AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,95

sur 47 notes
5
3 avis
4
9 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Accompagné par les illustrations de Laurent Gnoni,riches en couleurs surtout quand il s'agit de la période algérienne, José Lenzini , natif de Sétif, raconte la vie d'Albert Camus.
En quatre chapitres de longueur inégale, tous débutant par une phrase du discours de Stockholm prononcé par Albert Camus le 10 décembre 1957, alors que lui a été attribué, à 43 ans, le Prix Nobel de littérature.

L'enfance, père mort dès le début de la guerre dont il ne connaîtra qu'un portrait, grand-mère sévère, mère sourde illettrée, pauvreté extrême. L'école, et le premier instituteur qui détecte ses capacités. La grand-mère ne veut pas qu'il continue l'école, la mère prend la décision.
Et puis, le grand collège, le foot, les petits boulots à côté pour rapporter de l'argent. Les premières hontes aussi, quand il dit de sa mère qu'elle est morte. Lui aussi dira plus tard qu'il a honte d'avoir eu honte..
Après, c'est Alger chez son oncle boucher, le début de l'écriture, la tuberculose qui l'oblige à arrêter le foot, le premier mariage qui tourne vite mal.
Et le départ en métropole. Commencé en 1939, L'Etranger sera édité en 1942, en pleine occupation allemande, il a 28 ans. Journaliste dans Combat, qui parait clandestinement. Résistant, semble-t-il. L'Etranger est salué par Sartre , et c'est le début de ses relations avec lui.
"Il est comment, ce Camus?" demande-t-on à Sartre. " Il ressemble à un petit voyou de Bab El Oued.."
1951, ça va se gâter avec la parution de L'homme révolté . Expliquer si tôt certaines dérives, alors là.. ça ne passait pas. Avoir claqué la porte du PC en Algérie 15 ans plus tôt non plus.
Sartre lui écrit: "l'amitié, elle aussi, tend à devenir totalitaire; il faut l'accord en tout, ou la brouille." Hum..
Et c'est la guerre d'Algérie, le terrorisme , sa mère ne veut pas quitter le pays. le déchirement, il aime ce pays.
Et la mort, dans un accident de voiture, le 4 janvier 1960.

J'ai beaucoup apprécié que l'histoire ne s'arrête pas là, mais qu'il y ait un épilogue consacré à une phrase qui a fait couler beaucoup d'encre ( et de bave..) . Complètement extraite de son contexte. Interpellé par une jeune Kabyle lors d'une conférence de presse , qui lui reprochait son non engagement dans le mouvement algérien pour l'indépendance, il a répondu: "J'ai toujours condamné la terreur, je dois condamner aussi un terrorisme qui s'exerce aveuglément dans les rues d'Alger par exemple et qui un jour peut frapper ma mère ou ma famille. Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice."
Phrase donc extraite du contexte et transformée en: «  Entre la justice et ma mère, je choisis ma mère. »
Une dénonciation de tout terrorisme . J'aurais envie de dire que transformée et tronquée, de toute façon, cette phrase ne veut absolument rien dire, et que peut être ces intellectuels auraient pu se poser plus de questions sur ce qu'il voulait vraiment dire? Mais je ne suis pas une intellectuelle, alors.. je passe. Mais je n'en pense pas moins, en lisant certaines réactions ! Un peu plus de .. concret n'aurait peut être pas nui à certains?

L'excellent article de Philippe Lançon dans Libération semble encore en ligne, il dit beaucoup de choses intéressantes, je le mets en lien.
Et je me permets d'en extraire ceci, toujours issu du discours de Suède:
«Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. Héritière d'une histoire corrompue où se mêlent les révolutions déchues, les techniques devenues folles, les dieux morts et les idéologies exténuées, où de médiocres pouvoirs peuvent aujourd'hui nous détruire mais ne savent plus convaincre…»
Mon pauvre Albert, si tu savais..

Un bon album souvenir qui peut permettre à tous une rencontre plus poussée avec un auteur qui n'aimait pas, semble-t-il, qu'on dise de lui que c'était un homme honnête?
Et bien tant pis, c'est fait.
Lien : http://www.liberation.fr/cul..
Commenter  J’apprécie          300
Une biographie de Camus, entre souvenirs d'enfance et rétablissement des vérités.

Cette BD est assez originale, mêlant des extraits du discours de Camus à Stockholm lors de la réception du prix Nobel, des souvenirs d'enfances et des articles de journaux.

En fonction des moments évoqués le lecteur trouve des vignettes aux couleurs claires rappelant le soleil d'Alger, des extraits plus conséquents d'articles de journaux mais agréablement mis en forme et des représentations de Camus sur l'estrade prononçant son discours.

José Lenzini, « spécialiste de Camus malgré lui » comme il aime à le dire veut sans doute rétablir trop de vérités dans cet ouvrage. Il manque un réel fil conducteur, même si celui de l'Algérie, sa terre natale, est somme toute assez présent. La narration à la 2ème personne du singulier est pour moi déroutante, donnant à tort l'impression d'une familiarité entre Camus et Lenzini.

Néanmoins c'est une manière d'entrer simplement et efficacement dans cette vie d'écrivain et journaliste trop souvent décriée. Et c'est bien là la force de cette oeuvre. On a longtemps reproché à Camus d'être trop timoré au sujet de la guerre d'Algérie (Sartre est largement en cause), comme si ce pied noir portait d'ailleurs toute la responsabilité des écrivains français au sujet de l'Algérie. José Lenzini a le mérite de rétablir les actions discrètes mais efficaces de Camus pour l'Algérie et de remettre ses propos dans leur contexte, en particulier ceux-ci « J'ai toujours condamné la terreur, je dois condamner aussi un terrorisme qui s'exerce aveuglément dans les rues d'Alger par exemple, et qui un jour peut frapper ma mère ou ma famille. Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice. ».

Et pour ceux qui pensent encore que la discrétion de Camus faisait office de consentement, rappelez-vous qu'il a été le seul, le 8 août 1945, après l'explosion d'Hiroshima à dénoncer cette « civilisation mécanique qui vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie » en clamant : « devant les perspectives qui s'ouvrent à l'humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d'être mené. Ce n'est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l'ordre de choisir définitivement entre l'ordre et la raison ».

Lien : https://litteralfr.webnode.f..
Commenter  J’apprécie          130
C'est une biographie très réussie d'Albert Camus en ce qu'elle a de très intime et, de ce fait, très touchante. C'est par l'artifice du tutoiement, comme si un ami de longue date rappelait à Camus les éléments marquants de sa vie, que l'auteur nous le rend si proche. Beaucoup des éléments de son enfance et de sa jeunesse en Algérie sont empruntés à son dernier roman inachevé le premier homme. le reste me semble basé sur les archives publiques sauf sans doute l'intervention du jeune kabyle à la conférence de presse de Stockholm en 1957. La présentation est originale, non seulement fait du format B.D. qui met ce récit à la portée de tous; mais aussi par l'alternance de bribes du discours de réception du prix Nobel avec les éléments biographiques. le dessin réaliste illustre avec sobriété le propos. En résumé, je recommande cette lecture à tous, que vous soyez ou non un inconditionnel de Camus.
Commenter  J’apprécie          130
J'ai emprunté cette BD par curiosité.
J'ai très peu lu Camus, et je ne suis pas particulièrement curieuse de ce qu'à pu être sa vie.
Et j'ai été surprise : j'ai trouvé ce récit biographique passionnant. Je découvre un auteur au travers de son histoire et du coup j'ai très envie de reprendre les romans que j'ai lu et certainement d'en lire d'autres.
Commenter  J’apprécie          80
Voici un ouvrage à mi chemin entre bd et roman graphique, qui est une belle façon de découvrir la vie du célèbre Albert Camus.
De sa naissance en 1913 en Algérie, son enfance passé dans un des quartiers populaires d'Alger, sa vie d'écrivain engagé, son prix Nobel de littérature en 1957, son décès en 1960 sur une route de l'Yonne.
Un véritable plaisir de lecture avec cet album à mi chemin entre bd et roman graphique.
Le scénariste, José LENZINI, est un camusien renommé, auteur des « Derniers jours de la vie d'Albert Camus » @actessud.
Le trait graphique de Laurent Gnoni est superbe.
Cet ouvrage est une belle solution pour faire découvrir cet auteur humaniste.
On y croise Monsieur Louis Germain, son premier instituteur à Alger (à qui Albert Camus a su rendre hommage en lui écrivant une lettre devenue célèbre, quelques jours après avoir reçu le prix Nobel de Littérature en 1957).
Commenter  J’apprécie          71
José Lenzini et Laurent Gnoni signent une belle biographie dessinée d'Albert Camus. Le discours de Suède, énoncé lors de la remise du prix Nobel est entrecoupé par le récit de sa vie, notamment de sa jeunesse algérienne. Les dessins et la mise en couleur sont parfois déroutants mais l'ensemble est très enrichissant.
Commenter  J’apprécie          70
Une bande dessinée biographique très intéressante, qui retrace la vie d'Albert Camus, de son enfance dans les quartiers populaires d'Alger à sa consécration avec le prix Nobel de Littérature en 1957. J'ai appris énormément de choses sur lui, alors que c'est un auteur que j'ai étudié durant mes études littéraires. La narration est assumée par un de ses amis d'enfance. La bande dessinée fait aussi la part belle au discours de Stockholm lors de l'obtention du prix Nobel. J'ai bien aimé l'illustration et la palette de couleurs. Il y a maximum 3-4 couleurs par vignette ou alors un camaieu de la même couleur, c'est très réussi.
Commenter  J’apprécie          50
Une jolie découverte, une façon originale de découvrir les grandes étapes de la vie de Camus avec pour fil conducteur le discours qu'il a prononcé lors de la remise de son Prix Nobel. Une narration étrange (mixe entre du romancé, le tutoiement de l'auteur quand il parle à Camus...) qui fait parfois se demander si on est sur une BD adultes ou plus jeune public et puis au final on se dit que cela n'a aucune importance l'essentiel étant de découvrir un de nos auteurs français.
Commenter  J’apprécie          40
Pour le centenaire d'Albert Camus, voilà un bien belle idée que de mettre sa vie en dessin en donnant la parole à un narrateur un peu étrange qui redonne vie à Camus.
Quatre parties constituent ce roman graphique ; chacune se basant sur le discours de réception de Camus chez les Nobel.
J'aime l'idée de ces romans graphiques qui n'ont pas qu'une visée distractive ; mais qui au contraire apporte un regard original, ludique et intelligent sur les faits ou les personnes.
Ce roman est épais, mais laisse une large part au graphisme dont les couleurs chaudes dominent, et aux planches grand format. le trait de crayon est clair et précis, mais sans fioriture non plus.

Entre justice et mère…. Car l'auteur insiste davantage sur les combats de Camus, l'affection qui le liait à sa mère, et sa célèbre répartie « Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice. »

Un grand merci à Babélio et aux éditions Soleil pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la masse critique.


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (69) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5215 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}