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Critique de Albertine22


Je ne pouvais rater la dernière "fantaisie littéraire" de Frédéric Lenormand. Les enquêtes de Voltaire sont comme la chantilly sur les fraises, une douceur bien agréable à déguster. Nous sommes déjà à la neuvième aventure du célèbre philosophe et c'est un bonheur de retrouver le "trublion" qui tient plus à l'imagination de l'auteur qu'à la vérité historique. Frédéric Lenormand s'appuie toujours sur des écrits de l'époque pour inventer ses enquêtes, mais ses personnages (inspirés de personnes réelles) sont des créatures de papier, probablement bien plus drôles qu'elles ne l'étaient en réalité. Il mêle aussi de nombreuses allusions à notre époque, comptant sur une culture commune avec le lecteur pour le divertir.

Dans cette nouvelle enquête, Voltaire s'entiche d'un hôtel, surnommé le palais Lambert, sur l'île Saint-Louis. Il n'est pas question qu'il débourse un fifrelin pour l'acheter alors que le mari de sa maîtresse et amie, Emilie, marquise du Châtelet, peut l'acheter pour les beaux yeux de son épouse (et le goût du luxe du philosophe). L'affaire est entendue, il ne reste qu'à trouver le banquier pour obtenir le prêt nécessaire à l'achat du petit bijou architectural. Las ! le dit banquier, Charles Michel de Roissy,de retour de bamboche, passablement imbibé, est monté dans un carrosse, et s'est volatilisé. Voltaire entreprend de résoudre cette affaire de kidnapping, non pas par philanthropie, mais pour posséder enfin ce palais, écrin idéal avec sa lumineuse personne.

Dans un Paris en fête,(Louis XV célèbre en avance les noces de sa fille aînée de douze ans avec l'infant d'Espagne ), Voltaire, flanqué du mathématicien Samuel König, qu'Emilie a ramené de Bruxelles dans ses bagages, se lance sur les traces des kidnapppeurs. le crime profiterait à de nombreuses personnes, Michel de Roissy ayant éveillé des rancunes tenaces au sein de sa famille. Sa deuxième épouse, sa fille, son intendant auraient tout intérêt à le voir disparaître. La piste familiale n'est pas la seule à suivre. le banquier entretenaient des relations bien peu fréquentables et le philosophe doit composer tour à tour avec une tireuse de cartes, un astrologue, le gérant d'une pâtisserie, dont l'arrière-salle est un lupanar et même une aquarelliste, qui ne se contente pas de "croquer" ses clients.

Comme à chaque fois, le récit est mené tambour battant, Voltaire tombe de Charybde en Scylla, revêt les déguisements les plus inattendus, promène son grand nez et son incroyable bagout des lieux les plus raffinés aux bouges les plus sordides. Il n'hésite jamais à donner de sa personne quand il y a des monnaies sonnantes et trébuchantes à l'arrivée. le lecteur se laisse entraîner avec plaisir, sourit presque à chaque page et referme le livre avec le sentiment d'avoir dévoré une gourmandise littéraire.

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