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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un ton en dessous du Bloc selon moi, L'ange gardien est cependant un nouveau roman noir efficace de Jérôme Leroy, rarement décevant.

Dans les pas de Berthet, agent d'un service d'État officieux habitué aux sales boulots, Leroy nous emmène dans les coulisses cachées de la politique, son sujet de prédilection. de la "petite" politique électorale de terrain, celle où Kardiatou Diop, jeune secrétaire d'État va affronter dans une ville moyenne du centre de la France la présidente du parti d'extrême droite qui n'en finit plus de monter. de la "grande" politique, celle où quelques hommes de l'ombre dans les officines gouvernementales tirent les ficelles du quotidien, c'est-à-dire de la vie ou de la mort, de leurs concitoyens.

Politique fiction, aime t-on à dire de ce genre de livre. de moins en moins fiction répondront d'aucuns, trois ans après sa sortie.

Il reste une histoire policière bien ficelée, qui se double d'un volet poétique et romantique plutôt bien vu, qui annonçait déjà la sortie progressive de Leroy de son genre d'origine, pour aller vers autre chose comme il l'a récemment montré avec Un peu tard dans la saison.

Un bémol toutefois : ce faux rythme qui aurait gagné à un peu plus de nervosité et ces répétitions inutiles qui y contribuent sans rien apporter.
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Écrivain, auteur d'une vingtaine de livres dont Monnaie Bleue (La Table Ronde), Jérôme Leroy a surtout épaté son monde en 2012 avec le Bloc, qui a reçu le prix Michel Lebrun en 2012, est son premier roman en Série Noire, dont j'avais dit tout le bien dont je pensais il ya deux ans.

Relevant haut la main son pari ambitieux et audacieux, celui de nous livrer un roman de politique fiction en dénonçant les dérives de l'extrême droite si celle ci arrive au pouvoir, Jérôme Leroy avait marqué les esprits et c'est tout naturellement que je me suis plongé dans l'ange gardien, son dernier polar en date qui a récolté le prix quai du polar 20 minutes ( celui auquel j'avais participé en 2011) l'an passé.

"L'ange gardien", c'est Berthet, le héros du livre. Barbouze des services secrets, il roule désormais à son compte et entend défendre Kardiatou, ministre noire en danger. Pour la protéger, ce tueur au coeur tendre n'épargnera personne.

Bref comme dans le Bloc on est encore dans le polar politique fiction avec ses qualités, et aussi quelques défauts … On est bien dans le polar paranoïaque où les complots et les réseaux en marge de notre société sont légions, et si les rouages de 'intrigue sont parfois un peu complexe , on aime la façon dont Leroy nous renvoie un miroir pas si déformé que cela de notre époque et de notre société et surtout de notre monde politique, dont les similitudes avec l'actu récente est assez marquante.

le style est souvent enlevé et dégage même parfois une dose de poésie « Un agent de l'Unité est un fantôme qui travaille pour des fantômes.» et puis on aime la belle histoire d'amour qui apporte aussi un contrepoids plutôt bienvenue à un cocktail qui pourrait s'avérer indigeste.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Trois ans après le Bloc, Jérôme Leroy propose un nouveau thriller politique situé dans une France en passe de basculer à l'extrême-droite.
On est là quelques années ou quelques mois avant les événements contés dans le Bloc. Berthet, tueur à la solde de l'Unité, organisation occulte, sorte d'État dans l'État, est entré en disgrâce. On veut le tuer. Peut-être parce qu'il en sait trop, sûrement parce que son obsession pour la jeune Kardiatou Diop, ministre médiatique et icône de la diversité, qu'il protège secrètement depuis des années fait de lui un obstacle pour les futurs plans de l'Unité. de son côté, Martin Joubert, ancien prof de lettres devenu écrivain, dépressif, désargenté, homme aux convictions de gauche pigeant pour un journal en ligne penchant à l'extrême-droite va être amené à croiser le chemin de Berthet et de son ancienne élève, Kardiatou Diop.

Le Bloc, à travers une nuit aux côtés d'un intellectuel d'extrême-droite chargé d'éliminer un allié devenu gênant alors que son parti voit s'ouvrir les portes du pouvoir, plongeait de manière assez vertigineuse le lecteur au coeur des réflexions du narrateur et de l'histoire de l'ascension d'un Bloc avatar littéraire bien reconnaissable du Front National.
Avec L'ange gardien, Jérôme Leroy prend une autre route. le roman de politique-fiction à clefs laisse la place au thriller dystopique mâtiné d'histoire d'amour tourmentée et de réflexion sur le rôle de l'intellectuel dans la société.

La dystopie, ici, c'est bien entendu cette Unité qui manipule l'État en sous-main. C'est ce ver depuis longtemps dans le fruit, les barbouzes et, de plus en plus, le monde de l'argent, le capitalisme décomplexé, qui métastase et infecte peu à peu tous les échelons d'un État devenu fantoche à son corps peut-être pas si défendant que ça. Berthet, tueur froid et appliqué, excellent travailleur qui ne pose pas de questions, incarne le pouvoir de l'Unité. Jusqu'au jour où ses marottes et en particulier son attirance ambigüe pour Kardiatou Dop le transforment en problème. C'est cette partie qui ouvre le roman et lui donne l'impulsion nécessaire pour agripper le lecteur. Super-tueur surentrainé qui se retourne contre ceux qui l'ont fait et veulent maintenant se débarrasser de lui, Berthet est un excellent personnage de roman d'action quand bien même ce personnage a déjà été vu et revu dans une multitude de romans.
L'histoire d'amour, cet amour que porte Berthet à une Kardiatou Diop qui ignore même son existence participe aussi de ce mécanisme qui pousse le lecteur à tourner les pages. Car, évidemment, curieux, on veut savoir ce qui motive l'intérêt de Berthet pour la jeune femme. Jérôme Leroy, habile écrivain, pose plus de questions qu'il n'apporte de réponse pendant la plus grande partie de son roman et laisse ainsi planer le mystère.
La partie consacrée à Martin Joubert, l'écrivain aux anciennes convictions de gauche, centrale dans le roman, est intéressante mais sans doute un peu plus faible que les autres et ce n'est sans doute pas pour rien que Jérôme Leroy y fait assez rapidement intervenir Berthet qui relance un peu la machine. Si l'on ne connaît pas la vie intime de Jérôme Leroy, il est cependant difficile de ne pas voir dans Joubert une espèce de double de l'auteur lui aussi quinquagénaire, lui aussi ancien professeur de lettres, lui aussi engagé à gauche et qui participe par ailleurs à une publication, Causeur, dont la question de savoir si elle n'est pas un relai de l'extrême-droite agite régulièrement les médias. du coup, en poussant le lecteur à trop chercher des clefs dans ce récit d'un Joubert nombriliste et agaçant (que l'on pourrait considérer d'ailleurs comme un exercice masochiste de l'auteur), Leroy tend parfois à alourdir son histoire.

Sur le fond, donc, L'ange gardien révèle finalement une trame ultra-classique avec super-tueur retrouvant la lumière et tentant de faire échouer les plans de ceux qu'il a servi pendant des décennies. le tout jalonné de références assez transparentes à la récente actualité politico-médiatique. On reconnaîtra sans peine les références à Soral, au pamphlet d'extrême-droite La France orange mécanique et plus généralement aux collusions entre médias, politiques et lobbies économiques. Mais là où, en s'insinuant dans la tête d'un extrémiste de droite dans le Bloc, Leroy arrivait paradoxalement à prendre de la distance, il offre, en mettant en avant Joubert ou même ce Berthet quasi-repenti, une espèce de prêt-à-penser qui manque bien souvent de finesse.
Sur la forme, le choix de mettre en place trois parties racontées selon trois points de vue différents – Berthet – Joubert – l'amant de Kardiatou Diop – permet de faire peu à peu s'imbriquer des éléments, de révéler des pistes ouvertes dans le récit de Berthet. Mais la coquetterie stylistique consistant à répéter ad nauseam le nom des personnages, amusante au début, devient vite agaçante.

« Martin Joubert lit vraiment le Monde en ce moment, même les avis de soutenance de thèse, parce que tout ce qui peut divertir Martin Joubert de Martin Joubert est bienvenu. Martin Joubert ne supporte plus Martin Joubert, il faut dire. Martin Joubert voit très bien ce que Martin Joubert est devenu, ce que Martin Joubert devient et Martin Joubert n'aime pas ça […] »

Cela donne au final un bon roman d'action et une anticipation intéressante bien que convenue, mais qui souffre certainement d'une trop grande accumulation de poncifs, tant du côté des personnages que du message sous-jacent sur la droitisation de la société et de certains milieux intellectuels. le savoir-faire de Jérôme Leroy et son talent rendent tout cela amusant à lire, mais l'on est loin de la puissance et de l'acuité du Bloc avec lequel la comparaison est inévitable.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Faire la critique de « L'ange gardien » de Jérôme Leroy va être un peu compliqué pour moi.
J'ai détesté et aimé ce livre. Me voilà bien !
Tout d'abord, pourquoi je l'ai lu.
J'aime beaucoup, voire plus, un auteur de polar/thriller que je viens de découvrir, Ian Manook et son commissaire Yeruldelgger. Dernièrement, il était en compétition à Lyon, au festival « Quai du Polar ». En compétition avec « L'ange gardien » justement… et à ma grande déception, c'est « L'ange gardien » qui a remporté le Prix des Lecteurs Quais du Polar 20 minutes 2015. Zut alors ! Ma déception passée, je me suis dit, il faut que je découvre ce polar qui a détrôné l'excellent Yeruldelgger. Et me voilà en train de le lire.
Re déception ! Je n'ai pas du tout aimé le premier tiers du livre. La partie où il est question d'un tueur professionnel de l'Unité, groupuscule obscur chargé des basses oeuvres de l'Etat, j'ai nommé Berthet. Je ne pourrai pas oublier ce nom, puisque ce tueur parle de lui à la 3e personne et répète son nom à l'envie. Certains auteurs utilisent ce genre d'écriture. Pour moi, c'est insupportable. Berthet fait ceci, Berthet fait cela, Berthet pense ceci etc.
« On veut tuer Berthet. C'est une assez mauvaise idée. D'abord parce que Berthet s'en est rendu compte, ensuite parce que Berthet ne va pas se laisser faire, et enfin parce que Berthet est un habitué de la chose ». Vous voyez le genre…. J'ai été souvent tentée de le lâcher, d'arrêter cette lecture et de passer à autre chose, j'ai tant de livres qui m'attendent. J'ai tenu bon, car j'avais vu de bonnes critiques et qu'il avait gagné contre Ian Manook, zut alors ! (oui je me répète !)
De plus, ce qui est relaté n'est pas inintéressant, au contraire, et fait furieusement penser à certaines affaires troubles de notre « démocratie » française.
Heureusement, ensuite on passe à un autre personnage de l'intrigue… Un ancien prof, devenu un petit écrivain un peu minable… il commence lui aussi un peu sur le même style… Martin Joubert ne va pas bien, Martin Joubert…. mais très vite cela devient différent… et puis la 3e partie est sur Kardiatou Diop, jeune ministre noire d'un gouvernement de gauche en perdition, au travers les paroles de son amant, son amoureux…. J'hésite à vous en dire plus, car il ne faut pas trop dévoiler le ressort du livre pour que vous en gardiez toute la saveur si vous le lisez.
J'ai fini par prendre plaisir à lire « L'ange gardien », pour le miroir, glaçant, qu'il nous renvoie de notre société… par moment, c'est presque du copié/collé avec notre vie politique, bien sûr les noms sont changés etc. mais quand même….
Et puis il y a une étrange et belle histoire d'amour qui parcourt toute l'intrigue, qui rachèterait presque les pires crimes… j'ai dit presque !
Donc si vous vous lancez dans cette lecture, persistez si comme moi, vous êtes allergique au 1er style d'écriture du livre, cela change après et cela vaut le coup.
Finalement c'est un bon polar. Bon je préfère Yeruldelgger mais ça, c'est moi !
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Roman noir bien construit, basé sur l'actualité politique bien chaude, certains faits se révèlent être très convaincants puisque réalisés par la suite (ex les femens sorties manu militari par l'équipe de sécurité du FN); la démocratie court-elle à sa perte? très certainement, à force de tromper les électeurs et de cacher la réalité des choses et ne chercher qu'à séduire et puis n'en faire qu'à sa tête.....mais revenons à cette histoire qui finalement se termine avec une pointe d'arc en ciel, du moins, à mes yeux....la nature humaine pouvant parfois sauver les intérêts sombres de certains, même si ....
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C'est bien écrit, dans un style un peu déroutant.
Très vite on ne s'ennuie pas, on a envie de savoir la suite.
Les lieux comme les gens sont décrits en détail.
C'est à la fois la vie quotidienne et les dessous de la vie quotidienne, des milieux que l'on imagine mais que l'on ne connaît pas et ma foi, c'est crédible. J'allais dire "hélas"…
Original et très plaisant.
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L'ange Gardien avec cette affirmation en leitmotiv dans la première partie :"On veut tuer Berthet. C'est une assez mauvaise idée". Trois parties, trois personnages et trois styles d'écritures différentes. C'est d'abord un peu troublant mais plongé dans l'histoire cette rupture est tout à fait naturelle. L'histoire se situe avant "le Bloc" puisqu'on y retrouve Stanko au moins de sa forme mais en guest star. Je passe sur l'organisation secrète qui fait les basses besognes pour tout un chacun: état, pouvoirs; partis...Si le thème est sans doute à la sauce française, il n'est pas neuf et si vous avez aimé le principe de l'organisation secrète intouchable jusqu'au jour où...cela vous rappellera Nikita, le caméléon et j'en passe.... Perso j'adore et pour une fois que c'est en mode "bien de chez nous" je boude pas mon plaisir. Mais cela c'est le décor et s'arrêter à cela serait réducteur parce que la force de Jerôme Leroy c'est de nous faire plonger dans les méandres de l'esprit torturé d'un tueur, d'un écrivain au bord du précipice et de la belle Kardiatou.
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Ce roman plus policier que d'espionnage met plus l'accent sur les groupuscules.
Cela fait partie de missions de services de renseignements.
A savoir. La réalité peut basculer très vite.
Que faire si on ne veut pas honorer un contrat ?
peut on vraiment quitter son univers ?

ceci dit, j'ai trouvé la lecture un peu fade.
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