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EAN : 9782715232136
192 pages
Le Mercure de France (05/01/2012)
3.08/5   65 notes
Résumé :
Au cours d’une tournée qui le conduit du Caire à Buenos Aires et de Casablanca à Odessa, l’écrivain-narrateur rencontre Marian à Bucarest et s’en éprend instantanément. Mais les deux hommes ne sont pas égaux devant la vie et devant l’amour. Marian, issu d’un pays qui a fait les frais de la dictature, croit ferme en l’avenir et au cœur qui bat. L’écrivain français n’a plus le même enthousiasme. Gilles et Marian vont devoir composer avec le réel – la différence d'âge... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Quand d'autres parlent de leur premier amour ,Gilles leroy s'attarde sur ce qu'il appelle le dernier amour .
Le narrateur ,un écrivain français vieillissant ,qui a connu une grande passion dans sa jeunesse pour un homme plus âgé à Leningrad et qui,ayant tôt compris que "Partir fait mourir ceux qu'on laisse ." vit désormais seul avec sa chienne à laquelle il est très attaché .Il voyage pourtant à travers l'Europe pour la promotion de ses livres .C'est ainsi qu'il arrive en Roumanie et qu'il s éprend immédiatement d'un jeune libraire ,par ailleurs fou de rock ,venu l'accueillir .L'attirance est réciproque et les deux hommes deviennent amants .C'est l'histoire de cette passion entre deux hommes que l'âge et les habitudes de vie séparent depuis le miraclle de la rencontre , des corps parfaitement accordés ,en passant par les séparations ,l'obsession de l'autre et la jalousie jusqu'à l'inévitable séparation. Ils ne vieilliront pas ensemble .
En contrepoint ,la Roumanie ses légendes et ses fantômes :l'image obsédante de la Reine Rouge ,l'épouse monstrueuse du dictateur à la fin tragique et son pendant lumineux la Reine Blanche
dont le souvenir emplit les rues de Buenos Aires .Et puis dans la maison de France ,la chienne délaissée qui se laisse mourir.Remords de l'écrivain ,décidément "Partir fait mourir ceux qu'on laisse ."
Un ouvrage très habilement construit ,avec des échos et des réminiscences qui donnent à cette histoire presque trop banale une profondeur de légendes
Je me suis laissée embarquée .
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Pour bien voyager :

-installez-vous dans un train

-dégustez des mici puis un café turc

-parfumez-vous avec Opus 1870 de chez Penhaligon's http://www.penhaligons.com/opus-1870-eau-de-toilette/

Partie chercher un cadeau dans une boutique de presse, j'ai été attirée par ce livre…

Mais le titre me rendait sceptique…à la lecture de la quatrième de couverture, je me suis dit que je n'avais pas d'autres choix que celui de prendre le risque de le lire…

Et j'en suis très heureuse !

Assez rapidement, j'ai été en proie à une étrange sensation… étais je bien en train de lire les mots d'un autre ? N'étais-je pas tombée sur un livre magique qui avait écrit une histoire à partir de mes émotions, de mes théories personnelles sur la vie ?cette expérience se révéla des plus troublante.

Ce livre est classé parmi les romans, mais je n'ai pas pu me dire un seul instant qu'il y contenait ne serait-ce qu'une part de fiction tellement il sonne vrai, sans élaboration en vue de raconter une histoire.J'avais le sentiment d'être au côté du narrateur et de suivre sa vie…

Je crois ne jamais m'être arrêtée autant de fois, afin de recopier des citations, que lors de la lecture de ce livre. Il ne s'agit pas de citations concernant la révélation de grandes théories sur la vie mais l'expression de mes goûts, de mes ressentis, même concernant de choses insignifiantes…J'ai le sentiment d'avoir trouvé un écrivain (comme Alfred de Musset ou George Sand, mais dans un tout autre style) qui perçoit le monde et la vie de la même manière que moi… Des envies et des craintes assez proches. Cet auteur n'a pas besoin d'expliquer ses émois et son comportement pour que je les ressente…

C'était pour moi une lecture plus émotive qu'intellectuelle dans le sens, où je n'ai pas ressenti le besoin de retraduire ce qu'il exprimait avec des mots, pour comprendre ce qu'il racontait ou pensait. J'étais liée à lui d'une manière plus archaïque. Et pour moi c'est un compliment…La profusion de mots et d'explication mettant bien trop souvent à distance l'émotivité et l'humanité d'une personne…

Merci à Gilles Leroy qui réconcilie avec soi même grâce a son évocation des sentiments, son regard sur le monde et sur lui-même …

Et je lui suis tout particulièrement reconnaissante d'avoir écrit sur la Roumanie, le monde du livre, l'amour, des chiens et d'avoir mentionné le rocking-chair. J'ai eu par moment l'impression, d'être moi-même amoureuse de Marian (ce qui aurait été tout à fait possible vu la description du jeune homme!)

Et j'ai été transportée en Roumanie… J'ai revécu une scène de mon voyage en Roumanie…Un souvenir qui m'est doux : un café turc dégusté dans un bar perdu sur une route de campagne.Un de ces moments précieux de l'existence…Loin de chez soi, avide de découverte, porté par la vie d'autres personnes, de nombreuses émotions, les yeux grands ouverts…

J'ai repéré des réflexions et d'autres éléments qui me laissent à penser que l'auteur a connu l'expérience de la psychanalyse et j'ai apprécié sa manière de signaler ses lapsus calami !

Je me suis retrouvée en le narrateur mais il y avait tout de même assez de différence afin que je ne me sente pas d'une banalité affligeante(dans le sens ou tous les êtres humains fonctionneraient de la même manière!).

Quelques citations :

« Je retombe amoureux revient à dire je replonge. Appelez d'urgence les secours, le fourgon grillagé, n'oubliez pas la camisole, prévoyez des chaines bien serrées »

« La dérision ne calme en rien mon inquiétude, ni d'apaiser mon manque »

« J'avais ton âge, Lambert, ton âge exactement [13 ans] lorsque j'ai compris. C'est dans le roman qu'est la vérité, et c'est dans cette vérité là que j'ai décidé de vivre ma vie. »

« je n'ai rien à faire dans ce luxe –ci, j'ai l'impression de me mentir à moi-même, de mentir à Marian et à tous les miens. Je veux la montagne hostile, les chalets de bois et ceux de bétons, les loups et les ours des parages. »

« Je me sens rien, zéro, ou disons pas grand-chose »

« Jamais le bonheur ne m'a paru si fort que je ne puisse en respirer l'éther. J'étouffe de joie tant mon coeur tambourine, je suffoque de la peur d'avoir trouvé ce que je cherchais. »

« Les livres et ma chienne, les deux seuls ports d'attaches qui me restent en France. Les deux repères. »
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Gilles Leroy écrivain chevronné (sic) et gon-courtisé, passe son temps aux dédicaces, aux colloques et ceci aux quatre coins de la planète. Un jour à Alexandrie (le Caire est trop vulgaire et puis le sait-il c'est un pays en révolution), l'autre à Sarajevo, il pavane, se « narcissise » pour un jour rencontrer en Roumanie un beau ténébreux qu'il considère dès le premier regard comme son « dernier amour ». 20 ans d'écart : Leroy s'imagine qu'il a dû attendre 20 ans pour rencontrer le jeune homme qu'il était lui à 26 ans, et même l'âge fétiche de l'homme de sa vie qui l'a embrassé lorsqu'il avait 16 ans.
« Dormir avec les gens qu'on aime » pourrait avoir la fraîcheur de son titre mais Leroy ne dort que d'un oeil et s'occupe essentiellement de sexe ; le soi-disant « dernier amour » se fait cocufier avec un barman de Buenos aires, pendant que l'écrivain ému et tellement adulé pense à Evita (mais pas à Videla qui lui a succédé et commis tant d'atrocité) lorsque la Roumanie lui inspire tellement de fascination pour Mme Ceausescu, la reine rouge, aux mille paires de chaussures comme sa copine Imelda Marcos aux Philippines (Mais je m'emballe le prix Goncourt ne va pas à Manille, il préfère les anciennes dictatures sans évoquer les dérapages d'après-guerre).
En Argentine on monte pour lui la version musicale d'Alabama song : on pourrait croire en lisant que le livre primé a eu un tel succès qu'il en est l'origine, sauf qu'il s'agit d'un lyric de Kurt Weil sur des paroles de Berthold Brecht en ….1927. Un indice : Alabama song a été chanté par Dalida en 1980.

Une fois consommé, le beau Marian se fait virer parce qu'il s'est fait couper les cheveux trop courts (sic) et qu'il porte des ray-ban. A quoi tiennent les sentiments passionnés tout de même.
Après avoir proclamé que la moitié des écrivains est homosexuelle, ce qui fait pas mal de monde tout de même, Gilles Leroy prend congé avec une dernière larme de crocodile (les chaussures encore les chaussures) pour les époux Ceausescu dont « personne ne sait » (hélas !) « où leurs dépouilles furent enterrées, ni même si elle le furent ensemble »

Il devrait y avoir une date de péremption pour les prix littéraires et notamment dans le cas qui nous occupe, le plus célèbre et le plus controversé : le Goncourt. Bon appétit messieurs.
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oui, il s'agit bien d'autofiction, mais pas n'importe laquelle. Avec coeur, avec tripes et sensibilité, avec parfois du détachement, de la mélancolie. Et surtout avec style.
Gilles Leroy se met en scène et nous expose sa vie, son homosexualité qui ne prend pas davantage de place que la sexualité hétéro exposée dans toutes les autres histoires de passion. Mais ce n'est pas ça le plus important. C'est la tristesse des émotions ressenties pleinement, mais qu'il sait bien, cet homme de 48 ans, trop fugaces, vouées à se ternir parce que Marian, son jeune amant roumain, libraire et rockeur, n'a que 26 ans.
C'est un road movie de nanti qui aime son confort, une tournée de promotion littéraire avec escapades roumaines, mais aussi une course contre ce sentiment dont il ne parvient pas à se défaire. Et dont il dit qu'il sera le dernier.
Il le dit, mais peut-on le croire ?
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De Gilles Leroy, je ne connaissais que, - et j'avais adoré - " Dans les westerns " qui mettait en scène deux acteurs et une actrice américains aux identités à peine masquées.
J'ai tout d'abord était surpris que l'auteur se mette ici ouvertement en scène, dans son intimité avec un jeune homme dont l'identité est facilement détectable sur internet.
J'avoue avoir été dérangé, non pas par la relation elle-même, loin de là, mais par l'indécence à publier certains détails qui n'ont de sens qu'entre les deux partenaires, mais sont à la limite du ridicule à la lecture par une tierce personne.
Par contre, quand l'absence se fait cruelle et la rupture inévitable, alors le récit devient émouvant et les mots choisis vont droit au coeur du lecteur.
Sans compter que ce récit permet aussi de voyager dans de nombreuses capitales du monde entier, à l'occasion d'une tournée promotionnelle effectuée par l'auteur d'un Prix Goncourt, ainsi que l'histoire de la chute de la dictature roumaine, avec, en prime, quelques détails croustillants.
Je recommande.
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critiques presse (2)
LePoint
28 février 2012
Gilles Leroy se mithridatise sous nos yeux, parfois dérangés par son intrépide sincérité ; il ausculte, avec l'écriture de la douce lucidité, cette étape de la vie d'un homme et d'un écrivain qui n'a pas fini d'apprendre à "grandir".
Lire la critique sur le site : LePoint
Bibliobs
23 février 2012
Dans «Dormir avec ceux qu'on aime», il est de nouveau question d'un couple à la fois fusionnel et impossible. Mais Leroy, cette fois, est aux premières loges pour en parler.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Tomber amoureux, ce jour-là, foudroyé au contact d’une main, me rendit mes seize ans, exactement mes seize ans à Léningrad. Quiconque aura aimé sait ces choses-là entre mille : étreindre une main, c’est tout donner, d’un coup, sans prudence, sans contrat, sans rien. Tenir la main, tous les enfants le savent, n’est pas seulement s’accrocher au passage : tenir ta main, c’est tenir à toi, tenir de toi. Et plus je serre, plus j’entrecroise nos doigts, les entrelace, plus je te dis mon incommensurable besoin, un besoin tel que ta paume me renseigne sur toi. Sur ta paume, j’ai pu lire que tu étais quelqu’un de bien.
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Je comprends ceci : tu es le dernier amour ; après toi, il n’y aura plus rien. Toi, Marian, tu seras la fin magnifique.
Je ne parle pas de sacrifice, non, je parle d’éblouissement, je parle de jouissance sèche. Je parle de connaissance par la solitude. […] Renoncer à l’amour, disait le merveilleux Jankelevitch, c’est entrer dans le dur hiver. Pour moi l’hiver peut arriver.
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... c'est ton regard qui n'évite rien des rides ni des bouffissures, des taches brunes ni de la rosacée. Pourquoi me scrutes-tu ainsi ? C'est pas bien. Ne fais pas ça. J'ai été jeune, tu sais. Ne me regarde pas comme ça. Il y avait des gens pour dire que j'étais beau, même si tu n'en trouves plus trace aujourd'hui sur mon corps. Ne fais pas ça. Efface ce regard-là, chirurgical. Je ne veux plus dormir si c'est comme ça. Je ne veux plus de toi si c'est comme ça. Je ne serai pas le cadavre que tu autopsies. Je ne serai pas cet objet de pornographie.
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Mon caractère sentimental perd ses azimuts à force de voyager, d'aller à la rencontre de ce monde si peuplé, d'en être séduit et de devoir repartir toujours très vite. Mon caractère sentimental est troublé, désarroyé par les moeurs des expatriés, leur façon de retenir les émotions qui pourtant sont là, criantes par tant de signes. Ne pas s'attacher semble être le motto, mieux : le ressort de ces exigences.
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Les Anciens avaient raison. Il n'existe ni paradis ni enfer autrement que sur terre. L'éternité est la trace qu'on laisse dans la mémoire de ceux qui nous survivent. Aussi, l'éternité même s'éteint avec la disparition des porteurs de mémoire. Son temps est compté, comme pour toutes les autres durées.
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Vidéo de Gilles Leroy
Gilles Leroy - On n'est pas couché 16 février 2019 #ONPC
On n'est pas couché  16 février 2019 Laurent Ruquier avec Christine Angot & Charles Consigny  France 2 #ONPC

Toutes les informations sur les invités et leur actualité https://www.france.tv/france-2/on-n-est-pas-couche/

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