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EAN : 9782923550619
Alto (01/02/2011)
3.88/5   46 notes
Résumé :
C'est l'histoire d'une famille racontée à travers ses membres, ses lieux, ses satellites. Un chef de clan amoureux de sa reine, qui vit sans le savoir un compte à rebours. Une demi-soeur qui ne veut plus parler à qui que ce soit pour le reste de ses jours. Un fils violent et sans remords réfugié derrière un écran. Une tante qui cherche à se guérir à coups de séances de spiritisme. Une mère qui préfère la chasse aux berceuses. Une petite-cousine qui lance des pierres... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Portraits de femmes en famille.
Premier roman d'une québecoise (Catherine Leroux), voici La marche en forêt.
Ça démarre de façon plutôt déconcertante, déroutante, voire dérangeante : l'auteure nous balade d'un personnage à l'autre, quelques paragraphes sur l'un, et sans transition on change d'époque, de lieu, de gens et voici quelques pages sur une tel ou telle autre. Toutes et tous semblent rattachés par des liens familiaux : oncles, cousines, enfants et grands-parents, pièces rapportées, ...
Un petit arbre généalogique figure en début d'ouvrage que les plus timorés prendront soin d'imprimer comme point de repère dans la forêt généalogique de la famille Brûlé (un grigri superstitieux bien vain, un fil d'ariane talismanique très ténu, puisque tout le monde ne figure pas sur le schéma faussement rassurant !).
D'une page à l'autre, sans même changer de chapitre, sans indication d'époque et encore moins de génération, Catherine Leroux nous fait sauter trois ou quatre générations de haut en bas de l'arbre, nous fait passer trois ou quatre cousinages de droite à gauche dans les branches. Déconcertant.
Mais on s'accroche car on sent bien que la prose de Catherine Leroux est digne d'intérêt.
Et puis peu à peu, au fil des pages, on laisse tomber l'organigramme des Brûlés, on retrouve de loin en loin les mêmes figures qui deviennent plus familières, on se laisse bercer par le rythme erratique de cette saga familiale pas comme les autres, ...
Grâce à cette discontinuité, Catherine Leroux s'est affranchie et libérée de toute structure linéaire du récit, de toute intrigue, de tout 'sens' : elle peut alors ciseler chacune des petites scènes comme un bijou précieux, avec art, précision et poésie, une pièce unique insérée avec goût dans le collier foutraque de la famille Brûlé.
Et puis on comprend peu à peu ce que l'auteure nous propose : nous sommes avec elle au grenier, on pioche dans le carton des vieilles photos jaunies et mal rangées, on feuillette d'anciennes lettres cornées et mal triées.
Le mariage de l'une, la maladie de l'autre, la rancune des uns, les jalousies d'une autre, le bonheur des uns, le malheur d'un autre, les naissances et les morts.
Comme dans toutes les familles (et celle-ci est nombreuse, colonisation oblige) il y a des anges et des perles. Des niaiseux, des épais et des fatigants aussi. Pire encore.
Des secrets de polichinelle, des secrets qu'on va découvrir au fil des pages, des secrets dont on ne saura rien.
Et puis bien sûr, dès les premières pages on a été accroché et intrigué par la 'figure' ancestrale d'Alma. L'indienne, la chasseresse qui, chaque hiver, abandonne ses marmots et quitte son mari pour marcher dans la forêt et courser le gibier dans la neige, c'est plus fort qu'elle. Une maîtresse femme, c'est rien de le dire.
Plus tard, elle se fera poseuse de dynamite le long des rails du futur chemin de fer, au fil des routes de l'ouest. Ce n'est pas tout à fait Calamity Jane mais on l'appelle The Blowout Kid et elle n'est pas du genre à hésiter à embrocher le premier qui la serre d'un peu trop près.
Ses aventures du siècle avant-dernier, jusqu'à la Guerre de Sécession, ponctuent le récit et comme son nom ne figure pas sur l'arbre généalogique, on a hâte de découvrir ce qui peut bien rattacher aux autres Brûlés ce personnage mythique haut en couleurs !
Il faudra attendre les toutes dernières pages et la fin du roman (une fin mémorable) pour raccrocher ce dernier fil lumineux à la pelote tissée par Catherine Leroux.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/
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Des tranches de vie éparses, comme les pièces d'un casse-tête généalogique qu'il nous faut assembler pour reconstituer l'histoire d'une famille semblable à toutes les autres, avec ses hauts et ses bas.

C'est un peu confus, mais je pense que c'était l'effet recherché : que l'arbre de famille apparaisse finalement comme une forêt très dense, où toutes les branches s'enchevêtrent inextricablement aux autres. La fresque de personnages qui en résulte est intéressante, même si j'ai trouvé qu'il était par moment difficile de s'y retrouver ou de s'attacher à eux.

C'est une belle forêt humaine où on prend plaisir à s'égarer. On abandonne vite l'idée de semer des petits cailloux!
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Les histoires entremêlées d'une grande famille... Un style doux et épuré... Un auteur è découvrir. C'était magnifique.

Le hic, c'est qu'il est difficile de s'y retrouver à travers les personnages et les époques, et ce, malgré l'arbre généalogique au début du livre. À s'armer de patience, on finit par comprendre le fil, rassembler les personnages. Cette patience vaut la peine, mais nécessite la lecture d'une bonne centaine de pages.
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Un véritable "coup de coeur" pour ce premier livre de la jeune québecoise C. Leroux ! Avec une maîtrise étonnante de la langue et une présentation très originale, voilà un livre tout à fait intéressant de cette rentrée littéraire 2012. Ce qui frappe, étonne et captive dès le début, c'est la forme du récit : comme des petites nouvelles ajoutées les unes aux autres : il y a beaucoup de personnages dans la grande famille "Brûlé" et à chaque petite partie, on découvre ou on revient sur un des protagonistes. Dans cette véritable tribu, certains sont plus "étudiés" que d'autres ; il y a des bonheurs et des malheurs comme partout, des secrets, des liens indéfectibles et des trahisons. Les chapitres, pas toujours dans l'ordre chronologique, sont intercalés avec d'autres qui racontent la vie d'une femme incroyable, délaissant sa famille pour courir les bois, et dont on ne découvre qu'à la fin le lien avec les "Brûlé". C'est passionnant, à lire d'une traite avec des éclats de rire ou des larmes aux yeux.
Lien : http://www.les2bouquineuses...
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Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre avec ce roman et j'ai été déroutée au début par la narration. Les époques sont mélangées, les personnages (nombreux) aussi, au début je ne me repérais pas. Puis, j'ai compris assez vite que ça n'avait pas d'importance et je me suis laissée portée par les histoires de la famille Brûlé.

Les maladies, les deuils, les amours, les ruptures, la jalousie, il y a tant de situations possibles et presque un trop-plein d'évènements, mais l'auteur y met tellement de tendresse et de compréhension que j'avais hâte de retrouver mon livre le soir. Petit à petit, j'ai situé de plus en plus rapidement qui était untel ou unetelle, Thérèse, le pilier de la famille, Fernand son mari, sa deuxième femme Emma, Hubert l'affreux de la famille, Luc et son amoureuse tardive etc ..

Un seul personnage reste énigmatique, une femme d'origine indienne, Alma, contemporaine des la guerre de secession. Elle mène une vie atypique, loin de tout, rien de lui fait peur, rien de la rebute. Nous ne saurons qu'à la fin le lien qu'elle a avec le reste de la famille.

Une lecture très attachante où certaines expressions nous rappellent que nous sommes au Québec.
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
[…] C’est une boîte à chaussures où l’on garde les lettres. Invariablement, cette boîte côtoie des objets complètement incongrus. Parfois, ce sont des vêtements démodés, parfois du papier d’emballage de Noël, des jouets que l’on garde pour d’éventuels petits-enfants durant des années. La plupart du temps, on ne revisite pas cette correspondance discontinue, ces calligraphies familières et floues, ces bonnes nouvelles et ces vœux datés. Si on s’y risque, c’est soit pour constater l’insignifiance des souvenirs archivés par rapport à ceux qui vivent en nous, soit pour s’étonner de moments, d’années, de périodes entières tombées dans l’oubli comme des arbres abattus dans notre mémoire, amis partis à la dérive, expressions disparues de notre parler, paroles dissoutes sur notre langue…
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[…] C’est un manteau d’hiver rouge qui a d’abord appartenu à un garçon si dodu que le vêtement est devenu trop étroit avant d’être trop court. Quelques années plus tard, sa sœur cadette l’a porté avec un tel enthousiasme que, lorsque venait avril, il fallait se battre pour qu’elle consente à le remiser dans la malle pleine de boules à mites. Quand elle a été trop grande, le manteau a été passé à un cousin qui ne pensait qu’à une chose : creuser des tunnels dans la neige. La couleur du tissu permettait heureusement de le repérer dans son dédale de souterrains. La fille d’une belle-sœur particulièrement nerveuse hérita ensuite du vêtement. Le cœur de sa mère s’arrêtait chaque fois qu’elle posait les yeux sur le petit corps rouge sang gisant immobile dans la neige, alors que l’enfant cherchait simplement à calculer combien de temps il faut pour être enterrée durant une tempête. Le manteau fut rapidement refilé à une cousine germaine, qui à son tour le passa à son frère, puis à sa demi-sœur. Des générations d’enfants, et des décennies d’hivers n’ont pas eu raison du manteau. Il ne s’use pas, sa couleur reste toujours aussi vive. Les poches sont pleines d’une mousse floconneuse comme si l’hiver y avait élu domicile en permanence. L’étoffe crisse au moindre mouvement. Et si on y touche, même en plein été, on est surpris. Le tissu est glacé.
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Il est dans la forêt, non pas pour chasser ni pour bûcher. Il est dans la forêt comme un insecte, comme une souche, comme le filigrane d'une toile d'araignée, réfugié parmi les choses qui, sans être invisibles, ne sont jamais vues.
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Amélie pense aux milliers de brins d’herbe tronqués ; elle a envie de dessiner des éclats de vitre, de la glace brisée, des vestiges de choses qui explosent et continuent néanmoins d’exister.
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[…] Se résoudre à la mort, à se séparer d’une vie qui semblait à peine commencer… Faire des bilans, se rendre compte qu’on a appris si peu, qu’on n’a pas tiré de grande leçon ni de conclusion précise sur l’existence terrestre. Penser à tout ce qu’on a raté ou négligé. Aux souhaits jamais exaucés, aux promesses rompues, aux projets et aux amitiés abandonnés sans raison, aux chicanes jamais résolues.
Puis, quand la douleur commence vraiment à gagner du terrain, ces murmures intérieurs se taisent. Le temps est venu de se concentrer sur ce qui reste.
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Vidéo de Catherine Leroux
Dans une nature malmenée par les hommes, il ne reste parfois plus beaucoup d'options. Comment survivre lorsque l'équilibre a été rompu ? Que reste-t-il aux enfants des générations futures pour reconstruire sur les cendres d'un monde à l'agonie ? Dans ces multiples interrogations sur notre rapport à l'environnement, la littérature nous montre que tout est encore possible. Antoine Desjardins, Catherine Leroux et Matthew Neill Null
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