Ce livre présente des tracts et des articles qui expriment le dessein de ces jeunes gens qui désiraient à la fois échapper et bâtir. On perçoit les chemins empruntés ensemble et les balises qui bornent le champ de l’explicitation des œuvres. Certes, on ressent un certain désarroi, notamment en relisant les rares textes « maoïstes » que Lepage a bien voulu inclure. Ainsi, on n’oublie pas les grands clivages entre ceux de Tel Quel et ceux du Midi, ni la ligne de démarcation autour de la revue Peinture cahiers théoriques. En même temps, on peut mieux comprendre les contradictions qui font que ces artistes qui ont vilipendé le marché en sont de plus en plus appréciés. Peut-être aussi que les textes extirpés du passé nous parlent maintenant plus aisément des matériaux et des modes opératoires qui renvoient toujours au tableau, à la peinture.
Maryline Desboilles, sur Jacques Lepage