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sur 94 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
très drôle et très frais, un vrai bonheur. On suit Voltaire et son adorable marquise mathématicienne au grès de leur enquête et on se régale des lettres de Voltaire à son libraire.
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Entrer dans l'univers d'un écrivain que l'on n'a encore jamais lu, c'est toujours une découverte, un peu d'étonnement, qui se traduit à la fin de la lecture avec une envie de fuir ses autres parutions ou au contraire de filer en librairie acheter tous ses livres. Je caricature (ou pas !). Avec Meurtre dans le boudoir, premier roman que je lis de Frédéric Lenormand, je suis conquise, vous allez comprendre pourquoi.


Nous sommes en plein XVIIIe siècle, exactement en 1733, sous le règne de Louis XV. A cette époque-là Voltaire publie ses Lettres philosophiques à Londres, à cause de l'interdiction de parution en France. Pourquoi est-ce que j'évoque Voltaire ici ? Car il s'agit précisément du personnage principal qu'a choisi de mettre en scène l'auteur. Plus qu'un écrivain philosophe, il est un enquêteur ; d'où le titre de la saga dans laquelle s'inscrit le roman : « Voltaire mène l'enquête ».
Lorsqu'un meurtre est commis dans le boudoir oriental d'une maison de plaisirs parisienne, le lieutenant de police Hérault va pousser notre ami Voltaire à débusquer le coupable, et ce dans le vain espoir de le détourner de sa lubie philosophique et notamment de ce fameux recueil de lettres.
Voilà donc Voltaire sur la piste d'un étrange tueur qui semble s'appuyer sur un roman libertin pour commettre ses forfaits. Accompagné de la marquise du Châtelet, son amante, de Céran, son secrétaire et de Michel Linant, un abbé à la vocation d'écrivain, le lecteur s'embarque dans une comédie burlesque étonnante, où humour, enquête policière et moeurs d'une époque sont étroitement mêlés. Et concernant les moeurs, le libertinage et la débauche de ce siècle sont merveilleusement exploités ici. Encore une fois, c'est très drôle.

Dès les premières pages, j'ai été surprise du ton résolument humoristique de ce récit, auquel je ne m'attendais pas. Mais quel divertissement que de lire les aventures de Voltaire ! D'autant que la langue utilisée par Frédéric Lenormand colle parfaitement au contexte historique. Ce qui m'a frappé ici, c'est l'impression de me trouver devant une farce si bien écrite, avec des personnages au caractère si extravagant, que je la verrai bien adaptée en pièce de théâtre. C'est d'ailleurs sur une scène que je me suis imaginée l'histoire et non à la manière d'un film, comme c'est toujours le cas chez moi.

Concernant les personnages, j'ai adoré celui de Voltaire. Il est hypocondriaque, faux-modeste, déluré, avare et jaloux ; autant de traits de caractères qui, alliés à un style burlesque, créent un personnage haut en couleurs avec lequel on ne s'ennuie pas une seconde. Selon moi, plus que l'enquête policière, c'est vraiment lui qui est le centre et l'intérêt du roman.
le personnage féminin du roman, Émilie, marquise du Châtelet, est clairement une opportuniste. Se cachant sous les traits d'une femme de son époque, elle n'en est pas moins cultivée, toujours à la recherche d'une bonne conversation, et surtout en quête d'hommes qui puissent satisfaire son élévation personnelle.
Voltaire et Émilie forme un duo qui se complète et s'équilibre. J'ai beaucoup apprécié leur association.

S'il fallait chercher un point faible ? Difficile à dire. Vous serez peut-être obligés, comme moi, de relire plusieurs fois une phrase pour être sûr d'avoir bien assimilé tous les détails et informations dont elle regorge. Mais à part ça, j'ai découvert un humour excellent et une histoire très sympathique. Je vous le conseille.
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N°758 – Juillet 2014.
MEURTRE DANS LE BOUDOIR (Voltaire mène l'enquête) - Frédéric Lenormand – Éditions du Masque.

Nous sommes en 1733, sous Louis XV, et « Les lettres philosophiques » ou « Lettres anglaises » de Voltaire sont interdites en France alors qu'elles sont publiées en Angleterre où il avait été accueilli quelques années plus tôt. L'auteur fait de ce pays celui de la liberté et condamne implicitement les institutions françaises, ce qui en fait un ouvrage subversif que le philosophe aimerait bien répandre dans le royaume de France. Pourtant il est paradoxalement le premier à jurer qu'il n'est pour rien dans tout cela ! Il est donc en délicatesse avec la police et redoute plus que tout autre sans doute les lettres... de cachet et l'ombre de la Bastille qu'il connaît déjà ! C'est à ce moment qu'un meurtre est commis dans une maison de plaisir parisienne et le lieutenant de police Hérault va inciter Voltaire à découvrir le coupable ce qui est aussi une manière de le détourner de son projet littéraire.

Pour se concilier les bonnes grâces des autorités autant que pour satisfaire sa curiosité naturelle, notre philosophe se lance donc à la poursuite du criminel, cela tombe bien, si on peut dire, puisque l'assassin semble s'inspirer d'un roman libertin dont l'auteur reste inconnu et qu'on le charge aussi de découvrir. Cela ne peut laisser notre enquêteur indifférent d'autant qu'il y va aussi de son intérêt personnel. La victime, un riche bourgeois de province a été empoisonné mais le livre licencieux, qu'on pourrait aussi bien attribuer à Voltaire lui-même, reste introuvable ! Dans cette entreprise un peu hasardeuse quand même, il s'adjoint la complicité de sa maîtresse, la marquise Émilie du Châtelet mais aussi son secrétaire Michel Linant, un abbé un peu marginal qui cherche sa vocation d'écrivain mais qui est aussi un peu obsédé, et pas seulement par la religion ! Leur aide lui sera précieuse surtout pour le garder en vie, lui qui est, en permanence et si on l'écoute, au seuil de la mort.

Dans ce roman, Voltaire est toujours égal à lui-même, hypocondriaque, jaloux, avare, virevoltant, fantasque, facétieux, âpre au gain (pour cette fois, il est « déguisé » en marchand de grains)mais surtout très conscient de sa valeur. Avec l'abbé et surtout Émilie qui est une femme de son temps, mondaine, cultivée, éclairée et curieuse de tout, ils forment une équipe à la fois drôle et efficace. Voila donc notre philosophe contraint de fréquenter, les églises mais aussi maisons de passe, les librairies clandestines et même... les bureaux de la censure ! A son âge, 39 ans, c'est encore possible d'autant que cette enquête laborieuse requiert ton son zèle et... qu'il y risque sa vie ! Pourtant il ne perd jamais de vue la diffusion de ses « Lettres ». Cela donne une comédie policière mais aussi burlesque et un peu sulfureuse où rien ne se passe comme prévu mais qui, comme à chaque fois que je lis un roman de Lenormand m'a enchanté. le contexte historique est rendu avec précision et la vie parisienne est évoquée au quotidien dans l'ambiance de ce XVIII° siècle d'avant la Révolution.

On peut s'étonner que Voltaire soit ainsi transformé en enquêteur. En réalité, cela correspond non seulement au personnage des Lumières, soucieux de la liberté, de la réforme d'une société vieillissante et la justice ( on se souvient de les affaires Calas, Sirven, Montbailli... ), mais aussi parce qu'il a laissé une correspondance qui permet de le suivre presque pas à pas. le lecteur ne peut qu'en être enchanté, pris qu'il est dès la première ligne de ce texte dans les arcanes de cette enquête échevelée.

L'improbable lecteur de cette chronique ne peut ignorer l'intérêt que je porte aux oeuvres de Lenormand, et ce depuis de nombreuses années, tant elles sont documentées et fort plaisamment écrites. Ce n'est donc pas maintenant que je vais changer d'avis d'autant qu'il ne se départit pas de ce sens de la formule que j'apprécie tout particulièrement et qui fait naître un sourire sur le visage des plus sérieux ! Voltaire lui-même n'eût sûrement pas renié le style léger et humoristique et pas non plus les réflexions qui lui sont attribuées.


Après « La baronne meurt à cinq heures »(La Feuille Volante n° 534) et « Le diable s'habille en Voltaire » (La Feuille Volante n° 755) l'auteur renoue avec les enquêtes de Voltaire. Après nous avoir régalé des aventures du juge Ti (cette chronique s'en est largement fait l'écho), c'est maintenant Voltaire, personnage non moins passionnant qui retient son attention et est l'objet de sa verve. C'est un régal !





©Hervé GAUTIER – Juillet 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Bien … là c'est la partie où j'avoue mon ignorance. En effet, je ne sais rien de Voltaire, je ne l'ai jamais lu, je ne l'ai jamais étudié en classe … Enfin si, mes connaissances sur cet écrivain me permettent tout de même de comprendre l'énorme bourde de Mr Frédéric Lefebvre lorsqu'il déclare que son livre de chevet est « Zadig et Voltaire ». Mais c'est une tout autre histoire. Bref, si vous n'avez pas encore appuyé sur la petite croix rouge en haut à droite de votre écran après cette révélation fracassante c'est que vous avez le coeur bien accroché et un courage à toute épreuve … la suite de cette chronique ne devrait donc pas vous poser de problème. ;)

Je n'insiste pas sur ce point sans raison. J'aimerais simplement rassurer les personnes qui seraient dans le même cas que moi. Il n'y a pas besoin d'être expert ès Voltaire pour prendre beaucoup de plaisir avec ce roman. On ne se retrouve pas propulsé dans un univers inconnu où il faut absolument connaitre les oeuvres citées. L'auteur donne au lecteur les informations nécessaires à la bonne compréhension de l'histoire. Je dirais même que ce livre a eu un double emploi pour moi. Il m'a fait voyager à une autre époque et m'a également fait rencontrer Voltaire. Et j'avoue que j'ai beaucoup plus envie de lire Voltaire après l'avoir vu tel que l'auteur me l'a décrit que lorsque mes professeurs de français m'en parlaient …

Dans cet ouvrage, Voltaire se trouve dans une situation périlleuse. S'il ne veut pas finir à la Bastille pour la publication de ses Lettres anglaises il doit aider le Lieutenant Général de la Police dans une étrange affaire. Des libertins notoires sont retrouvés assassinés selon des mises en scène bien précises, puisque le meurtrier semble s'inspirer de livres licencieux. Autant le dire tout de suite, ces crimes ne passionnent pas du tout Voltaire qui préférerait s'occuper de tout autre chose. Malheureusement pour lui, on ne lui laisse pas vraiment le choix. Soit il retrouve l'assassin, soit il finit dans un cachot humide.

J'ai beaucoup aimé le fait que l'enquête ne soit pas tant que cela au premier plan. D'autres événements demandent toute l'attention de Voltaire. Ce dernier doit gérer la publication de ses Lettres anglaises, et croyez-moi, publier une oeuvre interdite n'est pas de tout repos. Au final, si l'illustre philosophe enquête c'est plus pour éviter de finir en compagnie de rats et de voyous qu'autre chose. J'ai donc apprécié ce côté contraint qui donne lieu à quelques situations exquises à lire.

Voltaire est présenté comme étant imbu de lui-même, en cela encouragé par son entourage. C'est le genre de caractère qui m'agace en temps normal, mais là c'est tout le contraire. Je l'ai beaucoup aimé et il m'a fait sourire plus d'une fois. Son duo avec Émilie apporte un peu de fraicheur au récit. La marquise donne une petite touche féminine et frivole bienvenue. Enfin, comment ne pas parler de l'abbé Linant. J'ai beaucoup apprécié ce dernier car Voltaire lui en fait voir de toutes les couleurs. le pauvre garçon n'est pas au bout de ses surprises.

La plume de l'auteur est très agréable. Son écriture est fluide et les mots coulent tout seuls. C'est simple, j'ai dévoré Meurtre dans le boudoir en quelques heures. Il faut dire que le ton léger du roman et l'humour omniprésent y sont pour beaucoup.

En conclusion, jetez-vous dessus. Sans rire. Je suis bien contente d'avoir enfin pu découvrir la plume de Frédéric Lenormand et je ne suis pas déçue. C'est un délice de tous les instants et j'en redemande. L'histoire est passionnante et les personnages très attachants. Il ne me reste plus qu'à sortir de ma bibliothèque Leonora, agent du doge et attendre – parce que je suis une bonne élève – que paraisse la version revue et corrigée par l'auteur du premier tome des enquêtes du Juge Ti, le château du lac Tchou-An pour me jeter dessus.

Un grand merci à Babelio et aux éditions JC Lattès pour cette découverte.
Lien : http://antredeslivres.blogsp..
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2ème roman d'une série intitulée "Voltaire mène l'enquête", le premier a remporté un vif succès auprès des lecteurs et c'est drôlement mérité.
Mais alors que nous raconte "Meurtre dans le boudoir"
Voltaire se retrouve mêlé à une affaire sombre de crimes dans le milieu libertin de Paris. Impliqué malgré lui, il doit se justifier, alors qu'il est en train de mentir sur la publication d'un nouvel ouvrage. Sur les traces du meurtrier qui prend pour victime des hommes importants en plein badinage, l'écrivain est emporté dans l'univers des maisons de débauche.
La Deuxième enquête De Voltaire après "La baronne meurt a cinq heures", Prix Arsène Lupin, Prix Historia et Prix du Zinc en 2011 est tout aussi jubilatoire que la première. Une nouvelle fois Frédéric Lenormand nous surprend, nous buscule dans nos certitudes, nous transporte dans le passé, nous pousse à la réflexion. Il faut dire que nous auteur excelle dans les bons mots. Et j'avoue j'aime cette façon qu'il a de faire passer son érudition tout en subtilité et finesse dans cette fiction.
Un très bon roman policier historique, que dis-je un excellent polar historique avec une documentation riche. Une série instructive et pleine d'humour. Ah oui parce que je ne vous ai pas dit, mais l'humour de Frédéric Lenormand est totalement irrésistible !
Alors vous attendez quoi pour vous lancer !



Lien : https://collectifpolar.com/
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Un festival de délectations à lire, de l'humour, des dialogues, répliques et commentaires plein de sel et de finesse. Une réjouissance pour l'esprit, telle que l'intrigue policière n'est qu'accessoire. L'auteur nous promène dans le Paris des mondains, chez eux mais aussi dans les bordels, les endoits à parties fines. Les amateurs de Voltaire retrouvent certains personnages de l'éoque, et naturellement la chère Emilie.
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Voltaire enquête pour savoir qui commet des meurtres en utilisant le livre "le tabouret de bassora" afin de pas aller à la bastille. Linant et Emilie du Châtelet l'aideront dans cette immersion des lieux pervers de la capitale. Beaucoup de rebondissement, d'intrigues, un petit bijiu de roman molocier facile à lire et amusant
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Voltaire , cloué au lit par des coliques du plus mauvais effets, est d'après lui, mourant ....pas autant que ces participants à des parties fines qui se font éliminer les uns après les autres dans un rituel qui se réfère à un ouvrage à haute teneur ...pornographique.
Et voilà notre Voltaire remis sur pieds par le lieutenant de police et instamment prié (en dehors d'empêcher la parution inopinée de ses Lettres Persanes qui lui vaudraient , on l'a deviné la Bastille. Notre enquêteur philosophe, reconverti dans le commerce de grains va devoir justement séparer le bon grain de l'ivraie, assisté par le jeune moine qui là est défroqué et par la comtesse qui découvre les errements érotiques de ses contemporains ...
De faux coupables en faux coupables, Voltaire réussit, au péril de sa vie il faut le dire, à mettre la main sur l'affreux assassin , et à éviter de séjourner dans les geôles parisiennes.
Un Lenormand en grande forme, je trouve !!!
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