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Critique de Mllernestine


Pour bien voyager :

-installez-vous dans un train

-dégustez des mici puis un café turc

-parfumez-vous avec Opus 1870 de chez Penhaligon's http://www.penhaligons.com/opus-1870-eau-de-toilette/

Partie chercher un cadeau dans une boutique de presse, j'ai été attirée par ce livre…

Mais le titre me rendait sceptique…à la lecture de la quatrième de couverture, je me suis dit que je n'avais pas d'autres choix que celui de prendre le risque de le lire…

Et j'en suis très heureuse !

Assez rapidement, j'ai été en proie à une étrange sensation… étais je bien en train de lire les mots d'un autre ? N'étais-je pas tombée sur un livre magique qui avait écrit une histoire à partir de mes émotions, de mes théories personnelles sur la vie ?cette expérience se révéla des plus troublante.

Ce livre est classé parmi les romans, mais je n'ai pas pu me dire un seul instant qu'il y contenait ne serait-ce qu'une part de fiction tellement il sonne vrai, sans élaboration en vue de raconter une histoire.J'avais le sentiment d'être au côté du narrateur et de suivre sa vie…

Je crois ne jamais m'être arrêtée autant de fois, afin de recopier des citations, que lors de la lecture de ce livre. Il ne s'agit pas de citations concernant la révélation de grandes théories sur la vie mais l'expression de mes goûts, de mes ressentis, même concernant de choses insignifiantes…J'ai le sentiment d'avoir trouvé un écrivain (comme Alfred de Musset ou George Sand, mais dans un tout autre style) qui perçoit le monde et la vie de la même manière que moi… Des envies et des craintes assez proches. Cet auteur n'a pas besoin d'expliquer ses émois et son comportement pour que je les ressente…

C'était pour moi une lecture plus émotive qu'intellectuelle dans le sens, où je n'ai pas ressenti le besoin de retraduire ce qu'il exprimait avec des mots, pour comprendre ce qu'il racontait ou pensait. J'étais liée à lui d'une manière plus archaïque. Et pour moi c'est un compliment…La profusion de mots et d'explication mettant bien trop souvent à distance l'émotivité et l'humanité d'une personne…

Merci à Gilles Leroy qui réconcilie avec soi même grâce a son évocation des sentiments, son regard sur le monde et sur lui-même …

Et je lui suis tout particulièrement reconnaissante d'avoir écrit sur la Roumanie, le monde du livre, l'amour, des chiens et d'avoir mentionné le rocking-chair. J'ai eu par moment l'impression, d'être moi-même amoureuse de Marian (ce qui aurait été tout à fait possible vu la description du jeune homme!)

Et j'ai été transportée en Roumanie… J'ai revécu une scène de mon voyage en Roumanie…Un souvenir qui m'est doux : un café turc dégusté dans un bar perdu sur une route de campagne.Un de ces moments précieux de l'existence…Loin de chez soi, avide de découverte, porté par la vie d'autres personnes, de nombreuses émotions, les yeux grands ouverts…

J'ai repéré des réflexions et d'autres éléments qui me laissent à penser que l'auteur a connu l'expérience de la psychanalyse et j'ai apprécié sa manière de signaler ses lapsus calami !

Je me suis retrouvée en le narrateur mais il y avait tout de même assez de différence afin que je ne me sente pas d'une banalité affligeante(dans le sens ou tous les êtres humains fonctionneraient de la même manière!).

Quelques citations :

« Je retombe amoureux revient à dire je replonge. Appelez d'urgence les secours, le fourgon grillagé, n'oubliez pas la camisole, prévoyez des chaines bien serrées »

« La dérision ne calme en rien mon inquiétude, ni d'apaiser mon manque »

« J'avais ton âge, Lambert, ton âge exactement [13 ans] lorsque j'ai compris. C'est dans le roman qu'est la vérité, et c'est dans cette vérité là que j'ai décidé de vivre ma vie. »

« je n'ai rien à faire dans ce luxe –ci, j'ai l'impression de me mentir à moi-même, de mentir à Marian et à tous les miens. Je veux la montagne hostile, les chalets de bois et ceux de bétons, les loups et les ours des parages. »

« Je me sens rien, zéro, ou disons pas grand-chose »

« Jamais le bonheur ne m'a paru si fort que je ne puisse en respirer l'éther. J'étouffe de joie tant mon coeur tambourine, je suffoque de la peur d'avoir trouvé ce que je cherchais. »

« Les livres et ma chienne, les deux seuls ports d'attaches qui me restent en France. Les deux repères. »
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