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sur 96 notes
Voltaire mène l'enquête, tome 2

Je me suis un peu moins régalée qu'avec le premier mais l'effet de surprise n'y était plus et je l'ai lu juste après.

Voltaire est tout autant mourant ou survolté, Emilie de plus en plus dispersée et le Lieutenant Hérault pas assez présent pour provoquer Voltaire et le pousser dans ses retranchements.

L'intrigue était intéressante mais je trouve qu'elle a été traitée en deçà de ce qu'on pouvait en attendre vu le sujet. Ca n'en reste pas moins un agréable moment de lecture avec de l'humour et de l'Histoire !

CHALLENGE MAUVAIS GENRE2020
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J'ai trouvé l'intrigue de ce tome un peu moins efficace que la précédente. On y retrouve l'humour De Voltaire. Très cocasse et c'est un plaisir. Mais concernant l'histoire policière c'était moins dynamique plus dilué. Les rebondissements moins intéressants. le duo Voltaire /Mme du Châtelet pas assez soudé comme dans le tome 1. Et qu'est devenu le nouveau né d'Émilie ? Un tome enceinte et là pas de nouveau né. Je me doute qu'une marquise a des gouvernantes, mais tout de même !
Malgré cela, j'ai eu tout de même un bon moment de lecture. Et j'espère lire prochainement le tome suivant.
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très drôle et très frais, un vrai bonheur. On suit Voltaire et son adorable marquise mathématicienne au grès de leur enquête et on se régale des lettres de Voltaire à son libraire.
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•Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Meurtre dans le Boudoir?
"J'ai découvert cet ouvrage grâce à l'opération Masse Critique de Babelio. J'avais déjà postulé pour "la Baronne Meurt à Cinq Heures", le premier tome, lors d'une précédente proposition, mais cette fois-ci j'ai eu plus de succès!"

•Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Voltaire, sur le point de publier ses "Lettres Philosophiques" et que plus personne ne croit lorsqu'il jure ses grands dieux qu'il n'en est pas l'auteur, se voit contraint d'aider le lieutenant Hérault à résoudre une série de crimes, s'il ne veut pas lui-même finir au fond d'un cachot à la Bastille!"

•Mais que s'est-il exactement passé entre vous?
"Il y a dans ce livre un ensemble d'éléments fort intéressants: une enquête policière, un contexte historique et beaucoup d'humour. C'est donc sans aucun doute un livre divertissant et qui se lit facilement. Je le conseille cependant plus à ceux qui ont envie de rire qu'à ceux qui seraient fans de thriller, l'enquête n'étant finalement qu'un élément assez secondaire de l'histoire et ne devenant intéressante que sur la fin. A vrai dire, si je dois définir un genre pour cet ouvrage, c'est la farce qui me vient immédiatement à l'esprit. Et pour ce qui est de Voltaire, j'avoue n'avoir absolument aucune connaissance sur son caractère réel, mais ici il tient indéniablement le rôle du bouffon!"

•Et comment cela s'est-il fini?
"Quoi qu'agréable à lire, je crains que l'histoire peu approfondie, et tournant finalement principalement autour de la vie du personnage principal au caractère assez grotesque, ne m'ait pas convaincue au point de vouloir retenter l'expérience."
Lien : http://booksaremywonderland...
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En ce qui me concerne, c'est toujours un véritable régal de lire (je dirais même mieux, de dévorer) un roman de Frédéric Lenormand.

C'est plein d'humour. L'atmosphère du XVIIIeme siècle est toujours aussi bien décrite que dans le tout premier tome des enquêtes de Voltaire (La Baronne meurt à cinq heures).

Voltaire, en détective amateur, reste un personnage truculent, fantaisiste, timoré, tout en maniant le sarcasme avec délectation.

Cette série historico policière est à lire de toute urgence, et, de mon côté, j'attends avec impatience la parution du 3eme tome.
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Entrer dans l'univers d'un écrivain que l'on n'a encore jamais lu, c'est toujours une découverte, un peu d'étonnement, qui se traduit à la fin de la lecture avec une envie de fuir ses autres parutions ou au contraire de filer en librairie acheter tous ses livres. Je caricature (ou pas !). Avec Meurtre dans le boudoir, premier roman que je lis de Frédéric Lenormand, je suis conquise, vous allez comprendre pourquoi.


Nous sommes en plein XVIIIe siècle, exactement en 1733, sous le règne de Louis XV. A cette époque-là Voltaire publie ses Lettres philosophiques à Londres, à cause de l'interdiction de parution en France. Pourquoi est-ce que j'évoque Voltaire ici ? Car il s'agit précisément du personnage principal qu'a choisi de mettre en scène l'auteur. Plus qu'un écrivain philosophe, il est un enquêteur ; d'où le titre de la saga dans laquelle s'inscrit le roman : « Voltaire mène l'enquête ».
Lorsqu'un meurtre est commis dans le boudoir oriental d'une maison de plaisirs parisienne, le lieutenant de police Hérault va pousser notre ami Voltaire à débusquer le coupable, et ce dans le vain espoir de le détourner de sa lubie philosophique et notamment de ce fameux recueil de lettres.
Voilà donc Voltaire sur la piste d'un étrange tueur qui semble s'appuyer sur un roman libertin pour commettre ses forfaits. Accompagné de la marquise du Châtelet, son amante, de Céran, son secrétaire et de Michel Linant, un abbé à la vocation d'écrivain, le lecteur s'embarque dans une comédie burlesque étonnante, où humour, enquête policière et moeurs d'une époque sont étroitement mêlés. Et concernant les moeurs, le libertinage et la débauche de ce siècle sont merveilleusement exploités ici. Encore une fois, c'est très drôle.

Dès les premières pages, j'ai été surprise du ton résolument humoristique de ce récit, auquel je ne m'attendais pas. Mais quel divertissement que de lire les aventures de Voltaire ! D'autant que la langue utilisée par Frédéric Lenormand colle parfaitement au contexte historique. Ce qui m'a frappé ici, c'est l'impression de me trouver devant une farce si bien écrite, avec des personnages au caractère si extravagant, que je la verrai bien adaptée en pièce de théâtre. C'est d'ailleurs sur une scène que je me suis imaginée l'histoire et non à la manière d'un film, comme c'est toujours le cas chez moi.

Concernant les personnages, j'ai adoré celui de Voltaire. Il est hypocondriaque, faux-modeste, déluré, avare et jaloux ; autant de traits de caractères qui, alliés à un style burlesque, créent un personnage haut en couleurs avec lequel on ne s'ennuie pas une seconde. Selon moi, plus que l'enquête policière, c'est vraiment lui qui est le centre et l'intérêt du roman.
le personnage féminin du roman, Émilie, marquise du Châtelet, est clairement une opportuniste. Se cachant sous les traits d'une femme de son époque, elle n'en est pas moins cultivée, toujours à la recherche d'une bonne conversation, et surtout en quête d'hommes qui puissent satisfaire son élévation personnelle.
Voltaire et Émilie forme un duo qui se complète et s'équilibre. J'ai beaucoup apprécié leur association.

S'il fallait chercher un point faible ? Difficile à dire. Vous serez peut-être obligés, comme moi, de relire plusieurs fois une phrase pour être sûr d'avoir bien assimilé tous les détails et informations dont elle regorge. Mais à part ça, j'ai découvert un humour excellent et une histoire très sympathique. Je vous le conseille.
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N°758 – Juillet 2014.
MEURTRE DANS LE BOUDOIR (Voltaire mène l'enquête) - Frédéric Lenormand – Éditions du Masque.

Nous sommes en 1733, sous Louis XV, et « Les lettres philosophiques » ou « Lettres anglaises » de Voltaire sont interdites en France alors qu'elles sont publiées en Angleterre où il avait été accueilli quelques années plus tôt. L'auteur fait de ce pays celui de la liberté et condamne implicitement les institutions françaises, ce qui en fait un ouvrage subversif que le philosophe aimerait bien répandre dans le royaume de France. Pourtant il est paradoxalement le premier à jurer qu'il n'est pour rien dans tout cela ! Il est donc en délicatesse avec la police et redoute plus que tout autre sans doute les lettres... de cachet et l'ombre de la Bastille qu'il connaît déjà ! C'est à ce moment qu'un meurtre est commis dans une maison de plaisir parisienne et le lieutenant de police Hérault va inciter Voltaire à découvrir le coupable ce qui est aussi une manière de le détourner de son projet littéraire.

Pour se concilier les bonnes grâces des autorités autant que pour satisfaire sa curiosité naturelle, notre philosophe se lance donc à la poursuite du criminel, cela tombe bien, si on peut dire, puisque l'assassin semble s'inspirer d'un roman libertin dont l'auteur reste inconnu et qu'on le charge aussi de découvrir. Cela ne peut laisser notre enquêteur indifférent d'autant qu'il y va aussi de son intérêt personnel. La victime, un riche bourgeois de province a été empoisonné mais le livre licencieux, qu'on pourrait aussi bien attribuer à Voltaire lui-même, reste introuvable ! Dans cette entreprise un peu hasardeuse quand même, il s'adjoint la complicité de sa maîtresse, la marquise Émilie du Châtelet mais aussi son secrétaire Michel Linant, un abbé un peu marginal qui cherche sa vocation d'écrivain mais qui est aussi un peu obsédé, et pas seulement par la religion ! Leur aide lui sera précieuse surtout pour le garder en vie, lui qui est, en permanence et si on l'écoute, au seuil de la mort.

Dans ce roman, Voltaire est toujours égal à lui-même, hypocondriaque, jaloux, avare, virevoltant, fantasque, facétieux, âpre au gain (pour cette fois, il est « déguisé » en marchand de grains)mais surtout très conscient de sa valeur. Avec l'abbé et surtout Émilie qui est une femme de son temps, mondaine, cultivée, éclairée et curieuse de tout, ils forment une équipe à la fois drôle et efficace. Voila donc notre philosophe contraint de fréquenter, les églises mais aussi maisons de passe, les librairies clandestines et même... les bureaux de la censure ! A son âge, 39 ans, c'est encore possible d'autant que cette enquête laborieuse requiert ton son zèle et... qu'il y risque sa vie ! Pourtant il ne perd jamais de vue la diffusion de ses « Lettres ». Cela donne une comédie policière mais aussi burlesque et un peu sulfureuse où rien ne se passe comme prévu mais qui, comme à chaque fois que je lis un roman de Lenormand m'a enchanté. le contexte historique est rendu avec précision et la vie parisienne est évoquée au quotidien dans l'ambiance de ce XVIII° siècle d'avant la Révolution.

On peut s'étonner que Voltaire soit ainsi transformé en enquêteur. En réalité, cela correspond non seulement au personnage des Lumières, soucieux de la liberté, de la réforme d'une société vieillissante et la justice ( on se souvient de les affaires Calas, Sirven, Montbailli... ), mais aussi parce qu'il a laissé une correspondance qui permet de le suivre presque pas à pas. le lecteur ne peut qu'en être enchanté, pris qu'il est dès la première ligne de ce texte dans les arcanes de cette enquête échevelée.

L'improbable lecteur de cette chronique ne peut ignorer l'intérêt que je porte aux oeuvres de Lenormand, et ce depuis de nombreuses années, tant elles sont documentées et fort plaisamment écrites. Ce n'est donc pas maintenant que je vais changer d'avis d'autant qu'il ne se départit pas de ce sens de la formule que j'apprécie tout particulièrement et qui fait naître un sourire sur le visage des plus sérieux ! Voltaire lui-même n'eût sûrement pas renié le style léger et humoristique et pas non plus les réflexions qui lui sont attribuées.


Après « La baronne meurt à cinq heures »(La Feuille Volante n° 534) et « Le diable s'habille en Voltaire » (La Feuille Volante n° 755) l'auteur renoue avec les enquêtes de Voltaire. Après nous avoir régalé des aventures du juge Ti (cette chronique s'en est largement fait l'écho), c'est maintenant Voltaire, personnage non moins passionnant qui retient son attention et est l'objet de sa verve. C'est un régal !





©Hervé GAUTIER – Juillet 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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"Meurtre dans le boudoir" est le deuxième tome des enquêtes de Voltaire, écrit par Frédéric Lenormand.
Notre philosophe, aidé de son amie Emilie du Châtelet et de son fidèle Linant, va devoir résoudre une série de meurtres qui s'inspirent d'un livre érotique, "Le tabouret de Bassora", alors qu'il s'apprête à publier ses "Lettres anglaises"... qui sont interdites par les autorités...
Si on peut reporcher une intrigue plutôt bâclée, le roman de Frédéric Lenormand est un vrai plaisir! L'écriture agréable et pleine d'humour de l'auteur m'a fait passer un agrébale moment de lecture! On sent qu'il y a un véritable souci de recréer le XVIIIe siècle (et l'auteur s'est très bien documenté, il n'y a qu'à voir les lettres authentiques en fin d'ouvrage dont il s'est inspiré), jusque dans les moindres détails.
Le personnage de Voltaire est jouissif: égocentrique, avare, imbu de sa personne, hypocondriaque... Tout cela pourrait nous le rendre antipathique, mais c'est le contraire qui se passe: on s'attache au philosophe !
J'attends avec impatience le 3e tome des aventures de Voltaire... et, en attendant, je vais me replonger dans les oeuvres voltairiennes! :-))
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Bien … là c'est la partie où j'avoue mon ignorance. En effet, je ne sais rien de Voltaire, je ne l'ai jamais lu, je ne l'ai jamais étudié en classe … Enfin si, mes connaissances sur cet écrivain me permettent tout de même de comprendre l'énorme bourde de Mr Frédéric Lefebvre lorsqu'il déclare que son livre de chevet est « Zadig et Voltaire ». Mais c'est une tout autre histoire. Bref, si vous n'avez pas encore appuyé sur la petite croix rouge en haut à droite de votre écran après cette révélation fracassante c'est que vous avez le coeur bien accroché et un courage à toute épreuve … la suite de cette chronique ne devrait donc pas vous poser de problème. ;)

Je n'insiste pas sur ce point sans raison. J'aimerais simplement rassurer les personnes qui seraient dans le même cas que moi. Il n'y a pas besoin d'être expert ès Voltaire pour prendre beaucoup de plaisir avec ce roman. On ne se retrouve pas propulsé dans un univers inconnu où il faut absolument connaitre les oeuvres citées. L'auteur donne au lecteur les informations nécessaires à la bonne compréhension de l'histoire. Je dirais même que ce livre a eu un double emploi pour moi. Il m'a fait voyager à une autre époque et m'a également fait rencontrer Voltaire. Et j'avoue que j'ai beaucoup plus envie de lire Voltaire après l'avoir vu tel que l'auteur me l'a décrit que lorsque mes professeurs de français m'en parlaient …

Dans cet ouvrage, Voltaire se trouve dans une situation périlleuse. S'il ne veut pas finir à la Bastille pour la publication de ses Lettres anglaises il doit aider le Lieutenant Général de la Police dans une étrange affaire. Des libertins notoires sont retrouvés assassinés selon des mises en scène bien précises, puisque le meurtrier semble s'inspirer de livres licencieux. Autant le dire tout de suite, ces crimes ne passionnent pas du tout Voltaire qui préférerait s'occuper de tout autre chose. Malheureusement pour lui, on ne lui laisse pas vraiment le choix. Soit il retrouve l'assassin, soit il finit dans un cachot humide.

J'ai beaucoup aimé le fait que l'enquête ne soit pas tant que cela au premier plan. D'autres événements demandent toute l'attention de Voltaire. Ce dernier doit gérer la publication de ses Lettres anglaises, et croyez-moi, publier une oeuvre interdite n'est pas de tout repos. Au final, si l'illustre philosophe enquête c'est plus pour éviter de finir en compagnie de rats et de voyous qu'autre chose. J'ai donc apprécié ce côté contraint qui donne lieu à quelques situations exquises à lire.

Voltaire est présenté comme étant imbu de lui-même, en cela encouragé par son entourage. C'est le genre de caractère qui m'agace en temps normal, mais là c'est tout le contraire. Je l'ai beaucoup aimé et il m'a fait sourire plus d'une fois. Son duo avec Émilie apporte un peu de fraicheur au récit. La marquise donne une petite touche féminine et frivole bienvenue. Enfin, comment ne pas parler de l'abbé Linant. J'ai beaucoup apprécié ce dernier car Voltaire lui en fait voir de toutes les couleurs. le pauvre garçon n'est pas au bout de ses surprises.

La plume de l'auteur est très agréable. Son écriture est fluide et les mots coulent tout seuls. C'est simple, j'ai dévoré Meurtre dans le boudoir en quelques heures. Il faut dire que le ton léger du roman et l'humour omniprésent y sont pour beaucoup.

En conclusion, jetez-vous dessus. Sans rire. Je suis bien contente d'avoir enfin pu découvrir la plume de Frédéric Lenormand et je ne suis pas déçue. C'est un délice de tous les instants et j'en redemande. L'histoire est passionnante et les personnages très attachants. Il ne me reste plus qu'à sortir de ma bibliothèque Leonora, agent du doge et attendre – parce que je suis une bonne élève – que paraisse la version revue et corrigée par l'auteur du premier tome des enquêtes du Juge Ti, le château du lac Tchou-An pour me jeter dessus.

Un grand merci à Babelio et aux éditions JC Lattès pour cette découverte.
Lien : http://antredeslivres.blogsp..
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J'avais un peu acheté ce livre par défaut, parce que la date limite d'achat était arrivé à échéance à France Loisirs et que la vendeuse m'avait affirmé que je n'avais pas besoin d'avoir lu le premier tome pour entamer et comprendre celui-ci (oui, le tome 1 ne figurait déjà plus dans ma boutique !^^). Conclusion ? j'ai eu raison de faire confiance à ma vendeuse...

En effet, j'ai lu ce libre d'une traite, en m'esclaffant de rire à chaque chapitre, tant les bons mots et les situations cocasses fourmillent...

L'intrigue couvre la période allant de la mi-mai 1733 à octobre de la même année, correspondant au contexte de la publication imminente des Lettres philosophiques de Voltaire, menacées par la censure.

L'enquête ne m'est apparu que comme un prétexte pour nous plonger dans ce XVIIIème siècle commençant, et l'intrigue policière ne m'a guère convaincue, mais cela tombe bien car ce sont cette immersion dans le Paris des Lumières et la rencontre avec Voltaire qui m'intéressaient plus que tout, et de ce côté, j'ai été comblée.

L'auteur nous brosse le portrait d'un Voltaire tour à tour souffreteux et sautillant, orgueilleux et mesquin, âpre au gain (dans ce tome, il se fait marchand de grains, ce qui n'est pas du tout incompatible avec sa vie puisque l'on sait que le philosophe estimait que son statut d'écrivain indépendant passait par la sécurité financière), férocement sarcastique et assez chicanier vis-à-vis de son "petit personnel"... Un portrait qui joue autant sur ses défauts que ses qualités... Voltaire se montre même d'un naturel désarmant, allant jusqu'à confier auprès de sa maîtresse, dans une scène supposée de séduction, que "son bonheur serait complet avec un bon lavement et appela ses gens pour qu'on lui préparât son clystère, le gros modèle, en cuivre avec bocal de verre vénitien bariolé." (page 226) Encore heureux qu'il est meilleur philosophe qu'amant...

Bizarrement, alors que ses travers auraient pu le rendre fortement antipathique, c'est tout le contraire qui survient, et on ne peut s'empêcher de le trouver touchant !

J'ai aussi beaucoup apprécié les interventions de Hérault, dont l'humour et les répliques caustiques le rendent finalement plus proche de Voltaire qu'il ne le voudrait.

e ne sais pas si chaque tome de la série aborde un problème particulier de l'époque, mais ici, l'auteur met l'accent sur la censure inflexible qui s'exerce sur les hommes de lettres. Les écrivains ne sont d'ailleurs pas les seuls à risquer l'embastillement ou les galères pour délit d'expression, les imprimeurs et les libraires voire les colporteurs subissent les mêmes menaces. On assiste ici aux différents tours de passe-passe de Voltaire pour contourner ce péril, et cette partie fut très instructive.

Pour conclure, même si l'enquête policière passe au second plan et s'avère peu développée, voire assez artificielle, le récit est délicieusement jubilatoire, tant les protagonistes font assaut de bons mots (ou en sont les malheureuses victimes). Lenormand fait défiler Voltaire, Mme du Châtelet, Hérault, le pauvre abbé Linant et son acolyte Céran, souffre-douleurs consentants du philosophe, Maupertuis que Voltaire jette inconsidérément dans les bras de sa maîtresse, les Crébillon père & fils, le duc de Richelieu en des scènes pleines de verve... On a même le privilège de voir Voltaire s'exprimer en anglais dans une séquence grandiose (je crois même pouvoir affirmer qu'il a un accent aussi pourri que le mien ! ^^)... de plus, l'auteur nous livre en fin d'ouvrage quelques extraits de lettres que Voltaire a écrites durant l'année 1733 et sur lesquelles est basée le déroulement de l'intrigue ! Bref, un voyage réussi dans le Paris des Lumières...
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