De mieux en mieux

Le quotidien de jeunes et d'adultes dans la cité Mandela en banlieue Parisienne. Deux générations qui ont bien du mal à se comprendre et s'accepter.
Des portraits tragiques, parfois amusants sans détour, sans filtre.

Des nouvelles courtes et prenantes sortant de la plume de Christophe Léon, coutumier des sujets sensibles.
J'ai regretté parfois la brièveté des nouvelles, quittant des personnages auxquels je commençais à m'attacher. Cependant, ces nouvelles n'auraient pas autant d'impacte si elles étaient plus longues.
Pas vraiment d'originalité dans les sujets mais ce que j'ai aimé ce sont les petite notes moins sombres, les petites notes d'espoir malgré un texte nous prédisant souvent le contraire.

La belle collection Nouvelles - textes de qualité, format agréable - propose un recueil du prolifique et talentueux Christophe Léon, de mieux en mieux. Les onze textes, à la première personne à l'exception du dernier, dressent un portrait sans misérabilisme, ni angélisme, de la cité Mandela - ses HLM, son collège. Chacun des onze narrateurs raconte un instant de sa vie, une micro-aventure, drôle, tragique ou émouvante, à la chute souvent surprenante.
Enfermés dans cette banlieue, les protagonistes rêvent de s'en échapper ou, a minima, de s'extirper de leur quotidien, de cet univers sans pitié pour les "boloss" où les "envahisseurs" sont accueillis par des jets de boules de pétanque ou des comités d'accueil... guère accueillants.
Certains y arrivent, comme Honecker, simplet qui a développé un incroyable talent pour le chant, Driss, élève brillant qui obtient une bourse d'excellence pour étudier à Paris ou Stella qui s'arrache à sa condition de victime. D'autres s'accrochent à leurs rêves, comme Latifah qui, fan de Lady Gaga, s'imagine en pop star ou Coraz, amoureux fou de... Latifah. Les adultes, aussi, songent à un ailleurs. Les parents de Marie, qui, cas rare à Mandela, ont tous les deux un travail, rêvent de centre-ville, M. Diarra se réfugie dans l'alcool, et Mémé s'enferme dans le passé.
Outre les habitants de la cité, Christophe Léon s'attache aussi à ceux qui viennent y travailler. Deux missionnaires sont pris à partie par des caïds, pour le coup trop sûrs d'eux, une professeur de français alterne entre une forme de mépris et une réelle sympathie envers ses élèves - "En vérité, ce sont pour la plupart de braves gamins et j'ai un peu honte de les juger parfois un peu trop rapidement" - un animateur, mis sous pression par le maire, tente tant bien que mal de remplir sa mission.
L'auteur, dans un style toujours fluide mais variant en fonction du narrateur, vise juste, dans les relations entre adolescents, dans leurs rapports au monde qui les entoure et à celui, plus lointain, qui les attire.
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