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« Ces enfants adoptés, les parents les ont depuis un an et demi. Ils commencent à marcher et à parler. On ne peut pas aller simplement comme ça les leur enlever pour les foutre dans un orphelinat. Ce sont des enfants, pas des ballots de cocaïne qu'on met sous séquestre dans un placard ! Dans quel pays vivons-nous, pour que des choses pareilles soient possibles ? »

Eh bien, en Italie, plus précisément à Venise.
Le commissaire Brunetti doit trouver la réponse à cela : pourquoi, tôt le matin, des carabiniers ont-ils pénétré de force dans les maisons des quelques personnes ayant adopté illégalement des enfants un ou deux ans auparavant ? Il s'occupe plus précisément d'un pédiatre car celui-ci a été agressé physiquement en voulant défendre son bébé et s'en est sorti de justesse.

Manque de collaboration entre les carabiniers et la police, usage de faux en écriture, dossiers médicaux qui s'égarent de façon opportune, pharmaciens véreux ou plutôt trop vertueux (cela revient souvent au même, du moins en ce qui concerne les conséquences), le tout dans ces calles, ces piazzas qui s'emmêlent aux canaux, entre la « questure » (le commissariat) et l'hôpital : ceci forme un roman policier plein de doutes et de silences, de regards en l'air, directs, fuyants...
J'ai adoré cette ambiance particulière où la vie familiale est intimement liée à la vie sociale, où tout ce qu'on fait, tout ce qu'on dit, est répandu de manière insidieuse dans la ville.

Le commissaire Brunetti est un as de la conduite en société et en famille, il ne peut donc que mener à bien son enquête et même compatir ou se révolter face à tous ceux qu'il est obligé de rencontrer, de questionner.
Mais le commissaire exerce aussi sa profession de manière intègre, donc lorsqu'il lui a fallu répondre à son associé, voici ce qu'il lui a dit :
« La loi est un monstre sans coeur, ce qui veut dire que si l'on permet à ces gens de garder les enfants on établit un précédent ; que n'importe qui pourra acheter un bébé ou s'en procurer un de n'importe quelle manière, à n'importe quelle fin ; que tout cela sera parfaitement légal ».

Quand le monstre sans coeur qu'est la loi rencontre ces hommes que sont les policiers, tout simplement, ils doivent apprendre à faire bon ménage...et c'est ça qui m'a vraiment passionnée.
Je recommande ce « cantique des innocents » à tous ceux qui captent les non-dits et les faux-semblants et qui en tirent leur propre vérité.
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En pleine nuit, Brunetti rejoint le lieutenant Vianello à l'hôpital, au chevet du docteur Pedrolli, pédiatre et chef de service très apprécié, qui vient d'être molesté par les carabiniers lors d'une arrestation plutôt musclée. L'homme est accusé d'être au coeur d'un trafic d'enfants. On lui a d'ailleurs enlevé son bébé de 18 mois qu'il aurait acheté comme une vulgaire marchandise. Brunetti est touché par le médecin si choqué qu'il en a perdu la voix, il décide donc de mener sa petite enquête.

Venise en automne, un Brunetti qui s'interroge sur la paternité, une sombre affaire d'escroquerie à la sécurité sociale, un pharmacien bigot et des parents prêts à tout pour combler leur désir d'enfant, voilà, entre autres, ce que l'on peut rencontrer dans cet opus des enquêtes du commissaire Brunetti. On ressent un certain désenchantement entre les lignes alors que Venise glisse lentement dans la tristesse de l'automne. Donna LEON explore le milieu médical mais surtout le trafic d'enfants et le pouvoir des riches qui achètent des bébés, le plus souvent à des femmes issues de l'immigration qui n'ont pas les moyens de les élever. Mais tout n'est pas noir ou blanc et le personnage du pédiatre fou de son fils apparaît comme un homme sensible et honnête qui a fait un faux pas pour la bonne cause.
Au passage l'auteure égratigne les carabiniers jugés trop brutaux, l'État civil qui émet des certificats de naissance sans y regarder à deux fois et les professionnels de santé peu scrupuleux qui n'hésitent pas à gruger la sécurité sociale. Mais pour son commissaire, l'essentiel n'est pas là. Lui s'interroge à propos des enfants arrachés à leurs familles d'adoption pour être confiés aux services sociaux. Que vont devenir ces enfants qui ont connu un foyer aimant pendant quelques mois, voire quelques années, pour finir placés dans un orphelinat ? Nul ne s'en soucie...
Un tome doux-amer qui parle de vies brisées mais sans coupable désigné si ce n'est la noirceur humaine.
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Seizième volet des aventures du commissaire Brunetti.
Un pédiatre et sa femme sont agressés en pleine nuit chez eux et leur bébé de 18 mois enlevé. le médecin refuse de parler à la police et le commissaire G. Brunetti, secondé par l'inspecteur Vianello, est chargé de l'enquête.
Il découvre que ce sont des carabiniers qui ont agressé le pédiatre en pleine nuit pour lui enlever son fils de dix-huit mois. Venise est sous le choc. Puis les langues se délient : certains crient au scandale, d'autres soupçonnent la découverte d'un réseau de trafic d'enfants. Un vent de délation envahit la lagune… le commissaire Brunetti a bien du mal à distinguer les coupables des innocents.
Avec cette nouvelle enquête, Donna Léon nous entraîne dans les méandres de Venise la magnifique et dans ceux, sordides, d'un réseau de trafic d'enfants. Et comme à son habitude notre autrice nous offre une intrigue parfaitement ficelée, des personnages criants de vérité et une peinture tellement vivante de la cité des Doges. Venise toujours aussi présente au coeur des enquêtes de Brunetti où cette fois l'inspecteur Vianello lui vole un peu la vedette. Bref encore Donna Leon à savourer à sa juste valeur.
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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Nous sommes à Venise, des carabiniers agressent un pédiatre et son épouse pendant son sommeil et kidnappent leur fils de 18 mois.
L'enfant sera mis à l'orphelinat et les parents ne le reverront plus.
Quelles sont les raisons de l'enlèvement.
Le commissaire Brunetti enquête sur cette agression et cette machination.
Ce pédiatre aurait-il des choses à se reprocher ?
Nous sommes dans les thèmes de l'immigration, le trafic d'enfants, du pouvoir.
Par contre, est ce que le bien être de l' enfant est pris en considération, ce n'est pas certain.
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Ça y est, j'ai lu un Donna Leon, j'ai découvert enfin le commissaire Guido Brunetti. Chaudement recommandée par une amie italophile.

On est plongé dans une ambiance est 100 % italienne, et plus précisément dans le charme de Venise : les rues, les places, les habitants : on s'y croit. On se prendrait au jeu, pour aller chercher un dictionnaire Français-Italien et la carte de Venise pour suivre les pérégrinations de Brunetti, les raccourcis pour se déplacer dans le labyrinthe de Venise.

Le commissaire est un bon vivant : les bons vins, les bons plats accompagnés de Grappa, on sent l'arôme de chacun des cafés que va partager Brunetti.
Il est également cultivé, ne quitte pas une librairie sans un livre en main, mais ne comprend rien à un ordinateur.

L'histoire : le commissaire Brunetti apprend qu'une descente musclée à l'initiative des carabiniers a eu lieu en pleine nuit au domicile du couple Pedrolli, afin de mettre fin à un trafic d'enfants. Brunetti n'étant pas au courant des agissements des carabiniers va prendre la défense de ce Vénitien. L'affaire sombre plusieurs fois dans les oubliettes, le drapeau de l'extrême droit qui est agité via la ligue du nord (Lega Doge), mais que faire face aux puissants de ce monde ??
Des pharmaciens qui font la justice divine via le piratage des dossiers médicaux, des fraudes à l'assurance-maladie ULSS ...

Le commissaire va faire ce qu'il peut pour défendre le docteur Pedrolli, jusqu'à lui glisser le nom des proches qui l'ont dénoncé 'anonymement' aux carabiniers ( courage et Éthique).

De grosses ficelles pour faire fonctionner cette intrigue policière. de grandes questions philosophiques pour émouvoir dans les chaumières. C'est quoi être père, le devoir, l'adoption, la vente des enfants, les mère porteuses, la baisse de natalité dans les pays du nord. Brunetti est déchiré entre la loi et sa morale.

Je trouve Brunetti bien absent des enquêtes, il est tellement bien secondé son fidèle adjoint l'inspecteur Lorenzo Vianello, et la signorina Elettra lui mâchent tout le travail.

Le cantique des innocents se lit bien, rapidement, mais n'est pas transcendent.
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Cette deuxième rencontre avec le commissaire Brunetti, héros récurrent de l'auteure Donna Leon n'a été hélas guère plus convaincante que la lecture de "L'inconnu du grand canal".

La Sérénissime est en proie à la rumeur. Sur fond d'adoption illégale d'enfant, de morale outragée et de délation anonyme, notre commissaire se démène pour faire la lumière sur une sombre histoire. le voilà en proie au questionnement, tiraillé entre une loi impitoyable et la sensibilité d'un coeur de père.
La trame de l'histoire est intéressante mais une fois de plus, je reste imperméable à la plume de Donna Leon que je trouve trop BCBG. Elle privilégie la réflexion par rapport à l'action. C'est bien, mais par abondance de détails (par exemple sur les soirées de Brunetti avec sa femme devant un verre de grappa), la lecture devient franchement ennuyeuse. La peinture de la société bourgeoise vénitienne aux multiples travers prévaut ici, sur la qualité de l'intrigue policière. Un 10/20 pour ce titre.
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Lire un bouquin de Donna Leon, c'est avant tout découvrir Venise sous plusieurs facettes : culinaires, architecturales et sociologiques.
Goûter des "Crespelles" par procuration, découvrir un vin d'une petit propriété, le tout en suivant le commissaire Brunetti mener rondement son enquête, que demander de plus ?!
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Venise en Automne, j'adore... Mais le rythme de ce roman est lent, comme un cantique, car derrière les façades vénitiennes, se jouent bien des drames... Les romans de Donna Leon abordent parfois des thèmes difficiles, c'est le cas de ce roman-là qui touche les enfants en évoquant le thème de l'adoption illégale, avec au passage : corruption, magouilles, traffic, fraude à la Sécurité Sociale, escroquerie, racisme, exploitation... Et en passant, la brutalité des carabiniers dénoncée : on retire sans ménagement, et même avec violence, des enfants à leurs parents adoptifs, pourtant aimants. Avec Donna Léon, rien n'est inventé. Cela se passe ainsi dans un pays européen tout proche : l'Italie.

Entre rii, canaux et calli, en marchant pour rentrer chez lui, Brunetti se remet souvent en question au cours de ses enquêtes, cela ne manque pas dans celle ci non plus. Personne ne parle parmi les principaux personnages concernés, et Brunetti doit composer pour connaitre la vérité et démêler les fils, plus que des fils : des noeuds gordiens... Il aura aussi besoin de son beau-père, le comte Fallier et son influence, pour ses investigations. Quoi qu'il tente, c'est toujours réfléchi, intelligent.
On a toujours plaisir à retrouver la famille Brunetti et les merveilleuses recettes concoctées par Paola, (je me demande comment elle trouve le temps de cuisiner aussi bien, avec des horaires de professeur à l'Accadémia) qui apportent un souffle de bonheur dans les enquêtes de notre commissaire préféré.
Lien : https://lecturesdartlubie.bl..
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En lisant ce livre, je me suis dit que sa construction ressemblait à s'y méprendre à la composition d'un morceau de musique, avec un thème principal, et un contrepoint. Je me disais qu'il était dommage de ne pouvoir l'inclure dans le challenge Des notes et des mots, quand j'ai enfin fait attention au titre (j'étais tellement absorbée par l'intrigue que je n'y faisais plus vraiment attention).
Le roman débute par un motif qui paraît sans rapport avec la suite, et qui pourtant répparaîtra ponctuellement dans le récit : la déposition d'une femme qui avertit la police d'un fait qu'elle juge important. Puis, la violence fait irruption, fortissimo :les carabiniers font irruption chez un couple respectable, agressent le mari et prennent l'enfant, adopté illégalement dit-on.
Les thèmes se repondent et, comme un accompagnement, se déploie la vie quotidienne du commissaire Brunetti, de sa femme, universitaire, de leurs enfants, une vie paisible, heureuse, de personnes aimant manger (des recettes cuisinées par madame), boire (de l'excellent vin), lire (Saint Luc, un aristocrate voyageur du XVIIIe siècle) et s'aimer. le commissaire ne dissimule rien à sa femme, même les subterfuges et les travestissements (comme dans l'opéra) qu'il est obligé d'employer pour ses enquêtes.
Les thèmes sont forts : l'adoption illégale d'enfants (ou la vente, si vous préférez), la baisse de fertilité dans les pays développés et leurs causes, l'escroquerie à l'équivalent de la sécurité sociale italienne (ou comment faire consulter des patients morts pour toucher une commission) et la corruption qui règne en Italie. Ce sont les thèmes principaux, mais, tel un contrepoint, d'autres motifs apparaissent subtilement et nous interroge. Que signifie être père, être mère ? Qu'est-ce qui fait que l'on se sent le père ou la mère de cet enfant, même s'il n'est pas notre enfant biologique ? Donna Leon nous pousse plus loin dans nos retranchements, en nous demandant s'il est possible de ne pas parvenir à aimer un enfant adopté, rejoignant un autre thème fort, le racisme, qui a pignon sur rue : les enfants adoptés viennent de pays pauvres, des extracommunitarii. Ces enfants, on ne les verra pas, on ne les entendra pas dans ce récit : je ne sais comment la loi française jugerait les faits, mais en Italie, ces enfants (ils ont entre dix-huit mois et trois ans) resteront dans des orphelinats et ne seront jamais rendus à leurs parents adoptifs (pourtant aimants) ni à leurs parents biologiques (qui ne les désiraient pas). Quel sera leur avenir ? Nul ne le sait. Certes, ils sont l'illustration de l'exploitation des pauvres par les riches, qui est poussée parfois jusqu'à l'extrême (les trafic d'organe), mais ils sont surtout sacrifiés, comme les saints Innocents. Ils n'ont même plus d'identité puisque leurs certificats de naissance sont des faux. le silence est leur langage.
D'autres au contraire feraient mieux de se taire. Ils parlent, ils chuchotent, ils insinuent, ils ne font pas taire leur petite voix intérieure qui leur permet de distinguer à tous les coups le bien du mal - et la nécessité de révéler ses fautes, au nom de leur vision du Bien et des visées de Dieu - l'eugénisme n'est pas loin, et rejoint le thème précédent. La violence fera à nouveau irruption, fortissimo, juste avant que le silence ne s'impose, définitivement.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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L'un des plus réussis des Brunetti à mon sens ! Construit différemment des autres romans de Leon, débutant et finissant par un dialogue entre Brunetti et un témoin ou un suspect, cette enquête met en scène tous les personnages incontournables - Vianello, Elettra, Paola- et aborde des sujets sensibles : "l'achat" de nouveaux-nés, la divulgation de dossiers médicaux...et aussi la guerre des polices puisque s'opposent ici les méthodes des carabinieri et des policiers. Passionnant !
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