Venise au mois d’août, les Vénitiens détestent les touristes qui envahissent leur ville, mais les Vénitiens font tout pour attirer les touristes qui font vivre la cité.
Dans la chaleur estivale, Brunetti désire partir en vacances et aller se rafraîchir dans la montagne, mais on découvre un cadavre, un greffier de justice, un bon gars, irréprochable, toujours présent au travail, un célibataire sans histoires qui vivait avec sa vieille mère. Qui pourrait bien lui en vouloir ? Y a-t-il des embrouilles au sein même du système judiciaire ? N‘est-ce pas un milieu à aborder avec beaucoup de doigté ?
En parallèle, une autre affaire, une vieille tante qui se met à dépenser beaucoup d’argent. Serait-elle victime d’un escroc ? On peut observer comment fleurissent les faiseurs de miracles, les voyants et les devins, dans un monde où la pratique religieuse semble s’affaiblir.
Souffrant de la canicule et surtout privé de la merveilleuse cuisine de Paola, le commissaire travaille à la sueur de son front pour dénouer les intrigues.
Difficile de dire si c’est vraiment un très bon polar, car je ne suis pas très objective, j’ai trop de plaisir à retrouver Venise et son commissaire de police.
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On sait que le climat de Venise est continental, l'été il y fait très chaud, voir caniculaire. Pour le commissaire Brunetti , cette température excessive devient insupportable mais il faut continuer à travailler , il doit même écourter les jours de congés qu'il avait envisagé prendre avec avidité , loin de la lagune, au frais, à Glorenza dans la région du Trentin-Haut-Adige dans le nord-est de l'Italie pour tenter de trouver l'assassin d'un greffier au tribunal.
L'intrigue est convenue mais je retrouve avec autant de plaisir, ce charmant commissaire humaniste , Guido, pour les intimes. Partager son quotidien n'est pas forcément ce qu'il y a de plus désagréable !
Un moment de détente délectable, sans souffrir de la chaleur, moi cet été, j'ai déjà donné !
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La nouvelle enquête du commissaire Brunetti est un succès de plus pour la plus vénitienne des romancières américaines.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Tout le monde avait commencé à préparer ses affaires pour les vacances. Paola avait édifié, sur leur commode, une pile de livres dont la composition changeait chaque jour en fonction des ouvrages qu’elle comptait inscrire à son cours de littérature anglaise de la rentrée suivante. Guido en étudiait les titres tous les soirs et devint donc le témoin amusé de la lutte qui se déroulait : La foire aux vanités laissa la place à De grandes espérances, substitution que Guido attribua au poids des livres ; Mr Ashenden, Agent secret, tint bon trois jours mais finit par être remplacé par Au cœur des ténèbres, bien que la différence de poids parût minimale aux yeux de Guido. Barchester Towers prit le pas sur Middlemarch, suggérant que la règle du poids était de nouveau en vigueur, Orgueil et Préjugés, en pole position depuis le premier soir, fit la course en tête jusqu’au bout.
Trois soirs avant le jour prévu pour leur départ, sa curiosité l’emporta.« Comment se fait-il que tous les gros livres ont disparu, mais que le plus gros de tous, ce pavé de Vikram Seth, A suitable Boy, soit resté ?
- Oh, celui-ci ce n’est pas pour mon cours, répondit Paola comme si la question la surprenait. Cela fait des années que j’ai envie de le relire. C’est ma petite récompense.
- Et de quoi merites-tu d’être récompensée ?
- Tu demandes ça à quelqu’un qui enseigne à Cà Foscary ? Au département de littérature anglaise ? répliqua-t-elle, prenant un ton faussement outragé.
Brunetti songea avec quelle perfection les rituels de la Rome préchrétienne […] se fondaient dans ceux de l’Italie moderne; les mauvais esprits étaient écartés à coup de tisane magique (hors de prix) ou de goupillon, et l’avenir révélé par des cartes. Les siècles passent et nous n’apprennent rien.
(Points, p.297)
… il ignorait tout des raisons pour lesquelles les vieilles femmes avaient été la cible favorite des inquisiteurs. Peut-être parce qu’il y a beaucoup d’hommes stupides et méchants et que les vieilles femmes sont faibles et sans défense.
(Points, p. 16)
- As-tu au moins la preuve que ce Gorini est un charlatan?
- C'est l'histoire de sa vie - une suite d'entourloupes en tous genres.
- Ah, murmura-t-elle, voilà qui me rappelle un peu nos chers dirigeants.
Trop oppressé par la chaleur pour seulement ouvrir un des dossiers qui traînaient sur son bureau, Brunetti poursuivit sa rêverie : comment convaincre les Roumains d'arrêter de faire les poches des touristes, les Gitans d'envoyer leurs gosses cambrioler les maisons ? Et ce n'était qu'à Venise. Sur le continent, les requêtes auraient été autrement sérieuses : comment demander aux Moldaves d'arrêter de vendre des mômes de treize ans et aux Albanais de renoncer à vendre de la drogue ? Il considéra même un instant la possibilité de convaincre les Italiens - des hommes comme Vianello et lui - de renoncer à rechercher des prostituées mineures et de la drogue bon marché. p.23
Donna Leon se dévoile en répondant, avec humour et sincérité, au questionnaire de Proust.