"Napoléon" ou "croquis de l'épopée" est le premier volume de la mythique série de "La petite Histoire" écrite et rédigée par le non moins célèbre historien G. Lenotre.
La légende veut qu'une anecdote familiale racontée par sa grand-mère, mêlant la grande à la petite Histoire, fit naître dans le coeur du petit Louis Léon Théodore Gosselin, l'amour du passé, la passion de l'Histoire.
Et qu'il adopta, pour nom d'auteur, celui de son aïeule, dernière descendante de l'illustre architecte des jardins de Louis XIV.
Ce premier volume fait la part belle à l'anecdote.
Il sera suivi de quatorze autres qui seront autant de prétextes à rencontres inattendues, à belles promenades dans le temps.
Lenotre raconte l'Histoire de France à la manière d'un vieil oncle répétant une vieille histoire de famille.
Mais derrière le ton badin et la plume légère, se cache une formidable érudition.
Dans un court chapitre intitulé "Napoléon sténographié", le grand historien expose, brièvement mais précisément, sa vision de la lecture de l'Histoire :
les français en ont été trop longtemps détournés par le "ton emphatique et les récits d'inépuisable haleine".
Lenotre veut, lui, s'appuyer sur le détail familier ou pittoresque, faire parler les pierres, les meubles, les témoins de l'époque.
"Napoléon, croquis de l'épopée" est une suite de courtes chroniques dont la somme permet de mieux cerner l'homme et son époque.
Le septième volume de la série, intitulé "En suivant l'empereur" et sous titré "autres croquis de l'épopée" résonne, dans la série, comme un supplément à ce premier opus.
Le tout est écrit dans un style élégant mais efficace, vivant et enlevé.
L'humour même y est présent.
Comme lorsque, par exemple, G. Lenotre définit la fièvre rouge comme l'état d'anxiété des candidats au ruban de la légion d'honneur dans l'attente d'une promotion et la fièvre verte comme l'impatiente agitation de ceux qui sollicitent un siège à l'une de nos quelconques académies ...
Il n'y pas à en rire, écrit-il en souriant, ce sont là troubles auxquels les plus impassibles ne sont pas réfractaires !
Et contrairement au commun des mortels, Napoléon attrapa la fièvre verte avant la rouge ...
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Ce qui a si longtemps détourné les les français de la lecture de l'Histoire, c'est qu'ils n'ajoutaient pas foi à ce que les chroniqueurs leur racontaient.
Ils ne se reconnaissaient pas dans ces récits d'inépuisable haleine, car les historiens soucieux de forme académique, en se croyant obligés, pour être classiques, d'imiter les anciens, prenaient le ton emphatique, excluaient tout détail familier ou pittoresque, et s'ils faisaient parler les personnages, leur attribuaient de longs discours en trois points, avec exorde et péroraison, à la façon de Tite-Live.
Tel était alors le bon genre.
Or le lecteur, qui n'est point sot, comprenait bien que "ça ne s'était pas passé comme ça" ...
Plateau
Jean Claude Bourret et Gaston Lenôtre
Sur le plateau de
Jean Claude BOURRET,
Gaston LENOTRE fête ses 30 années de patissier-chocolatier-traiteur à Paris. Il revient sur son parcours et ses débuts en Normandie il y a 54 ans alors qu'il avait 13 ans. Puis il présente plusieurs de ses spécialités qu'il a apportées.