Sur une plateforme de streaming, un de mes enfants a eu la bonne idée de se créer une liste de musique intitulée « Chansons pour faire chier les gens » - comprendre ses parents - avec du Maya l'abeille, du Véronique et Davina, du « Tata yoyo » d'Annie Cordy, du « Tarzan Boy » de Baltimora, du « Comanchero » de MoonRay et d'autres joyeusetés. Dans cette liste, il y a quelques « bouses » pour reprendre le terme de Bruce Bruce Benamran dans « La musique c'était mieux avant », et quelques titres difficilement qualifiables de « bouses ». Au final, de gustibus non est disputandum.
Dans cette liste de musique, il y aussi la chanson de Gérard Lenorman, « Si j'étais président de la République » :
« Il était une fois à l'entrée des artistes
Un petit garçon blond au regard un peu triste
Il attendait de moi une phrase magique
Je lui dis simplement, si j'étais Président
Si j'étais Président de la République
Jamais plus un enfant n'aurait de pensée triste
Je nommerais bien sur Mickey premier ministre
De mon gouvernement, si j'étais président
Simplet à la culture me semble une évidence
Tintin à la police et Picsou aux finances
Zorro à la justice et Minnie à la danse
Est c'que tu serais content si j'étais président?
Tarzan serait ministre de l'écologie
Bécassine au commerce, Maya à l'industrie
Je déclarerais publiques toutes les patisseries
Opposition néant, si j'étais Président
Si j'étais Président de la République
J'écrirais mes discours en vers et en musique
Et les jours de conseil on irait en pique-nique
On f'rait des trucs marrants si j'étais Président
Je recevrais la nuit le corps diplomatique
Dans une super disco à l'ambiance atomique
On se ferait la guerre à grands coups de rythmique
Rien ne serait comme avant, si j'étais président
Au bord des fontaines coulerait de l'orangeade
Coluche notre ministre de la rigolade
Imposerait des manèges sur toutes les esplanades
On s'éclaterait vraiment, si j'étais président!
Si t'étais Président de la République
Pour nous, tes p'tits copains, ça s'rait super pratique
On pourrait rigoler et chahuter sans risques
On serait bien contents si t'étais Président
Je s'rais jamais Président de la République
Vous les petits malins vous êtes bien sympathiques
Mais ne comptez pas sur moi pour faire de la politique
Pas besoin d'être Président, pour aimer les enfants ».
À force d'écouter cette chanson, nous nous sommes intéressés aux paroles de la chanson : pourquoi Maya l'abeille à l'industrie ? pourquoi Bécassine au commerce ? certains ministres de la culture n'étaient-ils pas des simplets ? Pourquoi également cette dernière phrase « Pas besoin d'être Président, pour aimer les enfants » ?
N'étant pas un fin connaisseur de la vie et de l'oeuvre de Gérard Lenorman - qui ne fait pas partie a priori de mes préférences musicales - , j'ai jeté un oeil à Je suis né à vingt ans. C'est une lecture la six-quatre-deux que j'ai faite - un peu à la manière de Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ? de Pierre Bayard.
Comme il le dit lui-même, Gérard Lenorman est un « fils de boche » - son père était violoniste et chef d'orchestre et faisait partie des troupes d'occupation pendant la seconde guerre mondiale -, qui n'a pas reçu l'amour de sa mère - mère à 16 ans, elle lui a en quelque sorte fait payer sa naissance. C'est la musique qui va permettre à Gérard Lenorman de connaitre une forme de bonheur, de pouvoir réaliser « la ballade des gens heureux ».
Ainsi, l'histoire de Gérard Lenorman explique en partie la dernière phrase de « Si j'étais président de la République » . Même si derrière une « bouse musicale », il y a une histoire, une vie, un destin,…, j'avoue une forme de perplexité pour une analyse de ce type à la vue du refrain de « Tata Yoyo » :
« Tata Yoyo qu'est-ce qu'y a sous ton grand chapeau
Tata Yoyo, dans ma tête y a des tas d'oiseaux
Tata Yoyo, on m'a dit qu'y a même un grelot »
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Prince blond de l'amour, je ne m'attendais pas en écoutant tes belles chansons à une enfance aussi pénible. En écrivant ce livre, tu es venu te lover dans mon coeur pour y chercher un peu d'écoute et d'affection.
Il paraît que derrière toute oeuvre artistique : livre, chanson, peinture, concerto, il y a toujours quelque part une souffrance. Je finirai par le croire.
Cette lecture est passionnante, pleine d'espoir pour un jeune qui se trouve au plus bas, sans l'entourage familial nécessaire. Il faut croire à la vie, saisir sa chance, profiter au maximum de toutes les rencontres possibles. Et alors...
Comme un choeur dans une cathédrale,
Comme un oiseau qui fait ce qu'il peut
Tu viens de chanter la ballade
La ballade des gens heureux !
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Gérard Lenormand révèle qu'il est de père inconnu et que sa mère l'a rejeté à cause de cette histoire. le livre est décevant, on est plus touchés quand l'auteur parle de son histoire.
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Il m'énerve : se plaindre pour en rajouter plusieurs couches. Je suis très déçue.
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Lire, c'est fascinant. Exaltant. Quels que soient nos choix, nos goûts et nos aptitudes, nous avons toujours quelque chose à apprendre de la lecture. C'est une mère nourricière.
P. 51
J’ai envie d’ouvrir la fenêtre pour me voir passer dans la rue
Gérard Lenorman. Si j'étais président.