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Petit roman, par la taille mais à la qualité immense, jérome Leroy écrit un roman d'une grande noirceur, d'un cynisme absolu.

L'auteur choisit une narration ironique et «drôle» dans la description de ses personnages qui vient contrebalancer l'extrême noirceur du propos.

En décrivant simplement les faits qui semblent se dérouler sous ses yeux, Jérome Leroy, nous apporte une réflexion sur les actes terroristes et la «vie» dans les quartiers difficiles, que l'on n'a pas l'habitude d'entendre ailleurs, en particulier sur certains plateaux de télévision où sur les réseaux «asociaux» où des soi-disant experts du «yaka-focon», nous abrutissent avec des explications simples à des problèmes d'une grande complexité.

Superbe roman donc, d'un auteur formidable que j'apprécie de plus en plus.
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Lecture originale pour ce qui me concerne, c'est court (140 pages) et pourtant immersif, la narration est plutôt "vitaminée" et tout va très vite puisqu'il s'agit d'une suite d'événements commentés "en direct" par les acteurs au rythme de leur arrivée dans le récit, états d'âmes et flash-back en supplément.
Ce récit nous propose une variation sur un thème et des sujets qui sont d'actualité depuis quelques années.
Une succession de scènes qui nous mènent chronologiquement à un dénouement dramatique pas forcément inattendu vu le contexte proposé, il s'agit ici d'une fiction dans une France hypothétique.
La psychologie des personnages qui se succèdent au gré des scènes est sommaire et parfois pathétique, il m'a semblé lire une succession de clichés censés dénoncer d'autres clichés, peut-être les limites du format ?
Si vous n'êtes pas allergique aux scènes de sexe et à une certaine vulgarité, ou encore à l'étalage plus ou moins avouable des fantasmes des uns ou des autres, il reste l'histoire d'un fait divers avec une narration dite "chorale" que l'on suit sans ennui jusqu'à son épilogue.
A l'arrivée une lecture mi-figue mi-raisin, j'ai du mal avec les raccourcis, certains sujets méritent plus de réflexion.
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Il n'était pas vraiment au bon endroit, ni au bon moment, Mokrane Méguelati, et c'est dommage : se faire froidement abattre par un "collègue" de la municipale, ça n'est pas glorieux pour un capitaine de la DGSI. Tout juste a t-il eu le temps de donner l'alerte sur le projet d'attentat terroriste qu'il avait découvert, dans cette ville portuaire de l'ouest de la France.

Raconté comme cela, La petite gauloise semble fluide et classique. Il n'en est rien ! Dans ce petit roman - ou cette grande nouvelle-, Jérôme Leroy s'attache (s'amuse ?) à fracasser son récit en morceaux qui se croisent et se rejoignent pour faire un tout bien noir et bien dans l'air du temps.

Celui de cette période fataliste, résignée, en panne d'idéal, où seul le temps qui s'écoule donne une perspective à une vie où rien ne semble plus pouvoir évoluer. Avec une habileté de regard et de narration, Jérôme Leroy continue d'observer notre époque et ses dangereuses dérives, désormais installées - banalisées ? - dans notre quotidien : les provinces oubliées, l'école démotivée, l'hypersécurité qui ne protège plus, la religion qui attire à défaut de convaincre, et le terrorisme comme seule issue pour certains.

Reste dans ce chaos qui ne dit pas son nom cette petite gauloise, fille de son temps, repliée sur elle-même, désabusée, perdue, mais avec une pointe d'espoir encore présente qui ne demande qu'à s'allumer. Pour un livre, un départ, voire même un garçon... Ou à défaut, pour un projet destructeur.

Comme d'habitude, Jérôme Leroy écrit et nous donne à réfléchir pour quelques temps... en attendant son prochain.
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Un roman noir assez court, un moment de lecture jubilatoire où derrière un humour noir percutant couve la menace terroriste.

Dans une ville portuaire de l'Ouest de la France, une de ces villes moyennes qui ne font pas, habituellement, la une des journaux télévisés, éclate une violente fusillade. Terreau du radicalisme à la fois religieux auprès des jeunes paumés de la cité des 800 et du nationalisme, la ville est dirigée par le Bloc patriotique, cet évènement mettra en branle les forces de sécurité. En une nuit, la tension est à son comble, car l'inconnue règne en maître, personne ne sait vraiment à quoi s'attendre. le terrorisme ne se cache pas toujours derrière des visages barbus et il existe plus grande motivation que celles dictées par les religions.

Dans cette novella, Leroy dresse un portrait troublant de vérité de la France périphérique, presque inexistante aux yeux des élites politiques et intellectuelles parisiennes. Celle où naissent et se développent dans des esprits souvent ignorants, par manque de nourritures culturelles et intellectuelles, intégrismes religieux ou patriotiques, ou pire, simplement le dégoût de l'autre.

En même temps, nous ne pouvons reconnaître que nous ne faisons pas grand-chose pour y remédier. Souvent simples spectateurs, de l'évolution de la contamination des esprits par ces idées nauséabondes, nous nous révoltons à travers quelques publications sur les différents réseaux sociaux. Pour d'autres, le problème n'a qu'un visage, celui des musulmans. Comme le dit, à juste titre, Mokrane Méguelati, ce flic de la BAC en réponse à ceux (journalistes ou politiques) qui accusent les musulmans de France de ne pas manifester contre les islamistes : « les musulmans en France, quand ils ne sont pas parmi les victimes, ils n'ont pas forcément le temps de manifester : ils sont parmi les blessés, le personnel soignant qui s'occupe des blessés, ils sont parmi les profs qui essaient d'expliquer le lendemain aux mômes en face d'eux ce qui s'est passé, parmi les femmes de ménage qui épongent le sang du jour d'après ou parmi les maquilleuses qui refont vos sales gueules avant que vous alliez pérorer sur les chaînes d'infos continues. Ils sont même parmi les flics qui traquent les terroristes et, à l'occasion y laissent la peau. »

Cette société, si nous ne l'avons pas nécessairement voulu, nous l'entretenons, sourds à certains appels à changer. Souvent d'ailleurs, ces appels ne sont pas médiatisés, il est tellement plus télécompatible de mettre en lumière des femmes et hommes, caricatures d'eux-mêmes, qui seront très vite moqués ou qualifiés d'islamo-gauchistes.

Il y a tant à dire ce roman de pas tout à fait cent cinquante pages, que ce retour de lecture pourrait devenir interminable. Juste en conclusion, jetez-vous sur La petite gauloise et laissez-vous emporter par le rythme jubilatoire teinté d'un humour noir intelligent que donne Jérôme Leroy à ce récit incroyablement réaliste. Approchant les fêtes de fin d'année, si vous voulez faire une bonne action, offrez ce roman à chacun de vos proches tenté de voter pour la blonde éleveuse de chats ou pour le nouveau produit médiatique haineux.
Lien : https://imaginoire.fr/2021/1..
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Le récit est fait avec détachement, avec une froideur clinique, et un certain humour noir…
Le récit est prenant, et heureusement que le roman est court : je l'ai lu pratiquement d'une traite !
Il aborde des thèmes actuels : le terrorisme, la lutte antiterroriste, l'enseignement dans les quartiers difficiles. Peut-être ces thèmes ne sont-ils là qu'effleurés, mais cela ne m'a pas gêné : un roman n'est pas un plaidoyer social…

Un livre à découvrir, car original !
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Un récit qui peut dérouter aux premières lignes dans la façon de répéter sans cesse le prénom et nom d'un personnage, sa fonction. Et petit à petit, on est pris dans l'histoire et on comprend que l'écriture sert le récit. Les personnages s'enchaînent au fur et à mesure que "l'attentat" arrive. Malgré un sujet lourd, on arrive à sourire grâce à l'écriture de l'auteur. Une jolie pépite.
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Qui a lu les derniers romans de Jérôme Leroy ne sera pas dépaysé par le contexte de la Petite Gauloise. Qui ne l'a pas encore lu, découvrira cette France de presqu'aujourd'hui, légèrement dystopique, dans laquelle le Bloc Patriotique, parti d'extrême-droite, a fait son nid au Parlement, au Gouvernement, dans les collectivités locales et aussi, bien entendu dans les consciences. C'est d'ailleurs dans la fraîchement renommée rue Jean-Pierre Stirbois d'une grande ville portuaire de l'ouest de la France que le capitaine de Direction générale de la Sécurité intérieure Mokrane Méguelati se voit proprement décapité par la décharge d'un fusil à pompe grand luxe de marque Taurus dont la nouvelle municipalité du Bloc Patriotique, qui ne lésine pas sur la sécurité de ses administrés, vient d'équiper ses agents de police.
La mort de Mokrane Méguelati, qui ouvre la novela de Jérôme Leroy – et signalons au passage un beau travail graphique de la Manufacture de Livres qui renouvelle cette collection de courts textes – est un point de basculement. Il y a l'avant, la façon dont se mettent en place les éléments du drame à venir, et l'après, la manière dont celui-ci va se dérouler. Il y a surtout une petite foule de personnages, flics antiterroristes à la recherche de cellules djihadistes, adolescents paumés, professeur de français sexuellement frustré, romancière pour adolescents vaguement désenchantée, terroristes sur le point d'agir. Dans cet échantillon d'humanité triste, la Petite Gauloise du titre, celle dont viendra l'onde de choc, consumée par une colère sans effusion. La Petite Gauloise, c'est surtout l'histoire d'une société qui perd pied, sans joie et sans indignation autre que de façade, d'un monde de frustration que chacun à sa manière voudrait voir définitivement s'effondrer. Certains, plus que d'autres, sauront tout de même y mettre du leur pour tenter d'accélérer cet effondrement.
Tout cela est bien sombre, certes, pas franchement folichon. Mais Jérôme Leroy choisit une narration qui vient quelque peu contrebalancer le poids tragique de son histoire. Narrateur omniscient bien qu'il s'en défende – mollement – il se fait ironique, cynique même, et volontiers goguenard dans la description des travers de ses personnages, de leurs petits secrets honteux, ou de leurs actes qui relèvent parfois de pure volonté de nuire et d'autres fois de la simple bêtise, de l'ignorance crasse, de l'amour propre mal placé ou de l'arrogance. Pour autant, il ne sombre pas non plus dans le grand guignol, le sketch de l'auteur revenu de tout qui regarde avec dédain ses contemporains. Tous ces personnages, à leur manière sont certainement un peu de Jérôme Leroy et un peu de tout le monde. Leur bêtise, leurs frustrations ou leur suffisance sont simplement humains. Des humains qui cherchent sans vraiment la trouver leur place dans un monde dans lequel ils ne se reconnaissent plus vraiment.
C'est joliment raconté, habilement fait, et ça titille autant le cerveau que les zygomatiques, même si ces derniers se crispent parfois.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Court et percutant. L'homme a toujours jugé autrui sur les apparences et Jérôme Leroy se sert de ce constat pour nous donner à lire un récit glaçant. le tout entremêlé de petites phrases assassines sur la politique et nos sociétés occidentales. Mais parfois les apparences sont vérités et la sauvagerie de certains fait terriblement peur.
Cela étant, je m'attendais à plus de subtilités et le livre refermé, j'ai bien peur de vite l'oublier.
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Cette novella est aussi déprimante que le monde dans lequel on vit, dans lequel on meure aussi, parfois bêtement, jamais intelligemment.
Avant d'en arriver là on cherche du sens alors que tout semble en être dénué et c'est une grande voie ouverte vers le pire.
J'ai adoré ce bouquin qui se lit aussi vite qu'on se prend une gifle sans la voir venir.
Jérôme Leroy a ses détracteurs, qui s'empresseront peut-être de venir s'exprimer dans les commentaires.
Soyez les bienvenus.
Il a aussi ses admirateurs, venez aussi, il y a de la place.

Lien : https://christophegele.com/2..
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La petite Gauloise, Jérôme Leroy, Folio
Très court roman ou longue nouvelle, initialement paru chez La manufacture de livres qui raconte une journée dans une ville de l'ouest : elle débute par un policier qui se fait tuer par un policier municipal lourdement armé depuis que le Bloc Patriotique gère la mairie. le flic abattu a eu le temps de prévenir d'un très probable attentat dans les heures à venir.
Et nous, lecteurs de suivre, à la fois les terroristes, les flics, un prof et ses élèves, une autrice-jeunesse, qui tous, un moment ou un autre se retrouvent au coeur de cette histoire.
Le thème ne prête évidemment pas à rire, mais j'avoue qu'à plusieurs reprises, Jérôme Leroy est parvenu à me faire sourire. Son écriture, répétitive surtout pour les noms et prénoms de ses héros : il peut faire se succéder de courtes phrases dans un ou plusieurs paragraphes qui, à chaque fois débutent par les noms et prénoms de ses personnages, ou se décaler de son histoire pour parler des habitudes d'un intervenant ou de son futur très lointain alors qu'il n'interviendra plus dans le roman. Il peut aussi balancer quelques vacheries bien senties sur la manière du Bloc Patriotique de gérer une ville et là, très proches de ce que l'on sait de la gestion de communes par le RN (coupures de subventions à certaines associations, sécurité à tout prix, ce qui, personnellement m'insécurise davantage…) "Le capitaine Mokrane Méguelati regarde prudemment au-dessus de la table en formica rouge pleine d'impacts de 7,62 mm, ce qui pourrait faire une oeuvre intéressante pour une exposition d'art contemporain dans le Centre culturel de la ville qui vient de se voir sucrer ses subventions."
C'est un roman noir caustique, qui ne ménage rien ni personne, qui décrit une ville, mais plus globalement une société peu enviable et qui ressemble pas mal à la nôtre.
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