- DAME DE SION.
Une vie âpre à une époque où la sensibilité humaine ne semblait aucunement prioritaire .
Aïe - je tout compris de cet ouvrage ?.Je n'en suis pas certaine .

J'ai été submergée par l'émotion, lors de nombreux passages .

'Il m'aura permis de réfléchir à ces vies si particulières ! .

«  La fraîcheur , le calme du petit matin, les oiseaux , la transparence mauve du ciel, les arbres encore très verts et l'odeur de campagne humide au fur et à mesure que j'avançais vers le fond le plus touffu du jardin, comme un résidu d'enfance , je me rappelle , depuis quand n'avais - je pas été seule dehors à cette heure ? » ….



Commenter  J’apprécie          313
La vie religieuse dans des couvents — dont les buts ont été heureusement modifiés — au milieu du XXe siècle est un sujet attractif. J'ai malheureusement peiné à comprendre l'histoire racontée.
Une vieille femme se souvient de son noviciat à la congrégation de Notre-Dame de Sion et d'une expérience marquante au bord d'un ruisseau. Décidément pas faite pour le couvent, elle doit changer de vie après neuf ans de noviciat.
La scène marquante au bord du ruisseau reste mystérieuse. Était-ce une scène mystique qui lui fait prendre conscience de la différence entre ses aspirations et la réalité ou tout simplement un appel de l'extérieur ?
La réaction de la mère de la novice, en revanche, composée de déni, de rigidité et de manque d'empathie est très imaginable.
La fin du livre Sous le voile est ouverte et on ignore ce qu'il est advenu dans la vie de la vieille femme, entre le moment où elle se réfugie chez sa soeur et le moment où elle raconte son histoire.
Pour l'écrivain, il est certainement amusant de reproduire la conversation décousue d'une vieille femme, pour le lecteur, c'est une épreuve. Encore une fois, compliqué de s'y repérer. Dès la deuxième partie, on retrouve le point de vue d'un narrateur omniscient, ouf !
Reste la plongée dans la vie religieuse au sein d'une congrégation peu connue.
Merci au éditions Grasset et à NetGalley pour cette lecture.

Lien : https://dequoilire.com/sous-..
Commenter  J’apprécie          380
Une jeune femme, Jeanne en 1943 est admise au postulat mais très vite elle s'épuise, ses tourments la menace, et l'enlise dans une noirceur indélébile. Ainsi quelques années plus tard, sans faire ses voeux perpétuels, elle quitte la congrégation de Notre Dame de Sion pour un post de professeur dans une maison tenue toujours par des religieuses qui lui a été confié.

Mais qu'est ce qui a tant perturbé la jeune fille. L'obéissance aveugle de cette vie cloitrée ... Qu'a t-elle vue, par exemple, une nuit dans la cuisine d'un des centres de la congrégation ? Il semblerait qu'elle en soit traumatisée...

Un roman de l'intime, dans lequel, sous la plume d' Hélène Lenoir nous découvrons comment une jeune femme vit Sous le voile dans ces années d'avant et après guerre.

Ce titre avait attiré toute mon attention, c'est la raison pour laquelle j'ai choisi d'en faire lecture. Certes la psychologie de Jeanne est émouvante mais je ne suis pas certaine, au fil des pages d'avoir tout saisi. J'ai comme le sentiment que quelque chose m'a échappée. A regret ! J'ai hâte de découvrir vos commentaires.

#Souslevoile #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          305
Avec Sous le voile, Hélène Lenoir présente le portrait d'une jeune femme qui choisit la vie religieuse au début de la seconde guerre mondiale, puis s'en affranchit pour reconquérir sa liberté et son propre arbitre. Au début du roman, l'écrivaine confie avoir retrouvé le carnet de novice de sa mère qui avait gardé tout au long de sa vie le silence sur son engagement.

Originaire de Mortagne dans le Perche, Odile de Lalande était promis au baron du coin pour perpétrer une lignée d'aristocrates. Après ses deux bachots et le début d'une licence pour devenir professeure, elle désire fuir les hommes et suivre l'envie qui la taraude depuis l'adolescence.

Alors, elle devient Soeur Jeanne Marie de Sion, malgré les réserves de sa famille. Car, elle a découvert cette congrégation au pensionnat mais aussi avec l'exemple de sa tante, elle-même religieuse. La jeune fille affirme ainsi sa détermination à vouer sa vie à la prière. Jeanne fait son noviciat à Marseille, transféré de Paris en raison de la guerre.

Entrée dans la congrégation le 8 septembre 1943 à Paris, Soeur Jeanne doit passer la ligne de démarcation pour rejoindre une communauté basée à Biarritz. Puis deux ans plus tard, la communauté de Grenoble en travaux l'accueille. Il y règne une douce liberté qui sied bien à la jeune femme.

Lors d'un été particulièrement chaud, elle y découvre le plaisir physique qui la transporte, celui d'immerger ses pieds dans un ruisseau d'eau fraîche ! Plaisir simple qu'elle ne peut retrouver sans contredire la Règle !

Au fil des pages, Hélène Lenoir décrit les privations, les humiliations, les punitions qui construisent le quotidien que les restrictions de la guerre aggravent chaque jour. L'écrivaine raconte parfaitement le rouleau compresseur de la déshumanisation que la supérieure et son assistante de la communauté de Saint-Omer mettent en place sur son corps et son esprit déjà éreintés. Toute individualité est détruite comme l'exige la Règle.

Sous le voile est le récit des manipulations au nom d'une institution, devenant maltraitante. Ne plus penser, ne plus ressentir, combattre même le plus petit penchant qui distingue des autres ou qui peut éloigner soi-disant du but, se consacrer à Dieu.

Le rythme des services de prières (au moins 6 ou 7 par vingt-quatre heures), les conditions précaires de vie, la répétition des tâches, le silence, etc. sont autant d'outils qui détruisent Jeanne au nom de l'élévation de son âme. Et, pourtant, elle n'appartient pas à la congrégation des soeurs converses, femmes pauvres, obligées de travailler du matin au soir pour servir la communauté.

Néanmoins, neuf ans plus tard, Soeur Jeanne redevient une jeune femme de trente ans qui sort du couvent. le lecteur la suit dans ce grand saut vers l'inconnu.

En plaçant son roman au coeur de l'enfermement puis de la renaissance d'une jeune femme soumise à la volonté d'un Dieu qu'une communauté transforme en bourreau, Hélène Lenoir décortique son lent cheminement vers la conquête de son libre arbitre et l'expression de sa personnalité. C'est bouleversant et poignant, réaliste et malheureusement trop vraisemblable.

La lecture de Sous le voile permet au lecteur de s'immerger dans un univers où la pensée, le désir et même l'envie sont niées au nom de la célébration d'un Dieu qu'on dit amour et miséricorde. Hélène Lenoir raconte ici une autre façon de contraindre les femmes et de leur ôter toutes réflexions propres et actions personnelles !

De plus, ce récit est un bel hommage à la jeune fille qu'était sa mère, déterminée à vivre libre et croyante à la fois ! Un sujet peu traité mais combien nécessaire !
Merci à @NetGalleyFrance et @EditionsGrasset pour la découverte de #Souslevoile de #HeleneLenoir

Lien : https://vagabondageautourdes..
Commenter  J’apprécie          110
Un roman que j'ai pris sans grande conviction, mais qui m'a finalement conquise.
La première partie est celle qui m'a le plus convaincue. Suivre les méandres du monologue de l'ancienne religieuse m'a étonnamment passionnée. Les allers-retours, les digressions, les phrases non finies, les situations, les faits, les sensations, les opinions... Cet aspect très personnel est une vraie réussite à mon sens. Ensuite, on passe sur une écriture moins originale, plus classique, mais peut-être qu'il aurait été compliqué de tenir la longueur sur le rythme du début. Et puis cela apporte un éclairage différent, plutôt pertinent.
Bref, une surprise pour moi vu le sujet, mais conquise.
Commenter  J’apprécie          140


critiques presse (1)
LaCroix
24 janvier 2022
L’écrivaine Hélène Lenoir s’est penchée sur ce travail littéraire avec une grande délicatesse, travaillant à partir des archives de Notre-Dame de Sion, n’abîmant jamais ce que fut la vie religieuse à cette époque, et n’en dissimulant ni l’âpreté, ni non plus le bonheur.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Maintenant, c’est drôle comme ça m’émeut d’en parler — je revois le visage de certaines… oui… et je pense… je pense à l’Ange au sourire de Reims… Ah…
C’est, j’avais, je, je voulais dire… Je ne sais plus. La petite Sœur Nicole, peut-être, quand je l’ai regardée accrocher le linge au fond du potager, un matin où on m’avait désignée pour la cueillette des haricots verts ? Et je dis petite, je ne sais pas pourquoi, elle devait bien avoir mon âge… C’était l’été, oui, l’été 49 à Saint-Omer, pas d’enfants, le calme, plusieurs sœurs étaient parties — ah, voilà, c’était ça, la récréation de la mi-juillet où j’ai soudain entendu notre Supérieure prononcer deux fois le nom de Grenoble et juste après celui de Grandbourg. 
Commenter  J’apprécie          130
«  J’avais tout à apprendre et mon orgueil ,,ma vieille bête noire……


J’étais une mauvaise religieuse, je priais mal, je ne savais plus me recueillir , taraudée par le froid, la faim , le manque de sommeil , les maux de tête de plus en plus fréquents, autant de déficiences que je m’efforçais de dissimuler au quotidien. » …
Commenter  J’apprécie          160
Les coulpes, c'était une sorte de confession publique, enfin non, pas publique puisqu'on était entre nous dans la salle de communauté. Chaque religieuse baise le sol et fait sa coulpe à genoux, on dit : " Ma Mère, je m'accuse de mes fautes, afin de m'en humilier et de me corriger", puis on énonce en peu de mots des fautes qui regardent la Règle, la charité, l'obéissance et les fonctions dont on est chargée. Par exemple qu'on a tourné la tête vers une porte ouverte en passant dans le couloir, oublier de raccomoder l'ourlet de son tablier ou laissé la médaille qui pensait tout au bout de notre chapelet - le long chapelet était accroché par un anneau à notre ceinture, on avait donc la médaille à peu près à la hauteur de la cheville; donc, si en se penchant on l'avait laissée heurter la rambarde de l'escalier par exemple, il fallait s'en accuser les coulpes. Les autres choses, dispositions personnelles ou pêchées sont réservées au confessionnal.
Commenter  J’apprécie          20
L'orgueil. Je m'en sens tellement dépouillée à force d'humiliations. Mais on me le reproche encore, comme mon plus grand crime.Incorrigible et irréparable. Il me dit qu'il y a deux manifestations de l'orgueil : l'esprit d'indépendance et l'esprit de critique, le jugement. L'humilité obéissante et l'humilité de charité ne peuvent le combattre efficacement et durablement que si on les exerce avec sincérité. Une fille de Sion, dans l'idéal des pères Fondateurs, renonce totalement à elle même , on vous l'apprend au noviciat. Persuadée que tout ordre vient de Dieu, que toute obéissance remonte jusqu'à Lui, elle se soumet aveuglément et s'abstient de tous jugement.
Commenter  J’apprécie          10
Et alors, je vois tout ce qui n’est pas, n’a pas pu être, mais c’est plus que voir, je sens ou plutôt ça me traverse comme un torrent, l’eau vive qui dévale le lit de cailloux et je me penche, j’y mets la main, ça m’éclabousse, je m’écarte, toute mouillée de ça, ce savoir désormais : quand et à quel endroit du parcours j’ai dévalé dans ce lit asséché ou débordant au contraire jusque sur l’herbe des prés.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Hélène Lenoir (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hélène Lenoir
Marielle, libraire au rayon Jeunesse, présente Félicratie d'Hélène Lenoir paru aux éditions Sarbacane.
autres livres classés : couventVoir plus
Les plus populaires : Roman d'amour Voir plus


Lecteurs (26) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1830 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}