L'histoire se déroule au tout début du 20ème siècle. Deux frères, l'ainé riche et veuf, le cadet employé de son frère et une jeune femme très belle qui n'estime pas leur demeure comme un écrin à sa beauté !
L'ainé, André, doit partir précipitamment et remet la direction de l'usine et l'usage de son château à son frère. 5 ans plus tard il n'est toujours pas réapparu mais une de leur voisine, jeune femme d'un vieux notaire leur dit qu'elle a vu son fantôme et qu'il lui a dit avoir été assassiné !
L'histoire prend un tournant fantastique avec les croyances des paysans et employés dans les revenants avec des médecins un peu charlatans qui tentent de prouver que l'âme survit à la mort et les remords et la culpabilité qui rendent fou !
Agréable roman qui raconte les envies, les peurs, les remords et l'égoïsme des personnes confrontées à des choses qu'elles ne comprennent pas ! En fait on finit par croire en ce qu'on imagine même si la réalité et le dénouement de l'intrigue se révèle beaucoup plus simple !
Challenge MAUVAIS GENRE 2021
Challenge RIQUIQUI 2021
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Elle est tout entière dans cette petite cervelle-là. Il y a longtemps que vous vivez avec cette idée que votre excellent ami, M. André de la Bossière, est mort assassiné!… Avouez que c’est une idée dont vous ne pouvez pas vous défaire… qui vous poursuit partout… Avouez que c’est elle qui a fini par vous pousser ici, pour demander cette séance de table tournante où vous espériez bien qu’elle apparaîtrait enfin exprimée en dehors de vous-même!… Mais, ma pauvre petite… il ne faut pas vous dissimuler une seconde, que c’est vous-même qui avez répondu à vos propres questions!… entendez-vous bien!… inconsciemment, certes! Mais c’est vous qui avez fait remuer la table aux bons endroits, sans vous en apercevoir!
— Ça, je ne le crois pas une seconde, s’écria Mlle
Hélier, dont l’irritation éclata sans pudeur… C’est l’esprit qui était là!… c’est l’esprit qui a frappé, et rien ne me retirera maintenant de la tête que M. de la Bossière a été assassiné!…
Attendez!… je vais tout vous raconter en détail… Je me méfiais, après tout ce que m’avait dit hier le docteur… que c’était moi qui, inconsciemment, faisais marcher la table, que c’était moi qui me créais l’image du fantôme d’André, etc., etc…, oh! je me méfiais de moi-même… de mes yeux, de mon intelligence, de mon pauvre cerveau, de ma pauvre tête qui est, en effet, bien malade. » Elle se passa la main sur le front et sembla, un instant, rassembler ses souvenirs. « D’abord, je vous avouerai que, depuis le départ d’André, j’avais cru le voir plusieurs fois… je n’en avais parlé à personne… car je me raisonnais et j’étais d’avis que c’était là une obsession de ma pensée… de ma pensée que je ne pouvais détourner de la sienne… « Il faut aussi que vous sachiez que, de son vivant, entre André et moi, il y avait une communauté d’idées absolues… Nous étions amis souverainement… liés d’âme, car nous nous aimions comme… comme de futurs époux…
Depuis deux ans qu’à l’École des Sciences politiques et sociales, le beau Jaloux (un peu trop grand pour être tout à fait beau, mais si chic, si distingué, ma chère!) avait inauguré ses conférences philosophiques et expérimentales sur la médecine de l’âme, c’était tous les mardis, dans la salle austère, un assaut d’élégances, une bousculade de petites femmes affolées, de larbins se battant pour conserver ou garder la place de leur maîtresse… On appelait ces élèves enthousiastes, les Jalouses… Quelle extase dès que le maître apparaissait! et comme elles étaient prêtes pour toutes les expériences de la médecine de l’âme!…
« Ce Jaloux n’est pas un imbécile! fit Jacques en souriant.
— Mon cher, ne souriez pas… c’est agaçant… Jaloux est un précurseur!… Il
Ils s’étaient connus au Tonkin et s’étaient mariés là-bas: elle, fille d’un planteur dont les affaires ne prospéraient guère et qui avait été élevée assez librement, dans la fréquentation quotidienne de jeunes misses très riches, qui avaient exaspéré chez elle un ardent besoin de luxe; lui, que l’on croyait puissamment riche comme son frère, mais qui, en réalité, avait gaspillé son patrimoine dans des entreprises de caoutchouc; il avait été littéralement dépouillé par des forbans de la côte d’Ivoire, aidés par des hommes d’affaires de Paris. Il était venu pour se refaire au Tonkin, avec d’utiles recommandations, et tout de suite était tombé amoureux de cette jolie Fanny qui lui donnait son cœur et sa main, croyant conclure une bonne affaire.
Il n’est pas une science qui ne doive une découverte à cet esprit sagace. Les travaux de Crookes sur l’or et sur l’argent, son application du sodium au procédé d’amalgamation, sont utilisés dans tous les placers d’Amérique et d’Australie. À l’aide de l’héliomètre de l’Observatoire de Greenwich, il a pu, le premier, photographier les corps célestes, et ses reproductions de la lune sont célèbres ainsi que ses études sur le phénomène de la lumière polarisée, sur la spectroscopie.
Crookes a aussi trouvé le thallium, sans compter la plus formidable découverte de toutes: le quatrième état de la matière, ce n’est donc pas un hurluberlu! Eh bien, ce savant a aussi photographié des fantômes!
Gaston Leroux : Le Fantôme de l’Opéra (1964 / France Culture). Diffusion sur France Culture le 3 octobre 1964. “Le Fantôme de l'Opéra” est un film radiophonique de Jean-François Hauduroy adapté, en 1964, du roman éponyme de Gaston Leroux écrit en 1910. Ce fantôme, qui hante les sous-sols de l'Opéra Garnier, n'en est pas vraiment un. Il nous effraie et nous terrifie car c'est un personnage de chair et de sang. Erik, le “fantôme” de l’Opéra, personnage tout à fait extraordinaire, dont le rôle est tenu ici par un acteur non moins extraordinaire, Alain Cuny, avec également Danièle Ajoret, René Farabet et Jean-Roger Caussimon dans le rôle du Persan.
Résumé :
Des événements étranges ont lieu à l'Opéra : le grand lustre s'effondre pendant une représentation, un machiniste est retrouvé pendu. La direction doit se rendre à l'évidence : un fantôme ou un homme machiavélique nommé Erik hante le théâtre. Certains affirment avoir vu le visage déformé de cet être qui ne semblerait pas être humain. Peu après, les directeurs de l'Opéra se voient réclamer 20 000 francs par mois de la part d'un certain « Fantôme de l'Opéra » qui exige aussi que la loge numéro 5 lui soit réservée.
Au même moment, une jeune chanteuse orpheline nommée Christine Daaé, recueillie par la femme de son professeur de chant, est appelée à remplacer une diva malade, la Carlotta. Elle incarne une Marguerite éblouissante dans “Faust” de Gounod. Or, elle est effrayée. Au vicomte Raoul de Chagny, qui est secrètement amoureux d'elle, elle confesse une incroyable histoire. La nuit, une voix mélodieuse l'appelle : elle entend son nom et cela lui suffit pour inspirer son chant. En outre, l'ange de la musique visite fréquemment sa loge. Elle affirme avoir entrevu l'être qui l'accompagne dans son art. Mais Raoul et Christine ne tardent pas à découvrir que cette voix est celle du fameux fantôme nommé Erik, un être au visage hideux. Ancien prestidigitateur, il s'est réfugié dans son royaume souterrain, sous l'Opéra, pour y composer une œuvre lyrique. Passionnément épris de la jeune Christine, il l'enlève et l'emprisonne dans son repaire des sombres profondeurs.
Raoul de Chagny, aidé d'un mystérieux Persan, se lance à la recherche de la jeune femme. Il doit alors affronter une série de pièges diaboliques conçus par le fantôme, grand maître des illusions. Mais la persévérance du jeune Raoul et le courage de Christine, prête à sacrifier sa vie pour sauver le jeune homme, dont elle aussi est éprise, poussent Erik, le fantôme de l'Opéra, au repentir.
Interprétation : Danièle Ajoret (de la Comédie Française, Christine Daaé), Alain Cuny (Erik), René Farabet (Georges / Raoul de Chagny), Jean-Roger Caussimon (Le Persan), Christian Lude (Firmin Richard, le nouveau directeur), Hubert Deschamps (Armand Monchardin, le nouveau directeur), Jeanne Frédérique (Madame Giry).
Avec le concours de René-Jacques Chauffard, Raymond Pélissier, Raymond Jourdan, Micheline Bona, Dominique Jayr, Pierre Decazes et René Renot.
Bruitages : Robert Maufras
Réalisation : Claude Roland-Manuel
Sources : France Culture et Wikipédia
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