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Passionné par l'histoire des pays du bloc de l'Est, j'ai particulièrement apprécié ce livre subtil et profond qui offre une plongée véritablement incroyable dans l'histoire de la RDA, tout en répondant à une question complexe, qu' a pu représenter la RDA pour les membres d'une famille ? Ce récit autobiographie nous plonge dans une histoire familiale particulièrement compliquée ( j'ai même pensé à Anne Berest tant ce livre a des points communs, construction complexe, récit familial....). L'un des grands-pères dut nazi avant de devenir fervent communiste et son petit-fils se demande même s'il ne fait pas partie de ces gens qui auraient pu s'accommoder de tout. L'autre a un parcours incroyable entre fuite de l'Allemagne nazie, résistance en France, travail pour les renseignements....Les enfants sont du même genre et le petit-fils hérite de tout ce passé familial complexe et c'est lui qui pourtant va vivre le plus simplement la chute du Mur. D'ailleurs il dit que ce qu'il a embêté ce fut de passer la frontière sans cigarettes et sans oser "taxer" un Allemand de l'Ouest, c'est ça son souvenir numéro 1 de la chute du Mur.
le livre est d'une grande richesse, il est ans arrêt passionnant et est par ailleurs illustré, assez joliment d'ailleurs ( le livre est publié par Actes Sud) de photos de tout ce petit monde.
Un livre que j'ai beaucoup aimé et qui a résonné avec une lecture récente, le pays disparu de Nicolas Offenstadt.
Un témoignage exceptionnel sur la vie dans une dictature sur la façon dont on peut, ou pas, s'accommoder d'un régime comme celui de la RDA....
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Une famille allemande marquée par l'histoire. Maxim Leo nous livre les destinées de ses parents et de ses grands-parents, de la montée du nazisme à la chute du rideau de fer. Un grand-père, membre de la résistance en France pendant la guerre, qui contribuera ensuite à la fondation de l'Allemagne de l'est : la RDA. Une mère, journaliste et propagandiste du régime communiste, qui voguera de l'enchantement au désenchantement. Un père qui, dés les prémices, ne croit pas en cet idéal est-allemand. Je m'attendais à un récit plus accès sur la vie en RDA. Cette biographie familiale apporte toutefois un regard intéressant sur les antagonismes et les particularités de l'Allemagne réunifiée actuelle.
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Livre acheté à Berlin aux Galeries Lafayette ! Sensibilisée par mon périple dans cette Allemagne blessée, ce livre s'offrait à moi. Pas de regret ! Une lecture témoignage d'une époque récente dont les protagonistes encore vivants restent dans les eaux troubles de leur engagement pour la politique de la RDA, et puis les enfants qui ont subi l'endoctrinement, quel choix s'offrait à eux lors de l'ouverture du mur ? Un livre lucide qui retrace sur 4 générations l'histoire d'une famille (aux origines juives, paternelles et maternelles) vivant en RDA après la séparation. Fuir le nazisme à tout prix pour rencontrer une autre forme de totalitarisme ! Pourquoi, comment ? Les questions restent posées. Difficile parcours, que celui de ces personnes qui ont du affronter le nazisme, ses conséquences et puis le choix entre l'Ouest capitaliste et l'Est communiste en tentant malgré tout de rester honnête avec leurs idées et leurs enfants !
Ici, pas question de se défaire de son histoire, un ouvrage au contenu lucide, sans animosité, sans démagogie et intelligent.
Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Maxim Leo est un journaliste allemand qui a vécu à Berlin-est jusqu'à la chute du mur. Il avait alors près de 20 ans. Dix ans plus tard son grand-père maternel, Gerhard Leo, est victime d'une attaque, il perd l'usage de la parole. Alors qu'il rend visite à l'hôpital à cet homme qui fut un apparatchik du régime est-allemand, Maxim est amené à s'interroger sur les relations de sa famille avec la RDA.

Les deux grands-pères de Maxim, Gerhard qui s'engagea à 19 ans dans la résistance française et Werner, ancien soldat de la wehrmacht, ont soutenu la fondation de la RDA. Les parents de l'auteur, Anne et Wolf, portent un regard plus critique sur leur patrie. Ce couple d'intellectuels n'hésite pas à discuter de ses doutes concernant le régime, Wolf de façon souvent virulente. Maxim quant à lui a su très tôt qu'il passerait un jour à l'Ouest et ne s'est pas senti de lien avec cet Etat-prison dans lequel il grandissait. Pas avant sa disparition, en tout cas :

"Ceux de l'Ouest commençaient déjà à me taper sur les nerfs. Ils parlaient de la RDA comme s'il s'agissait d'une zone touchée par une épidémie de choléra. On disait que nous étions corrompus par la dictature, que notre caractère était faible et notre formation insuffisante. Je prenais ça pour moi, ce qui me déstabilisait encore plus, moi qui voulais n'avoir jamais rien eu à faire avec la RDA. Mais il s'installa tout d'un coup, ce sentiment que je n'avais jamais éprouvé auparavant : ce "nous" qui avait eu tant de mal à me venir aux lèvres. Je crois que je ne me suis jamais senti aussi proche de la RDA qu'après son naufrage."

J'ai apprécié cet ouvrage que j'ai trouvé intéressant. D'abord pour la découverte des personnage qu'il présente, personnages qui ont été des acteurs de l'histoire du 20° siècle. Dagobert Lubinski, mort à Auschwitz, qui avait créé un parti communiste dissident, KPO, en 1928. Wilhelm Leo, avocat qui plaida contre Goebbels puis dut s'exiler en France. Gerhard le résistant et Werner le sympathisant des régimes autoritaires.

Ensuite pour le récit des derniers jours de la RDA. La fébrilité, l'excitation, l'attente qui ont agité les Berlinois dans les semaines qui ont précédé la chute du mur sont bien rendues. Je retrouve un peu de l'ambiance du film Good-bye Lénine.

Enfin parce que Maxim Leo brosse un portrait nuancé de ce qu'a pu être la vie d'une famille d'intellectuels dans l'ex-RDA et ses liens avec ce pays. Au moment de la chute du mur c'est Anne, la mère de l'auteur, adhérente du parti communiste depuis son adolescence, qui fait le plus facilement son deuil de la RDA tandis que Wolf est déstabilisé par l'arrivée de cette liberté qu'il attendait tant et vit aujourd'hui encore, d'une certaine façon, à l'Est.

Tout cela est écrit de façon très vivante, l'auteur raconte de nombreuses anecdotes de son enfance, la lecture est facile.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Je pensais adorer ce livre et finalement non, pas tant que ça. le sujet me plait, ça c'est certain, mais la manière dont il est traité ne lui rend pas justice je trouve. Maxim Leo nous raconte l'histoire de la RDA depuis la fin de la seconde guerre mondiale jusqu'à la chute du mur de Berlin. Mais c'est très fastidieux... Il s'attarde sur beaucoup de détails, et la lecture devient complexe. Je n'avais pas envie d'y retourner, il fallait que je me force. J'aurais voulu lire l'histoire d'un homme, j'avais l'impression de lire une fiche wikipedia très fournie et détaillée.. Par exemple il parle tellement longuement de ses grands-pères qu'on finit par oublier que finalement ce ne sont que ses grands-pères, et que dans sa vie à lui ils n'ont eu que très peu d'impact..
En résumé, c'est intéressant, oui. Mais ce n'est pas agréable à lire.
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Dans un style direct et épuré, sans pudeur ni parti pris, Maxim Leo nous offre une très belle biographie de sa propre famille. En mêlant son ressenti personnel à l'histoire de sa famille, et le vécu intime des membres de sa famille et l'Histoire de cette époque (de 38 à 89, en gros), l'auteur réussit un très beau tour de force, un livre sensible et d'une grande honnêteté en même temps.

Depuis le grand-père Gerhard, juif fuyant le nazisme, Allemand résistant en France; jusqu'à Maxim, témoin ébahi des changements radicaux de son pays (la RDA donc) précédant la chute du mur, cet excellent ouvrage nous offre 60 ans d'histoire relatés avec force et simplicité. L'écriture efficace et pleinement honnête m'a non seulement accroché comme rarement, mais aussi beaucoup touché.

Un excellent livre donc; si vous aimez L Histoire et les "histoires vraies", n'hésitez pas, ce livre vous passionnera certainement !
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Belle réflexion autobiographique sur l’histoire de deux familles et de deux pays... qui en redeviennent un seul. le titre allemand, tiré d’une chanson de Noël très populaire en RDA, est bien plus beau que le titre français : « Haltet euer Herz bereit » qui pourrait se traduire par « Tenez votre cœur prêt ». Ce texte est une belle analyse des contradictions d’un Etat construit sur un rêve... et qui devra affronter la réalité. D’où « la prison de la loyauté » (page 238).
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A lire absolument et je ne vais pas commenter des lignes et des lignes, car tout est dit dans les critiques très majoritairement positives.
Ce récit autobiographique m'a aussi passionné, il est absolument prenant et captivant de bout en bout.
A noter la traduction qui est faite avec beaucoup de soin dans ce livre, car hélas ce n'est pas toujours le cas pour bien d'autres.
Je conseille vivement.
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Voici un sublime témoignage pour l'Histoire!
J'ai été littéralement captivée et émue par ce témoignage d'un jeune allemand qui analyse ses racines, essayant de comprendre d'où il vient, présentant les faiblesses des siens sans jamais les juger.
Maxim Leo parvient à prendre ce recul indispensable afin de ne pas dramatiser les histoires vécues par sa famille, qui le touchent et qui ont bouleversé sa propre vie.
Un regard tout en nuance, ni nostalgique ni méprisant.
Un livre remarquable. A lire!
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Merci, merci à Patrice et au mois de livres de langue allemande en novembre 2019. C'est un vrai cadeau ce livre et je vous le conseille à toutes et tous. Mais vous l'avez peut-être déjà lu, puisque Maxim Leo a reçu le prix du livre Européen en décembre 2011 pour cet essai. Prix tellement mérité, car rien ne peut plus contribuer à la construction européenne que ce genre d'essai qui décrit si minutieusement les malheurs d'une Europe en guerre puis divisée par un mur infranchissable pour les habitants de la RDA. Maxim va nous faire comprendre tous ces aspects de l'Europe grâce à sa famille qui est à la fois originale et tellement ordinaire. En tout cas pour sa famille paternelle, si son père n'est jamais totalement entré dans les cases des critères de la RDA, son grand-père a été un nazi ordinaire puis un habitant de la RDA tout aussi ordinaire. Mais cette phrase traduit trop pauvrement la compréhension que nous aurons de Werner ce grand père qui s'est si peu intéressé à son fils. En revanche, la famille de sa mère est beaucoup plus originale . Son grand père Gerhard Leo a été obligé de fuir avec son propre père l'Allemagne nazi parce qu'il était d'origine juive. En France, Gerhard rentrera dans la résistance et devient un véritable héros, il a raconté ses exploits dans un livre que je lirai peut-être. S'il est resté en RDA , c'est parce qu'il a trop vu en RFA d'anciens nazis ne pas être du tout inquiétés et même devenir des cadres de la nation. Ensuite, nous voyons la vie des parents de Maxim qui essaient de tout faire pour se plaire en RDA, sans pour autant adhérer complètement au système. Et enfin avec lui, Maxim ce petit garçon qui ne croit pas du tout aux valeurs communistes et qui ressemble tellement à tous les enfants du monde. Son parcours permet de toucher du doigt la vie de l'Allemagne de l'Est. C'est à la fois tragique et ridicule. Tragique, car il a failli ne pas pouvoir poursuivre ses études et qu'il craint toujours d'être repéré par la Stasi. Ridicule, quand on voit les efforts de la directrice pour convaincre les enfants qu'ils ont de la chance d'être des enfants choyés de la RDA alors qu'ils n'ont presque rien pour jouer ou pour se distraire. Et lorsque le dernier chapitre arrive avec les manifestations de Leipzig qui annonceront la fin de ce régime absurde on sent que cela s'est joué à très peu de choses. Mais les Allemands sont maintenant réunis dans un même pays, on se demande alors si Maxim Leo écrira la suite pour nous expliquer pourquoi le parti néo-Nazi se réclamant ouvertement des théories d'Hitler fait un si bon score dans son ancien pays. À ce propos vous pouvez écouter sur le podcast du Nouvel Esprit Public une émission qui compléterait bien cette lecture.
Lien : https://luocine.fr/?p=11280
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