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3,5

sur 135 notes
Ca faisait un long moment (3 ans déjà !) que je n'avais pas lu de roman de Donna Leon, j'ai donc été ravie de retrouver le commissaire Brunetti, qui officie à Venise.
Ce volume est un peu différent des autres, dans le sens où l'enquête policière n'arrive que tardivement dans l'histoire, laquelle est consacrée à tout autre chose, à savoir une affaire privée.
Brunetti va tenter de trouver des informations personnelles sur un homme riche, le meilleur ami de son beau-père, car cet homme très âgé s'apprête à adopter un jeune homme, et cette adoption ne semble pas avoir des motifs bien clairs.
Brunetti est donc partagé entre son envie de rendre service à son beau-père, pour qui il a de l'affection, et sa gêne à l'idée de se mêler d'une histoire privée.
Ce roman nous parle de la famille, des liens qui unissent les gens les uns aux autres, mais aussi de ce qu'on transmet à ses proches, de l'argent, des biens, mais aussi et surtout des valeurs.
J'ai eu beaucoup de plaisir à partager quelques repas avec Brunetti et sa famille, à me promener dans les rues à la tombée de la nuit, à côtoyer la délicieuse Elettra, sa secrétaire si particulière, à relire les classiques grecs avec Brunetti le soir, blotti dans son canapé, à déguster des cafés sur une terrasse au soleil…
Un roman très plaisant qui nous permet de rencontrer des personnages intéressants et qui change un peu des enquêtes habituelles.
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Un polar léger, comme une récréation entre des lectures plus difficiles.

C'est toujours le plaisir de se promener à Venise, mais dans un roman sans beaucoup de suspens, car le crime n'arrive que dans la dernière partie et sera assez vite résolu. Mais il y a toujours Brunetti qui relit les classiques et en tire des enseignements.

On y trouve aussi une jolie réflexion sur l'amitié. Les vieux amis, qu'on apprécie, dont on se sent proche, mais avec qui les rencontres s'espacent avec le temps. Les rôles des amis aussi de dire leurs vérités aux amis, mais pas de décider pour eux.

On repense également aux préjugés et à la perception de l'homosexualité. Car on ne juge pas de la même façon un homme âgé qui s'attache une midinette qu'un vieux beau et son mignon…

On réalise l'effacement de la retraite et la solitude du grand âge où on est peu à peu oublié. La mort et ce qui va rester après, le souvenir aimé ou l'héritage âprement disputé.

Lectrice déjà de la longue série de romans de Donna Leon, j'ai retrouvé Brunetti comme on retrouve les vieux amis, parfois un peu moins fringants. Mais le charme de leur compagnie ne tient pas qu'à la rencontre du jour, mais aussi au bagage des moments partagés depuis des années.
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Ce nouvel épisode des enquêtes du commissaire Brunetti se situe dans la lignée des dernières productions de l'auteure américaine : peu ou pas d'enquête policière et beaucoup de considérations sociétales ou sur la vie.

Côté policier, il faut aller au-delà de la moitié du livre pour avoir un semblant d'investigation. Et encore… n'espérez aucun suspense, le récit de Donna Leon est tellement anticipé qu'on dirait un épisode de Colombo : tout ou presque est là avant le final.

Reste la trajectoire qui va mener à ce final. le comte Orazio Falier – le beau-père de Brunetti – lui demande de se renseigner sur son (ex) meilleur ami : Gonzalo de Tejeda. Un condisciple du comte -ils se connus à l'internat en Suisse, tôt en rupture avec sa riche famille pour cause d'homosexualité dans l'Espagne franquiste. Un homme a qui refait sa vie comme éleveur en Argentine, au Chili, puis à Londres et à Venise en tant que marchand d'art. Réussite matérielle et vie tumultueuse. Gonzalo en sa qualité d'ami des Failer est devenu un peu comme le grand-oncle des deux enfants de Guido Brunetti. Orazio Failer et Gonzalo se sont disputés suite à la volonté annoncée par ce dernier d'adopter un adulte : sa dernière relation, un noble romain, beau comme un Dieu, qui lui rend presque quarante ans. le comte s'inquiète de cette lubie, et craint que Gonzalo ne se laisse aller à une relation à sens unique. Brunetti, un peu gêné de la demande de son beau-père, accepte néanmoins de voir ce qu'il peut faire.

Donna Leon déroule un thème central : l'âge. L'âge qui amène à envisager la transmission de ses biens, en l'occurrence des oeuvres collectionnées par Gonzalo (et toutes les richesses qu'il a accumulé). La relative solitude d'un homme qui a multiplié les relations et arrive dans les dernières années de sa vie à envier l'amour tranquille qu'un Brunetti peut trouver dans sa famille. La différence d'âge aussi. Qui choque initialement Brunetti, avant que finement Paola lui fasse remarquer que si un vieil homme riche comme Gonzalo s'était entichée d'une jeune beauté du sexe opposé bien plus jeune que lui, il y aurait certes quelques commentaires, mais aucune opposition de fond quand à ses choix. Chacun est libre de sa vie – et de finir sa vie.

Brunetti tourne et retourne la demande qui lui a été faite. En parle un peu à quelques unes de ses relations. Profite des réflexions De Paola et continue de s'étonner de voir ses enfants, devenus presque adultes, développer leur propre personnalité. le sens de la vie est là pour lui  : partager la nourriture, un verre ou un moment avec sa famille et ses amis, et enchaîner avec la lecture d'un de ses classiques de l'antiquité que Brunetti ne cesse de relire.

Le lecteur qui connaît un peu l'auteure se dit que Donna Leon doit quelque part avoir mis un peu d'elle dans ce récit en demi-teinte. Beaucoup d'interrogations et des inquiétudes rentrées, qui s'effacent dans le dernier quart du livre pour faire place à un vrai travail policier. L'ensemble, s'il reste de haute tenue, paraît toutefois un peu faible. La romancière, qui parait-il, ne séjourne plus qu'une semaine par mois à Venise, semble un peu refermer cette longue suite de romans qui a fini par dérouler toute une vie vénitienne : celle d'un petit commissaire de la questure, au fonctionnement très humain.
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Nous retrouvons le commissaire Brunetti. pour ceux qui l'apprécient, il n'a pas changé.
Il se cherche de la lecture. ou plutôt de la re-lecture. pourquoi pas une tragédie grecque...Les Troyennes, ce n'est pas trop dur. Mais il se met à penser qu'au moment où il lit, sur des plages de la Méditerranée, les mêmes, ou d'autres, des femmes sont là ; elles ont perdu leur mari, peut être leurs enfants dans des guerres ; elles attendent pour partir...vers où ? Avons nous donc si peu progressé en 2500 ans ?
A la Questure, les temps sont calmes. Brunetti déblaie la paperasse qui s'est accumulée et essaie d'échapper aux affaires de bagagistes. D'autres bagagistes (ou les mêmes, sortant de prison) ont été pris avec bijoux, vêtements de luxe déclarés volés à l'aéroport.
C'est son beau père, le comte Falier qui va lui confier du travail.
Il s'inquiète pour son plus viel ami, un noble espagnol avec lequel il était en pension en Suisse.
Le vieux monsieur, homosexuel sans enfant, fâché avec la plus grande partie de sa famille a décidé d'adopter son jeune amant.
Et tous ses proches sont persuadés que ce n'est pas une bonne idée. Brunetti pourrait-il faire des recherches sur l'affaire ?
Le commissaire commence par refuser. Cela le dérange de fouiller dans la vie de quelqu'un qu'il a toujours connu, qui est le parrain de sa femme Paola et que ses enfants adorent.
Il finit par accepter.
Mais le vieux monsieur meurt, est enterré en Espagne.
Une de ses amies, venue à Venise pour organiser une cérémonie à sa mémoire est étranglée. Par qui ? On a bien une idée. Comment et surtout pourquoi, c'est ce qu'il va falloir déterminer...
Pas de chapitres haletants dans ce livre, comme d'habitude..
Des réflexions sur la famille, la filiation...Que transmet-on avec son héritage : un nom, un titre de noblesse...Des biens. Ce que souhaite surtout Gonzalo, c'est semble-t-il transmettre sa fabuleuse collection d'oeuvres d'art à quelqu'un qui les appréciera comme lui, qui ne téléphonera pas à la salle des ventes à peine son cercueil refermé. C'est exactement ce qui va se passer, pensent ses amis
Et Brunetti de réfléchir à sa propre famille : à la mort de sa mère, quand ils ont partagé ses "biens" avec son frère, il lui est revenu un peu plus de 700 Euros. Et Paola et ses enfants seront immensément riches à la mort du comte et de la comtesse Fallier...
Un événement extraordinaire, dans ce livre, cependant : la signora Elettra part en vacances ! Il faudra se débrouiller sans elle !
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Depuis 1992 paraît chaque année en France une nouvelle enquête de Guido Brunetti. C'est toujours l'occasion pour l'autrice de développer des thèmes de société contemporains et progressistes. Dans cet ouvrage elle évoque l'adoption, l'homosexualité, l'héritage, les liens familiaux ainsi, et de façon un peu secondaire, les violences conjugales.

Guido est un commissaire assez atypique dans le monde du roman policier . Il est entouré par une famille aimante, Paola et leurs enfants Raffi et Chiara. Il lit des auteurs grecs anciens. Les Troyennes d'Euripide est sa lecture dans cette histoire.

Le comte Falier, son beau père, lui demande de faire une enquête "en l'abordant du point de vue d'un policier" sur le jeune amant de Gonzalo, l'un de ses plus vieux amis. Ce dernier souhaite adopter son amant afin de lui léguer sa fortune.

Dans un premier temps Guido mène ses recherches en rencontrant officieusement des relations pouvant lui apporter des renseignements et en demandant à Electra de rechercher des informations sur internet. A la suite de l'assassinat d'une amie de Gonzalo l'enquête va prendre un tour officiel.

Dans cet ouvrage c'est avec plaisir qu' à plusieurs reprises nous nous retrouvons dans l'ambiance chaleureuse de la famille Brunetti et salivons devant les plats que Paola leur concocte. En revanche un peu déçus par les apparitions réduites de certains protagonistes auxquels nous étions habitués comme, par exemple, Vianello.

Guido vieilli doucement. Heureux en famille il semble désabusé et pessimiste vis à vis des vénitiens comme du monde contemporain.

conclusion : excellent roman, peut-être le meilleur de la série.
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Des retrouvailles attendues avec impatiences, et, surtout avec un réel plaisir, même si ces dernières ne durent que quelques heures, et, qu'il faille attendre une bonne année avant de retrouver "notre" commissaire "préféré" ainsi que toute sa petite famille.

En prenant de l'âge, les divers protagonistes gagnent en maturité tout en restant unis, et, soudés entre eux. Une balade philosophique, et, "littéraire" - si l'on peut parler, penser ainsi face à un commissaire de police cultivé appréciant en particulier les auteurs de l'antiquité grecque et romaine - dans une Venise sortant des sentiers battus, et, dans laquelle le crime et autres assassinats en tout genre n'est pas primordiale, voire même sans intérêt vu que le plus important de tout sont les réflexions métaphysiques sur tel ou tel sujet, le raisonnement de Brunetti afin d'aboutir à une conclusion logique dans la résolution d'un crime et autre délit.

Enfin bref, plus les années passent, plus les polars de Donna Leon gagnent en excellence tout en se dévorant comme des petits pains !!!!!!
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On ne lit pas un roman de Donna Leon pour succomber à un suspense haletant ou s'abandonner à des frissons d'angoisse. Non, la lecture aura le même effet qu'un après-midi nonchalant ponctué de quelques conversations charmantes. Et, si meurtre il y a, il peut se produire aux deux tiers du livre, comme dans le cas présent. Probablement aurez-vous découvert le coupable et ses motifs bien avant le commissaire Brunetti. Alors pourquoi lire ses enquêtes ? Pour la finesse de certaines analyses psychologiques (j'ai savouré les trois premiers chapitres relatant une discussion entre Brunetti et son beau-père, le comte Falier), la mélancolie d'une Venise abandonnée aux hordes de touristes, ou encore les menus De Paola, la caustique épouse du commissaire. Et tant pis si celui-ci se fait servir à domicile comme un pacha, s'il lui suffit de donner quelques consignes à la secrétaire du vice-questeur pour recueillir sur une personne autant de renseignements que pourraient en obtenir la CIA, le Mossad et la DGSE réunis et si l'on n'a toujours pas compris à quoi Brunetti peut bien employer ses journées au bureau.
Quoi ! Je n'ai encore rien dit de l'intrigue ? Aucune importance, elle tiendrait sur un confetti. On aura compris qu'elle n'est qu'un prétexte à déambulation dans Venise une belle journée de printemps.
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Dans les pas du Commissaire Brunetti à Venise, il ne faut pas s'attendre à haleter d'impatience jusqu'aux dernière pages qui dévoileront la fin de l'histoire et le nom du coupable ! Il faut accepter de savourer avec nonchalance la vie quotidienne d'un brillant policier, philosophe à ses heures, fin lettré (sur sa recommandation, je vais d'ailleurs relire Les Troyennes d'Euripide), un de ceux qui acceptent de lever le nez en l'air pour humer l'arrivée du printemps et qui prennent le temps qu'il faut pour démêler les intrigues de leurs contemporains.
Toute la famille est au rendez-vous et on les retrouve avec un plaisir sans partage. Il y a cependant un nouveau venu l'espagnol Gonzalo, parent d'un enfant Brunetti et ami de toujours du Comte Fallier son beau-père.
Ce sera lui qui sera au centre du roman car son entourage s'émeut de sa volonté d'adopter un jeune homme pour lequel il éprouve de si tendres sentiments qu'il souhaite lui transmettre toute sa fortune.
Faut-il dissuader ce vieil homme qui n'a jamais fait secret de son homosexualité de déposséder une lointaine famille avec laquelle il n'entretenait d'ailleurs que peu de liens ? L'ami de coeur bénéficiaire de ses largesses ne serait-il pas tenté de hâter le passage de vie à trépas de son bienfaiteur afin de mettre plus vite la main sur le magot ?
Il n'en aura pas l'occasion car si Gonzalo meurt, c'est bien de mort naturelle. Mais un autre cadavre ne va pas tarder à imposer un rebondissement inattendu ...et le commissaire Brunetti fera une fois de plus usage de ses fins talents de psychologue pour démasquer le coupable.
Un regret cependant . Comme c'est souvent le cas dans les romans de Donna Léon la fin des un peu abrupte et elle laisse le lecteur en plan, dans l'attente bien sûr d'un nouvel épisode car le plaisir de lecture ne s'affaiblit pas au fil des volumes, bien au contraire ....
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Addictif ! Une des meilleures enquêtes du commissaire Brunetti. Un roman assez atypique car le crime n'arrive que bien plus tard dans le roman, mais quel roman ! Je l'ai lu à une vitesse grand V, il est prenant, intéressant, je ne dirais pas palpitant : une enquête de Brunetti n'est jamais menée sur des chapeaux de roues, mais on ne lâche pas le livre. Tout le talent de l'autrice est là : passionner le lecteur bien avant que le crime ait eu lieu... Et tout est toujours admirablement construit, y compris la psychologie des personnages.

Tout commence avec une conversation entre Brunetti et son beau-père, le comte Orazio Falier qui demande un service à son gendre... Il souhaite aider l'un se ses meilleurs amis à changer la décision qu'il a prise pour l'avenir. Toute l'intrigue part de là.
On explore une enquête dans les liens amicaux et familiaux cette fois ci, dans le milieu des Vénitiens fortunés, et bien sûr, on est souvent dans la tête de Brunetti, dans ses réflexions, ses pensées... Et un secret de famille peut être dangereux... Très dangereux...
Ne lisez pas la 4e de couverture, elle en dit trop, gardez la surprise de la lecture.
Cette 27e enquête du commissaire Brunetti est une pépite !
Lien : https://lecturesdartlubie.bl..
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Au fil des années, une certaine tendresse, voire de l'amour ,s'est instillé entre le commissaire Brunetti et le comte Falier, son beau-père. Mais il est très rare que des relations professionnelles les réunissent.

Cette fois c'est le comte qui fait appel à Guido Brunetti, car il s'inquiète pour l'un de ses amis, Gonzalo, ancien antiquaire et marchand de tableaux, qui envisage d'adopter le jeune homme dont il s'est entiché afin d'en faire son héritier. 

Brunetti ne trouve rien qui puisse s'y opposer et est triste de voir les deux vieux amis s'éloigner à cause de cette affaire ... 

Quand quelques mois plus tard, le marchand de tableaux décédé brutalement, le comte Carlier et son épouse assistent effondrés aux obsèques a Madrid. 

Un ancien compagnon et une amie de longue date viennent à Venise préparer l'hommage qui sera rendu à Gonzalo .... Et Guido revient sur le devant de la scène mener l'enquête sur l'assassinat de l'amie. 

Un roman très calme, très feutré, où le seul cadavre n'apparaît qu'au dernier tiers de l'ouvrage 

Un roman plus familial et amical que policier qui nous emmène dans la vie quotidienne des vénitiens d'aujourd'hui, entre nostalgie et embarras touristiques, entre vie ordinaire et corruption 

J'arrive presque au bout de ma lecture des romans de Donna Leon, et je sais déjà qu'ils vont me manquer ... 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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