Définitivement fan de la série «
Voltaire mène l'enquête » de
Frédéric Lenormand, je viens de lire avec un grand plaisir ce dernier opus des aventures du célèbre écrivain/philosophe.
À peine revenus de Bourgogne,
Voltaire et Émilie, sa très chère marquise du Châtelet, s'installent tel un couple de coucous dans l'hôtel particulier d'une connaissance, en l'absence de celui-ci.
Toujours en recherche de notoriété et de ce qui pourrait le faire élire à l'illustre Académie,
Voltaire accepte de rédiger le livret d'un opéra à la gloire de Louis XV, que
Jean-Philippe Rameau est chargé de mettre en musique. Les deux hommes se ressemblent par certaines facettes de leur personnalité, l'un n'appréciant que les lettres françaises, c'est-à-dire les siennes, et l'autre que l'opéra français, synonyme pour lui d'opéra de Rameau.
Un nouveau personnage fait son apparition en la personne de
Jean-Jacques Rousseau, que
Voltaire prend sous son aile, dans le but évident de profiter de sa candeur juvénile et de ses talents d'écrivain. Cela vaut quelques scènes savoureuses dans lesquelles le philosophe reconnu et celui encore en herbe rivalisent d'esprit et de bons mots.
Un mal étrange frappe Jélyotte, le chanteur lyrique vedette qui a tout piqué à un castrat – façon de parler bien entendu –, le ténor s'égarant par moments à remplacer le texte original par des grossièretés.
L'écrivain se trouve mandaté par le directeur de l'Académie royale de musique pour découvrir l'origine de ces digressions verbales, qui laissent craindre le pire pour la représentation devant la cour.
Cela amène
Voltaire à se lancer de nouveau à la poursuite d'assassins, les cadavres commençant à apparaître, victimes d'un bain forcé dans la Seine ou estourbis de diverses manières. L'intrigue est d'ailleurs relativement complexe par rapport à d'autres épisodes de la série.
Le texte est comme à l'accoutumé truffé de trouvailles réjouissantes, et le burlesque toujours aussi présent. Les deux tourtereaux n'hésitent pas à se déguiser une fois de plus pour échapper à des poursuivants, dont d'inévitables policiers, avec cette fois Émilie en riche Créole ayant à son service un serviteur noir nommé Vendredi. Cette couverture censée garantir l'anonymat du philosophe est à l'origine d'une scène dans une cuisine où, affublé d'une blouse, il improvise quelques paroles de chanson qui m'ont fait éclater de rire, et dont je vous laisse le plaisir de la découverte.
Pour conclure, j'ai trouvé cet opus particulièrement réussi, à la hauteur de ce que sont mes attentes à chaque sortie.