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EAN : 9782889082667
100 pages
La Joie de Lire (19/03/2015)
3.63/5   51 notes
Résumé :
Mariés depuis 15 ans et pères de Gabrielle 13 ans, George et Phil, artistes plasticiens renommés vivaient une vie familiale et professionnelle épanouies, jusqu’à ce que Pierre-Marie Le Guen soit élu à la mairie de Paris. Les lois changent, par « mesure de précautions » et pour « assurer leur sécurité », ils devront clippés un losange rose sur leurs habits, ainsi toute agression pourra être caractérisée d’homophobe, ils ne pourront plus s’embrasser en public sous pe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Une 1ère de couverture qui fait froid dans le dos et pourtant si paisible, si silencieuse surtout.

Car il est question de silence.



"Embardée" est un récit SF qui devrait se montrer bouleversant pour les ados lecteurs, inévitablement. L'"Embardée", dans sa démarche fictive, nous ramène à un schéma tristement cyclique de l'Histoire, parfois.

La triste mémoire des logos roses nous ramène à un autre temps effroyable, exhumé pour la démonstration touchante qui va suivre avec la lecture de Christophe Leon.



C'est presque là un questionnement philosophique.

Apprendrons-nous de nos erreurs passés, ferons-nous mieux dans le respect ou bien pire dans le déni et l'orgueil?



Christophe Leon pose ici les éléments éparses d'une société qui ressemble à la notre, pour raconter le destin de la famille de Gabrielle, 13 ans. Volontairement, en nous projetant dans cette réalité fictive, le trait est forcé.



Gabrielle vit dans un quartier "réservé" aux losanges roses, comme la loi les appelle.

Ces familles habitent en société communautaire pour leur permettre de vivre en paix, leur dit-on, entre couples parentaux de même sexe.

Les enfants se fréquentent et connaissent cette même particularité.

Ce qui semble un Eden mis en place, une terre promise est sans détour associé pour l'intrigue à un ghetto.

On ne se leurre pas, les libertés individuelles sont restreintes au delà de ces espaces dédiés qui nécessitent des sauf-conduits pour s'en extraire et des éléments ostentatoires pour y être identifiés.



Philippe et George, les parents de Gabrielle, n'approuvent pas forcément ce système qui les place en marge, qui reformule la belle histoire qu'ils avaient commencé et envie d'offrir à leur petite Gabrielle, ce losange qui les marque contre leur gré.

Nous savons d'avance que les choses n'iront pas dans le bon sens avec cette fameuse embardée, à plusieurs niveaux, qu'elles n'iront pas dans le bon sens dès les 1ères pages avec leur accident de voiture et c'est percutant.

Mais ce sens est-il le bon? Gabrielle ne saisit pas tout.

Tout ceci va t-il dans la bonne direction.?

Nous craignons déja pour George et Philippe qui sont traqués après leur accident de voiture.

Un vrai thriller. Nous craignons pour cette main sur l'épaule de reprendre leur souffle.



Gabrielle a envie quand elle sera grande de connaitre un amour aussi sincère que celui de ses parents et aucun ne regrette de s'être choisi.

C'est Gabrielle qui raconte et elle revient sur ses 8 ans pour expliquer aux lecteurs quand son monde a commencé à changer et pourquoi nous en arrivons à ce que ses parents deviennent des fugitifs en se contentant simplement de revenir en voiture jusqu'à leur fille qui les attend à la maison.



Avec la délicatesse de Christophe Léon, la réalité de Gabrielle n'est pas édulcorée.

Et c'est touchant.

La jeune ado parle au passé du retour de ses parents et nous espérons en lisant, nous pouvons en déduire qu'ils ont regagné le foyer presque sain et sauf, sans doute. La distance sans trop d'affect de Gabrielle nous dit tout cela, peut-être.

Nous continuons ce récit court mais efficace, allant des faits passés racontés par Gabrielle à 9 ans, puis à 10 et son passé plus proche, ce "présent" haletant avec Philippe et George que nous découvrons pas à pas, fiévreusement, d'une course à pied à la course d'un taxi, solidaire de leur détresse.

Nul doute que cela devrait faire réfléchir les ados sur leur représentation de l'amour et de la famille.

Une fiction très intéressante.
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Après un début très classique reprenant les énièmes mêmes codes (triangle rose cousu sur le veston) je pensais ne pas accrocher à ce roman. Non par desinteret pour le sujet, mais bel et bien parce que je suis persuadée qu'il n'est pas toujours opportun d'utiliser la référence historique (surtout si c'est souvent/ toujours la même) pour illustrer un fait de société. Et puis, peu à peu, sans pour autant être en mesure de m'attacher aux personnages qui demeuraient distants (qu'il s'agisse de Gabrielle ou de ses parents) j'ai plongé dans le récit dont la construction en feedback est attractive. Un roman qui donne à réfléchir face aux manifestations récentes et aux extrémismes montants évidemment. Pour autant, la fin est un peu décevante, car abrupte. Cependant, en ayant l'impression de refermer le livre trop vite, on a une seule envie, en discuter avec son voisin de lecture, ses proches, ses amis, sa famille..;et n'est-ce pas là l'essentiel. Parler de ce qui pourrait arriver, pour en prendre conscience et agir, à temps.
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Gabrielle a presque 13 ans. Elle a été adoptée alors qu'elle était bébé par Phil et George, un couple d'homosexuels. Leur vie de famille va basculer en même temps que de nouvelles lois s'installent. Les homosexuels ne sont plus la bienvenue en ville et doivent être rassemblés dans une sorte de ghetto, forcés de porter un losange rose…
Evidemment la thématique de ce roman est très forte (et encore malheureusement très actuelle) et rappelle les pires heures de l'Histoire. C'est un livre très court qui se lit sur l'instant, mais qui du coup ne parvient pas à nous embarquer véritablement. J'ai plus eu une impression d'un coup de gueule lancé, mais qui n'a pas su s'intégrer à une fiction. Les éléments s'enchaînent, on a des retours en arrière mais on n'a pas le temps de saisir les différents instants. D'où mon avis mitigé malgré un sujet très bien traité. Une mention particulière pour la dédicace de l'auteur en préambule, qui est très belle : « Parce que l'amour est de tous les genres-masculin au singulier et féminin au pluriel. »
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C'est la volonté de découvrir des auteur.ice.s jeunesse encore jamais lu.e.s qui m'a poussée à emprunter ce très court roman. Je n'en avais jamais entendu parler avant mais parmi les titres de Christophe Léon disponibles à la médiathèque, c'est celui qui m'interpellait le plus. Et quel bon choix !
Encore une fois, un auteur jeunesse prouve qu'il n'est pas nécessaire de s'étaler sur plus de 100 pages pour offrir un contenu efficace, percutant et poignant. A lire, dès que possible !

Tout commence brusquement. Phil et Georges sont au centre de Paris, alors qu'apparemment ils n'en ont pas l'autorisation. Ils ont bravé les interdits pour trouver un cadeau d'anniversaire à leur fille adoptive, la jeune Gabrielle. Comble de malchance, ils ont un accident et leurs gestes “trop affectueux” commencent à attirer l'attention des passants. Ils prennent la fuite, très vite poursuivis par la brigade de surveillance.
De son côté, Gabrielle, seule à la maison, commence à s'inquiéter du retour de ses deux pères. Alors que les temps ne sont plus sûrs, elle craint le pire pour eux.

La construction du récit est intéressante et permet une montée en tension assez efficace. En effet, Christophe Léon choisit de donner la parole à la jeune Gabrielle, 13 ans, et alterne entre chapitres se déroulant dans le présent (l'accident de voiture, l'attente inquiète…) et souvenirs du passé. Ce sont d'ailleurs ces flashbacks du passé qui donnent, petit à petit, l'explication du cheminement jusqu'à la situation présente.
Car dans ce monde qu'on imagine un tout petit peu futuriste (à peine), tout allait bien. La montée de l'intolérance, l'homophobie, l'ostracisme et finalement la dictature, a été progressive. Tant et si bien que les gens n'y croyaient pas… jusqu'au jour où, les personnes homosexuelles ont eu l'obligation de porter un losange rose cousu (j'imagine que vous comprenez facilement la référence) et ont été parquées dans des ghettos à l'extérieur des villes.

J'ai été happée dès le premier chapitre. Clouée à ma chaise par les premières lignes et les messages véhiculés. Curieuse de découvrir les effets de cette montée en puissance de l'intolérance ; impatiente de lire le fin mot de l'histoire. Je ne sais d'ailleurs pas totalement quoi penser de cette dernière mais je retiens surtout les 93 pages précédentes.

C'est une lecture qui dénonce évidemment, mais qui questionne aussi sur l'installation progressive de systèmes totalitaires. C'est souvent invisible au début, c'est progressif et quand enfin on se réveille, il est trop tard.
Je salue l'intelligence du texte de Christophe Léon qui, comme je le disais en introduction, n'a pas besoin de longs discours pour toucher au but. 94 pages suffisent à révolter le lecteur et je l'espère, à lui faire prendre conscience !
Lien : https://bazardelalitterature..
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Je referme ce livre et je reste mitigée. J'ai adoré le fait qu'il s'agisse d'un roman d'anticipation qui malheureusement nous paraît tout à fait plausible et assez proche si on ne se réveille pas. Alors, nous sommes encore assez loin des ghettos où seraient parqués les homosexuels mais il ne faut pas oublier que les manifestations contre le mariage pour tous existent encore même s'il y a un essoufflement du mouvement (heureusement d'ailleurs !).
Après, c'est plutôt le traitement de l'histoire et l'écriture qui ont fait que je n'ai pas réussi à pleinement entrer dans l'histoire, à éprouver une réelle sympathie pour les personnages. Les deux personnages principaux me faisaient un peu trop penser aux artistes Pierre et Gilles (dans le roman, Georges et Phil). Il y a peut-être un peu trop de bons sentiments et surtout beaucoup d'éléments qui sont attendus.
Je m'attendais peut-être à quelque chose de plus percutant d'où une petite déception mais la lecture de ce court roman reste cependant nécessaire.
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critiques presse (1)
Ricochet
16 septembre 2015
Avec des thèmes sensibles abordés frontalement, ainsi que des prises de position radicales, le livre ne manquera pas de susciter le débat.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- et puis je suis une négresse !
(....)
- Écoute, avait dit George, si tu es une négresse, alors nous sommes, Phil et moi, des blanchettes. En tout cas , ce ne sont pas de beaux mots dont on ne peut se vanter, et ceux qui les utilisent sont des personnes qui ne se respectent pas elle-mêmes.
( p 28)
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- T'es trop pessimiste, objecte Phil. Nous ne sommes pas dans la France de 1940, tout de même !
- Non, et c'est pire ! Aujourd'hui, nous voyons l'Histoire se répéter et personne ne lève le petit doigt.
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- Ce que veut dire George, Gabrielle, c'est que l'amour n'a ni sexe ni couleur de peau, avait enchaîné Phil, un chouïa moraliste. Les gens qui défilent dans la rue on tort. L'amour ne se décide pas, ni la préférence amoureuse. George et moi, nous nous aimons, nous t'aimons et notre amour est aussi légitime que celui de nos voisins, de nos amis ou de n'importe qui. Il n'y a pas à rougir de ce que l'on est - jamais.
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Quand une femme me tirera de sous mon lit, qu’elle me demandera de me taire et que je me défendrai comme une tigresse, la première image que je verrai, lorsqu’elle aura avec l’aide d’un homme réussi à me dénicher de ma cachette, sera l’HOMMOT qui recouvre un pan de mur de ma chambre et que nous avons fait entrer en fraude dans le ghetto, les autres ayant été détruits par les autorités.
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 Dans les premiers temps, de nombreuses personnes, quand elles parlaient du ghetto, faisaient référence à un camp de concentration, mais bientôt il fut interdit d’employer ces termes. L’appellation officielle était : « Centre de rétention administrative et prophylaxie familiale.
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