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EAN : 9782715248588
144 pages
Le Mercure de France (10/01/2019)
3.2/5   52 notes
Résumé :
Fous le camp, vous lui dites, personne ne veut de toi, ni dans cette maison ni ailleurs, et ça ne l’atteint même pas, Seigneur.
Zéro émotion, juste sa tête à claques, ses grands yeux bleus moqueurs et ce sourire bravache. Il a bien tenté de m’attendrir en désignant la fenêtre de sa chambre, le noir au-dehors, la neige : Tu réalises combien ça pèle? Tu veux ma mort, sérieusement ? J’ai tenu bon.
«Tu diras quoi à mon père ?»
Il s’était calmé, com... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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« Debout, seule, dans la nuit et sous la neige », une femme brûle des vêtements d'enfants. Ce sont les vêtements de son fils. Son fils aîné. Un grand dégingandé qu'elle ne peut plus souffrir.
Différent de ses frères forts et de son père puissant. Différent physiquement, mais aussi sexuellement. Et depuis tout jeune, évidemment.

La famille Blanchette, « une famille à casier ». Une famille très populaire, plus proche du bidonville que du HLM.

Le contexte est planté. le drame peut arriver.
Raconté dans un langage propre et bien élevé, avec la mère, Lorraine, qui s'exprime dans une langue très châtiée. Dans le milieu qui nous a été décrit, l'improbabilité commence à monter.

Mais Lorraine a été élevée au pensionnat de la Nativité. Imprégnée de religiosité, mais aussi de la culture qu'on lui a inculquée, on pense alors tenir une raison réaliste. C'est là que d'autres membres de la famille arrive et s'exprime toujours de manière aussi peu vraisemblable.

Ça commence à lasser , voire même à devenir pathétique...

C'est le premier livre de Gilles Leroy que j'essaie de lire. Prix Goncourt 2007 pour "Alabama song", ou auteur de "Dans les westerns" son oeuvre de multiple fois primée et médiatisée semblait m'intéresser.
La distorsion entre le niveau de langue et le milieu présenté m'en aura éloigné, signe pour moi d'un mépris de toute conscience sociale, et quelque part aussi de ses lecteurs...

Abandonné en décembre 2018.
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Ce livre je l'ai aimé tout de suite. Dès les premières lignes. Par sa puissance, son sujet, même si on début on ne sait trop où l'on va....
C'est une histoire de haine, mais aussi d'amour. De peur et de violence. Les dialogues sont percutants et si forts qu'on en reste étourdis. J'ai aimé la langue, la richesse des personnages. L'auteur a su se glisser dans la peau de cette famille et surtout de la mère, personnage central, confite en religion. On est vraiment au cœur de la famille et de sa détresse. Je me suis sentie proche de ce fils rebelle et j'ai aimé sa bravache, mais aussi du père et j'ai détesté la folie de la mère qui parle si bien de ses peurs et de sa douleur.
Un roman puissant qui m'a donné envie de relire Gilles Leroy et de découvrir d'autres histoires.
Pour la langue, le sujet et l'immersion dans un autre univers il faut absolument découvrir ce roman, que je relirai encore et encore tant il me touche....

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Wisconsin, l'hiver est blanc, le froid saisissant. Dans la nuit, une femme s'agite auprès d'un brasier. Lorraine est fière, on l'a toujours félicitée pour la vigueur de ses feux. Mais dans ce foyer nouvellement allumé, Lorraine fait disparaître une partie du sien : elle brûle une à une les affaires de son fils, Adam. Léguer au feu les affaires du fils, comme pour faire disparaître la douleur, faire taire le scandale à venir. Car ce qu'elle a toujours su, sans jamais vouloir se l'avouer, va bientôt se répandre comme une traînée de poudre dans ce coin perdu de l'Amérique profonde : ses belles-soeurs, qui la méprisent et la traitent de traînée derrière son dos, ont aperçu Adam en compagnie d'autres hommes. Adam est un « dépravé », un homosexuel ! Homophobie ordinaire, Lorraine l'a chassé devant le refus du fils de se faire « soigner » dans un camp religieux.

Lorraine est-elle une mauvaise mère ? Même son mari, qui l'a toujours soutenue, en frémit d'horreur. Quelle mère met son fils dehors, sans aucune affaire, en pleine nuit, au coeur de l'hiver ? L'a-t-elle chassé aussi à cause d'un vieux ressentiment, pour lui faire payer sa naissance difficile, sa jeunesse maladive, l'attention extrême qu'il fallait lui porter, à toute heure du jour et de la nuit ? L'acte de Lorraine a-t-il été aiguillé par un brin de jalousie envers Adam ? Il faut dire que le fils aîné est le fils préféré du père. Elle qui voudrait un amour exclusif, elle doit le partager. Chasser le fils, est-ce enfin pouvoir bénéficier de la présence de ce mari, toujours sur les routes, éloigné soit par le travail, soit par ses séjours en prison.

Car peu à peu, au fil de la longue confession de cette femme, on découvre le portrait d'une mère épuisée, désespérée, qui en a trop vu, trop vécu en trop peu de temps. Elle n'a que trente-deux ans, mais son corps est fatigué par ses grossesses et la misère. Tous les jours, elle s'épuise à maintenir à flot les mobil-homes qu'elle a hérité de son père. Héritage maudit, cadeau empoisonné. La crise économique a frappé de plein fouet cette région, le camping n'a jamais rapporté un sou à la famille, pire, il a participé à sa ruine. Mais ses frères lui en veulent, persiflent, traitent leur beau-frère de fainéant, leur soeur de putain toxico. Lorraine se sent aussi « harcelée » par les services sociaux, en permanence jugée par les gens : elle ne nourrit pas assez bien ses enfants, elle ne les habille pas assez bien, elle ne s'en occupe pas, surtout du petit dernier, qui a un retard mental important et qu'elle ne met pas dans une institution spécialisée. Et l'aîné est devenu un adolescent fugueur, violent et maintenant homosexuel. Preuve qu'elle est vraiment une mère à la ramasse, dont l'attention est réduite par les « antichagrins » qu'elle planque sous l'évier pour supporter les longues journées dans ce coin perdu de l'Amérique.

Le Diable emporte le fils rebelle est un court roman qui propose, au gré de la confession de Lorraine, un portrait sensible et nuancé d'une femme et d'une mère abîmée par la vie. Sans aucun jugement moral, l'auteur dépeint la souffrance d'une vie vécue dans la honte et la misère, en proie aux regards et aux médisances des « autres », des autres dont les racontars ne visent qu'à oublier leur propre douleur.
Lien : https://enquetelitteraire.wo..
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Je suis très déçue. Le sujet pourtant du fils rebelle, du mauvais fils, du rapport entre la mère et le premier garçon de la famille aurait pu être tout autre. Le livre commence par la maman qui expulse son fils de la maison et ce pour sauver les autres membres de la famille. Elle brûle toutes ses affaires, elle a vidé intégralement sa chambre. Ensuite, c'est le flop.
L'histoire est mal menée, brouillonne, pas d'accroche, bref, aucun intérêt.

Lu en mars 2019 / Mercure de France - Prix : 15 €.
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Lorraine, mariée à Fred qu'elle aime, est mère de quatre garçons. Ils habitent un bungalow délabré, sur une friche plus ou moins abandonnée d'une petite ville américaine.
Tout commence par un feu dont les flammes détruisent toutes les affaires de son fils ainé Adam, qu'elle vient de mettre à la porte. Cette mère se méfie depuis toujours de cet enfant difficile, bébé malade, enfant turbulent, adolescent rebelle, multipliant les petits larcins et les fugues. C'est son ainé, né prématuré qui est né alors qu'elle avait dix sept ans...
Depuis le premier jour, tout a été compliqué avec lui. C'est pourquoi elle l'appelle "l'escroc". Elle ne peut faire le deuil de l'enfant idéal.
Lorsque ses belles soeurs lancent la rumeur qu'Adam est homosexuel, cela est trop pour elle. La peur qu'elle éprouve vis à vis de ce fils s'est transformée en mépris et en un profond dégoût.
Cette mère va confesser au lecteur ce parcours tortueux et la prière qu'elle adresse à Dieu...

Ce roman traite de façon originale, sans jugement, du problème de la maltraitance et de l'homophobie. La famille dépeinte dans ce récit est très largement carencée, confrontée au chômage, à la justice, à l'alcoolisme, à la pauvreté intellectuelle. Même le grand père, personne référente pour Adam est fêlé, bousillé par la guerre du Vietnam.
L'auteur expose une vie tragique vécue dans la honte, la douleur, la culpabilité. Le récit est bien mené, le style fluide...
Ce court roman se lit ainsi d'une traite, et rappelle "En finir avec Eddy Bellegueule" mais avec moins de peps.
Pas mal sans plus.


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critiques presse (3)
LeFigaro
14 février 2019
La confession d'une mère qui n'a pas de mots assez durs pour son fils qu'elle a renvoyé du foyer. Un roman puissant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Bibliobs
23 janvier 2019
Le Diable emporte le fils rebelle est une version white trash d'En finir avec Eddy Bellegueule, qui offrirait enfin un contrechamp sur le personnage de la mère. Et la confirmation que l'auteur d'Alabama Song [...] sait donner une voix aux fêlures féminines les plus intimes.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LaCroix
13 janvier 2019
Poursuivant son exploration de l’Amérique, Gilles Leroy retrouve l’un de ses thèmes de prédilection, les ravages du qu’en-dira-t-on.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
On croit qu'on vient d'inventer l'amour et que des très belle choses s'ensuivront forcément. Ça semble aller de soi. Croire que les choses vont arriver suffit parfois à faire diversion, à oublier que rien ne bouge.
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J'esquive encore / Comment le sauriez-vous? Vous entrez dans les chiottes des mecs maintenant?
Les garces perdent patience : tu ne devines donc rien?
Leur propre neveu...Tu imagines, Fred, la haine qu'il faut emmagasiner pour se venger sur un gosse?
( p 48 )
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"Ils peuvent te sauver, un seul séjour suffit. Ils ont des profs de la faculté, des experts avec les meilleurs scores de guérison. Et le coin est magnifique sur les photos".
Ce bond, tout à coup. Avec la détente d'un crotale, il a sauté du lit et, dressé contre moi, me crache au visage: "Va te faire foutre. Je vous emmerde, toi et tes exorcistes. Personne ne me passera à l'électrogène".
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« On ne jette pas des affaires d’enfant. On les offre à ses belles-sœurs, à ses voisines, à ses collègues. On les donne aux nécessiteux de sa paroisse, aux mères divorcées, aux adolescentes déchues des trottoirs. Mais on ne les brûle pas. »
Commenter  J’apprécie          20
Que la bête périsse, qui détourne l'homme à peine fait du giron de la femme, lui enseigne le mensonge, l'hypocrisie, le camouflage.
( p 74 )
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Vidéo de Gilles Leroy
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On n'est pas couché  16 février 2019 Laurent Ruquier avec Christine Angot & Charles Consigny  France 2 #ONPC

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