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Citations sur Pour Napoléon (26)

Alors qu'Hitler a été englouti dans les ruines de son Reich, que Mussolini n'a pas refondé son Empire romain de pacotille, que Lénine et Staline n'ont jamais rempli le programme initial de leur révolution mais ont en revanche copieusement massacré leur peuple, Napoléon a fondé. Durablement.
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Sait-on que sur les 2281 articles d'origine, promulgués par le Premier consul le 21 mars 1804, près de la moitié est encore en vigueur ? À travers leur application et l'acceptation de leurs prescriptions, comme Monsieur Jourdain avec la prose, nous faisons en permanence "du Napoléon" sans le savoir.
De lui, nous avons aussi hérité les principes généraux de l'État, de son administration, des finances publiques (mais sa fiscalité était moins omniprésente et touffue que l'actuelle, avec moins de 15% de prélèvements obligatoires), de l'organisation judiciaire, du maillage des chambres de commerce et d'agriculture, de l'agrégation des enseignants en un seul corps, de la prééminence du droit du sol en matière de nationalité. Les lycéens rêvent encore à son baccalauréat et les moins jeunes arborent sa Légion d'honneur ou ses Palmes académiques. Plus prosaïquement encore, nous lui devons la création des pompiers de Paris, des premières vaccinations de masse (contre la variole), du numérotage des rues, de l'obligation de balayer devant sa porte ou d'enterrer nos morts à six pieds sous terre.
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Attribuer le qualificatif de "napoléoniennes" aux guerres de 1800 à 1815, pour être commode et habituel, n'en est pas moins trompeur : le chef d'État français continua pour l'essentiel les guerres de l'Ancien Régime et de la Révolution. Il ne fut donc pas responsable de toutes celles qui survirent sous son gouvernement. À y regarder de près, seule celle d'Espagne de 1808-1813 peut lui être imputée sans réserve. Les autres furent les conséquences des rivalités nées tout au long des décennies précédentes (pour ne pas dire les siècles), exacerbées par la Révolution.
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Explorer l'histoire, c'est comme voyager dans un pays dont on ne peut comprendre qu'avec peine la langue, les codes et les mœurs. L'idée de gloire fait partie des surprises de l'explorateur des XVIIIe et XIXe siècles. Elle ne signifie plus grand-chose aujourd'hui et n'est plus guère prise au sérieux que sous la plume des journalistes sportifs. Tout juste si l'on peut avoir son "heure de gloire", avatar du quart d'heure warholien de célébrité, pas davantage. Elle était pourtant au cœur de la société de l'Ancien Régime, de la Révolution et de l'Empire. C'est on ne peut plus sérieusement que Napoléon écrivait un jour de décembre 1804 au général Lauriston : "Vivre sans gloire, c'est mourir tous les jours."
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Ce ne sont plus des individus qui sont "racistes", "homophobes" ou je ne sais quoi d'autre, mais des sociétés entières (...) réduites à ses travers ou à des crimes que nous aurions tous commis par descendance.
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C'est en essayant de l'exposer devant un public d'élite - des professeurs d'histoire géographie de l'enseignement secondaire publique - que je me suis attiré les foudres d'une professeure qui, je l'ai dit plus haut, quitta bruyamment la salle pendant ma communication, en m'adressant un geste déplacé. Je me demande depuis comment elle avait enseigné la complexité de l'histoire à ses élèves.
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Tout bien réfléchi, cet essai aurait pu aussi s'intituler "Pour l'histoire". Même lorsqu'elle est tragique, elle est une richesse. Clio fait réfléchir, tient l'esprit critique en éveil et, par le dialogue, ouvre aux autres. Elle n'est un traumatisme que pour ceux qui ne veulent rien construire en commun et n'ont l'œil que sur ce qui est amer ou étroit.
Surtout, l'étude et la connaissance de l'histoire rendent libre. J'oserais même dire intelligent et moins perméable aux tromperies à la mode. C'est encore Emmanuel Berl qui écrivait que "si elle ne permet pas de prédire ce que feront et ne feront pas les gouvernements et les peuples, elle permet du moins de les entendre avec moins de sottise et de leur répondre sans trop de stupidité".
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Ecrire et faire adopter un Code civil aussi complet n'était pas rien, et je me plais souvent à citer sur ce point Robert Badinter qui écrivait : "Toute entreprise de codification, pour réussir, requiert trois conditions : un moment favorable, des juristes de talent, une volonté politique." Le moment fut l'apaisement intérieur consécutif à Brumaire et un désir collectif de stabilisation. Les grands juristes avaient pour noms Cambacérès, Portalis, Tronchet, Maleville, Bigot de Préameneu, etc. La volonté politique était incarnée par Bonaparte, dont on ne doit pas sous-estimer ni la formation juridique - ses connaissances étonnaient parfois les jurisconsultes -, ni une profonde réflexion sur les voies et moyens de la réussite de l'entreprise codificatrice.
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Il eut aussi la chance de disposer d'une génération exceptionnelle. Les hommes dont il s'entoura étaient expérimentés, compétents, ouverts et habiles.
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Sur le terrain académique, le temps où Napoléon et son régime suscitaient une lutte féroce entre les "antis" et les "pro" pourrait donc paraître révolu. Mais ce rééquilibrage est déjà remis en cause. Le déclin de l'autorité intellectuelle et du prestige de l'université s'accélère tandis que, dans le même temps, la simplification à l'extrême des questions historiques par les médias traditionnels et les réseaux sociaux facilite la montée en puissance de nouvelles idéologies et revendications face auxquelles la société entière se comporte comme une poule devant un couteau. Ces médias qui n'en sont plus incarnent "la hâte et la superficialité" de notre temps, déjà dénoncées par Soljenitsyne - qui ne parlait que de la presse - dans son fameux discours de Harvard (1978).
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